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  • Une délivrance dont nous nous montrons reconnaissants

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  • Une délivrance dont nous nous montrons reconnaissants
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1979
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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1979
w79 1/1 p. 20-24

Une délivrance dont nous nous montrons reconnaissants

Raconté par Max Liebster

C’EST vers le Dieu d’Abraham que je criai du fond de ma détresse quand, à l’âge de vingt-quatre ans, on m’ôta ma liberté pour le seul motif que j’étais Juif. Dans ma cellule de la prison de Pfortzheim, en Forêt Noire, je me posai alors de nombreuses questions sur le génocide des Juifs en Allemagne nazie.

Puis vint le mois de janvier 1940. Un train nous emmenait, les autres prisonniers et moi, vers le camp d’extermination de Sachsenhausen-Oranienburg. Un coup de pied m’expédia dans l’une des minuscules cellules pour deux personnes dont les wagons étaient équipés. Là, en face de moi, se trouvait un prisonnier au regard serein. C’était un Témoin de Jéhovah que son respect pour la loi de Dieu avait amené à préférer la prison et la mort, plutôt que de répandre le sang. On lui avait retiré ses enfants, sa femme avait été exécutée, et il s’attendait à partager le même sort.

Les quatorze jours de voyage apportèrent la réponse à mes prières, car c’est dans ce train de la mort que j’acquis l’espérance de la vie éternelle. Mais par miracle, je ne mourus pas. Je survécus à cinq années et quatre mois de martyre dans cinq camps de la mort, y compris dans l’inimaginable horreur d’Auschwitz, en Pologne.

Les fours crématoires et les chambres à gaz de ce camp exterminaient sans discontinuer jusqu’à plus de 10 000 victimes par jour. On estime à 4 millions ou plus le nombre de personnes, juives pour la plupart, qui périrent pendant le peu de temps que fonctionna ce camp, qui méritait déjà sa réputation quand j’y arrivai, en 1943.

Au camp d’Auschwitz étaient rattachés une trentaine de camps de travail, et lorsque des prisonniers arrivaient, les S.S choisissaient parfois quelques jeunes hommes pour aller remplir ces camps. Je fus l’un d’eux, et on m’envoya à Buna où se construisait une fabrique de caoutchouc synthétique. Là-bas, la chambre à gaz attendait chaque matin ceux qui ne pouvaient plus travailler.

BUCHENWALD

Finalement, en janvier 1945, on me transféra à Buchenwald, un camp situé dans la forêt, à cinq kilomètres au nord-ouest de Weimar, en Allemagne. À l’approche des troupes américaines, le commandant du camp décréta l’extermination de tous les Juifs. Ceux-ci allaient être transportés par chemin de fer jusqu’à une tombe commune qu’ils creuseraient avant d’être fusillés. Il y avait dans mon convoi un autre Juif nommé Heikorn, qui, durant sa détention à Buchenwald, avait ajouté foi aux vérités bibliques qu’enseignaient les Témoins de Jéhovah.

Devant la confusion qui régnait sur le quai, nous nous sommes retirés derrière un tas de bois afin de lire et de méditer les quelques pages du livre de la Révélation que Heikorn avait en sa possession. L’incroyable se produisit alors: dans la cohue et la précipitation, nos gardiens nous oublièrent.

Nous sommes restés là jusqu’à la tombée de la nuit. Puis, soudain, un appel retentit dans le haut-parleur: ‘Tous les Témoins de Jéhovah à la baraque numéro un!’ Nous avons obéi et nous nous sommes retrouvés avec 180 autres Témoins. Les troupes américaines nous libérèrent quelques jours plus tard.

Enfin la délivrance! Comme nous étions heureux de retrouver la liberté! Ce furent vraiment des heures inoubliables. À ce sujet, le périodique Consolation, ancien titre de Réveillez-vous!, rapportait ceci dans son numéro du 19 décembre 1945 (angl.):

“Le 12 avril, les soldats qui prirent enfin Buchenwald n’y trouvèrent que 20 ou 30 000 prisonniers, tous à demi morts de faim. Même pour des soldats endurcis, c’était un spectacle révoltant que ces cadavres empilés les uns sur les autres comme des fagots, à l’extérieur des baraquements. À l’intérieur, ce n’était pas sur des lits, mais sur des étagères que croupissaient les silhouettes émaciées de ceux qui pouvaient encore respirer. Leur corps et leur visage étaient desséchés, et beaucoup n’avaient plus guère de force que pour tourner les yeux. Ceux-là avaient souffert les plus cruelles tortures. Harold Denny correspondant du New York Times, dit avoir entendu parler de ‘châtiments infligés par les gardiens S.S., châtiments si pervers et si obscènes que je ne pourrais les révéler qu’à d’autres hommes, et encore serait​-ce à voix basse’.”

