Questions des lecteurs
● En Jean 2:20 nous lisons : “Ce temple a été bâti en quarante-six ans, et toi, tu le relèveras en trois jours ?” Comment peut-on déterminer cette période de quarante-six ans ?
Le contexte nous indique que Jésus se trouvait alors à Jérusalem pour y célébrer sa première Pâque depuis son baptême (Jean 1:29-33 ; 2:13). D’après la prophétie des “soixante-dix semaines” de Daniel 9:24-27, le Messie devait paraître publiquement en automne de l’an 29a. La Pâque suivante devait donc se situer au printemps de l’an 30.
Un passage des écrits de l’historien juif Flavius Josèphe se révélera utile pour déterminer cette période de quarante-six ans. Il s’agit d’un extrait de son Histoire ancienne des Juifs, où nous lisons : “Après tant de grandes actions et de si superbes édifices faits par Hérode, il conçut, en la dix-huitième année de son règne, un dessein qui surpassait encore de beaucoup les autres, qui fut de bâtir un temple à Dieu, plus grand et plus élevé que celui qui était alors.” — Traduction d’Arnauld d’Andilly, livre XV, chapitre XIV, paragraphe 1.
D’après Josèphe, Hérode prit Jérusalem vingt-sept ans après qu’elle fut tombée aux mains de Pompée (ce qui eut lieu en 63 avant notre ère). Il l’a donc prise en 36, en juillet ou en octobre selon les commentateurs. Pour Josèphe, le temps qui s’écoula entre la prise de Jérusalem par Hérode et le printemps suivant n’était sans doute que l’année d’“accession” au trône du monarque. Sa première année de “règne” commença donc au printemps 35 pour se terminer au printemps 34. Si on ajoute alors dix-sept années, on arrive à la dix-huitième année du règne d’Hérode (celle où il commença les travaux du temple), c’est-à-dire en 18-17 avant notre ère. En ajoutant les quarante-six ans de Jean 2:20, on arrive bien en 29-30 de notre ère.
● Si un mari non croyant cherche à divorcer avec sa femme chrétienne en invoquant un motif mensonger, tel que la cruauté mentale ou l’abandon du foyer, la chrétienne doit-elle s’opposer à ce divorce ?
C’est à elle d’en décider personnellement. Chaque cas est différent. La chrétienne peut alors considérer les différents facteurs impliqués : quelle est la conduite de son mari envers elle ? Comment la traitera-t-il à l’avenir, ou s’occupera-t-il d’elle ? De quoi l’accuse-t-il ? Quel recours la loi lui permet-elle ? Combien lui en coûtera-t-il de confier sa défense à un homme de loi ? Quelle attitude sa conscience l’incite-t-elle à adapter ?
De nombreux maris non croyants reconnaissent que depuis qu’elles sont de vraies chrétiennes leurs femmes sont devenues de meilleures épouses (voir I Pierre 3:1-5). La Bible dit à la femme chrétienne dont le mari “consent à habiter avec elle” de ‘ne pas quitter son mari’, car avec le temps il peut lui-même devenir chrétien. — I Cor. 7:13, 14.
Cependant, il arrive que ce soit le mari qui désire divorcer. Il se peut qu’en raison de sa haine profonde du vrai christianisme il ne veuille absolument pas vivre avec sa femme ni lui accorder la liberté de pratiquer sa religion, ce que garantit la loi. À moins qu’il veuille divorcer uniquement parce que sa femme refuse de se livrer à des perversions sexuelles que la Bible condamne fort justement (Rom. 1:26-32). Des problèmes du même genre ont dû exister au premier siècle, car l’apôtre Paul écrivit : “Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare ; dans ces conditions le frère ou la sœur ne sont pas asservis.” — I Cor. 7:15.
