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  • w99 1/11 p. 25-29
  • Jéhovah est un Dieu de bonté de cœur à mon égard

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  • Jéhovah est un Dieu de bonté de cœur à mon égard
  • La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1999
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La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah 1999
w99 1/11 p. 25-29

Jéhovah est un Dieu de bonté de cœur à mon égard

PAR JOHN ANDRONIKOS

C’était en 1956. À peine neuf jours après mon mariage, je me suis retrouvé devant la Cour d’appel de Komotiní, dans le nord de la Grèce. J’avais l’espoir que ma condamnation à 12 mois de prison, infligée parce que je prêchais le Royaume de Dieu, serait annulée. L’arrêt de la Cour d’appel, ramenant ma peine à six mois, a ruiné cette espérance ; il s’avéra, en fait, que je n’en étais qu’au début d’une longue succession d’épreuves. Pourtant, au cours de chacune d’elles, Jéhovah s’est révélé être un Dieu de bonté de cœur à mon égard.

AU MOMENT de ma naissance, le 1er octobre 1931, ma famille vivait dans la ville de Kavalla, la Néapolis de Macédoine visitée par l’apôtre Paul au cours de son deuxième voyage missionnaire. Maman est devenue Témoin de Jéhovah quand j’avais cinq ans, et bien que presque illettrée, elle a fait de son mieux pour m’inculquer l’amour et la crainte de Dieu. Mon père était un conservateur convaincu qui se cramponnait avec obstination à la tradition orthodoxe grecque. Il n’éprouvait aucun intérêt pour les vérités bibliques et s’est opposé à ma mère, en recourant souvent à la violence.

C’est ainsi que j’ai grandi dans un foyer partagé, au sein duquel le père battait et insultait la mère ; il a même fini par nous abandonner. Depuis notre plus tendre enfance, maman nous a emmenés aux réunions chrétiennes, ma petite sœur et moi. Cependant, quand j’ai passé le cap des 15 ans, les désirs de la jeunesse et l’esprit d’indépendance m’ont détourné des Témoins de Jéhovah. Malgré tout, ma mère, fidèle à sa foi, a fait un maximum d’efforts pour m’aider, ce qui lui a valu de verser bien des larmes.

En raison de notre indigence et de mon mode de vie corrompu, je suis tombé gravement malade et j’ai dû garder le lit pendant plus de trois mois. C’est alors qu’un frère très humble, qui avait enseigné la vérité à ma mère, a discerné en moi un amour sincère pour Dieu. Il pensait qu’on pouvait m’aider à me rétablir spirituellement. Certains lui disaient : “ Tu perds ton temps à essayer d’aider John ; il ne se ressaisira jamais. ” Mais la patience de ce frère et sa persévérance à m’épauler ont porté du fruit. Le 15 août 1952, à l’âge de 21 ans, j’ai symbolisé l’offrande de ma personne à Jéhovah par le baptême d’eau.

Jeune marié et emprisonné

Trois ans plus tard, j’ai fait la connaissance de Martha, une sœur attachée aux valeurs spirituelles et possédant des qualités remarquables ; peu après, nous nous sommes fiancés. Un jour, je suis resté tout interdit d’entendre Martha me dire : “ Aujourd’hui, j’ai l’intention de prêcher de porte en porte. Veux-​tu m’accompagner ? ” Jusqu’alors, je n’avais jamais participé à cette facette du ministère, ayant surtout prêché de façon informelle. À l’époque, la prédication était interdite en Grèce, et nous devions effectuer notre activité clandestinement. Il y avait donc de nombreuses arrestations, des procès, et de sévères peines de prison. Néanmoins, je ne pouvais pas dire non à ma fiancée !

Martha est devenue ma femme en 1956. C’est alors que, neuf jours après notre mariage, j’ai été condamné à six mois de prison par la Cour d’appel de Komotiní. Cela m’a remis en mémoire une question que j’avais posée quelque temps auparavant à une sœur, amie de ma mère : “ Comment m’est-​il possible de prouver que je suis un vrai Témoin de Jéhovah ? Je n’ai jamais eu l’occasion de démontrer ma foi. ” Quand cette sœur est venue me voir en prison, elle m’a rappelé ma question et a dit : “ Maintenant, tu peux montrer à Jéhovah à quel point tu l’aimes. Voilà ta mission. ”

Quand j’ai appris que mon avocat essayait de réunir la somme nécessaire à ma mise en liberté sous caution, je lui ai dit que je préférais purger ma peine. Quelle joie, à la fin de mes six mois d’emprisonnement, de voir deux de mes codétenus accepter la vérité ! Pendant les années qui ont suivi, j’ai été impliqué dans quantité de procès à cause de la bonne nouvelle.

