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Les enfants — une responsabilité et une récompenseComment s’assurer une vie de famille heureuse
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Chapitre 7
Les enfants — une responsabilité et une récompense
1-4. a) Quelles sont quelques particularités étonnantes du développement d’un bébé dans le sein de sa mère? b) Comment le fait de savoir ces choses vous aide-t-il à apprécier Psaume 127:3?
LA PERSPECTIVE d’engendrer des enfants suscite à la fois l’exultation et la réflexion. Bien que ce soit un événement des plus courants dans le monde, chaque naissance est pourtant l’aboutissement d’un processus d’une extraordinaire complexité. Quand nous en connaissons quelque peu le déroulement, nous comprenons mieux pourquoi un psalmiste divinement inspiré s’exclama: “Voici, les fils sont un héritage de Jéhovah; le fruit du ventre est une récompense.” (Psaume 127:3). Voyons ce qui se passe.
2 Un spermatozoïde émis par l’homme s’unit à l’ovule produit par la femme pour ne faire qu’une seule cellule. Celle-ci va se diviser pour en former deux qui, à leur tour, se diviseront pour en donner quatre, puis huit et ainsi de suite, de sorte que ce qui n’était au départ qu’une seule cellule deviendra finalement un adulte dont le corps est formé, estime-t-on, de quelque 60 000 000 000 000 de cellules. Au début, ces nouvelles cellules étaient toutes identiques, puis elles ont commencé à se différencier en cellules osseuses, musculaires ou nerveuses, en cellules du foie, de l’œil, de la peau, etc.
3 On a pu élucider certains des mystères relatifs à la reproduction et à la différenciation des cellules, mais beaucoup d’autres restent inexpliqués. Ainsi, qu’est-ce qui déclenche le processus de la division cellulaire? Par la suite, les cellules commencent à se différencier. Qu’est-ce qui provoque ce phénomène? Qu’est-ce qui amène la formation de différents groupes de cellules ayant une forme, des dimensions et des fonctions spéciales pour constituer des organes, tels que le foie, le nez ou un orteil? Ces changements s’effectuent selon un calendrier établi à l’avance. Mais qu’est-ce qui l’établit? En outre, l’embryon dans le ventre de la mère est un corps étranger qui a son propre code génétique. Normalement, le corps humain rejette tous les tissus étrangers, comme dans le cas de greffes de la peau ou de transplantations d’organes. Pourquoi le corps de la mère ne rejette-t-il pas cet embryon génétiquement différent, mais le nourrit-il pendant quelque 280 jours?
4 Tout ce processus surprenant se déroule en temps voulu parce que Jéhovah Dieu l’a programmé dans l’unique cellule formée au départ par un spermatozoïde et un ovule. C’est ce qu’indique le psalmiste lorsqu’il déclare: “Tes yeux virent mon embryon, et dans ton livre se trouvaient inscrites toutes ses parties.” — Psaume 139:16.
DÉVELOPPEMENT ET NAISSANCE
5-8. Citez certains détails relatifs au développement du fœtus entre la quatrième semaine et la naissance du bébé.
5 L’embryon se développe rapidement. Au bout de quatre semaines, il a un cerveau, un système nerveux, un appareil circulatoire et un cœur qui pompe le sang et l’envoie dans des vaisseaux. Pendant six semaines, le sang est fabriqué dans le sac vitellin jusqu’à ce que le foie le remplace dans cette fonction qui sera finalement assumée par la moelle des os. Au cours de la cinquième semaine, les bras et les jambes commencent à se former, et, trois semaines plus tard, les doigts et les orteils apparaissent. À la fin de la septième semaine, les principaux muscles, les yeux, les oreilles, le nez et la bouche sont formés.
6 Le psalmiste déjà cité ajoute: “Mes os ne t’étaient pas cachés, quand je fus fait dans le secret.” (Psaume 139:15). Au cours de la neuvième semaine, les cartilages deviennent des os au fur et à mesure que se forme le squelette, et le bébé en gestation n’est plus appelé embryon mais fœtus. “Car toi, tu as produit mes reins.” (Psaume 139:13). Le processus prévu par Dieu qui permet ce résultat se produit durant le quatrième mois, et les reins commencent alors à filtrer le sang.
