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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1956
w56 15/11 p. 347-348

Comment je poursuis le but de ma vie

De Rosa May Dreyer

JE NE me rendais guère compte de ce que me réservait l’avenir, lorsque je dis à mon professeur de collège de première année que je voulais devenir missionnaire baptiste en Chine. Avant la fin de l’école, je connaissais assez la vérité pour me sortir cette idée de la tête. Ne sachant trop quelle voie prendre, je devins institutrice, mais d’année en année, il me fut plus difficile de faire ce qu’exigeait l’enseignement public.

Au printemps de 1936, après avoir lu, dans L’Âge d’Or, l’article “ Servir Dieu ou Mammon ”, qui montrait combien de mensonges sont contenus dans les manuels d’école, je décidai de poursuivre le but de ma vie en devenant pionnier. Je dus cependant me poser une question : Étais-​je en droit de couper les ressources financières à ma mère veuve et à mes six frères et sœurs plus jeunes que moi ? Je crus pouvoir répondre positivement à cette question étant donné que quelques-uns d’entre eux pouvaient assumer cette charge financière. Pourquoi ne la leur laisserais-​je donc pas ?

Je commençai ma carrière de pionnier le 1er septembre 1936 avec une autre sœur de notre groupe de Saint-Joseph, Missouri. Deux semaines plus tard, elle se maria. À Muskogee, Oklahoma, dans ma première attribution, je trouvai une autre partenaire, et nous travaillions avec un couple marié qui avait une voiture.

En octobre, nous nous rendîmes à l’assemblée de Newark, New-Jersey. Le voyage et tout ce qui se passa lors de l’assemblée me firent tressaillir de joie. Pour Newark, ce furent des journées de troubles. Nous travaillâmes un territoire espagnol “ brûlant ”, mais nous avions du plaisir à dérouter la police au cours de notre travail, et nous plaçâmes des quantités de livres et de brochures. Après l’assemblée, nous allâmes à l’imprimerie à Brooklyn où on installa des haut-parleurs sur notre voiture. et nous fûmes invités à dîner au Béthel. Pour un nouveau pionnier chaque petite chose est une grande chose. Je puis dire que nous tressaillions de joie de parler à frère Rutherford, qui nous encouragea à continuer notre travail. Après avoir fait un petit tour dans New-​York, nous partîmes en direction du Sud pour Fort Smith, Arkansas, en chantant tout le long.

Au cours des sept mois suivants, nous ne travaillâmes que dans les quartiers d’affaires de plusieurs villes du Sud, y compris Hot Springs, Arkansas ; Natchez et Vicksburg, Mississippi ; Lafayette et Lake Charles, Louisiane. Oh, je pourrais écrire des pages et des pages sur ce qui se passa au cours de ces sept mois si courts, — comment nous entrâmes dans toutes les fabriques et rendîmes témoignage à tous les employés et comment, bien entendu, nous en fûmes parfois chassées ; comment la police française de Lafayette nous traquait chaque jour et emmenait notre voiture avec une dépanneuse ; comment nous partageâmes le souper avec des amis à bord de leur bateau-​maison sur le Mississippi ; toute la joie que nous eûmes à proclamer aux habitants des vieux manoirs, tels que ceux du général Lee et du général Grant, aux environs de Natchez ; et comment nous nous servions de nos haut-parleurs pendant des soirées, pour inviter les gens à se ranger du côté de Jéhovah (grâce à de magnifiques quatuors et à des allocutions d’une heure). Ces expériences journalières de pionnier faisaient un tel contraste avec les expériences scolaires que je me déplaçais en chantant comme “ un oiseau sorti de sa cage ”.

Vous vous demanderez si j’avais des difficultés financières au début. Non, je n’en eus pas ; ni au cours de mes dix-huit ans de service de pionnier. Une lettre très précieuse me parvint de la Société en même temps que ma première attribution de pionnier. En la lisant je crus entendre le cher frère Sullivan s’adressant à de nouveaux pionniers. Elle citait Matthieu 6:25-34 et disait en substance : “ Votre Père céleste nourrit les oiseaux du ciel et revêt l’herbe des champs. Ne fera-​t-​il pas autant ou davantage pour vous ? Il a dit qu’il le fera, et il vous invite à le mettre à l’épreuve. ” J’ai mis Jéhovah à l’épreuve ; et il m’a prouvé qu’il est fidèle à sa parole.