Si le non-croyant veut divorcer, il doit alors trouver un motif légal. De quoi peut-il bien accuser sa femme ? Celle-ci s’efforce d’être une bonne ménagère, une compagne agréable, un conjoint fidèle et pur et une mère exemplaire, si elle a des enfants. Il se peut donc qu’après avoir quitté lui-même sa famille, son mari l’accuse mensongèrement d’abandonner son foyer. Ou bien il peut invoquer un motif très vague pour lequel la loi n’exige pas beaucoup de preuves, par exemple accuser sa femme de ‘cruauté mentale’. Bien qu’étant peut-être disposé à pourvoir aux besoins de sa femme et de ses enfants, parce que la loi l’y oblige, il désire néanmoins divorcer avec elle sur la base d’une fausse accusation. Que fera alors la femme chrétienne ? Elle ne peut pas obliger son mari à vivre avec elle. Et même si elle conteste ses déclarations mensongères, elle n’est pas dans l’obligation de dépenser beaucoup d’argent dans un procès pour l’empêcher de divorcer ou pour démentir ses accusations mensongères. Elle peut donc décider de ne pas s’opposer au divorce et d’ignorer l’accusation mensongère portée contre elle, se souvenant de cette parole de Paul : “Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare.”
En revanche, dans certains cas, la femme chrétienne peut s’inquiéter de ce que pourront penser les autres gens quand ils apprendront son divorce. Si elle ne s’oppose pas au divorce en présentant les faits réels, peut-être ces gens en concluront-ils que c’est elle qui a tort. Elle peut craindre qu’un tel divorce sur la base d’une fausse accusation jette l’opprobre sur elle et sur la congrégation chrétienne.
C’est une éventualité dont il faut tenir compte. Cependant, dans la plupart des cas, rares sont les gens qui s’intéressent au motif d’un divorce. Tout ce qu’ils savent, c’est qu’il y a divorce. Et même si quelques personnes apprennent que le divorce a été prononcé pour cruauté mentale ou pour un motif du même genre, il est très probable qu’elles considéreront ce motif comme un simple prétexte pour bénéficier de la loi. Elles comprendront sans doute que le mari a recherché le moyen le plus facile d’obtenir le divorce, même si son motif réel est différent : pour épouser une autre femme par exemple. Ainsi, dans la plupart des cas, un tel divorce ne risque pas de jeter le moindre opprobre sur la chrétienne fidèle et sur la congrégation.
Si maintenant une chrétienne pense que la fausse accusation portée contre elle est si scandaleuse qu’elle doit se défendre, alors il lui appartient de décider du moyen légal auquel elle aura recours. Il se peut aussi qu’elle décide de contester le divorce dans les délais prévus par la loi si cela lui paraît être le seul moyen de défendre ses droits : la protection de biens familiaux, la garde des enfants, son droit à une pension pour elle-même et pour ses enfants, etc. (S’il y a un problème en rapport avec la garde des enfants ou la pension que doit verser le mari, il est généralement préférable de le résoudre par la loi avant que le tribunal ne prononce son jugement plutôt que d’essayer de faire modifier le jugement après coup.) Quant à savoir quelle est, pour une chrétienne placée dans cette situation, la meilleure façon de présenter les faits et de défendre ses droits, cela dépend de la législation du pays.
Elle peut décider de demander à un avocat de la conseiller ou même de l’assister à l’audience. Évidemment, à moins que le tribunal ne fasse payer les frais de justice au mari, la dépense risque d’être importante. Cependant, il est des pays où on peut bénéficier, à certaines conditions, d’une assistance judiciaire gratuite. Dans certaines villes, il existe un service municipal auprès duquel on peut obtenir des conseils sur la façon de se défendre si l’on n’a pas les moyens de payer un avocat. D’autre part, de nombreux juges font preuve de beaucoup de compréhension envers les personnes qui ne peuvent se faire assister par un avocat.
Quel malheur quand un mari en arrive à créer de tels problèmes à sa femme au lieu de rester avec elle et de profiter des bienfaits qu’elle ne manquerait pas de lui procurer en mettant en pratique les principes divins ! Toutefois, une femme chrétienne placée dans une telle situation ne doit pas se croire absolument obligée de s’opposer au divorce. Certes, quand des biens matériels, la garde des enfants ou une pension alimentaire sont en jeu, une femme peut juger préférable de s’opposer au divorce ou de défendre ses droits. Mais pour ce qui est de s’opposer à un divorce ou d’obliger un non-croyant à demeurer avec son conjoint, la Bible donne ce conseil général : “Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare.” — I Cor. 7:15.
Bien entendu, tous ces principes s’appliquent de la même façon quand c’est une femme non croyante qui cherche à divorcer avec son mari chrétien en recourant à de fausses accusations.
[Note]
a Voir l’article “Soixante-dix semaines” [“Seventy Weeks”] dans le livre Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible (angl.).