Ma santé avait certes subi des dommages irréparables, mais j’étais reconnaissant d’être en vie. La longue épreuve que j’avais endurée dans un camp après l’autre n’avait fait que fortifier cette résolution: ‘Si Dieu me fait sortir de cette fosse aux lions, je le servirai, lui seul.’ Aussi, dès notre libération et tandis que nous étions encore à Buchenwald, Fritz Heikorn et moi nous sommes fait baptiser. À compter de ce jour, j’ai toujours cherché à me montrer fidèle à Jéhovah. Puis, en 1956, mon mariage me permit de partager cette détermination avec ma femme, Simone.

ILS ONT SURVÉCU À LA PERSÉCUTION NAZIE

Simone avait grandi en Alsace. Ses parents devinrent Témoins de Jéhovah peu après que l’œuvre de prédication des Témoins eut été interdite, en 1939. Simone fut baptisée par son père, Adolphe, en 1941, à l’âge de onze ans seulement. Par la suite, le 14 septembre 1941, son père fut arrêté par la Gestapo sur son lieu de travail. Il ne devait revoir sa famille qu’environ quatre ans plus tard, en 1945.

Adolphe endura toutes sortes d’épreuves durant sa détention. Ainsi, on lui annonça que s’il signait une lettre aux termes de laquelle il reniait sa foi, on lui procurerait une excellente place de dessinateur et il retrouverait sa femme et sa fille. Si par contre il refusait, alors sa femme serait arrêtée et sa fille envoyée en maison de redressement. On le battit ensuite si sauvagement qu’il en perdit conscience et qu’il ne revint à lui qu’au bout de quelques heures.

Simone et sa mère, Emma, ne furent pas arrêtées tout de suite et purent donc continuer l’œuvre clandestine de témoignage. “Avec frère Koehl, raconte Emma, nous allions chercher La Tour de Garde à la frontière qui séparait désormais l’Alsace de la France. Elle était ensuite traduite en allemand et polycopiée. Cela permettait aux frères d’Alsace et de Friburg, en Allemagne, de recevoir la nourriture spirituelle.”

Après être resté quelque temps à la prison de Mulhouse, Adolphe fut transféré, vers la fin 1941, au camp de concentration de Schirmeck, en Alsace. De là, on l’emmena au camp infâme de Dachau, près de Munich. À partir de 1943, cependant, les prisonniers de Dachau connurent des conditions un peu meilleures et purent recevoir des colis de nourriture.

“Un jour, me raconta Adolphe, je mangeais quelques petits gâteaux qu’Emma m’avait envoyés, tout en leur trouvant une consistance inhabituelle. C’est alors que je me suis rendu compte que j’étais en train de mâcher du papier: des messages étaient cachés dans les gâteaux.”

Quel réconfort et quel bonheur pour Emma, qui attendait avec impatience la lettre trimestrielle de douze lignes, quand elle lisait qu’Adolphe avait bien reçu les “vitamines”!

C’est l’assouplissement dont bénéficièrent les Témoins de Jéhovah, nous dit Adolphe, qui lui valut de survivre. Mais il reçut alors un nouveau coup. Il apprit qu’Emma et Simone avaient été arrêtées à leur tour. “Je me suis fait beaucoup de souci, dit-​il. Puis, un jour que je faisais la queue devant les douches, j’ai entendu une voix qui citait Proverbes 3:5, 6 et disait: ‘Confie-​toi en Jéhovah de tout ton cœur et ne t’appuie pas sur ta propre intelligence. Dans toutes tes voies tiens compte de lui, et lui, il rendra droits tes sentiers.’ Ces mots résonnèrent en moi comme s’ils venaient du ciel. C’était exactement ce dont j’avais besoin pour retrouver mon équilibre.” En fait, la voix était celle d’un autre prisonnier.

Bien que très jeune encore, Simone dut elle aussi affronter de cruelles épreuves. Elle fut renvoyée du lycée à cause de son respect des principes chrétiens. Plus tard, elle subit un interrogatoire sous des projecteurs aveuglants. Deux “psychiatres” cherchèrent à la faire parler pour connaître la provenance de La Tour de Garde et l’emplacement de l’imprimerie clandestine. Connaissant les réponses, elle pria intensément Jéhovah de l’aider à ne pas trahir ses frères. Alors qu’elle était à bout de forces, la sonnerie aigre du téléphone vint brusquement interrompre cette pénible séance.

Finalement, le 9 juillet 1943, Simone fut arrêtée par deux assistantes sociales et conduite à la maison de redressement Wessenberg, à Constance. Sa mère réussit à prendre le même train et à l’accompagner. Mais elle aussi fut arrêtée en septembre 1943.

Emma fut incarcérée au camp de concentration de Schirmeck, en Alsace. Là-bas, on la jeta pour sept mois dans une cellule du sous-sol de la prison pour avoir refusé de raccommoder des vêtements militaires. À peine en était-​elle sortie qu’elle y retournait pour avoir parlé de la vérité à d’autres détenues, et elle passa trois nouveaux mois dans ce lieu infâme. Tout au long de ses épreuves, elle tint néanmoins ferme dans la foi.

