BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • w89 1/9 p. 23-30
  • J’ai fait du service à plein temps ma carrière

Aucune vidéo n'est disponible pour cette sélection.

Il y a eu un problème lors du chargement de la vidéo.

  • J’ai fait du service à plein temps ma carrière
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1989
  • Intertitres
  • Document similaire
  • Ce qui a façonné ma vie
  • Je choisis ma carrière
  • Mon premier territoire
  • Une famille de pionniers
  • Je désire servir davantage
  • Le service au Béthel
  • Devant les autorités
  • L’imprimerie s’agrandit
  • Achat d’un ensemble administratif
  • D’autres bâtiments résidentiels
  • Heureux au service du Béthel
  • Extension d’après-guerre de l’organisation théocratique
    La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1950
  • Le Béthel a besoin de volontaires
    Le ministère du Royaume 1995
  • Inauguration
    La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1950
  • Le ministère à plein temps m’a mené loin
    La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 2014
Plus…
La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1989
w89 1/9 p. 23-30

J’ai fait du service à plein temps ma carrière

PAR MAX LARSON

EN 1910, ma mère, qui avait perdu ses parents, quitta le Danemark et s’embarqua pour les États-Unis. Elle n’avait que 18 ans, ne parlait pas anglais et ne connaissait absolument personne dans le pays.

Arrivée à New York, elle a pris le train pour le Dakota du Sud et a fait un voyage de 2 400 kilomètres. Dans cet État, où était implantée une colonie danoise, elle a rencontré l’homme qui allait devenir mon père. Ils se sont mariés le 20 septembre 1911.

Au début de 1913, mon père est parti tout seul en chariot bâché pour le Montana, et s’est installé sur un terrain disponible, où il a construit une maison en rondins ne comptant qu’une pièce. Quand il l’a eu achevée, à l’été, ma mère l’a rejoint en train, emmenant avec elle mon frère Norman, âgé de quelques mois seulement.

Deux ans plus tard, un deuxième enfant s’est annoncé. Comme je me suis souvent amusé à le dire par la suite, j’ai “aidé” ma mère à poser le toit: en effet, c’est ce qu’elle a fait, la veille de ma naissance, sur une pièce ajoutée à notre maison. Le lendemain donc, soit le 29 avril 1915, quand mon père est rentré des champs pour le déjeuner, ma mère lui a dit: “Je crois que je vais accoucher.” Et elle m’a mis au monde l’après-midi. Mais, le soir, au retour de mon père, elle était sur pied et avait préparé le dîner!

Trois ans après est arrivée ma sœur Jeanne, dans la même maison. L’année suivante, nous sommes partis dans l’est du Montana, où mon père a loué une ferme. En 1921 est née ma deuxième sœur, Laverna. Tous les quatre, nous avons grandi dans les plaines immenses du Montana.

Ce qui a façonné ma vie

Mes parents étaient luthériens, et chaque dimanche nous allions tous les six au temple. Mais bientôt ma mère a reçu la visite d’un voisin, membre de l’Association internationale des Étudiants de la Bible (ancien nom des Témoins de Jéhovah), qui s’est mis à étudier la Bible avec elle. Au bout de deux ans environ, ma mère a adopté les vérités bibliques qu’elle apprenait, et en 1925 elle a été baptisée dans un abreuvoir à chevaux. Ni mon père, ni mon frère, ni mes sœurs, ni moi n’avons accepté sa nouvelle foi; par contre, nous étions tous bien contents de ne plus aller aux offices de l’Église luthérienne. Maman nous disait toujours: “Vous ne voulez pas servir Jéhovah, mais ne violez jamais ses lois.” Son conseil nous a épargné bien des ennuis.

