Qu’est-ce qui est le mieux pour l’enfant ?
DIVORCER ou ne pas divorcer ? Telle est la grande question pour beaucoup de personnes malheureuses en ménage. Autrefois, le divorce était désapprouvé, sinon condamné, pour des raisons morales et religieuses. En général, on restait ensemble, pour les enfants. Mais aujourd’hui, les valeurs sont bouleversées, et le divorce largement accepté.
Pourtant, parents, juges, spécialistes des sciences humaines et autres sont de plus en plus nombreux à dénoncer les effets du divorce sur les enfants. Les appels à la prudence se multiplient, les preuves s’accumulent des retombées parfois dévastatrices du divorce sur les enfants. On invite les parents à réfléchir aux conséquences d’une telle décision pour eux-mêmes et pour leurs enfants. “ Soixante à soixante-quinze pour cent des couples qui divorcent devraient s’accorder plus de temps et de réflexion pour juger du bien-fondé de leur décision ”, dit Sara McLanahan, sociologue à Princeton.
Des études récentes montrent que les grossesses d’adolescentes, les abandons de scolarité, les cas de dépression, les divorces et les cas d’assistés sociaux sont plus nombreux chez les enfants de divorcés que chez les autres. En Occident, 1 enfant sur 6 a des parents divorcés. Dans son livre sur la garde des enfants aux États-Unis, l’historienne Mary Ann Mason fait observer : “ Un enfant né en 1990 [a] en gros une chance sur deux de tomber sous le coup d’une décision de justice stipulant où et avec qui il [doit] vivre. ”
Malheureusement, le divorce ne met pas toujours fin aux hostilités. Comme si l’enfant ne souffrait pas assez, il n’est pas rare que l’on se batte devant les tribunaux à propos de sa garde ou du droit de visite. Ces rencontres dans l’atmosphère tendue des salles d’audience mettent à rude épreuve la fidélité de l’enfant à ses parents et lui laissent souvent un sentiment d’impuissance et de profonde insécurité.
Remarque d’une conseillère familiale : “ Le divorce ne libère pas les enfants. Il libère parfois les adultes. ” En divorçant, il se peut que l’on résolve ses problèmes, mais on risque de porter un coup à ses enfants, qui devront peut-être lutter leur vie durant contre le tort ainsi causé.
La garde des enfants
Dans le climat conflictuel et éprouvant du divorce, il est difficile de négocier la garde des enfants calmement et en personnes raisonnables. Pour réduire au minimum les conflits avec son ex-conjoint et éviter les querelles en justice, il est possible, en certains endroits, de régler l’affaire par la médiation.
Une médiation bien menée permet aux parents de parvenir à un accord sans qu’un juge ait à trancher. Là où la médiation est impossible, les parents peuvent s’entendre sur la garde et les visites par l’intermédiaire de leurs avocats. Une fois les parents parvenus à un accord et celui-ci couché par écrit, le juge pourra l’entériner par une décision de justice.
Et si les parents n’arrivent pas à s’entendre ? Dans la plupart des pays, la loi prévoit des moyens visant à défendre les intérêts de l’enfant. La préoccupation première du juge sera l’enfant, et non les parents. Il prendra en compte de nombreux facteurs, tels que les souhaits des parents, les relations de l’enfant avec chacun d’eux, les préférences de l’enfant et la capacité de son père et de sa mère, pris individuellement, à combler ses besoins journaliers. Il décidera alors où et avec qui l’enfant vivra, et comment seront prises les décisions importantes touchant son avenir.
L’autorité parentale est dite exclusive quand seul le père ou la mère est investi du pouvoir de décision. Elle est dite conjointe lorsque les parents doivent s’entendre sur les décisions importantes, telles que l’instruction et les soins médicaux.
Éventualités
Dans une procédure judiciaire touchant à la garde de son enfant, un Témoin de Jéhovah doit aussi réfléchir aux intérêts spirituels de celui-ci. Que faire, par exemple, si l’ex-conjoint, non Témoin, s’oppose à ce que son enfant reçoive une instruction biblique ? Ou s’il n’est plus membre de la congrégation chrétienne ?
Ces situations peuvent compliquer les prises de décisions d’un chrétien. Il voudra agir en personne sage et raisonnable, garder une bonne conscience devant Jéhovah et le prier pour déterminer ce qui sera le mieux pour son enfant.
Dans les articles suivants, nous examinerons des questions comme celles-ci : Dans l’attribution de la garde des enfants, que dit la loi en matière de pratique religieuse ? Comment agir lors d’un procès ? Comment réagir si l’on n’obtient pas la garde de son enfant ? Quel point de vue adopter sur l’exercice d’une autorité parentale conjointe avec un ex-conjoint qui n’est plus Témoin de Jéhovah ?