BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • w87 1/6 p. 20-23
  • ‘Ma coupe a été remplie’

Aucune vidéo n'est disponible pour cette sélection.

Il y a eu un problème lors du chargement de la vidéo.

  • ‘Ma coupe a été remplie’
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1987
  • Intertitres
  • Document similaire
  • Où irions-​nous?
  • Le malheur frappe encore
  • Le salut au drapeau
  • Notre École du Royaume
  • Préjugés et prévenance
  • ‘Ma coupe a été remplie’
  • Le courage de vivre pour Dieu
    Réveillez-vous ! 1993
  • Consolée dans “ la vallée de l’ombre profonde ”
    Réveillez-vous ! 1998
  • Ils n’ont jamais désespéré de moi
    Réveillez-vous ! 2012
  • Annuaire des Témoins de Jéhovah 1986
    Annuaire 1986 des Témoins de Jéhovah
Plus…
La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1987
w87 1/6 p. 20-23

‘Ma coupe a été remplie’

Par Tarissa Gott

“POURQUOI fallait-​il que cela arrive?” Cette question nous torturait, mon mari et moi. Dans le corbillard qui nous emmenait au pas du cheval, nous tenions sur nos genoux un petit cercueil, celui de mon bébé, que des coliques avaient emporté en l’espace de quelques semaines. À l’époque, en 1914, on était un peu désemparé devant cette maladie. Quelle chose horrible que d’avoir aimé un enfant pendant six mois, d’avoir contemplé ses premiers sourires, pour voir la mort vous le ravir dans vos bras! J’avais le cœur brisé.

Au cours des jours sombres qui ont suivi, ma mère nous a rendu visite et nous a réconfortés en nous expliquant ce que la Bible dit au sujet de la résurrection. Cela nous a énormément touchés. Quelle consolation pour Walter, mon mari, et pour moi, d’apprendre que nous pourrions revoir notre petit Stanley!

Ce n’était pas la première fois que j’étais en contact avec la vérité de la Bible. Quelque temps auparavant, mon grand-père avait fait l’acquisition des trois premiers volumes des Études des Écritures, de Charles Russell. Ce qu’il y avait lu, ajouté à son étude de la Bible, l’avait poussé à prêcher. Le clergé, furieux, lui avait fermé les portes des églises de sa ville, Providence, dans le Rhode Island, aux États-Unis. Après cela, ma mère, elle aussi, n’avait jamais plus remis les pieds à l’église; par contre, avec mon grand-père, elle assistait désormais aux réunions des Étudiants de la Bible. Quant à moi, je me sentais peu concernée par la vérité à ce moment-​là.

À seize ans, j’ai épousé Walter Skillings, et nous nous sommes installés à Providence. Tous les deux, nous désirions ardemment fréquenter des gens qui aimaient la Parole de Dieu. En 1914 nous avions déjà une fille de six ans, Lillian, mais ce n’est qu’après la mort de notre petit garçon que les paroles de ma mère au sujet de la vérité ont éveillé en nous un écho. L’année suivante, 1915, Walter et moi nous faisions baptiser par les Étudiants de la Bible. C’était en été, sur une plage voisine; j’avais revêtu pour la circonstance une longue tunique noire fermée jusqu’au cou et aux poignets, qui n’avait rien à voir avec les maillots de bain actuels. Ce n’était tout de même pas la tenue de plage en usage alors: elle était fournie spécialement pour le baptême.

Ce fut un tournant dans notre vie. Walter travaillait pour la compagnie de gaz et d’électricité de la ville de Lynn. Les rudes jours d’hiver, on l’envoyait parfois dans des églises pour dégeler les tuyauteries. Il profitait de ces occasions pour écrire sur le tableau de l’église des textes qui montraient ce qu’on lit dans la Bible au sujet de l’immortalité, de la Trinité, de l’enfer... — Ézéchiel 18:4; Jean 14:28; Ecclésiaste 9:5, 10.

Où irions-​nous?

L’année 1916 fut celle de la disparition de frère Russell, le premier président de la Société Watch Tower; il semblait que tout s’écroulait. En effet, nombre de ceux qui jusqu’alors avaient paru si forts, si dévoués au Seigneur, commençaient à s’en détourner. Il est devenu flagrant que certains avaient suivi, non pas Jéhovah et Christ Jésus, mais un homme.

