LIS
Le terme hébreu shoushan et son correspondant grec krinon, tous deux rendus par “lis”, désignent probablement une grande variété de fleurs, telles que les tulipes, les anémones, les jacinthes, les iris et les glaïeuls. Selon le lexique hébreu et araméen de Koehler et Baumgartner, le mot hébreu dérive d’un terme égyptien qui signifie “grande fleur”. L’historien grec Hérodote (II, 92) parle du lotus égyptien comme du “lis”, et beaucoup croient que les références bibliques faites au “lis” ou à l’“ouvrage de lis”, pour ce qui est de la décoration, se rapportent en réalité au lotus d’Égypte, au nénuphar (I Rois 7:19, 22, 26; II Chron. 4:5). Toutefois, comme le lotus occupait une place importante dans les symbolismes de la fausse religion égyptienne, l’identification du lis au lotus est contestable.
Les lis du récit biblique croissaient dans la basse plaine, parmi l’herbe épineuse et là où paissaient les troupeaux et les gazelles (Cant. 2:1, 2, 16; 4:5). Il se peut aussi qu’on les cultivait dans les jardins (Cant. 6:2, 3), et il est fait allusion à leur parfum délicat (Cant. 5:13). Évoquant peut-être la beauté du lis dans sa prophétie sur le rétablissement d’Israël, Osée parla du temps où le peuple de Dieu fleurira comme un lis. — Osée 14:5.
Pour diminuer l’importance que l’on attache généralement aux choses matérielles, Jésus Christ souligna que pas même Salomon, dans toute sa gloire, n’a été aussi somptueusement vêtu que les lis des champs. On a émis l’idée que Jésus songeait probablement à l’anémone. Toutefois, il a pu tout simplement faire allusion aux fleurs de lis en général, comme le suggère le fait que les “lis des champs” sont mis en parallèle avec la ‘végétation dans les champs’. — Mat. 6:28-30; Luc 12:27, 28.
La signification des expressions “Le lis” et “Les lis”, qui apparaissent dans les suscriptions des Psaumes 45, 60, 69 et 80, n’est pas connue avec exactitude. Dans ce cas-là, on a parfois donné au mot hébreu le sens de “à six côtés”, ce qui désignerait peut-être un luth à six cordes.