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  • Du christianisme à l’adoration d’un Dieu inconnu

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  • Du christianisme à l’adoration d’un Dieu inconnu
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1984
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  • Apostasie et philosophie
  • Les origines philosophiques de la Trinité
  • La Trinité — “un Dieu inconnu”?
  • La polémique trinitaire
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  • Les conséquences à long terme
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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1984
w84 1/11 p. 20-24

Du christianisme à l’adoration d’un Dieu inconnu

LA MYSTÉRIEUSE divinité trine de la chrétienté n’a rien à voir avec le Dieu des Juifs. En effet, dans leur profession de foi, le “Shema”, ces derniers répètent chaque jour: “L’Éternel est notre Dieu, l’Éternel est un!” Ce n’est pas non plus celui qu’adorent près de 600 millions de musulmans, car le Coran proclame: “Dis: Dieu est un.”

L’Histoire atteste que le christianisme a pris sa source dans le judaïsme. Jésus Christ lui-​même était juif. Il a accompli la Loi que Dieu avait donnée aux Israélites. Il était le Messie dont la venue avait été annoncée par les prophètes hébreux (Matthieu 5:17; Jean 1:45; Actes 3:18). Ses tout premiers disciples étaient soit des Israélites, soit des prosélytes circoncis (Matthieu 10:5, 6; Actes 2:1-11). Or nous avons vu que les Juifs ne croyaient pas à la Trinité et qu’ils n’y croient toujours pas davantage.

Peut-​on penser que le Christ et les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes ont abandonné leur conception du Dieu unique pour lui substituer une étrange divinité à trois visages? Sûrement pas. D’ailleurs, l’Encyclopédie britannique (édition de 1979) fait à ce propos une excellente observation. La voici: “Le mot Trinité ne figure pas dans le Nouveau Testament. La doctrine qu’il désigne n’y est jamais énoncée explicitement. Jésus et ses disciples n’ont certainement pas voulu renier le Shema de l’Ancien Testament, savoir: ‘Écoute, Israël: l’Éternel est notre Dieu, l’Éternel est un!’ (Deut. 6:4). (...) Cette doctrine a pris forme progressivement, sur plusieurs siècles et à travers bien des controverses.”

Apostasie et philosophie

L’apôtre chrétien Paul avait annoncé: “Un temps viendra où l’on ne supportera plus l’enseignement solide; mais, au gré de leur caprice, les gens iront chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d’entendre du nouveau. Ils refuseront d’entendre la vérité pour se tourner vers des récits mythologiques [ou “des fables”].” — II Timothée 4:3, 4, Traduction officielle de la liturgie (catholique).

La Bible elle-​même révèle que l’apostasie était déjà à l’œuvre avant la mort des apôtres du Christ (II Thessaloniciens 2:3, 7; I Jean 2:18, 19; Jude 3, 4, 16, 19). Du milieu de la congrégation chrétienne, des apostats s’érigeaient en enseignants et répandaient des mensonges. Ces impies délaissaient la vérité scripturaire pour se tourner vers des “récits mythologiques” ou des “fables”. Ils emportaient de nombreux chrétiens “comme une proie au moyen de la philosophie et de vaines tromperies, selon la tradition des hommes”. — Colossiens 2:8.

À propos de ce qui s’est produit, voici ce qu’a écrit J. Kelly, professeur à l’université d’Oxford: “Au cours des trois premiers siècles de son existence, l’Église chrétienne a d’abord dû s’arracher à son berceau juif [donc monothéiste] pour s’adapter à la culture essentiellement hellénistique (grecque) du monde extérieur.” Au sujet des premiers enseignants qui allaient être considérés comme les Pères de l’Église, il ajoute: “La majorité d’entre eux ont exploité les conceptions philosophiques de leur temps (...). On les a accusés d’helléniser le christianisme (de donner un caractère grec à sa forme et à ses méthodes), alors qu’en réalité ils s’efforçaient tout simplement de le redéfinir par rapport à des catégories propres à leur siècle. En un sens, ils furent les premiers théologiens chrétiens.” Ces “théologiens”-​là se sont donc efforcés d’harmoniser le christianisme primitif, qui était fondé sur la Bible, avec les philosophies en vogue à leur époque.