Deux anciens qui dirigeaient notre congrégation se sont ralliés à un groupe d’opposants, et par là même se sont rangés dans la classe du “mauvais esclave”. (Matthieu 24:48.) Voilà qui ne nous disait rien qui vaille; pourtant il fallait se rendre à l’évidence, qui était préoccupante. Mais je raisonnais ainsi: ‘Cette organisation n’est-​elle pas celle que Jéhovah a utilisée pour nous affranchir des liens de la fausse religion? N’avons-​nous pas goûté sa bonté? Si nous partions maintenant, où irions-​nous? Ne finirions-​nous pas par suivre un homme?’ Nous n’avions aucune raison de suivre les apostats, aussi sommes-​nous restés. — Jean 6:68; Hébreux 6:4-6.

Le malheur frappe encore

Mon mari a contracté la grippe espagnole, dont il est mort le 9 janvier 1919, alors que j’étais moi-​même clouée au lit par cette maladie. Je me suis rétablie de la grippe, mais Walter me manquait terriblement.

Walter disparu, j’ai dû travailler. J’ai donc vendu ma maison et je me suis installée avec une compagne chrétienne. J’ai entreposé mes meubles chez une autre sœur à Saugus, dans l’État du Massachusetts. Par la suite son fils, Fred Gott, est devenu mon second mari, en 1921 plus précisément. Après quoi, en l’espace de trois ans, j’ai donné naissance à Fred et à Shirley.

Le salut au drapeau

Plus tard, quand Fred et Shirley sont allés à l’école, s’est posé le problème du salut au drapeau. Le principe biblique impliqué était celui de ‘fuir l’idolâtrie’. (I Corinthiens 10:14.) Un jeune frère de la congrégation de Lynn avait refusé de saluer le drapeau et de prêter serment. En un mois, sept enfants de la congrégation, dont Fred et Shirley, ont été renvoyés de l’école.

Je dois avouer que nous avons été plutôt surpris de voir nos enfants prendre position à l’école comme ils l’ont fait. Certes, nous leur avions inculqué le respect pour le pays et le drapeau, et nous leur avions aussi enseigné les commandements de Dieu qui ordonnent de ne pas s’incliner devant les images et les idoles. Notre cœur de parents répugnait à voir nos enfants renvoyés de l’école. Mais puisque les circonstances les y poussaient, prendre position pour le Royaume de Dieu apparaissait être la seule bonne ligne de conduite. C’est pourquoi, en pesant le pour et le contre, nous reconnaissions que nos enfants avaient agi comme ils le devaient et que, si nous gardions confiance en Jéhovah, tout concourrait à rendre témoignage à son nom.

Notre École du Royaume

Restait à savoir maintenant quelle instruction les enfants allaient recevoir. Pendant un temps, Fred et moi nous sommes efforcés de les instruire à la maison avec tous les livres de classe que nous avons pu glaner. Mais nous avons eu beaucoup de mal à suivre une telle méthode cette année-​là. En effet, mon mari travaillait à plein temps, et moi je faisais de la lessive et du repassage pour arrondir nos fins de semaine. De surcroît, je devais m’occuper de mon dernier fils, Robert, qui avait cinq ans.

Puis, au printemps 1936, Cora Foster, une chrétienne de notre congrégation et enseignante depuis 40 ans dans les écoles de Lynn, a été renvoyée parce qu’elle n’avait pas salué le drapeau et n’avait pas prêté le serment des enseignants en usage à l’époque. On a donc pris des dispositions pour que Cora soit l’institutrice des enfants qui avaient été renvoyés de l’école, et que notre maison soit utilisée comme École du Royaume. Cora a fait venir son piano chez nous, ainsi que quelques livres de classe à l’intention des élèves, et les garçons les plus âgés ont fabriqué des bureaux avec des caisses d’oranges et du contre-plaqué. À l’automne suivant, l’école s’ouvrait avec dix enfants.

Robert, mon plus jeune fils, a reçu sa première instruction en suivant le cours primaire de l’École du Royaume. “Avant de commencer le travail scolaire, se souvient Robert, les cours à l’École du Royaume débutaient tous les matins avec le chant d’un cantique; ensuite, nous passions une demi-heure à étudier la leçon de La Tour de Garde pour la semaine suivante.” À cette époque, la Société ne fournissait pas les questions correspondant aux paragraphes de l’article d’étude; les enfants se sont donc vu confier la responsabilité de concevoir les questions que l’on poserait lors de l’examen de l’article avec toute la congrégation.