Des choix que nous n’avons jamais regrettés

En 1959, environ deux ans après ma libération, j’étais serviteur de congrégation, c’est-à-dire surveillant-président. J’ai été invité à assister à l’École du ministère du Royaume, un cours destiné aux anciens des congrégations. Or, on m’a proposé en même temps de devenir titulaire d’un poste dans un hôpital ; ce travail pouvait m’assurer, ainsi qu’à ma famille, la sécurité financière pour le restant de nos jours. Quel serait mon choix ? J’étais déjà employé par intérim dans cet hôpital depuis trois mois, et le directeur était très satisfait de mon travail. Mais quand l’invitation pour l’école est arrivée, il ne m’a pas autorisé à prendre un congé, même sans solde. Après avoir réfléchi à ce dilemme dans la prière, j’ai décidé de mettre les intérêts du Royaume à la première place et de refuser l’offre d’emploi. — Matthieu 6:33.

Presque au même moment, les surveillants de district et de circonscription sont venus desservir notre congrégation. Nous devions tenir nos réunions en secret, dans des foyers, à cause de l’opposition farouche du clergé orthodoxe grec et des autorités. À la fin d’une réunion, le surveillant de district m’a abordé et m’a demandé si j’avais déjà pensé à entreprendre le service à plein temps. Sa proposition a touché en moi une corde sensible parce que c’était mon rêve depuis que je m’étais fait baptiser. J’ai donc répondu : “ J’en ai terriblement envie. ” Toutefois, j’avais déjà la responsabilité supplémentaire d’élever un enfant, notre fille. Le frère m’a dit : “ Aie confiance en Jéhovah et il t’aidera à concrétiser ton projet. ” C’est ainsi que, sans négliger nos responsabilités de parents, ma femme et moi avons pu organiser notre vie de sorte qu’en décembre 1960 j’ai commencé mon service de pionnier spécial dans l’est de la Macédoine (nous n’étions que cinq pionniers spéciaux dans le pays).

Au bout d’une année passée dans ce service, j’ai été invité par la filiale d’Athènes à devenir surveillant itinérant. Quand je suis rentré chez moi après une formation d’un mois dans ce genre d’activité, et alors que j’étais encore en train de raconter à Martha quelques anecdotes, le directeur d’une importante mine de manganèse m’a rendu visite ; il m’a proposé le poste de chef du service d’affinage, m’offrant un contrat intéressant pour cinq années, une belle maison et une voiture. Il m’a donné deux jours pour réfléchir. Une fois de plus, sans la moindre hésitation, j’ai dit à Jéhovah dans la prière : “ Me voici ! Envoie-​moi. ” (Isaïe 6:8). Ma femme était tout à fait d’accord. Mettant notre confiance en Dieu, nous avons commencé le service itinérant, et Jéhovah, dans sa bonté de cœur, ne nous a jamais fait faux bond.

À l’œuvre contre vents et marées

En dépit des problèmes économiques, nous sommes allés de l’avant et Jéhovah a pourvu à nos besoins. Au début, j’allais de congrégation en congrégation en utilisant une petite moto qui me permettait de couvrir des distances pouvant atteindre 500 kilomètres. J’ai souvent rencontré des problèmes et j’ai eu quelques accidents. C’est ainsi qu’un hiver, après avoir quitté une congrégation, je traversais un ruisseau en crue quand mon moteur a calé ; je me suis donc retrouvé dans l’eau jusqu’aux genoux. Ensuite, j’ai découvert que la moto avait un pneu à plat. Un passant, qui avait une pompe, m’est venu en aide et j’ai ainsi pu me rendre au village le plus proche où j’ai réparé la roue. Quand enfin je suis arrivé chez moi, à 3 heures du matin, j’étais gelé et brisé de fatigue.

Une autre fois, alors que je me rendais d’une congrégation à une autre, la moto a dérapé et elle m’est tombée sur le genou. Résultat : mon pantalon était déchiré et trempé de sang. Je n’en avais pas d’autre, aussi ce soir-​là ai-​je prononcé le discours, vêtu du pantalon d’un frère, qui était bien trop grand pour moi. Néanmoins, aucune difficulté n’a pu étouffer en moi le désir de servir Jéhovah et mes frères bien-aimés.

Au cours d’un autre accident, j’ai été sérieusement blessé : je me suis cassé le bras et les dents de devant. C’est à cette époque que j’ai reçu la visite de ma sœur, qui n’était pas Témoin et qui vivait aux États-Unis. Quel soulagement quand elle m’a aidé à acheter une voiture ! Quand les frères de la filiale d’Athènes ont appris mon accident, ils m’ont envoyé une lettre encourageante dans laquelle, entre autres choses, ils ont inclus les paroles suivantes de Romains 8:28 : “ Dieu fait coopérer toutes ses œuvres pour le bien de ceux qui aiment Dieu. ” Maintes et maintes fois, cette promesse s’est réalisée dans ma vie !