À six donc, nous exploitions une terre de 320 hectares avec 14 chevaux et un tracteur. Nous n’avions pas l’électricité ni aucune installation sanitaire, et nous devions aller chercher toutes nos provisions d’eau à un puits, à quatre kilomètres de chez nous. Après la sécheresse du début des années 30 et quatre ans sans récoltes, nous avons décidé de partir pour l’État du Washington. Il nous fallait déménager du matériel agricole et domestique depuis le Montana jusqu’au Washington. Ma tâche a consisté à accompagner le wagon qui les transportait, ainsi qu’à nourrir et à abreuver nos chevaux. Six jours plus tard, j’arrivais enfin à la côte occidentale du Washington.

Là, j’ai aidé mon père à monter et à tenir une ferme laitière. Au bout d’environ un an, à l’âge de 20 ans, j’ai voulu voler de mes propres ailes; j’ai donc été conducteur d’un camion de scierie dans les montagnes, et j’ai aussi été mécanicien sur un bateau en Alaska pendant six mois. En 1938, ma sœur Jeanne et moi avons obtenu du travail à Seattle, et nous nous sommes installés dans une péniche sur le lac Union. Cet été-​là, ma mère, qui vivait à environ 80 kilomètres de chez nous, devait assister à l’assemblée annuelle des Témoins de Jéhovah à Seattle. Comme le lieu de l’assemblée était à deux pas de notre péniche, nous l’avons invitée à loger chez nous. Elle a été d’accord, et nous avons accepté d’assister à l’assemblée.

Je choisis ma carrière

Le samedi soir, Joseph Rutherford, alors président de la Watch Tower Bible and Tract Society, a prononcé un discours ayant pour thème “Ceux qui aiment la justice”, dans lequel il a parlé du ministère à plein temps, c’est-à-dire le service de pionnier. Ensuite, Bill Griffith, qui était assis à côté de moi, m’a dit: “Mais bien sûr, Max! Partons comme pionniers!”

“Okay, allons-​y, ai-​je répondu.

— Tu plaisantes, n’est-​ce pas?

— Non. Après ce discours, je suis convaincu que c’est le bon choix à faire.

— Mais tu n’es même pas proclamateur, ni baptisé.

— C’est vrai, mais ils ont dit qu’il y aura un baptême demain. J’y serai.”

Tout excités, Bill et moi sommes donc allés au service de la prédication retirer des demandes d’admission au service de pionnier. Nous y avons rencontré William Van Amburgh, le secrétaire-trésorier de la Société. Quand nous lui avons expliqué nos projets, il nous a pris à part et nous a parlé comme un père: “Ne vous lancez pas dans ce service comme vous feriez une expérience ou partiriez à l’aventure. Vous faites le bon choix, mais faites-​le comme si ce devait être la carrière de votre vie.” Un conseil qui m’a toujours beaucoup aidé. Bill et moi avons donc remis nos demandes et, le lendemain, 5 juin 1938, j’ai été baptisé.

Mon premier territoire

Le jour suivant, un lundi, j’ai informé mon employeur que je quittais mon travail pour devenir ministre religieux. J’ai passé cette première semaine à faire un examen minutieux du livre le plus récent de la Société, intitulé Ennemis, et j’ai assisté à toutes les réunions. La deuxième semaine, j’ai étudié l’avant-dernier livre paru, Richesses. La troisième semaine, j’ai reçu mon attribution de territoire: Raymond, dans le Washington.

À Raymond, Bill et moi avons rencontré un groupe de 27 Témoins qui tenaient des réunions chez l’un d’eux. Nous avions pour instruction de diriger toutes les réunions ainsi que d’aider les proclamateurs et de les former pour diriger des études bibliques, ce qui était une activité nouvelle à l’époque.

Lors de la première réunion de service, le jeudi, j’ai demandé au serviteur de groupe, comme on appelait alors le surveillant-président, de m’accompagner le lendemain soir pour essayer de commencer une étude biblique. Comme il a répondu qu’il était occupé, j’y suis allé avec Bill. En revenant, nous avons été arrêtés à un carrefour par le passage d’un défilé de la Légion américaine. Stupéfaction, le chef du défilé était le serviteur de groupe!

