La religion de vos parents est-elle bonne pour vous ?
Comment le déterminer ? Convient-il que vous changiez de religion ?
UN JEUNE homme nous a dit : “Mes parents n’approuvaient pas ma nouvelle religion, et ils ne cachaient par leur désapprobation. Ma mère a dit des centaines de prières dans l’espoir de nous ramener dans la bonne voie, car elle croyait sincèrement que nous nous enfoncions dans l’erreur.”
Le jeune homme qui s’exprimait ainsi avait été élevé dans l’une des principales religions de la chrétienté. Toutefois, depuis peu, sa femme et lui se livraient à une étude sérieuse de la Bible, et ce qu’ils avaient appris les avait amenés à changer de religion. Était-ce raisonnable ? Est-il permis de renoncer à la religion de ses parents ? Les Écritures rapportent-elles un précédent nous autorisant à le faire ? Voyons un peu.
CHANGEMENT DE RELIGION
Le patriarche Abraham est présenté dans la Bible comme un homme de Dieu exemplaire. Il est appelé “ami de Jéhovah” et reconnu comme “le père de ceux qui ont la foi étant dans l’incirconcision”. (Jacq. 2:2 ; Rom. 4:11.) Saviez-vous que cet homme remarquable avait rejeté la religion de ses parents ?
Térach, son père, habitait non loin des rives de l’Euphrate, dans la vallée la plus méridionale de ce célèbre fleuve, à Ur, en Chaldée, où l’idolâtrie était une pratique courante. Il est probable que Térach participait au culte idolâtrique pratiqué dans cette ville. C’est ce que laissa entendre Josué, le conducteur d’Israël, lorsque des années plus tard, attirant l’attention des Israélites sur leurs ancêtres, il dit : “Vos pères, Tharé [Térach, Sg], père d’Abraham et de Nachor, habitaient à l’origine de l’autre côté du fleuve [Euphrate], et ils servaient d’autres dieux (...). Ôtez les dieux qu’ont servis vos pères de l’autre côté du fleuve et en Égypte, et servez Jéhovah.” — Josué 24:2, 14, AC.
Josué priait donc instamment les Israélites de tourner le dos à la religion de leur ancêtre Térach. Ils devaient par contre prendre pour exemple la foi de son fils Abraham, qui avait montré un attachement exclusif au vrai Dieu Jéhovah. D’après la tradition juive, Abraham avait pris l’initiative de briser les idoles de son père.
Citons encore le cas de Rahab, qui se détourna de la religion de ses parents pour adorer Jéhovah. C’est cette Cananéenne qui cacha les espions israélites et que les Écritures louent hautement pour sa foi (Héb. 11:31 ; Jacq. 2:25). Cette femme expliqua aux espions ce qui l’avait incitée à changer de religion :
“Nous avons appris comment Jéhovah, lorsque vous sortiez d’Égypte, a mis à sec devant vous les eaux de la mer Rouge, et comment vous avez traité les deux rois des Amorrhéens, au-delà du Jourdain, Séhon et Og, que vous avez dévoués par anathème (...). C’est Jéhovah, votre Dieu, qui est Dieu en haut dans le ciel, et en bas sur la terre. Maintenant, je vous prie, jurez-moi par Jéhovah que vous aurez pour la maison de mon père la même bonté que j’ai eue pour vous, et donnez-moi un gage assuré que vous laisserez la vie à mon père (...), et que vous nous sauverez de la mort.” — Josué 2:9-13, AC.
La délivrance miraculeuse des Israélites de l’Égypte avait permis à Rahab de comprendre que Jéhovah est réellement “Dieu en haut dans le ciel, et en bas sur la terre”. Les dieux adorés par ses parents étaient incapables de réaliser pareils exploits glorieux. Rahab devint donc une adoratrice de Jéhovah, et pour récompense, elle eut le privilège de figurer parmi les ancêtres du Messie promis, Jésus-Christ. — Mat. 1:1, 5.
