“Célébrons la fête (...) avec (...) vérité”

TROIS fois par an les Israélites des temps anciens se rassemblaient pour célébrer leurs fêtes annuelles, à savoir : la fête des Pains sans levain, la fête des Semaines et la fête des Huttes ou de la Récolte. De la même manière, les serviteurs de Jéhovah de notre époque se rassemblent trois fois par an à l’occasion de deux assemblées de circonscription et d’un rassemblement plus important : l’assemblée de district, nationale ou internationalea.

Nombre de ces témoins auront sous peu leur assemblée annuelle, aussi font-​ils bien de s’interroger : Me suis-​je préparé en vue du congrès ? Ai-​je arrangé mes affaires pour qu’il me soit possible d’être présent tous les jours que durera ce festin spirituel ? Suis-​je prêt à assurer dans une certaine mesure le succès de l’assemblée en assistant à toutes les sessions, en prêtant une oreille attentive à tout ce qui se dira et à tout ce qui se fera, en prenant des notes, en participant au service volontaire, en prêchant et en contribuant aux dépenses que nécessitent ces rassemblements, selon la prospérité que Jéhovah m’accorde ? À l’instar de Joseph, père nourricier de Jésus, qui, en l’an 12 de notre ère, monta à Jérusalem avec toute sa famille pour assister à la fête, ai-​je pris des dispositions pour que tous les miens soient présents à l’assemblée ? Me serait-​il possible d’emmener d’autres personnes ?

Notre foi est réellement stimulée lorsque nous lisons, dans l’Annuaire des témoins de Jéhovah pour 1968 (angl.), les efforts accomplis par certains chrétiens pour assister aux assemblées. Au Congo, “nombre d’entre eux ont parcouru à pied trois cents kilomètres, et même davantage, pour partager la nourriture spirituelle servie lors de ces rassemblements”. (Pages 112 et 113.) Deux ministres pionniers spéciaux du Pérou ont descendu une rivière de la jungle à bord d’un petit canot à moteur. Il leur a fallu onze jours pour effectuer le voyage au cours duquel ils ont dû affronter des rapides traîtres, des tourbillons et des insectes voraces. À Lesotho, en Afrique du Sud, deux témoins ont fait à pied cent trente kilomètres à travers les montagnes et dans la neige pour assister à leur assemblée, tandis qu’une chrétienne, bien qu’enceinte de six mois, en parcourait quarante dans les mêmes conditions pour aller à la sienne.

Toutefois, ces instructions que l’apôtre Paul donne aux chrétiens dans I Corinthiens 5:8 : “Célébrons (...) la fête (...) avec des pains non fermentés de sincérité et de vérité” ne concernent pas seulement l’assistance à ces grandes assemblées. Loin de là. Il ressort du contexte que Paul s’occupait d’un homme immoral qu’il fallait exclure, et que, pour célébrer la fête des Pains non fermentés avec sincérité et vérité, il faut en premier lieu veiller chaque jour sur notre conduite. Cela signifie mener une vie pure, nous préserver du levain de méchanceté de ce monde, de ses enseignements, de ses habitudes, de ses principes et de ses pratiques. — Mat. 16:6, 12.

À la vérité, aujourd’hui plus que jamais, le monde empeste le levain de méchanceté. Les films, les programmes de télévision et les pièces de théâtre exaltent de plus en plus l’impudicité et la violence. Rien ne retient les intérêts commerciaux quand il s’agit d’attirer le public par des divertissements scandaleux. Quel danger ceux-ci présentent pour les chrétiens voués qui veulent se préserver de ce levain ! On ne peut se joindre à ces gens sans corrompre ses habitudes utiles. — I Cor. 15:33.

Il est vrai qu’aucun serviteur de Jéhovah ne peut servir Dieu parfaitement. Aucun d’eux n’atteint la cote de la perfection. Néanmoins, il est évident que tous ces chrétiens sont dans l’obligation de lutter de toutes leurs forces contre le péché et, à l’instar de Jésus-Christ, leur Chef, d’‘aimer la justice, et de haïr l’iniquité’. Haïr le mal, voilà leur sauvegarde (Héb. 1:9 ; Ps. 97:10) ! Ils doivent se garder en tout temps de la pratique du péché. Jéhovah Dieu est miséricordieux, et il pardonnera nos imperfections, mais veillons à ne pas devenir insouciants, et à ne pas pratiquer le péché. Bien que Jéhovah puisse nous pardonner, il nous faudra toujours supporter les conséquences de nos faiblesses !

L’apôtre Jean nous aide à comprendre la différence qu’il y a entre commettre un péché et pratiquer le péché ; il dit : “Je vous écris ces choses pour que vous ne commettiez pas de péché. Et cependant, si quelqu’un commet un péché, nous avons un assistant auprès du Père, Jésus-Christ, un juste.” Mais il ajoute : “Quiconque demeure en union avec lui ne pratique pas le péché ; quiconque pratique le péché ne l’a vu ni n’est venu à le connaître.” En effet, pour ‘célébrer la fête avec sincérité et vérité’, il nous faut éviter de pratiquer volontairement les “œuvres de la chair”. Cela signifie mener une vie chrétienne. — I Jean 2:1 ; 3:6 ; Gal. 5:19-21.

C’est surtout lorsqu’ils assistent aux assemblées que les serviteurs de Jéhovah doivent avoir une conduite à l’abri de tout reproche, afin qu’un bon témoignage soit rendu à l’honneur du nom et de la Parole de Jéhovah, comme ce fut le cas maintes fois lors de leurs précédents rassemblements. Ne relâchons donc pas notre vigilance, pour que ces assemblées soient comme des îles de pureté et de paix, respectueuses des lois, au sein d’une mer d’immoralité, d’iniquité et de luttes.

[Note]