Dès le dimanche, j’ai commencé ma première étude biblique à domicile avec un homme. Ensuite, j’ai dirigé pour la première fois l’étude de La Tour de Garde. En plus de cela, il s’agissait du numéro du 1er juin 1938, qui introduisait l’ordre théocratique dans les congrégations. Sur les 27 membres du groupe, seulement 3 ont accepté ces nouvelles dispositions théocratiques.

Une famille de pionniers

J’étais pionnier depuis peu quand mes sœurs et mon frère Norman ont eux aussi entrepris le ministère à plein temps. Norman et sa femme ont vendu leur ferme, acheté une caravane de 3,70 mètres et sont partis prêcher avec leur fille de trois ans, Joan. À ce propos, alors qu’il passait à Raymond en 1941, Norman m’a écrit que les 24 Témoins qui avaient contesté les dispositions théocratiques en 1938 avaient quitté la vérité pour se joindre à un groupe apostat. Par contre, le premier homme avec lequel j’avais étudié était devenu le serviteur de groupe.

Depuis bientôt 24 ans, la fille de Norman, Joan, et son mari, Maurice O’Callaghan, visitent des congrégations en tant qu’itinérants dans des circonscriptions. Ma plus jeune sœur, Laverna, a suivi en 1949 les cours de la 12e classe de Galaad, l’école de missionnaires, et elle a été envoyée en Italie. L’activité missionnaire a eu à l’époque un retentissement si rapide dans ce pays que ma sœur a été expulsée en Suisse, où elle habite toujours avec son mari.

Je désire servir davantage

J’ai été pionnier permanent durant deux mois, puis j’ai été nommé pionnier spécial. À cette époque, Bill et moi avions pour autre compagnon Warren Henschel, le frère aîné de Milton Henschel. Milton est actuellement membre du Collège central des Témoins de Jéhovah.

J’étais pionnier spécial depuis moins d’un mois quand je me suis arrêté un soir chez Albert Hoffman. C’était le surveillant de région, ou itinérant, et il vivait avec sa femme, Zola, dans une caravane, qu’il avait placée juste en face de la Salle du Royaume. À cette époque, pendant la grande crise, nous échangions souvent nos publications contre des aliments. Or, ce jour-​là, on m’avait donné un grand panier de poires, et j’ai voulu en proposer quelques-unes à Albert. Il a été enchanté et m’a invité à entrer.

Il était près de 21 heures quand Albert s’est mis à me parler de la Maison de la Bible (aujourd’hui appelée Béthel), le siège mondial des Témoins de Jéhovah à Brooklyn (New York). Finalement, c’est sa femme qui nous a interrompus en disant: “Savez-​vous l’heure qu’il est? Il est 4 h 30!” Nous avions parlé toute la nuit! Avant d’aller me coucher, dans le grenier de la Salle du Royaume, j’ai écrit au Béthel pour obtenir une demande d’entrée, et je suis sorti aussitôt pour poster ma lettre.

Tous les jours, j’abordais ce sujet dans mes prières à Jéhovah, et trois mois plus tard j’ai reçu avec émotion une lettre m’invitant à venir au Béthel de Brooklyn. Avant de partir, j’ai donné ma voiture à ma sœur Jeanne, qui entre-temps était elle aussi devenue pionnier spécial. Le 14 janvier 1939, après six jours d’autocar à travers le Montana et les deux Dakotas, et deux tempêtes de neige, je suis enfin arrivé à New York.

Le service au Béthel

J’ai été accueilli par le serviteur du Béthel, Grant Suiter, puis envoyé à l’imprimerie où je devais me présenter à Nathan Knorr, le serviteur de l’imprimerie. Mon premier travail a consisté à ficeler des cartons de livres à l’expédition. La semaine suivante, j’ai été affecté à l’étage des presses rotatives. Nathan Knorr m’a dit: “Si tu apprends à conduire cette presse en six mois, elle te sera confiée, puisque le conducteur actuel va être placé à une nouvelle presse.” J’ai appris à conduire la presse, et ce travail m’a beaucoup plu.

