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  • Les historiens classiques — sont-ils dignes de foi ?

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  • Les historiens classiques — sont-ils dignes de foi ?
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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1970
w70 15/5 p. 311-314

Les historiens classiques — sont-​ils dignes de foi ?

POUR combler des vides ou confirmer certaines données de l’histoire du monde antique, les historiens modernes se fondent surtout sur les écrits des historiens grecs et romains de l’Antiquité. Certains érudits pensent que pour établir une chronologie, les renseignements fournis par ces autorités “classiques” sont plus sûrs que ceux rapportés dans la Bible. Il est donc intéressant d’examiner ces anciennes sources. Sont-​elles exactes et dignes de confiance ?

Depuis la fin du dix-huitième siècle, les établissements d’“instruction supérieure” ont accordé une grande attention aux écrits d’historiens “classiques” comme Hérodote, Xénophon, Thucydide, Plutarque et autres. Ils ont appris à des générations d’étudiants à préférer le témoignage historique de ces auteurs antiques à celui des saintes Écritures, quand ce dernier était différent. Tout en se disant chrétiens, un grand nombre de ces étudiants ont accepté cet enseignement.

N’est-​ce pas une raison supplémentaire pour examiner avec attention ces sources profanes ? Nous devrions nous intéresser, non seulement à la valeur d’ensemble de ces historiens antiques, mais encore aux motifs qui les ont incités à écrire et, par suite, déterminer le degré d’exactitude des événements et des dates qu’ils rapportent. Ces hommes se souciaient-​ils de reproduire les faits avec exactitude et selon la vérité ? Certains d’entre eux ne cherchaient-​ils pas surtout à se faire un nom ou simplement à se divertir ?

Exactitude ou popularité ?

Le nom d’Hérodote, historien grec du cinquième siècle avant notre ère, retient le premier notre attention. On l’a surnommé “le père de l’Histoire”. Incontestablement, il est à l’origine d’une nouvelle tendance dans la relation de l’Histoire ; ses œuvres révèlent une vive imagination et une grande largeur d’idées. C’est un excellent conteur. Toutefois, certaines particularités de son œuvre troublent quelque peu les historiens modernes. Dans son livre Outline of Persian History, à la page 15, le professeur A. W. Ahl déclare que “ses récits fourmillent d’inexactitudes”.

Dans son édition de 1946, tome X, page 772, l’Encyclopédie britannique fait à son sujet la remarque pertinente suivante : “Les principaux défauts d’Hérodote sont sa profonde méconnaissance des principes de la critique historique, de la nature des opérations militaires et de l’importance de la chronologie (...). La plus grave de toutes les faiblesses de son œuvre est sa chronologie établie à la légère. Même pour le cinquième siècle [son époque], les informations qu’il présente sont incomplètes ou obscures.”

Il faut reconnaître en toute justice que les historiens doivent à Hérodote de leur avoir fait connaître des événements et des dates, dont certains d’entre eux se sont révélés tout à fait exacts, dans la mesure où la vérification a été possible. Ce n’est cependant pas une raison pour accepter toutes les dates qu’il avance comme étant infaillibles.

Xénophon est un autre historien grec ayant, lui aussi, atteint l’âge d’homme à la fin du cinquième siècle avant notre ère. Sa Cyropédie a été qualifiée de “roman politique et philosophique”. Les historiens attirent l’attention sur le fait que Xénophon “ne se fonde sur rien ou presque rien, hormis des histoires et des traditions qui circulaient en Orient autour du grand roi-héros perse [Cyrus le jeune]”. On affirme aussi qu’“un but moral, auquel il a sacrifié la vérité proprement dite, perce nettement à travers toute son œuvre⁠1”.

On reproche à Xénophon, dans ses Helléniques, ou Histoire de la Grèce, d’avoir “fait preuve d’une étroitesse d’esprit et de vues indigne d’un historien”. On prétend aussi que “des omissions et des insuffisances graves, dans ses ouvrages, diminuent beaucoup la valeur de ces derniers”. — Encyclopédie britannique, 9e édition, tome XXIV, page 721.

D’un autre côté, on ne peut nier les nombreuses qualités des œuvres de Xénophon. “Sa description des lieux et des distances relatives est très minutieuse et circonstanciée. Les recherches effectuées par les voyageurs modernes confirment son exactitude générale⁠2.” Toutefois, cette exactitude dans le domaine géographique n’est pas une raison pour préférer les ouvrages de cet historien à la Bible lorsqu’il s’agit d’établir la chronologie d’événements historiques.