Ruth, qui devint plus tard la belle-fille de Rahab, refusa, elle aussi, de rester attachée au culte de ses parents et fut, comme sa belle-mère, bénie par Jéhovah. À cause de la famine qui sévissait dans le pays de Juda, Naomi, son mari et ses deux fils s’en allèrent demeurer dans le pays de Moab, où ses fils prirent pour femmes des Moabites, dont l’une se nommait Ruth. Par la suite, le mari et les fils de Naomi moururent, laissant trois veuves. Naomi décida de retourner dans son pays, en Juda, et dit à ses belles-filles : “Allez, retournez chacune à la maison de sa mère !” L’une d’elles s’en alla, mais l’autre, Ruth, refusa de quitter sa belle-mère. — Ruth 1:1-14.
Alors Naomi dit à Ruth : “Voici, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux ; retourne, comme ta belle-sœur. Ruth répondit : Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi ! Où tu iras j’irai, où tu demeureras je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu.” (Ruth 1:15-17). Ruth préféra adorer Jéhovah aux côtés de Naomi plutôt que de retourner vers son peuple et adorer ses dieux. Plus tard, elle devint la femme de Boaz, fils de Rahab, et elle eut le privilège d’être l’arrière-grand-mère du roi David et l’une des ancêtres de Jésus-Christ. — Ruth 4:18-22.
D’autre part, au premier siècle de notre ère, nombreuses furent les personnes qui renoncèrent à la religion de leurs pères pour devenir de vrais adorateurs de Jéhovah Dieu. À de telles personnes, l’apôtre Pierre exprima son approbation en disant : “Vous avez été délivrés de la stérile forme de conduite reçue par tradition de vos pères.” (I Pierre 1:18). Les ancêtres dont Pierre parlait dans ce passage s’étaient attachés aux traditions religieuses du judaïsme ; par contre, les Juifs sincères devaient se détourner de ces traditions et changer de religion s’ils voulaient obtenir l’approbation de Dieu.
L’apôtre Paul est l’un de ces Juifs qui acceptèrent de changer de religion. Voici ce qu’il écrit : “Je faisais plus de progrès dans le judaïsme que beaucoup de ceux de mon âge chez ma race, car j’étais bien plus zélé pour les traditions de mes pères.” (Gal. 1:14). Paul était “fils de Pharisien”, et selon toute évidence, il avait été élevé dans cette secte du judaïsme (Actes 23:6 ; Phil. 3:5). Mais quand il apprit que l’ensemble des traditions religieuses que suivaient les Pharisiens n’avait pas l’approbation de Dieu, il n’hésita pas à changer de religion pour devenir chrétien, même si cela causait un grand chagrin à ses parents juifs.
LA RAISON DE CE CHANGEMENT
Dans ces différents cas, le changement de religion n’était pas motivé par l’intérêt. L’individu ne le faisait pas par égoïsme, pour plaire, par exemple, à un futur conjoint ; ce n’était pas par amour du prestige, ou pour améliorer sa position sociale ou ses perspectives d’avenir dans les affaires. Au contraire, le culte qu’Abraham rendait au vrai Dieu Jéhovah lui valut sans doute l’impopularité parmi les adorateurs d’idoles de la ville d’Ur en Mésopotamie. La conversion de Rahab au culte de Jéhovah et la protection qu’elle accorda aux espions israélites eurent lieu au péril de sa vie. De même la décision de Ruth de servir Jéhovah signifiait pour elle l’abandon de son pays et de son peuple. La renonciation de Paul à la religion de ses parents pour devenir chrétien lui attira de grandes persécutions et de cruelles épreuves. — II Cor. 11:23-27.
Pour ces personnes, le changement de religion n’était certainement pas une question de convenance personnelle. Il avait au contraire pour fondement une connaissance exacte de Dieu et de ses desseins. Ces gens avaient reçu des informations dignes de foi qui leur avaient prouvé que la forme d’adoration pratiquée par leurs parents n’était pas agréable au vrai Dieu, le Créateur des cieux et de la terre. Ce n’est pas mal agir que de renoncer à la religion de vos parents si vous constatez que ses enseignements sont en désaccord avec la Parole de Dieu, la Bible. C’est au contraire témoigner du courage et faire ce qui est juste. Bien que ce changement puisse être difficile à effectuer, il finit par procurer des bienfaits.