J’étais depuis un an et demi aux rotatives quand, un jour, Nathan Knorr s’est approché de la presse et m’a dit: “Max, que dirais-​tu de travailler au bureau?”

“Oh! frère Knorr, c’est le dernier travail que je choisirais! Mais si on me le confie, il deviendra ma première préoccupation.”

“Viens me voir au bureau lundi matin.”

Je suis toujours au bureau depuis. Au début, j’ai été adjoint de Nathan Knorr. Puis, lorsqu’à la mort de Joseph Rutherford, le 8 janvier 1942, Nathan Knorr est devenu président, j’ai été nommé surveillant de l’imprimerie. J’avais 26 ans et n’étais que depuis trois années au Béthel. Les responsabilités m’ont donc semblé bien lourdes.

Cependant, les surveillants oints des différents services de l’imprimerie m’ont apporté leur soutien affectueux. Ils avaient une attitude humble et coopérative qui a accru mon amour et mon estime pour eux. Mais Nathan Knorr a été celui qui m’a le plus aidé et formé. Pendant plus de 35 ans, jusqu’à sa mort en 1977, j’ai eu le privilège de travailler avec lui dans toutes les affaires relatives à l’édition et à la construction. Il avait un remarquable sens de l’organisation, et il m’a énormément aidé à m’acquitter de ma tâche.

Devant les autorités

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il y a eu une grande pénurie des matières premières dont nous avions besoin pour continuer notre travail d’édition. Par conséquent, je me suis rendu plusieurs fois par an à Washington, la capitale, pour y rencontrer les conseils de la production guerrière et les commissions du Sénat. J’ai sollicité auprès de ces organismes l’obtention de papier et d’autres fournitures, et Jéhovah a amplement béni ces efforts.

Un jour, j’ai présenté ma demande en montrant des pages de journaux importants qui faisaient de la publicité pour des articles superflus. Désignant une publicité d’une page entière pour un manteau de fourrure, parue dans le plus grand journal de New York, j’ai dit: “La quantité de papier utilisée pour cette publicité dans l’édition d’un seul dimanche équivaut au poids total supplémentaire que nous demandons pour toute l’année.”

“Vous avez bien parlé”, a répondu un sénateur. Grâce à Jéhovah qui a béni mes démarches, à aucun moment de la guerre nous n’avons été obligés d’arrêter nos presses par manque de papier ou d’autres fournitures. Mais, évidemment, nous n’avions pas besoin d’énormes quantités de papier comme aujourd’hui.

L’imprimerie s’agrandit

Douze ans avant mon arrivée au Béthel, la Société avait construit au 117 Adams Street sa première imprimerie, de sept étages, qui couvrait la moitié d’un pâté. Mais, en 1949, il a fallu construire, sur la seconde moitié de ce terrain, un bâtiment de huit étages ayant une partie destinée à l’imprimerie et une autre aux bureaux. Le bloc entier était donc occupé par une grosse imprimerie, dont la surface de plancher était de 15 000 mètres carrés.

C’est à cette époque-​là que j’ai été chargé de diriger la construction pour le siège de la Société. Nous ne possédions alors dans Brooklyn que le bâtiment unique pour les bureaux et l’imprimerie, et un bâtiment résidentiel. Mais aujourd’hui, 40 ans après, nous possédons une bonne dizaine de bâtiments pour les activités d’imprimerie et administratives, et une vingtaine de bâtiments résidentiels, rien qu’à Brooklyn!

Au début des années 50, nous avons tenté d’acheter un terrain donnant sur Adams Street, un peu plus haut que notre bâtiment du 117 et de l’autre côté de la rue, mais le propriétaire a refusé notre offre. En fait, il n’était disposé à faire aucune négociation, puisqu’il s’imaginait que la Société allait payer le prix élevé qu’il exigeait. Nous nous sommes donc intéressés à un bloc situé à l’est de l’imprimerie d’Adams Street, de l’autre côté de Pearl Street. C’était un terrain formé de huit parcelles distinctes. Nous avons dû traiter séparément avec chaque propriétaire, mais Jéhovah a ménagé une issue pour que nous obtenions les huit terrains en l’espace d’un an au prix moyen de seulement 97 dollars au mètre carré!