Les origines philosophiques de la Trinité

Sur ce point, l’encyclopédie Alpha fait cette remarque digne d’intérêt: “La plupart des traditions religieuses ou des systèmes philosophiques proposent des ensembles ternaires [ou triples], des triades, qui correspondent à des forces primordiales ou à des faces du Dieu suprême.” Un autre ouvrage de référence français attire plus particulièrement notre attention sur le philosophe grec Platon (v. 427-347 av. n. è.), en ces termes:

“La trinité platonique [platonicienne], qui ne fut elle-​même au fond qu’une sorte d’arrangement, de disposition nouvelle, des trinités plus anciennes des peuples qui avaient précédé, nous paraît bien être la trinité philosophique, rationnelle, c’est-à-dire la trinité d’attributs qui a donné naissance à la triplicité d’hypostases ou de personnes divines des Églises chrétiennes (...). Cette conception de la Trinité divine du philosophe grec (...) se trouve partout dans les anciennes religions [païennes].” — Dictionnaire universel de Maurice Lachâtre.

Naturellement, les prêtres et autres ecclésiastiques de la chrétienté nient pour la plupart que le dogme de la Trinité a eu son origine dans la philosophie païenne. Le Dictionnaire de théologie catholique de A. Vacant et J.-E. Mangenot, qui fait autorité au sein de l’Église, consacre à la réfutation de cette thèse 16 colonnes de texte en petits caractères où il soutient que la trinité de Platon n’a pas de rapport avec celle de la chrétienté. Et pourtant, force lui est de reconnaître que “Saint” Augustin, un homme qui a “exercé une influence prépondérante sur l’essor de la doctrine de la Trinité en Occident [à Rome]”, a lui-​même admis le lien qui existait entre ces deux doctrines. Qui plus est, l’Encyclopédie britannique (1979, Macropædia) remarque: “Pareille hellénisation s’est bel et bien produite dans une large mesure. Les définitions de la foi chrétienne formulées par les credo des synodes œcuméniques de l’Église primitive indiquent que l’on recourait à des catégories non bibliques empruntées à la philosophie néo-platonicienne pour énoncer la doctrine de la Trinité.”

La Trinité — “un Dieu inconnu”?

S’adressant à un groupe de philosophes à Athènes, en Grèce, l’apôtre Paul s’est exprimé ainsi: “Tandis que je passais et que j’examinais vos objets de vénération, j’ai même trouvé un autel sur lequel est écrit: ‘À un Dieu inconnu.’” (Actes 17:23). La Bible de Pirot et Clamer fait un commentaire intéressant sur ce verset. Elle montre que les philosophes grecs “n’étaient point parvenus à la connaissance d’un Dieu créateur. Platon lui-​même ne voyait en lui que l’ordonnateur d’une matière préexistante”. Le Dieu de Platon n’était jamais qu’une “notion” suprême et sans nom que ses disciples ont appelée plus tard “l’Un” ou “le Bien”. C’est ce Dieu énigmatique et impénétrable, rattaché à la théorie platonicienne de la triade divine, que les Pères de l’Église apostate se sont efforcés de reproduire. Aussi peut-​on dire que la chrétienté adore également un “Dieu inconnu”.

Puisque ni “le mot Trinité” ni “la doctrine qu’il désigne” n’apparaît explicitement dans “le Nouveau Testament”, nos théologiens-philosophes ont dû fouiller les Écritures pour essayer de justifier l’idée d’une divinité trine. À force de recherches, ils ont fini par dénicher quelques textes qui mentionnent le Père, le Fils et l’esprit saint ensemble, quoique pas toujours dans le même ordre (Matthieu 28:19; I Corinthiens 12:4-6; II Corinthiens 13:14 [13 dans beaucoup de versions catholiques]). Ils ont alors décrété que ces passages renfermaient une “formule trinitaire”. À ce sujet, le Theological Dictionary of the New Testament déclare: “La réminiscence des nombreuses triades adorées par le monde polythéiste de l’époque a peut-être contribué à l’apparition de ces formules ternaires.” Ou plutôt, pourrions-​nous ajouter, à l’interprétation qu’on a bien voulu en donner... À l’occasion d’une note en bas de page, cet ouvrage très documenté signale d’ailleurs que dans l’Évangile des Hébreux, un apocryphe, l’esprit (terme qui est du genre féminin en hébreu et en araméen) “est regardé comme la mère de Jésus”. Il conclut: “Ainsi nous retrouvons la triade familiale si répandue dans l’Antiquité, à savoir le père, la mère et le fils.”

