École de Guiléad : la 100e classe
SI LE Royaume de Dieu est proclamé sur toute la terre à notre époque, c’est grâce notamment à Guiléad, l’École biblique de la Société Watchtower. Les missionnaires qu’elle a formés et diplômés depuis 1943, date de sa création, servent ou ont servi dans plus de 200 pays. Le 2 mars dernier, on remettait les diplômes de la 100e classe.
Les élèves assistaient déjà aux cours depuis quelque temps quand il est tombé plus de deux mètres de neige sur la région de Patterson (État de New York), où est installé le Centre d’enseignement de la Société Watchtower. Personne n’a donc été surpris qu’il neige le jour de la remise des diplômes. Malgré cela, la salle était comble, et, en comptant les auditeurs supplémentaires rassemblés à Patterson, à Wallkill et à Brooklyn, au total 2 878 personnes ont suivi le programme.
C’est Theodore Jaracz, membre du Collège central, servant au Comité pour l’enseignement, qui présidait la réunion. Après avoir souhaité une chaleureuse bienvenue aux invités venus de nombreux pays, il a convié l’assistance à se lever pour entonner dans le recueil Louons Jéhovah par nos chants le cantique 52, intitulé “ Le nom de notre Père ”. La salle a retenti de louanges à Jéhovah. Ce cantique, ainsi que les remarques du président sur l’importance d’utiliser l’instruction pour louer Jéhovah, ont donné le ton au programme.
Les conseils bibliques d’hommes d’âge
La première partie du programme consistait en de brefs discours prononcés par des serviteurs de Jéhovah de longue date à l’adresse des élèves. “ Continuez à vous laisser redresser ” a été l’exhortation de Richard Abrahamson, membre du Béthel de Brooklyn devenu serviteur à plein temps en 1940. Il leur a rappelé qu’ils avaient déjà connu plusieurs périodes de redressement au cours de leur vie de chrétiens, par exemple les cinq mois de formation qu’ils venaient de passer à Guiléad. Pourquoi, dès lors, devaient-ils continuer à se laisser redresser ?
L’orateur a expliqué que l’expression utilisée par l’apôtre Paul en 2 Corinthiens 13:11 “ implique un processus progressif, une soumission continue à la formation ou à l’affinage de Jéhovah, une mise au point minutieuse, dont le but est d’amener la personne à satisfaire aux normes les plus exigeantes de Jéhovah ”. Dans les pays étrangers où les élèves seraient envoyés, leur foi allait subir des épreuves inédites. Il leur faudrait apprendre une nouvelle langue, s’accoutumer à une culture et à des conditions de vie différentes des leurs et s’adapter à divers types de territoire, sans parler des difficultés que susciteraient les différences de personnalité dans les maisons de missionnaires et dans leurs nouvelles congrégations. Si, dans toutes ces situations, ils veillaient à appliquer les principes bibliques tout en restant disposés à se laisser redresser, alors, pour reprendre les paroles de l’apôtre Paul, ils pourraient aussi ‘ continuer à se réjouir ’.
John Barr, l’un des cinq membres du Collège central qui participaient au programme, a tiré le thème de son discours de 1 Corinthiens 4:9. Il a rappelé à son auditoire que les chrétiens sont un spectacle pour les anges et pour les hommes. “ Sachant cela, a-t-il dit, le chrétien comprend à quel point est importante la manière dont il mène sa vie, surtout quand il se rend compte que ses paroles et ses actions peuvent avoir un grand effet sur quiconque l’observe, visible ou invisible. Voilà, je crois, une pensée dont chacun de vous, chers frères et sœurs de la 100e classe de Guiléad, a tout intérêt à garder souvenir au moment de partir pour un pays lointain. ”
Frère Barr a exhorté les 48 élèves à ne pas oublier, quand ils aident des “ brebis ” à apprendre la vérité, “ qu’il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent ”. (Luc 15:10.) Se référant à 1 Corinthiens 11:10, il a montré que notre attitude envers les dispositions théocratiques affecte non seulement nos frères et sœurs, que nous voyons, mais aussi les anges, que nous ne voyons pas. Assurément, il est bénéfique de toujours voir les choses avec un tel recul.