Maintenant retournons à la fin de mes premiers neuf mois de service de pionnier. Ma partenaire et le couple marié cessèrent le service de pionnier et retournèrent chez eux. De nouveau sans partenaire, je rentrai moi aussi pour trois mois, sur l’invitation de mon frère, pour travailler une partie du territoire rural du groupe local. Mon frère me procura pour cela une voiture et l’essence nécessaire.

En septembre 1937, je partis pour l’assemblée de Columbus, Ohio, emportant tous mes effets dans deux valises avec l’espoir de trouver une autre partenaire, je la trouvai. C’était Shirley Hendrickson, une personne gentille, sincère et gaie qui a été pour moi un atout précieux au cours de dix-huit ans de service de pionnier.

Shirley et moi partîmes ensemble pour le camp de pionniers de Cincinnati, Ohio. J’étais l’un des 200 pionniers spéciaux choisis lors de l’assemblée de Columbus ; aussi au début de novembre, nous nous trouvions dans notre nouveau territoire, à Waterbury, Connecticut.

À Waterbury, je rencontrai un jeune marin qui se préparait à devenir aumônier dans la marine. Il me retint plus d’une heure avec beaucoup de questions et finit par prendre une brochure seulement, car il lui restait juste assez d’argent pour un paquet de cigarettes, comme il me raconta plus tard. Cependant, parce qu’il semblait s’intéresser à notre œuvre, je retournai le voir le lendemain pour lui remettre l’Annuaire (angl.) à titre gracieux et lui laisser l’adresse de la Salle du Royaume. Pendant le week-end suivant j’étais absente de la ville, mais j’appris qu’il avait assisté à l’étude de La Tour de Garde. Le jeudi suivant, il était présent à la réunion de service lorsque fut étudié un article de l’Informateur sur l’habitude de fumer. Dès ce soir-​là il cessa de gaspiller son argent pour des cigarettes. Pendant les deux semaines suivantes, il m’accompagna dans le service et décida de devenir pionnier. Se rendant compte qu’il n’avait pas beaucoup de connaissance, il prit deux semaines de congé qu’il consacra à l’étude. Deux mois après notre première rencontre, il devint pionnier. Oui, il tint bon. Je le vis au Yankee Stadium avec sa famille.

Nous nous déplacions avec peine dans la neige et la glace de la Nouvelle-Angleterre, mais nous étions heureuses, emportant un sac plein de livres et un carton de livres de réserve, le casse-croûte dans une main et le gramophone dans l’autre, avec lequel nous chassions parfois un chien méchant ou dont nous nous servions pour éviter une chute sur la glace. De Waterbury nous allâmes à Torrington, Connecticut. Il nous en reste le souvenir agréable d’avoir eu le privilège d’aider un jeune frère et une jeune sœur à faire leurs premiers pas dans le service. Maintenant ils sont missionnaires en Italie.

De l’État de Connecticut nous passâmes à celui de Massachusetts : d’abord à Pittsfield, puis à Leominster, où nous travaillâmes dans un groupe de cinq pionniers spéciaux. Les placements étaient maigres dans ce territoire catholique de langue française, mais un frère et une sœur mirent leur maison et leur glacière à la disposition de tous les cinq, sans frais.

Notre prochaine attribution était Fitchburg, puis Boston. Lorsque je pris contact avec le serviteur du groupe, il me remit une lettre du département juridique de la Société, m’informant que je devais enseigner à l’École du Royaume à Sudbury, ville située à une trentaine de kilomètres de Boston. Cela me fit monter les larmes aux yeux et à Shirley aussi ; mais, désireuse de poursuivre le but de ma vie, je l’acceptai comme un service venant de Jéhovah par son organisation. Bien que tout ne fût pas rose pendant la durée de ces deux cours, je ne rouillai pas quant au service. J’avais à ma disposition une grande et vieille Packard dans laquelle j’emmenais dans le service une douzaine d’enfants le samedi et le dimanche en plus de deux après-midi, chaque semaine.