Évidemment, cela ressemblait quand même un peu trop aux trinités païennes adorées en Égypte, à Babylone et en Gaule. De plus, si l’on considérait l’esprit saint comme la mère de Jésus, qu’adviendrait-​il de Marie? Devant ces problèmes, les Pères de l’Église ont préféré renoncer à la trinité païenne constituée par “le père, la mère et le fils” pour arrêter leur choix sur une triade originale, composée simplement du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Mais cette formule n’a pas été non plus sans inconvénient, comme l’Encyclopédie britannique le souligne par ces mots: “Comment concilier la découverte de Dieu sous cette forme triple avec la croyance en son unité, qui distinguait les Juifs et les chrétiens du paganisme? Cette question a profondément troublé la piété de la chrétienté primitive. C’est encore elle qui a le plus contribué au développement d’une théologie spéculative, et qui a inspiré la métaphysique [une branche de la philosophie] occidentale pendant des siècles.” Il apparaît donc que le “Dieu inconnu” de la chrétienté est un produit de la spéculation théologique et de la philosophie.

La polémique trinitaire

Dans les premiers siècles de notre ère on recensait une “diversité surprenante de vues et de définitions” concernant la Trinité. Bien que lui-​même trinitaire, l’historien J. Kelly reconnaît que les tout premiers Pères de l’Église étaient unanimement et résolument monothéistes. Voici ce que nous lisons sous sa plume: “Les témoignages fournis par les Pères apostoliques sont maigres, et désespérément peu concluants (...). Quant à la doctrine de la Trinité, au sens strict du terme, on n’en trouve évidemment pas la moindre trace.” — Early Christian Doctrines.

Il est vrai que certains “Pères” du IIe siècle, tels Ignace d’Antioche et Irénée de Lyon, ont émis des pensées dans lesquelles on pourrait voir, tout au plus, une croyance en un Dieu en deux personnes: le Père et le Fils. Toutefois, le professeur Kelly avoue: “Ce que les apologistes déclarent à propos du Saint-Esprit est autrement plus inconsistant (...). [Ils] semblent être dans une grande incertitude au sujet de la position et du rôle précis de l’Esprit (...). Il ne fait pas de doute que les vues des apologistes étaient fort confuses. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’avaient pas encore organisé d’une façon cohérente le modèle ternaire de la foi ecclésiastique.”

Ceux pour qui il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, dont Jésus est le Fils, en sont venus à porter le nom d’“unitaires”. Or nous lisons: “Les trinitaires et les unitaires n’ont cessé de se combattre. À l’aube du IIIe siècle le second parti était encore de beaucoup le plus fort.” (Encyclopédie britannique, 11e édition). Mais avec le temps, les Pères de l’Église se sont laissé de plus en plus influencer par le néo-platonisme, une résurgence de la philosophie de Platon, de sorte que les trinitaires ont gagné du terrain. Au IIIe siècle, la doctrine néo-platonicienne, avec ses théories complexes sur la substance ou l’essence des êtres, leur avait apparemment permis de concilier l’inconciliable en faisant passer une divinité triple pour un Dieu unique. Leurs raisonnements philosophiques les avaient menés à la conclusion que trois personnes pouvaient n’en faire qu’une tout en conservant leur individualité.

