La Bible annonce-t-elle la fin de notre planète?
LA FIN DU MONDE — quatre mots qui ont glacé d’épouvante le cœur de plus d’un homme au long des siècles. À présent que la croyance religieuse est sur le déclin, ces mots n’ont plus le même impact. Toutefois, l’annonce d’une catastrophe mondiale n’aura pas été l’exclusivité de la religion. Les spécialistes de plusieurs disciplines scientifiques nous avertissent à leur tour qu’un malheur guette la race humaine.
LES CRAINTES DES SAVANTS
Les astronomes ont dénombré au moins quatre dangers qui menacent la vie sur la terre. Sous le titre “Les quatre catastrophes cosmiques qui menacent la terre”, la revue Science et Vie énumérait ces quatre dangers. Les voici: L’explosion d’une supernova, une protubérance solaire gigantesque, la chute d’une météorite géante ou l’entrée du système solaire dans un nuage de poussières interstellaires qui absorberaient assez de la chaleur du soleil pour déclencher une glaciation.
D’un autre côté, c’est le cri d’alarme des écologistes qui va en s’intensifiant. Ces derniers s’inquiètent des dangers que crée la pollution par l’utilisation et l’abus de produits artificiels qui mettent en péril la santé et même la vie des humains et des animaux sauvages. En effet? On empoisonne l’air que nous respirons, la terre et la nourriture qu’elle produit, la mer et les poissons que nous consommons. Une déforestation inconsidérée et cupide a aussi provoqué des inondations catastrophiques et créé des déserts.
Prises individuellement, ces menaces qui pèsent sur notre environnement seraient sans doute insuffisantes pour détruire la vie sur la terre. Mais ajoutées les unes aux autres, elles forment un danger considérable. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire L’Express, Maurice Strong, ancien secrétaire général de la Conférence sur l’environnement, déclara ceci: “Si l’homme continue à avoir une attitude aussi arrogante à l’égard de la nature — je déteste avoir à dire une chose pareille — il disparaîtra un jour.”
Mais ce qui menace le plus immédiatement la vie sur terre, ce qu’on a appelé “l’Apocalypse ou l’Holocauste final” et baptisé à tort “Harmaguédon”, c’est le danger très plausible d’une guerre nucléaire totale. Les nations militarisées ont stocké dans leur arsenal nucléaire, pour chaque homme, femme et enfant de la planète, l’équivalent en puissance explosive de plusieurs tonnes de TNT. Comment s’étonner qu’en pensant à la menace nucléaire, les hommes se mettent à parler de fin du monde!
QU’ENSEIGNENT LES ÉGLISES?
Pour des centaines de millions de catholiques ainsi que pour de nombreux protestants, des expressions telles que “jugement dernier” ou “fin du monde” font penser à un ultime règlement des comptes et à la destruction de la terre. Sous l’article “Fin du monde”, le Dictionnaire de théologie catholique, ouvrage autorisé, déclare: “L’Église catholique croit et enseigne que le monde actuel, tel que Dieu l’a formé et tel qu’il existe, ne durera pas éternellement. L’ensemble des créatures visibles, qui a été créé par Dieu dans le temps, (...) cessera d’exister et prendra fin, transformé qu’il sera en une création nouvelle.”
Les Églises de la chrétienté enseignent que la destinée ultime de l’homme est de connaître soit une béatitude éternelle dans le ciel soit un châtiment éternel dans l’“enfer”. Pour elles, la terre n’a aucun rôle permanent dans le dessein de Dieu. Pourtant, les théologiens catholiques et protestants savent parfaitement que la Bible parle de la venue du Royaume grâce auquel la “volonté de Dieu sera faite sur la terre comme au ciel”. (Mat. 6:10, Bible de Jérusalem.) Ils savent que c’est l’une des premières choses pour lesquelles les chrétiens doivent prier. Ils connaissent aussi très bien la promesse biblique d’une “nouvelle terre” dans laquelle la justice doit habiter (II Pierre 3:13; Rév. 21:1-4). Mais les théologiens catholiques et protestants interprètent ces textes bibliques et d’autres qui parlent de la place de la terre dans le dessein de Dieu en termes vagues, voire évasifs.
En revanche, après avoir envoyé tous les bons au ciel et les méchants en “enfer”, de nombreux théologiens de la chrétienté s’empressent de citer des déclarations bibliques telles que “le ciel et la terre passeront” (Mat. 24:35), pour prouver que la terre sera détruite. Quel bonheur de pouvoir ainsi se débarrasser de la terre pour laquelle ils n’ont aucune place dans leur théologie! Ils trouvent très commode de donner à l’expression “fin du monde”, que l’on trouve dans certaines traductions de la Bible, le sens de fin de la terre. — Mat. 24:3.
LE POINT DE VUE DE LA BIBLE
Que veut dire la Bible par l’expression “fin du monde”? Il faut d’abord noter que là où certaines versions mettent “fin du monde”, d’autres traduisent par “consommation du siècle” (Bible de Darby), “achèvement de l’ère” (La Bible traduite par André Chouraqui), ou “conclusion du système de choses” (Traduction du monde nouveau). Les termes “consommation”, “achèvement” ou “conclusion” traduisent mieux le vocable grec suntéléïa, qui se distingue de télos (fin ou fin complète; voir Matthieu 24:6, 14). De même, les expressions “ère” et “système de choses” rendent plus fidèlement le terme grec aïôn, qui se distingue de kosmos, lequel désigne généralement le monde des hommes.
Il est à noter que le terme kosmos n’apparaît dans aucun des textes où certaines traductions ont utilisé à tort l’expression “fin du monde”. Cette expression ne fait donc pas allusion à la fin de l’humanité. Elle désigne la conclusion d’un système de choses méchant, l’achèvement d’une ère (aïôn) caractérisée par les mauvaises actions des “hommes impies”. — Voir II Pierre 3:7.
Loin d’annoncer la fin de la planète, la Bible promet que celle-ci connaîtra un avenir merveilleux. Mais il faut d’abord que la terre soit débarrassée du présent système de choses méchant, et purifiée. Comme va le montrer l’article suivant, la fin du système actuel est donc quelque chose qu’il faut souhaiter.