Une agréable surprise

En 1963, je prêchais en compagnie d’un pionnier spécial dans un village où les gens étaient indifférents. Nous avons décidé de nous séparer, chacun empruntant un côté de la rue. Arrivé devant une maison, je n’avais pas plus tôt frappé à la porte qu’une femme m’a précipitamment tiré à l’intérieur et a refermé la porte à clé derrière moi. J’étais abasourdi, me demandant ce qui se passait. L’instant suivant, elle a aussi crié en toute hâte au pionnier spécial d’entrer dans la maison. Puis elle nous a dit : “ Silence ! Ne bougez pas ! ” Au bout d’un moment, nous avons entendu des voix hostiles à l’extérieur. On nous cherchait. Quand le calme est revenu, cette dame nous a expliqué : “ J’ai fait ça pour vous protéger. Je vous respecte parce que je crois que vous êtes de vrais chrétiens. ” Nous l’avons sincèrement remerciée et nous sommes partis, après lui avoir laissé de nombreux ouvrages.

Quatorze ans plus tard, j’assistais à une assemblée de district en Grèce quand une femme s’est approchée de moi et m’a dit : “ Frère, te souviens-​tu de moi ? C’est moi qui vous ai protégés des opposants quand vous êtes venus dans notre village pour donner le témoignage. ” Elle avait émigré en Allemagne, s’était mise à étudier la Bible et à fréquenter les serviteurs de Jéhovah. Toute sa famille était maintenant dans la vérité.

Le fait est que, tout au long de ces années, nous avons eu le bonheur d’amasser de nombreuses “ lettres de recommandation ”. (2 Corinthiens 3:1.) Bon nombre de ceux que nous avons eu la joie d’aider à acquérir la connaissance de la vérité biblique sont maintenant anciens, assistants ministériels ou pionniers. Comme il est exaltant de voir que la poignée de proclamateurs des circonscriptions que j’ai desservies au début des années 60 est devenue une foule de plus de 10 000 adorateurs de Jéhovah ! Tout le mérite en revient à notre Dieu de bonté de cœur, qui nous utilise à sa manière.

“ Sur le divan de douleur ”

Pendant nos années de service itinérant, Martha s’est montrée une compagne remarquable, toujours de bonne humeur. Mais en octobre 1976, elle est tombée sérieusement malade et a subi une opération douloureuse. Elle a fini par devenir paraplégique, ce qui l’a contrainte au fauteuil roulant. Comment allions-​nous faire face aux dépenses et au sentiment de profonde détresse ? Mettant notre confiance en Jéhovah une fois de plus, nous avons vu sa main bienveillante et généreuse. Quand je suis parti poursuivre mon ministère en Macédoine, Martha est restée chez un frère, à Athènes, pour faire de la rééducation. Au téléphone, elle me tenait ces propos encourageants : “ Je vais bien. Toi, continue, et quand je serai de nouveau en état de me déplacer, je t’accompagnerai dans mon fauteuil roulant. ” Et c’est exactement ce qu’elle a fait. Nos frères bien-aimés nous ont envoyé, du Béthel, de nombreuses lettres de soutien. Martha avait sans cesse à l’esprit ces paroles de Psaume 41:3 : “ Jéhovah lui-​même le soutiendra sur le divan de douleur ; tout son lit, oui tu le changeras pendant sa maladie. ”

À cause de ces sérieux problèmes de santé, en 1986 on a jugé préférable de me nommer pionnier spécial à Kavalla, où je vis près de notre chère fille et de sa famille. En mars dernier, ma chère Martha s’est éteinte, après être restée fidèle jusqu’au bout. Avant qu’elle ne meure, quand des frères lui demandaient : “ Comment vas-​tu ? ” elle répondait généralement : “ Je suis proche de Jéhovah, donc je vais très bien ! ” Quand nous préparions les réunions ou quand nous recevions des invitations tentantes à œuvrer dans des régions où la moisson est abondante, Martha s’exclamait : “ John, allons servir là où le besoin en proclamateurs est grand. ” Elle n’a jamais perdu son zèle.

Il y a quelques années, j’ai dû, moi aussi, affronter un ennui de santé important. En mars 1994, on a diagnostiqué chez moi un problème cardiaque susceptible de mettre ma vie en danger ; le recours à la chirurgie était indispensable. Une fois de plus, j’ai senti que la main bienveillante de Jéhovah me soutenait dans un moment critique. Je n’oublierai jamais la prière qu’un surveillant de circonscription a prononcée au chevet de mon lit alors que je revenais des soins intensifs, ni la célébration du Mémorial organisée dans ma chambre même, à l’hôpital, avec quatre patients qui avaient manifesté quelque intérêt pour la vérité.

Jéhovah a été notre aide

Le temps s’enfuit et notre chair s’affaiblit, mais notre esprit se renouvelle grâce à l’étude et à la prédication (2 Corinthiens 4:16). Voilà maintenant 39 ans que j’ai prononcé ces paroles : “ Me voici ! Envoie-​moi. ” J’ai eu une vie bien remplie, heureuse et digne d’être vécue. Bien sûr, il m’arrive de me sentir “ affligé et pauvre ”, mais alors je peux dire en toute confiance à Jéhovah : “ Tu es mon aide et Celui qui me fait échapper. ” (Psaume 40:17). Indéniablement, il a été un Dieu de bonté de cœur envers moi.

[Illustrations, page 26]

Le port de Kavalla.

Avec Martha en 1997.

[Illustration, page 27]

Avec Martha en 1956.

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