Au cours des années 1955 et 1956, la Société a construit sur cet emplacement une imprimerie de 12 étages dont l’entrée se trouve au 77 Sands Street. C’était notre deuxième imprimerie, qui multipliait par plus de deux notre surface de plancher, soit 33 000 mètres carrés. Cependant, comme notre organisation prenait rapidement de l’ampleur, nous avons compris que nous aurions vite besoin de plus d’espace. Aussi avons-​nous acheté, en 1958, l’imprimerie existante située à l’angle de Prospect Street et de Pearl Street, qui au début nous a servi d’entrepôt.

À ce moment-​là, le seul endroit par lequel nous pourrions faire communiquer nos autres bâtiments au moyen de passerelles restait le terrain qui était situé plus haut et que nous avions déjà tenté d’acheter. Nous avions compris que, vraisemblablement, le propriétaire essaierait toujours d’en tirer une somme exorbitante si la Société Watchtower revenait à la charge. Nous avons donc demandé à un agent immobilier d’essayer d’avoir ce terrain; il a réussi à l’acquérir à un prix bien inférieur à celui que nous avions proposé. Inutile de dire que le propriétaire a été furieux quand il a appris que le titre de propriété avait été transmis à la Société Watchtower!

En 1966 et en 1967, nous avons construit sur ce terrain une imprimerie de neuf étages offrant 21 000 mètres carrés de surface de plancher. Nous avions donc désormais une imprimerie de quatre blocs, tous reliés par des passerelles. Par la suite, en 1983 et en 1986, nous avons acheté deux usines situées plus bas, de l’autre côté de la rue par-dessus laquelle nous avons pu construire une passerelle de 49 mètres qui relie ces bâtiments aux quatre autres. Ces six bâtiments communicants représentent en tout 95 000 mètres carrés de surface de plancher, soit plus de neuf hectares. En 1983, nous avons aussi acheté l’immense bâtiment du 360 Furman Street (93 000 mètres carrés de surface de plancher) quelques pâtés plus loin, au bord des quais, où se trouve maintenant l’expédition.

Achat d’un ensemble administratif

Un autre cas intéressant de cette période d’achat d’immobilier a été celui du complexe pharmaceutique Squibb, formé de dix bâtiments communicants. Nous avons abattu quatre d’entre eux, et construit un bâtiment attenant à un autre déjà existant, pour former l’ensemble du 25 Columbia Heights, l’actuel siège mondial de la Société Watch Tower. Voici comment nous en sommes arrivés à cet achat:

Vers 1969, nous envisagions d’agrandir encore nos locaux. Mais la situation économique était stable; c’est pourquoi aucun des propriétaires fonciers que j’allais voir dans le quartier ne désirait vendre.

À cette époque, j’ai fait un voyage en Caroline du Nord, pour y rencontrer notre fournisseur en papier bible. Là, j’ai dit par hasard à un employé que nous cherchions à acheter sur Brooklyn. Or, il se trouvait que le frère de cet homme était un ami intime d’un des propriétaires du complexe Squibb. Il a établi les contacts nécessaires, puis m’a dit d’appeler cet homme dès mon retour à Brooklyn.

C’est ce que j’ai fait, et ce propriétaire m’a confirmé que Squibb envisageait de vendre ses locaux de Brooklyn d’ici quelque temps, pour s’installer à l’extérieur de la ville. Quand tout serait prêt, m’a-​t-​il dit, il nous appellerait et nous discuterions du prix. Les mois ont passé, puis nous avons reçu l’appel téléphonique promis: les propriétaires s’apprêtaient à vendre et nous avions rendez-vous à leur bureau le lendemain.

