Répandons sans crainte la vérité, bien qu’elle frappe les hommes comme une plaie
ACTUELLEMENT le peuple de Jéhovah répand la vérité relative au Royaume de Dieu sur toute la terre. C’est une bonne nouvelle qui devrait être accueillie par tous avec joie. Mais en est-il ainsi ? Non. Pourquoi ? Parce que cette nouvelle s’accompagne d’un message de vérité relatif aux jugements que Dieu va bientôt exercer contre les méchants. Pareil message frappe réellement les hommes comme une plaie.
Le fait est que, de tout temps, les serviteurs de Jéhovah chargés de faire connaître la volonté divine ont eu cette double tâche à accomplir, comme le prouve la mission que Dieu confia à Jérémie. Il fut ordonné à ce dernier d’arracher et de ruiner, de planter et de bâtir (Jér. 1:9, 10). Conformément à la déclaration d’Ésaïe, les serviteurs de Dieu de notre époque ont non seulement pour tâche de prêcher un message de consolation et de liberté, mais d’annoncer le “jour de vengeance de notre Dieu.” — És. 61:1, 2.
Puisque les hommes méchants sont tourmentés par la vérité, il faut du courage, de la hardiesse, pour la répandre. Ces tourments causés par la vérité furent préfigurés par les plaies qui frappèrent l’Égypte antique aux jours de Moïse, et à propos desquelles Jéhovah a dit des années plus tard, par l’entremise de son serviteur Josué : “J’envoyai Moïse et Aaron, et je frappai l’Égypte de plaies, selon ce que j’ai fait au milieu d’elle ; et ensuite je vous en fis sortir.” — Josué 24:5, Daa.
Que ces plaies soient des figures prophétiques, cela ressort du fait que toutes les choses écrites dans le passé “le furent pour notre instruction”. (Rom. 15:4.) De plus, ne lisons-nous pas que Moïse préfigurait Jésus-Christ (Actes 3:19-26) ? Cela étant, il est raisonnable de conclure que Pharaon préfigure Satan le Diable, et sa nation, l’Égypte, l’organisation de Satan. Et de même que les plaies servirent alors à faire connaître le nom et la puissance de Jéhovah, de même les messages semblables à des plaies répandus actuellement par les serviteurs de Dieu font connaître le nom et la puissance de Jéhovah. — Ex. 9:15, 16.
Avant que les plaies ne frappent l’Égypte, Jéhovah, par l’intermédiaire de Moïse, avait demandé à Pharaon de laisser Israël partir dans le désert afin qu’il puisse offrir à Dieu des sacrifices, mais le souverain égyptien, sur un ton plein d’arrogance et de mépris, avait répondu : “Qui est Jéhovah ?” (Ex. 5:2, AC). Et il ne laissa aller les Hébreux qu’après avoir subi différentes plaies : les eaux du Nil changées en sang, une invasion de grenouilles, de moustiques et de taons, la peste qui frappa les animaux, les tumeurs sur les hommes et les bêtes, la destruction des récoltes par la grêle et les sauterelles, les ténèbres si épaisses que personne ne put bouger de sa place pendant trois jours et trois nuits, et finalement la mort des premiers-nés de l’Égypte ; en fait, Pharaon pressa les Israélites de partir. Que ces plaies aient servi le dessein de Dieu et fait connaître son nom, cela est démontré par le fait que des siècles plus tard, des prêtres païens attirèrent l’attention sur elles. — Ex. 7:1 à 12:51 ; I Sam. 6:6.
Qu’on veuille bien noter que ces plaies étaient d’authentiques miracles et non pas de simples coïncidences, sinon Pharaon aurait-il compris la leçon ? Une autre preuve de leur authenticité se voit dans le fait qu’à maintes reprises il en est parlé tant dans les Écritures hébraïques que dans les Écritures grecques chrétiennes. — Psaumes 78 et 105 ; Jér. 32:20 ; Actes 7:36.
Ces plaies, qu’il ne faut toutefois pas confondre avec les fléaux mentionnés dans le chapitre 16 de la Révélation, ont cependant avec eux certaines analogies fondamentales. Les unes et les autres représentent des messages de jugement que Dieu fait publier par son peuple. Ces messages dévoilent quelle est la situation de l’organisation de Satan aux yeux de Dieu, et ils ont pour but de tourmenter les membres de ce système diabolique. Des publications comme La Tour de Garde, Réveillez-vous ! et “Babylone la Grande est tombée !” Le Royaume de Dieu a commencé son règne ! montrent que l’“Égypte” moderne, l’organisation visible de Satan et surtout “Babylone la Grande”, a une lourde dette de sang, qu’elle est franchement immorale, spirituellement impure, n’ayant rien de commun avec la Parole de Dieu et son peuple, une organisation spirituellement malade, dépourvue de toute nourriture spirituelle, plongée dans l’obscurité la plus profonde tant en ce qui concerne la lumière du Royaume de Dieu que pour ce qui est d’offrir une espérance quelconque à l’humanité, et qu’elle n’a en son sein aucun premier-né en vie, aucun de ceux qui sont réellement voués à Jéhovah Dieu.
Il faut du courage pour publier sans crainte ces vérités. Il faut un amour désintéressé et une foi forte pour continuer de les répandre avec persévérance, en visitant maintes fois le territoire, à l’instar de Moïse et d’Aaron, qui, avec courage, durent se présenter à plusieurs reprises, une douzaine de fois en fait, devant Pharaon et sa cour. Mais pourquoi devrions-nous craindre ? Celui qui est pour nous n’est-il pas plus grand que tous ceux qui sont contre nous (Rom. 8:31) ? De plus, nos mobiles étant purs, il nous est possible d’être aussi courageux qu’un jeune lion, sachant que Jéhovah nous accordera force et protection. — Prov. 28:1.
[Note]
a Pour plus de détails, voyez La Tour de Garde du 1er septembre 1965, p. 520-532.