BIENFAITS DÉCOULANT DE CE CHANGEMENT
Il est vrai qu’au début vos parents seront peut-être désolés, voire même hostiles. Mais n’oubliez pas que Jésus-Christ a averti les chrétiens que l’acceptation du vrai culte causerait la division dans certaines familles. Toutefois, loin d’encourager la personne à chercher à maintenir la paix en restant attachée aux enseignements et aux pratiques de la fausse religion, Jésus dit : “Celui qui a plus d’affection pour son père ou pour sa mère que pour moi n’est pas digne de moi.” — Mat. 10:34-37.
C’est une erreur de s’abstenir de pratiquer le vrai culte simplement pour ne pas déplaire à ses parents ou grands-parents. Cette attitude ne sera profitable à personne, ni à eux ni à vous. C’est par contre leur témoigner un véritable amour que d’être prêt à supporter leur désapprobation, voire leurs insultes, en leur offrant ainsi toutes les occasions possibles d’apprendre les vérités contenues dans la Parole de Dieu et de suivre la voie qui leur vaudra de recevoir les bienfaits éternels que Jéhovah Dieu tient en réserve pour ceux qui le servent.
Manifestement, la conduite fidèle d’Abraham exerça une influence salutaire sur son père, Térach, et sur les autres membres de sa famille, car lorsque, sur l’ordre de Dieu, le fidèle patriarche quitta la Mésopotamie et le milieu corrompu fondé sur le culte de la fausse religion d’origine babylonienne, ses parents, y compris Térach, partirent avec lui. — Actes 7:1-4.
Il est évident que la voie suivie par le juste fils de Térach produisit une si vive impression sur les proches parents d’Abraham que certains d’entre eux finirent par s’unir à lui dans la pratique du vrai culte. Quelle magnifique récompense pour s’être fidèlement attaché à la religion approuvée par Dieu ! — Gen. 24:4, 50, 51.
Le jeune couple dont il était question au début de cet article fut, lui aussi, abondamment béni pour s’en être tenu à sa décision de changer de religion. En dépit de la forte opposition qu’il rencontra de la part de ses parents, voici ce qui s’est passé, selon ce que nous apprend le jeune mari :
“Chaque fois que ma mère venait nous voir, ma femme et moi parlions entre nous des vérités que nous avions apprises dans la Parole de Dieu : le nom de Dieu, comment prier, la condition des morts, etc. À force de nous entendre discuter de ces vérités, elle commença à réfléchir, à faire des comparaisons. C’était déjà un progrès, car toute sa vie durant, elle n’avait jamais douté que les prêtres eussent toute la vérité, et rien que la vérité. Et maintenant voici qu’elle se disait : ‘Pourquoi ne mentionnent-ils jamais le nom de Jéhovah ? Pourquoi gardent-ils la Bible pour eux ? Pourquoi disent-ils que l’âme est immortelle alors que la Bible dit qu’elle meurt ?’” — Ézéch. 18:4 ; És. 53:12, Da.
Finalement, la mère exprima le désir d’apprendre les choses dont parlaient ses enfants. Voici ce que nous écrit le fils : “Imaginez notre joie le jour où notre patience fut récompensée, lorsque notre mère nous demanda de lui parler de la Bible et de Jéhovah. ‘Je commence à croire, dit-elle, qu’après tout les catholiques ne détiennent pas toute la vérité.’ Quelques mois ont passé depuis, et maintenant notre mère partage avec zèle les vérités bibliques qu’elle a apprises avec d’autres personnes. Il en est de même de mes deux sœurs. Elles envisagent de nous imiter bientôt, ma femme et moi, en symbolisant par le baptême le don de leur personne à Jéhovah Dieu, afin de le servir.”