Nathan Knorr et moi nous sommes concertés pour évaluer le prix que nous pensions proposer. À notre rendez-vous le lendemain, les propriétaires nous ont dit que le prix n’était pas négociable: “Nous voulons trois millions de dollars comptant.” Nathan Knorr et moi avons essayé de ne pas paraître surpris; en effet, c’était bien inférieur à ce que nous nous étions préparés à proposer. Inutile de dire que le marché a été vite conclu. À ce moment-​là, nous venions d’achever la construction d’une imprimerie qui nous avait coûté quatre millions de dollars, mais quand les serviteurs du Seigneur ont su que nous avions encore besoin d’argent, ils se sont empressés de nous fournir les fonds nécessaires.

D’autres bâtiments résidentiels

Dans les années 50, nous avons acheté un terrain en face du 124 Columbia Heights et construit, de 1959 à 1960, un grand immeuble résidentiel. Toutefois, à partir de 1965, il est devenu plus difficile de construire des résidences. Cette année-​là, la municipalité a classé site historique le quartier où se trouve le Béthel. Cette décision a imposé de sévères restrictions sur la construction et la rénovation des bâtiments. Néanmoins, grâce à Jéhovah, nous avons toujours pu combler nos besoins.

Par exemple, en 1967, nous avons déposé une demande de permis de construire un immeuble d’habitation de cinq étages au 119 Columbia Heights. À cause des nouvelles normes, nous avions déjà réduit à 5 étages notre projet qui en prévoyait 11 initialement. Malgré cela, les autorités municipales voulaient nous faire supprimer encore un étage.

En juin, j’ai pris contact avec le président du district de Brooklyn. Il m’a dit que si nous pouvions achever les fondations avant septembre, date de la réunion du Bureau de l’urbanisme, le plus haut conseil urbain, il essaierait de préserver les cinq étages pour notre immeuble. Les préparatifs de la construction ont été accélérés, et en septembre les fondations étaient posées.

Le président du district m’a appelé la veille de l’audience publique de notre cas. Il nous demandait de nous présenter à l’hôtel de ville deux heures avant que le Bureau de l’urbanisme n’ouvre la séance publique, pour le rencontrer dans une arrière-salle. Nathan Knorr, ainsi que le secrétaire-trésorier de la Société, c’est-à-dire Grant Suiter, et moi nous sommes donc présentés à l’hôtel de ville le lendemain de très bonne heure. Nous cherchions le meilleur moyen d’exposer notre cas devant le Bureau de l’urbanisme quand un ennui technique a surgi; il concernait la commission de planification urbaine. Il a fallu appeler quelqu’un pour éclaircir l’affaire. Immédiatement, le commissaire à la planification urbaine a dit qu’il se chargerait lui-​même de l’affaire. “Étant donné que votre cas va rencontrer beaucoup d’opposition, a-​t-​il dit, je suis disposé à représenter la Société Watchtower devant le Bureau.”

Sa proposition nous a évidemment enchantés. Or, voici comment procède le Bureau de l’urbanisme: il appelle chaque cas figurant à l’ordre du jour, et s’il y a une objection à entendre, l’examen du cas est reporté à l’après-midi. S’il n’y a aucune objection, il tranche l’affaire sur-le-champ. Donc, notre cas a été appelé tôt dans la matinée; le commissaire à la planification urbaine s’est levé et a dit au maire: “Je voudrais plaider pour la Société Watchtower.”

“Vous savez que notre procédure ne permet pas la discussion au premier appel de l’affaire [puisque d’ordinaire on remet toute discussion à l’après-midi], a répondu le maire. Cependant, je sais que vous êtes très occupé, commissaire, aussi vais-​je faire une exception et accéder à votre requête.” Le commissaire a donc exposé notre cas, et le Bureau de l’urbanisme a voté à l’unanimité l’approbation de notre demande. Au moment où nous quittions la salle d’audience, l’avocat adverse s’est précipité dans le couloir en criant: “J’ai un réquisitoire d’une heure contre ce cas.” Mais il arrivait trop tard! Nous avons simplement passé notre chemin, remerciant Jéhovah pour cette victoire.