En mai 1940, je quittai Sudbury pour reprendre le service de pionnier, mais Shirley et moi nous nous retrouvâmes seulement en décembre suivant, cette fois à San Antonio, Texas. À cause des circonstances dans lesquelles nous vivions, c’est là que nous passâmes l’année la plus difficile de notre vie de pionnier. Mais, puisque nous y étions allées avec l’autorisation de frère Rutherford, nous tînmes bon. Au temps voulu, Jéhovah a toujours un moyen pour sortir ses serviteurs d’une situation difficile. Il nous délivra en nous donnant une attribution de pionnier spécial d’abord à Alice, Texas, puis à Aransas Pass, où nous étions lorsque nous parvinrent les questionnaires pour Galaad.

Galaad ! C’était quelque chose d’entièrement nouveau pour nous. En quelques semaines, nous voilà transportées du Texas ensoleillé aux terres enneigées de Galaad. C’était le premier dimanche de février 1943. Le lendemain, nous, les “ cobayes ” de la première classe, prîmes place pour le travail — je veux dire que c’était du travail pour moi ; mais j’étais si heureuse d’y être. Mes joyeuses expériences de Galaad me parurent comme une nuit de rêves enchanteurs des choses du Monde Nouveau.

Les cinq mois s’écoulèrent bien vite ; Shirley, moi et deux autres pionniers passâmes ensuite deux années de service dans les villes frontière du Texas, en attendant de pouvoir entrer dans notre territoire à l’étranger, au Mexique. C’est là, à Eagle Pass, que je rencontrai un jour une vraie “ brebis ” en train de faire la lessive. Après un peu de lecture et d’aide dans l’étude, elle accepta la vérité et devint une excellente proclamatrice. Toute sa famille se joignit bientôt à la société du Monde Nouveau.

Le 21 mai 1945, nous entrâmes au Mexique en qualité d’instructeurs. Vingt et un y furent envoyés alors ; onze tinrent bon. Ces onze diront avec moi, j’en suis sûre : “ Je ne voudrais en aucun cas être ailleurs. ” Le service de pionnier pendant neuf ans dans cette ville (Mexico City) m’a procuré une joie que je n’avais jamais connue auparavant : La joie de voir passer le nombre de 175 proclamateurs à plus de 1 300 et un groupe se subdiviser en 20. J’éprouvai également une satisfaction particulière et de la joie de porter le message du Royaume à des gens qui n’avaient jamais eu une Bible en main et de les voir, en ma présence, décrocher leurs images et leurs saints pour les détruire.

Les placements étaient très bons dès le commencement, et j’ai trouvé très facile d’introduire des études ; mais il faut toujours en commencer de nouvelles car d’autres tombent. En général, les femmes, ici, sont les esclaves de leurs maris ; quoiqu’elles acceptent la vérité, beaucoup d’entre elles ne peuvent pas assister aux réunions et aller dans le service.

Lorsque nous avons une assemblée dans la ville, je me sens comme une mère heureuse au milieu de beaucoup d’enfants lors d’une réunion familiale. Je reçois des étreintes et des baisers de toutes parts, de personnes avec lesquelles j’ai étudié pendant les neuf années écoulées et qui sont maintenant proclamateurs dans les vingt unités. De revoir les proclamateurs à qui j’ai apporté la vérité, ainsi que leurs compagnons de bonne volonté, me donne les sentiments d’une grand-mère qui a de quoi être fière.

J’ai certainement vécu l’accomplissement des paroles de Jésus : “ Il n’y a personne qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou enfants, ou champs, pour l’amour de moi et pour l’amour de l’évangile, qui n’en reçoive maintenant, en ce temps-​ci, cent fois autant. ” (Marc 10:29, 30, Da). Quoique je ne sache pas ce que me réserve l’avenir, j’espère que je pourrai continuer à poursuivre le but de ma vie dans mon territoire à l’étranger jusqu’à ce que “ les maisons soient sans habitants ”.

[Illustration, page 347]

Rosa May Dreyer

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