La controverse arienne

La querelle trinitaire atteindra son paroxysme au début du IVe siècle de notre ère. À cette époque, les principaux personnages en présence sont trois théologiens-philosophes d’Alexandrie, en Égypte: d’un côté Arius, de l’autre Alexandre et Athanase. Arius nie que le Fils est de même substance ou de même essence que le Père. Pour lui, le Christ est vraiment fils. Autrement dit, il a eu un commencement. Arius tient le Saint-Esprit pour une personne, mais à son avis celui-ci n’est consubstantiel ni au Père ni au Fils; il est plutôt inférieur à l’un et à l’autre. Il parle bien d’une “Triade” ou d’une “Trinité”, mais il estime qu’elle se compose de personnes inégales et que seul le Père est incréé.

Alexandre et Athanase, pour leur part, affirment que les trois personnes divines sont de même substance et qu’il ne s’agit donc pas de trois Dieux, mais d’un seul. Athanase accuse même Arius de réintroduire le polythéisme en les séparant.

En ce temps-​là, Constantin, empereur de Rome, espère bien se servir du christianisme déviant pour ‘cimenter’ son empire, qui menace de se disloquer. Ce débat théologique lui paraît contraire à ses intérêts. Il en parle comme d’“une dispute insensée sur des nuances insignifiantes”. La lettre spéciale qu’il a envoyée à Alexandrie en 324 n’ayant pas réussi à réconcilier les deux partis, il convoque un concile universel de l’Église pour régler l’affaire dans un sens ou dans l’autre. Lors de ce premier concile œcuménique, qui se tiendra en 325 à Nicée, en Asie Mineure, les évêques assemblés se déclareront ouvertement pour Alexandre et Athanase en adoptant le credo trinitaire de Nicée. Aujourd’hui encore, l’Église catholique, l’Église orthodoxe et la plupart des Églises protestantes souscrivent à ce credo, avec quelques aménagements apportés, semble-​t-​il, en 381. C’est ainsi que la chrétienté est passée du christianisme à l’adoration d’une entité mystérieuse et inconcevable, d’un “Dieu inconnu” en trois personnes.

Les conséquences à long terme

Le concile de Nicée n’a pas mis fin à la controverse trinitaire, tant s’en faut. Après lui, l’arianisme (qui n’était déjà plus le vrai christianisme) est réapparu plusieurs fois au cours de l’Histoire. Les tribus germaniques qui ont envahi l’Empire romain sur son déclin professaient le “christianisme” d’Arius, et elles l’ont propagé dans une bonne partie de l’Europe et de l’Afrique du Nord, où il a continué de prospérer jusqu’au VIe siècle, et même plus tard dans certaines régions.

Le dogme de la Trinité a continué de diviser la chrétienté pendant des siècles. Lors de divers conciles œcuméniques, les théologiens ont abondamment philosophé pour définir la nature et le rôle précis du Fils, ou encore pour déterminer si le Saint-Esprit procédait à la fois du Père et du Fils ou du Père seul. Toutes ces disputes n’ont fait que rendre encore plus confuse l’idée que la plupart des gens se font du Créateur.

De fait, la doctrine de la Trinité a tellement jeté le trouble dans l’esprit des croyants que la foi de beaucoup en a été sérieusement ébranlée, pour ne pas dire complètement démolie. En ce qui vous concerne, peut-être vous demandez-​vous ce que les Écritures disent vraiment sur le Père, le Fils et l’esprit saint? Dans ce cas, sachez que ce sujet sera étudié en détail dans les deux prochains numéros de La Tour de Garde.

[Entrefilet, page 24]

“Les témoignages fournis par les Pères apostoliques sont maigres, et désespérément peu concluants (...). Quant à la doctrine de la Trinité, au sens strict du terme, on n’en trouve évidemment pas la moindre trace.” — J. Kelly, professeur à l’université d’Oxford.

[Encadré, page 21]

“La Bible chrétienne, y compris le Nouveau Testament, ne contient ni déclaration trinitaire ni spéculation relative à une divinité trine.” — Encyclopédie britannique.

[Encadré, page 23]

“La réminiscence des nombreuses triades adorées par le monde polythéiste de l’époque a peut-être contribué à l’apparition de ces formules ternaires.” — Dictionnaire théologique du Nouveau Testament.

[Illustration, page 22]

Un dieu gaulois à trois têtes — Musée de Reims, en France.

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