Quel bonheur et quelle union les vérités bibliques ont apportés à cette famille ! La mère est très heureuse que ses enfants n’aient pas accepté sans contestation de suivre la religion dans laquelle ils avaient été élevés. Cette religion n’était bonne pour aucun d’entre eux. Cela devrait vous inciter à examiner votre situation et à vous demander : La religion de mes parents est-elle bonne pour moi ?
LA BONNE RELIGION POUR VOUS
Comment déterminerez-vous quelle est la bonne religion pour vous ? Le fait que vos parents soient des gens sincères, pieux, menant une vie pure, et qu’ils assistent régulièrement aux offices religieux, est-il une preuve que leur religion est bonne pour vous ? On pourrait le penser ; toutefois, remarquez que, selon l’apôtre Paul, cela n’est pas suffisant.
Dans la lettre que, de sa prison, il écrivit à Timothée, il dit que la mère et la grand-mère de ce jeune homme étaient des modèles de foi (II Tim. 1:5). Elles menaient une vie morale pure. Mais elles faisaient davantage. Dans l’exhortation qu’il adressa ensuite à son jeune compagnon, l’apôtre laissa entendre pourquoi la religion de la mère de Timothée convenait à son fils ; il dit : “Demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été convaincu, sachant de quelles personnes tu les as apprises [de sa mère et de sa grand-mère] et que, depuis ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est relative à Christ Jésus.” — II Tim. 3:14, 15.
Avez-vous remarqué que la mère de Timothée lui enseignait les “saintes lettres” ? Les écrits inspirés de la Parole de Dieu disponibles durant l’enfance de Timothée étaient les trente-neuf livres qui composent les Écritures hébraïques. L’Évangile de Matthieu fut rédigé en 41 de notre ère, et aux environs de 47-48, l’apôtre Paul entreprit son premier voyage missionnaire ; c’est sans aucun doute à cette époque que Loïs et Eunice entrèrent en contact avec la vérité chrétienne et devinrent des disciples du Christ. Dès lors, ces femmes fidèles purent instruire Timothée dans les Écritures en ce qui concerne “la foi qui est relative à Christ Jésus”. Leur religion les équipait pour cette tâche.
La religion de vos parents les prépare-t-elle à remplir ce rôle ? Sont-ils capables de se reporter directement à la Bible quand on les interroge sur Dieu, son Fils Jésus-Christ, sur les desseins divins et la conduite qu’il convient d’adopter, à l’instar de la mère et de la grand-mère de Timothée ? Si la réponse est négative, alors vous devriez vous demander sérieusement si leur religion est bonne pour vous. En effet, la vraie religion aide ses adeptes à devenir capables de donner cette instruction vitale.
Il ne suffit pas de penser que la religion de vos parents est bonne pour vous. S’ils ne sont pas en mesure de prouver l’exactitude de leurs croyances à l’aide des Écritures, leur ferveur ou sincérité religieuse, si profonde soit-elle, ne rendra pas ces croyances véridiques. Il est insensé de dire : “Si ma religion est assez bonne pour mon père et pour ma mère, elle est assez bonne pour moi.” Que serait-il arrivé si Rahab avait raisonné ainsi, si elle s’était confiée dans les dieux de ses parents et avait continué de les adorer ? Eh bien ! elle et les siens auraient subi la destruction en même temps que les autres habitants de Jéricho ! Par contre, étant donnée sa position courageuse en faveur du vrai Dieu Jéhovah, “Josué laissa la vie à Rahab la prostituée, à la maison de son père, et à tous ceux qui lui appartenaient”. — Josué 6:23-25.
De même, à notre époque, toute la fausse religion fait face à un jugement de condamnation. Par conséquent, sondez les Écritures. Examinez avec soin votre religion à la lumière de leur enseignement. Abandonnez la fausse religion, comme la Bible l’ordonne : “Sortez du milieu d’eux, et séparez-vous.” (II Cor. 6:17). Recherchez la religion qui prend la Bible au sérieux et rend chacun de ses adeptes capable de devenir un ministre de Dieu. C’est là la religion qu’il vous faut. Acceptez-la, et jouissez de la protection et de la bénédiction de Dieu.