Cora était une institutrice dévouée. “Quand j’ai eu la coqueluche”, raconte Robert, et que l’école a été fermée jusqu’à la disparition de cette maladie contagieuse, “sœur Foster allait voir tous ses élèves chez eux et leur donnait des devoirs”. Malgré son dévouement, elle a dû connaître parfois des moments difficiles, car elle enseignait des enfants de douze niveaux différents dans une seule et même salle de classe. La cinquième et dernière année où l’École du Royaume s’est tenue chez nous, vingt-deux enfants assistaient aux cours.

Préjugés et prévenance

Non seulement la question du salut au drapeau a engendré une période d’épreuve et de tension, mais elle a eu également des répercussions dans les journaux et à la radio. Il devenait banal de voir des photographes se poster devant notre maison pour prendre en photo des enfants arrivant à l’École du Royaume. Nombre de nos voisins, auparavant très amicaux avec nous, étaient devenus antipathiques. À leur avis, il était scandaleux que nos enfants refusent de saluer le drapeau américain. ‘Après tout, disaient-​ils, n’est-​ce pas grâce à l’État que vous avez du pain sur votre table?’ Ce qui leur échappait, c’est que sans la bienveillance de Jéhovah le pain n’existerait pas.

D’autres, en revanche, comprenaient les questions en jeu et nous soutenaient. Quand les gens du voisinage ont boycotté une épicerie dont le gérant était le surveillant-président de notre congrégation, une personne aisée, sensible aux libertés civiles, a acheté la plus grande partie des denrées du magasin et les a distribuées gratuitement aux frères de la congrégation.

Il a fallu attendre 1943, date à laquelle la Cour suprême des États-Unis a modifié sa position sur la question du salut au drapeau, pour que mon fils Robert soit autorisé à fréquenter une école publique.

‘Ma coupe a été remplie’

Quelle ne fut pas ma joie lorsque Robert a voué sa vie à Jéhovah et s’est fait baptiser! C’était à l’assemblée de Saint Louis, en 1941. C’est aussi lors de cette assemblée que mes trois enfants ont eu le privilège d’être parmi les nombreux jeunes qui se sont vu remettre gratuitement par frère Rutherford, alors le président de la Société Watch Tower, un exemplaire personnel du livre Enfants.

En 1943, mon fils aîné, Fred, s’est engagé dans le ministère à plein temps comme pionnier. Cependant, il ne l’a été que quelques mois, car la Seconde Guerre mondiale faisait rage et il avait l’âge d’être appelé. L’armée ayant rejeté sa demande d’exemption en qualité de ministre religieux, il a été condamné à trois ans de détention au pénitencier fédéral de Danbury, dans l’État du Connecticut. Il en est sorti en 1946; dès la fin de cette année-​là, il entrait comme serviteur à plein temps au siège mondial de la Société Watch Tower à Brooklyn (États-Unis). Après y avoir passé plusieurs années agréables, il vit aujourd’hui à Providence avec sa famille et il est surveillant dans sa congrégation.

En 1951, à son tour Robert a été invité au Béthel, où il est toujours actuellement, avec sa femme Alice. Lui aussi est surveillant dans une congrégation de New York.

Reste enfin ma bien-aimée Shirley, qui est demeurée à la maison. Jusqu’à la mort de mon mari en 1972, elle s’est occupée de nous deux; après cela, elle a toujours été d’un grand réconfort pour moi. Je ne sais vraiment pas comment j’aurais fait sans elle, et je remercie Jéhovah qu’elle m’ait témoigné tant d’amour et de dévouement.

J’ai 95 ans à présent, mais mon espoir du nouveau système que Jéhovah nous a promis est plus vif que jamais. Parfois je me surprends à penser: “Si seulement j’avais la force qui était la mienne il y a des années!” Je ne peux plus aller de maison en maison; cependant, tant que j’aurai une langue je continuerai de louer Jéhovah. Je chéris ce privilège plus encore aujourd’hui qu’à tout autre moment de ma vie. Oui, ‘ma coupe a été remplie’. — Psaume 23:5.

[Illustration, page 21]

L’École du Royaume qui se tenait chez nous durant les années trente.

[Illustration, page 23]

Tarissa Gott avec Robert, Shirley et Fred.

[Photo de Tarissa Gott, page 20]

    Publications françaises (1950-2025)
    Se déconnecter
    Se connecter
    • Français
    • Partager
    • Préférences
    • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
    • Conditions d’utilisation
    • Règles de confidentialité
    • Paramètres de confidentialité
    • JW.ORG
    • Se connecter
    Partager