Pendant ce temps, sa sœur, Eugénie, qui était libre, fit tout son possible et risqua même sa vie pour aider le restant de la famille. Elle raconte: “C’était un privilège que d’assurer à mon tour l’envoi des colis alimentaires et des extraits de La Tour de Garde à Dachau, et de visiter Simone une fois par mois, en Allemagne. J’avais gagné la confiance des directeurs de la maison de redressement et ainsi obtenu d’emmener Simone en promenade. Ceci me donnait l’occasion d’étudier La Tour de Garde avec elle. Jéhovah semblait avoir aveuglé les autorités, car elles étaient absolument ignorantes de mon appartenance aux Témoins de Jéhovah. J’ai donc pu visiter Simone treize fois en vingt-deux mois d’internement, ce qui me permettait de transmettre à Emma des nouvelles de sa fille.”

Adolphe fut ensuite transféré au camp de Mauthausen, en Autriche, puis à Mauthausen-Ebensee, en hiver 1944-​1945. Cela signifiait qu’il se trouvait désormais totalement coupé de sa famille. Simone dit d’ailleurs à ce sujet:

“La dispersion de notre famille ne m’a causé aucun préjudice moral. J’ai en effet gardé les yeux fixés sur l’exemple d’intégrité de mes parents. Ces paroles de maman me revenaient souvent: ‘L’épreuve de notre foi constitue un privilège et une formation.’ Jamais je n’ai vu mes parents désorientés dans les épreuves ni maman pleurer. Lorsque à maintes reprises je dus comparaître devant les autorités, je me souvins que les chrétiens persécutés étaient un spectacle pour leur entourage. C’était comme si, au delà de mes persécuteurs, je voyais les anges m’encourager. Avant de quitter maman, nous avons prié toutes les deux et nous avons chanté un cantique à la louange de Jéhovah. J’ai alors fortement senti la main puissante de Jéhovah.

“Seule dans l’atmosphère rude et glaciale de la maison de redressement, j’ai appris à marcher avec Dieu comme seul appui. Quand je priais, il m’arrivait de penser aussi aux prières que mes parents faisaient monter vers les cieux, et je les sentais se fondre en une seule. Je ressentais alors en moi la même chaleur que celle de mes toutes jeunes années, quand j’étais assise sur les genoux de papa ou blottie contre maman. Les années ont passé, mais Jéhovah, lui, n’a pas changé. Il est resté un Dieu de salut.”

L’ENDURANCE APRÈS LES RETROUVAILLES

Comme furent émouvantes les retrouvailles de Simone et de sa famille, à la fin de la guerre, dans leur appartement de Mulhouse! L’immeuble se dressait intact au milieu des ruines, le reste étant désolé.

“Nos cœurs débordaient de gratitude pour cette incroyable délivrance et nous faisaient oublier nos maux physiques, rappelle Emma. Notre toute nouvelle liberté de prêcher la ‘bonne nouvelle’ nous donnait des ailes, ou plutôt des jambes, pour marcher ou pédaler, puisqu’il n’était pas rare que nous fassions une soixantaine de kilomètres à vélo pour aller chercher les ‘brebis’ de Jéhovah. Comme nous étions matériellement démunis, nos frères des États-Unis nous envoyèrent avec amour, par l’intermédiaire du bureau des Témoins de Jéhovah à Paris, des vêtements et d’autres affaires. Cela démontrait vraiment combien l’organisation de Jéhovah prend de nous un soin maternel.”

Peu après la libération, Simone, qui avait maintenant dix-sept ans, refusa une place de dessinatrice aux côtés de son père afin de pouvoir devenir pionnier. Ainsi donc, peu de temps après que la famille fut réunie, Simone repartait, cette fois dans le territoire qui lui avait été assigné. Comme je suis heureux qu’elle ait été si zélée! C’est en effet grâce à son zèle qu’elle fut invitée à Galaad en 1952, et que j’ai pu la rencontrer, puis l’épouser.

Notre famille a été abondamment bénie Nous avons pu aider plus de 250 personnes à prendre position pour Jéhovah, dont certaines sont à présent des anciens, des surveillants de circonscription, des pionniers, des missionnaires ou servent dans des Béthels. Notre famille peut donc, comme tant d’autres dans le monde, faire écho à ces paroles du psalmiste: “Je bénirai Jéhovah en tout temps; (...) de toutes mes frayeurs il m’a délivré. (...) Oh! magnifiez Jéhovah avec moi, et exaltons ensemble son nom.” — Ps. 34:1, 4, 3.

[Illustration, page 21]

(Traduction du texte.)

Le porteur de ce passeport a été détenu pour des motifs xxxx, de race, xxxx, à Oranienburg, Auschwitz, Buchenwald et y a passé 5 ans 7 mois. Comme il s’est conduit en général sans reproche il bénéficie des avantages qui sont accordés par le Gouvernement Militaire Américain, ainsi que par le Gouvernement de Gross-Hessen, à toute personne de sa catégorie. Les Autorités sont priées d’accorder soins et aide de toute préférence au porteur de ce passeport.

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