Je dois dire que ce fut pour moi un immense privilège que de représenter la Société pour traiter ce genre d’affaires année après année. Et quelle grande joie d’être témoin de l’énorme accroissement de la prédication mondiale, qui a rendu nécessaire l’achat de tous ces bâtiments! Une chose qui m’a beaucoup aidé à m’occuper de ces affaires a été ma nomination comme vice-président de la Watchtower Bible and Tract Society of New York, le 1er janvier 1977.

Heureux au service du Béthel

Depuis mon arrivée au Béthel en 1939, la famille du Béthel est passée de 185 membres à plus de 2 800 à Brooklyn et à plus de 900 à la Ferme de la Société Watchtower. On me demande souvent: “Qu’est-​ce qui t’a aidé à rester au Béthel pendant ces 50 années?” Je réponds invariablement: “Je n’ai jamais pensé à autre chose qu’au service au Béthel.”

De plus, dans la demande d’entrée au Béthel que j’avais remplie et signée figurait cette question: “Acceptes-​tu de demeurer au Béthel jusqu’à ce que le Seigneur t’emporte?” Le Seigneur ne m’a pas emporté; je suis donc encore là, heureux de servir Jéhovah. Depuis le jour où je me suis voué à Dieu, j’ai été déterminé à faire du service à plein temps ma carrière.

Pendant mes premières années au Béthel, il n’était pas prévu que l’on puisse se marier; aussi, comme beaucoup d’autres, ai-​je trouvé ma joie dans le célibat et le service au Béthel. Cependant, quand le point de vue du Béthel vis-à-vis du mariage a changé, j’ai épousé Helen Lapshanski, le 7 avril 1956. Elle était arrivée au Béthel en 1951. Depuis, nous attachons un grand prix à la compagnie et au soutien l’un de l’autre.

Nous étions mariés depuis peu quand Helen a contracté la sclérose en plaques; ces dernières années, sa maladie a beaucoup empiré. Mais, grâce à un déambulateur et à un fauteuil électrique, elle peut se déplacer. Elle a toujours gardé un état d’esprit admirable et joyeux, et tous les jours elle accomplit son travail au bureau du Béthel.

Dans notre enfance, ma sœur Jeanne et moi étions très liés et faisions beaucoup de choses ensemble. Jeanne a donc toujours voulu me suivre, et c’est ainsi qu’en 1943 elle a été invitée au Béthel. En 1952, elle a épousé Russell Mock; ils sont tous deux membres de la famille du Béthel et servent Dieu à nos côtés.

Je crois fermement que le Béthel est le meilleur endroit où l’on puisse vivre, avant l’instauration du Paradis terrestre. Je n’ai jamais regretté une seconde d’avoir fait du service à plein temps ma carrière. J’ai eu l’immense joie d’applaudir et de participer au bel accroissement de l’organisation terrestre de Jéhovah. Je suis déterminé à continuer, avec l’aide de Jéhovah, de faire du Béthel mon foyer et de mettre toute mon âme au service des intérêts du Royaume.

[Entrefilet, page 30]

“Je crois fermement que le Béthel est le meilleur endroit où l’on puisse vivre, avant l’instauration du Paradis terrestre.”

[Illustrations, pages 24, 25]

Ci-dessus: Le bâtiment du 360 Furman Street, acheté en 1983.

Ci-dessous: Le bâtiment de Columbia Heights qui a été acheté à la société pharmaceutique Squibb en 1969.

À gauche: Nathan Knorr a été celui qui m’a le plus aidé et formé.

Ci-dessous: À partir de 1986, nous possédions six blocs pour l’imprimerie, reliés par des passerelles.

[Illustration, page 27]

L’imprimerie après son agrandissement en 1949.

[Illustration, page 30]

Le jour de notre mariage.

[Photo de Max Larson, page 23]

    Publications françaises (1950-2025)
    Se déconnecter
    Se connecter
    • Français
    • Partager
    • Préférences
    • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
    • Conditions d’utilisation
    • Règles de confidentialité
    • Paramètres de confidentialité
    • JW.ORG
    • Se connecter
    Partager