Gerrit Lösch, autre membre du Collège central, lui-même diplômé de l’École de Guiléad, s’est appuyé sur des versets comme Psaume 125:1, 2, Zekaria 2:4, 5 et Psaume 71:21 pour montrer que Jéhovah ‘ entoure son peuple ’, qu’il le protège de tous côtés. N’accordera-t-il cette protection qu’au cours de la grande tribulation ? “ Non, a répondu l’orateur, car Jéhovah est d’ores et déjà une ‘ muraille de feu ’, une protection pour ses serviteurs. En 1919, au sortir de la guerre, le reste de l’Israël spirituel désirait ardemment prêcher la bonne nouvelle du Royaume dans le monde entier en témoignage pour toutes les nations. Ces chrétiens étaient des représentants de la Jérusalem symbolique qui se trouve dans les cieux. À ces représentants, Jéhovah garantit sa protection sur le plan collectif au cours du temps de la fin. Dès lors, qui pourrait les arrêter ? Personne. ” Voilà qui ne peut que les rassurer, eux et tous ceux qui se joignent à eux pour faire la volonté divine.
Ulysses Glass, le doyen des instructeurs, a encouragé les élèves à ‘ finir de creuser leur niche dans l’organisation mondiale de Jéhovah ’. En l’occurrence, une niche est une situation ou une activité qui convient particulièrement à la personnalité ou aux capacités de quelqu’un. “ Vous, futurs missionnaires, vous avez trouvé votre niche dans l’organisation mondiale des Témoins de Jéhovah, a déclaré frère Glass. Mais quelle qu’en soit déjà la valeur, ce n’est là que le commencement de votre vie de missionnaire. ” Et d’exhorter les élèves à s’efforcer de faire un bon usage de leurs facultés et de bien s’adapter aux tâches spéciales que Jéhovah et son organisation leur confieraient.
Le dernier discours de cette partie du programme a été prononcé par Wallace Liverance, enseignant à l’École de Guiléad qui a servi 17 ans en Bolivie. “ Mettrez-vous Dieu à l’épreuve ? ” a-t-il demandé aux élèves. Comment devraient-ils le faire ? La nation d’Israël a mis Dieu à l’épreuve de la mauvaise manière (Deutéronome 6:16). “ De toute évidence, a déclaré l’orateur, il est mal de mettre Dieu à l’épreuve en se plaignant, en murmurant ou peut-être en trahissant un manque de foi dans la façon dont il gère les situations. Là où vous serez, résistez à cette tendance. ” Quelle est donc la bonne manière de mettre Dieu à l’épreuve ? “ Il faut, a expliqué frère Liverance, le prendre au mot, faire exactement ce qu’il dit, puis remettre les choses entre ses mains. ” En Malaki 3:10, Jéhovah lance cette invitation à ses serviteurs : “ S’il vous plaît, mettez-moi à l’épreuve. ” En l’occurrence, il promettait de les bénir s’ils apportaient fidèlement leurs dixièmes au magasin du temple. “ Pourquoi ne pas considérer votre affectation missionnaire de la même façon ? a suggéré l’orateur. Jéhovah veut que vous réussissiez dans ce service, alors mettez-le à l’épreuve. Concentrez-vous sur votre nouvelle activité. Faites les changements que Jéhovah veut vous voir faire. Endurez. Et voyez s’il ne vous bénit pas. ” Quel conseil précieux pour tous les serviteurs de Jéhovah !
Après le chant d’un cantique, aux discours a succédé une série de très agréables interviews.
Faits de prédication
Mark Noumair, un nouvel instructeur de l’École de Guiléad, a invité les élèves à relater des faits de prédication vécus pendant leur séjour à l’école. Les intervenants ont souligné l’importance de faire preuve d’initiative dans le ministère, et ils ont donné à l’assistance des idées pratiques.
Pendant la période des cours, les élèves de cette promotion ont eu la chance de pouvoir côtoyer des membres de comités de filiale de 42 pays venus eux aussi à Patterson pour recevoir une formation spéciale. Nombre d’entre eux étaient d’anciens Guiléadites. Des représentants des 3e, 5e, 51e et 92e classes, ainsi que de l’annexe de l’École de Guiléad en Allemagne, ont été interviewés. L’assistance a retiré de nombreux bienfaits de leurs remarques.