L’historien Ctésias vécut, lui aussi, au cinquième siècle avant notre ère. Les informations contenues dans son Histoire de Perse, la plus importante de ses œuvres, sont censées avoir été puisées directement dans les archives royales de cette puissance. Dans ses Sept grandes monarchies (tome II, page 85), George Rawlinson accuse Ctésias d’avoir délibérément allongé la durée de la monarchie mède “grâce à l’utilisation volontaire d’un système de duplication (...). Chaque roi ou période d’Hérodote figure deux fois sur la liste de Ctésias, ruse grossière, maladroitement dissimulée, grâce à un procédé simple consistant à inventer généreusement des noms”. D’autre part, le témoignage de Ctésias est contredit par Bérose, prêtre et historien, le philosophe Aristote (quatrième siècle avant notre ère) et les inscriptions cunéiformes récemment découvertes⁠3.

Alors, ces historiens de l’Antiquité sont-​ils dignes de foi ? Les renseignements qu’ils donnent ne sont pas assez exacts et dignes de foi pour que nous acceptions les dates qu’ils fournissent sans les contrôler à l’aide de faits authentiques. À propos de Thucydide, un autre historien grec du cinquième siècle avant notre ère, l’Encyclopédie britannique (11e édition, tome XXVI, page 894) fait remarquer que “pour lui, le défaut des chroniqueurs est de ne se soucier que de popularité et de ne se donner aucun mal pour écrire des récits dignes de foi”. Il se peut néanmoins que Thucydide se soit montré un peu sévère dans son jugement.

Thucydide, une exception

On considère généralement que Thucydide fait exception quand on parle de l’inexactitude et du manque de soin des historiens “classiques”. L’Encyclopédie britannique déclare : “Thucydide est le seul d’entre les hommes de son époque (...) doué d’une pénétration lui permettant de saisir la signification générale d’événements particuliers (...). À la différence de [ses] prédécesseurs, Thucydide a soumis les matériaux de son œuvre à un examen des plus rigoureux⁠4.” De son côté, l’Encyclopédie américaine (édition de 1956, tome XXVI, page 596) dit : “En tant qu’historien Thucydide tient la première place. Inlassablement et avec soin, il s’est occupé de recueillir impartialement les faits et de les raconter avec minutie et concision. Son style est plein de dignité et riche en pensées.”

Par exemple, Thucydide a rapporté que la fuite du général grec Thémistocle en Perse avait eu lieu au moment où Artaxerxès Longue-main “venait de monter sur le trône”. (Voir Thucydide, tome I, chapitre 137.) D’après la plupart des autres historiens, cette fuite se serait produite sous le règne de Xerxès Ier, père d’Artaxerxès. À ce sujet, l’historien romain Nepos (1er siècle avant notre ère) déclara : “Mais moi je préfère m’en rapporter à Thucydide qui non seulement était par la date de sa vie plus rapproché que les autres de l’époque de cette histoire, mais encore appartenait au même État [que Thémistocle].” — Thémistocle, Œuvres, chap. IX, texte établi par Anne-Marie Guillemin, Paris, “Les Belles Lettres”, 1923.

Bien que la plupart des ouvrages de référence situent l’accession d’Artaxerxès au trône de Perse en 465 avant notre ère, nous avons tout lieu de penser qu’ils se trompent. Diodore de Sicile, historien grec du premier siècle avant notre ère, indique la date de 471 pour la mort de Thémistocle en Asie Mineure. Il y a de bonnes raisons de croire que la fuite de ce dernier avait eu lieu au moins deux ans auparavant, soit en 473. Thucydide la situe à l’époque où Artaxerxès “venait de monter sur le trône”. Ce dernier événement a vraisemblablement eu lieu dans le courant de 474 avant notre ère.

En quoi le règne d’Artaxerxès concerne-​t-​il l’étudiant de la Bible ? Selon le récit consigné dans Néhémie 2:1-8, c’est au cours de la vingtième année de son règne que ce monarque publia le décret ordonnant la reconstruction de Jérusalem. D’autre part, il fut annoncé au prophète de Dieu Daniel que, depuis la sortie du décret d’Artaxerxès jusqu’à la venue du Messie, il y aurait ‘soixante-neuf semaines d’années’ ou 483 ans (Dan. 9:25, Da). Les faits historiques justifient-​ils le calcul biblique du temps ?

Artaxerxès étant monté sur le trône en 474 avant notre ère, la vingtième année de son règne commença donc en 455. Comptées à partir de cette date, les 483 années nous amènent en l’an 29 de notre ère. Cette année-​là, Jésus se fit baptiser, après quoi Dieu le reconnut pour le Messie. Le disciple Luc fit le récit suivant : “Jésus aussi fut baptisé et, comme il priait, le ciel s’ouvrit et l’esprit saint, sous une forme corporelle, comme une colombe, descendit sur lui, et une voix vint du ciel : ‘Tu es mon Fils, le bien-aimé ; je t’ai approuvé.’” — Luc 3:21-23a.

Il est à noter que, de tous les historiens “classiques” du cinquième siècle avant notre ère, le seul qui soit loué pour l’examen minutieux auquel il a soumis les faits qu’il relate et l’exactitude de ses déclarations, présente un témoignage qui ne met pas en doute la chronologie biblique, mais la confirme.

Des historiens plus récents

Mais qu’en est-​il des historiens grecs et romains d’une époque plus récente ? Leur chronologie est-​elle exacte au point de mettre sérieusement en question le récit biblique ? Parmi eux, considérons Diodore de Sicile (1er siècle avant notre ère). De son histoire en quarante livres, il ne nous reste que quinze livres. Cinq traitent de l’histoire mythologique de l’Égypte, de l’Assyrie, de l’Éthiopie et de la Grèce, tandis que les autres racontent la seconde guerre perse et vont jusqu’à l’époque des successeurs d’Alexandre. À propos de Diodore de Sicile, on dit qu’“il ne s’est pas donné beaucoup de peine pour vérifier son récit, de là les fréquentes répétitions et contradictions trouvées dans l’ensemble de ses oeuvres (...). Sa chronologie de la période strictement historique est parfois inexacte”. — Encyclopédie britannique, 9e édition, tome VII, page 245.

Considérons maintenant le cas de Plutarque (vers 46-120 de notre ère). “On a beaucoup parlé de l’inexactitude de Plutarque ; on ne peut nier qu’il se soucie peu des nombres et qu’il se contredise parfois dans ses propres déclarations.” (Vies de Plutarque [angl.], introduction, par le traducteur et réviseur A. H. Clough, page xviii). Il a écrit des ouvrages sur Thémistocle et son époque, ainsi que sur de grands hommes grecs et romains.

De Tite-Live, autre historien romain mort en 17 avant notre ère, seuls des citations et des extraits de la plupart de ses œuvres historiques, rapportés par des auteurs plus récents, sont parvenus jusqu’à nous. W. Lucas Collins, un de ses traducteurs, déclare : “Malheureusement, c’est la partie perdue, la plus récente et la plus authentique de l’histoire du peuple romain, et plus particulièrement celle de la période contemporaine de l’écrivain, que nous aurions aimé voir.” Suivant la coutume de son époque, Tite-Live introduisit dans sa narration les traditions existant alors.

N’oublions pas que ces historiens du premier siècle devaient faire appel à des autorités plus anciennes pour obtenir les informations relatives à la période des monarchies assyrienne, babylonienne et perse. Nous avons déjà vu que la valeur de certaines d’entre elles était limitée du fait qu’elles manquaient de soin et d’exactitude. Par ailleurs, le procédé consistant à recopier des passages d’ouvrages anciens introduit un nouvel élément d’incertitude.

Il s’ensuit que les arguments que peuvent offrir les historiens “classiques” d’une époque plus récente pour critiquer la chronologie biblique ne sont pas plus puissants que ceux avancés par leurs prédécesseurs du cinquième siècle avant notre ère. En réalité, rares sont les écrivains “classiques”, des temps plus ou moins antiques, qui se soient réellement souciés d’exactitude sous le rapport du temps. Ils fournissent aux lecteurs de notre époque de nombreux renseignements, précieux et bien fondés, sur les événements, les coutumes et les philosophies de leur époque. Toutefois, la plupart d’entre eux semblent n’avoir prêté que peu d’attention à la datation exacte des événements.

Références

1 L’Encyclopédie britannique, 11e édition, tome XXVIII, page 886.

2 Ibid., 9e édition, tome XXIV, page 721.

3 Ibid., 9e édition, tome VI, page 699.

4 Ibid., 11e édition, tome XXVI, page 894.

[Note]

a Voir “Que ta volonté soit faite sur la terre”, pages 128-136.

[Illustrations, page 311]

Hérodote

Thucydide

Xénophon

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