Ils ont dit ce que ressent un missionnaire qui voit le nombre de serviteurs de Jéhovah du pays où il sert passer d’une poignée à des dizaines de milliers. Ils ont raconté comment ils ont porté la bonne nouvelle jusqu’aux habitations disséminées des Andes et aux villages des sources de l’Amazone. Ils ont expliqué comment ils donnaient le témoignage à des analphabètes. Ils ont parlé de leurs difficultés à apprendre des langues étrangères et des objectifs réalistes que les élèves pouvaient se fixer quant au délai nécessaire pour être capables de donner le témoignage et de prononcer des discours dans une langue comme le chinois. Ils ont même fait quelques démonstrations de prédication en espagnol et en chinois. Ils ont souligné que les missionnaires sont plus efficaces quand ils apprennent non seulement la langue, mais aussi la mentalité des gens. Ils ont également évoqué les conditions de vie souvent difficiles dans les pays pauvres, déclarant notamment : “ Les missionnaires doivent être conscients que cette situation est souvent la conséquence de l’exploitation. L’idéal pour le missionnaire est d’éprouver les mêmes sentiments que Jésus : il avait de la pitié pour les gens, qui étaient comme des brebis sans berger. ”
Après le chant d’un cantique, le programme s’est poursuivi avec le discours final prononcé par Albert Schroeder, membre du Collège central et l’un des instructeurs de l’École de Guiléad à sa création en 1943. Il a très opportunément développé le thème “ Louons Jéhovah, le Souverain Seigneur ”. Son examen passionnant du Psaume 24 a fait toucher du doigt à toute l’assistance le privilège insigne qui est celui de louer Jéhovah en sa qualité de Souverain Seigneur.
Après la remise des diplômes et un dernier cantique, Karl Klein, autre membre du Collège central, a terminé en prononçant une prière fervente. Quel programme à la fois pratique et spirituellement revigorant !
Dans les jours qui ont suivi, les 48 membres de la 100e classe ont commencé à rejoindre leurs affectations, réparties entre 17 pays. Ils n’en étaient cependant pas à leurs premiers pas dans le ministère, car ils avaient déjà une solide expérience du service chrétien à plein temps. Leur moyenne d’âge était de 33 ans, et leur ancienneté dans le service à plein temps de 12 ans. Certains avaient été membres de la famille mondiale du Béthel, d’autres, surveillants itinérants. Un certain nombre d’entre eux savaient déjà ce qu’est prêcher à des étrangers, étant allés en Afrique, en Europe, en Amérique du Sud ou dans les îles, ou ayant fait partie, dans leur pays d’origine, de groupes d’expression étrangère. Mais à présent, il s’agit pour eux de rejoindre les nombreux autres missionnaires qui ont pour devise : ‘ Nous servirons partout dans le monde où l’on aura besoin de nous. ’ Utiliser leur vie pour magnifier Jéhovah, tel est leur désir le plus cher.
[Encadré, page 27]
Caractéristiques de la classe
Nombre de pays d’origine : 8
Nombre de pays de destination : 17
Nombre d’élèves : 48
Moyenne d’âge : 33 ans et 9 mois
Moyenne d’années de vérité : 17 ans et 3 mois
Moyenne d’années dans le ministère à plein temps : 12 ans
[Illustration, page 26]
100e classe de Guiléad, l’École biblique de la Société Watchtower.
De l’avant vers l’arrière et de gauche à droite :
1) M. Shirley ; M. Grundström ; D. Genardini ; J. Giaimo ; W. Shood ; P. Phair ; C. Buchanan ; D. Robinson. 2) Ch. Pine ; B. Kraus ; T. Racicot ; A. Hansen ; T. Beets ; J. Berg ; N. Garcia ; K. Fleming. 3) L. Whinery ; L. Whinery ; C. Harps ; C. Giaimo ; T. Berg ; C. Mann ; V. Berrios ; C. Pfeifer. 4) L. Randall ; S. Genardini ; H. Kraus ; R. Fleming ; S. D’Abadie ; T. Shirley ; G. Stevenson ; B. Buchanan. 5) T. Robinson ; J. Garcia ; Ph. Harps ; D. Racicot ; F. D’Abadie ; M. Phair ; G. Stevenson ; D. Shood. 6) L. Beets ; A. Pfeifer ; M. Berrios ; J. Pine ; L. Mann ; P. Randall ; J. Grundström ; G. Hansen.