7 À ce moment-là, l’enfant en formation remue, se tortille, plie les doigts et les orteils quand il sent un chatouillement dans la paume de ses mains ou sous la plante de ses pieds. Il peut serrer quelque chose entre ses doigts et son pouce, qu’il commence d’ailleurs à sucer, exerçant ainsi les muscles dont il aura besoin pour téter le sein de sa mère. Celle-ci le sent tressauter quand il lui arrive d’avoir le hoquet. À la fin du sixième mois, de nombreux organes sont pour ainsi dire achevés. Les narines sont ouvertes, les sourcils apparaissent, les yeux ne vont pas tarder à s’ouvrir et les oreilles à fonctionner, si bien qu’un grand bruit peut faire sursauter le bébé encore dans la matrice.
8 Au bout de quarante semaines, le travail commence. L’utérus se contracte et le bébé se prépare à faire son entrée dans le monde. Durant l’expulsion, il arrive parfois que la tête du bébé se déforme, mais comme les os du crâne ne sont pas encore soudés ensemble, elle reprend sa forme naturelle après la naissance. Jusqu’à présent, la mère a tout fait pour le bébé. Elle lui a fourni l’oxygène, la nourriture, la protection et la chaleur dont il avait besoin, et elle a même pourvu à l’élimination des déchets. Maintenant, l’organisme de l’enfant doit se mettre à fonctionner indépendamment et tout de suite, sans quoi il mourra.
9. Quels changements doivent se produire rapidement pour qu’un bébé puisse vivre hors du sein de sa mère?
9 Le nouveau-né doit commencer à respirer pour que ses poumons fournissent de l’oxygène à son sang. Mais pour cela, une modification spectaculaire doit s’effectuer instantanément: le sang de l’enfant doit emprunter un nouveau circuit. Tant que le fœtus est dans le sein de sa mère, la paroi, comportant un orifice, qui sépare la partie droite de la partie gauche du cœur, empêche une grande quantité de sang de circuler vers les poumons. Quant au sang qui s’y dirige quand même, il emprunte dans une grande proportion une déviation, un gros vaisseau sanguin, si bien que les poumons ne reçoivent que dix pour cent environ du volume sanguin du fœtus. Mais aussitôt après la naissance, il faut que tout le sang du nouveau-né passe maintenant dans les poumons. C’est pourquoi, dans les secondes qui suivent, le gros vaisseau qui détournait le sang des poumons se contracte, ce qui ouvre la circulation vers les poumons. Dans le même temps, l’orifice situé dans la paroi du cœur se referme, et tout le sang qui est pompé par le côté droit du cœur est envoyé cette fois vers les poumons pour y être oxygéné. Le bébé respire, le sang est oxygéné. Des changements spectaculaires ont eu lieu, et l’enfant vit. Tout ce processus est magnifiquement résumé par le même psalmiste en ces termes: “Tu m’as tenu à l’abri dans le ventre de ma mère. Je te louerai de ce que, de façon redoutable, je suis fait d’une manière merveilleuse.” — Psaume 139:13, 14.
10. Étant donné la façon prodigieuse dont le bébé se développe dans le ventre de sa mère, quels sentiments les parents devraient-ils éprouver à l’égard de leurs enfants?
10 Avec quelle gratitude un homme et sa femme doivent considérer ce don de Jéhovah, la capacité d’engendrer une nouvelle créature humaine, un enfant qui est une partie d’eux-mêmes tout en étant différent! C’est vraiment “un héritage de Jéhovah”.
PRENEZ SOIN DE CET “HÉRITAGE”
11. Quelles questions ceux qui envisagent d’avoir un enfant devraient-ils se poser, et pourquoi?
11 Ce n’est pas seulement pour une question de moralité que Jéhovah décréta que seuls des conjoints pourraient avoir des relations sexuelles. Il pensait aussi aux enfants à naître, car ceux-ci ont besoin d’un père et d’une mère qui s’aiment et qui chérissent leur progéniture. Il leur faut aussi la chaleur et la sécurité d’un foyer dans lequel leurs parents les accueilleront avec joie et leur offriront l’environnement nécessaire à leur croissance et au développement de leur personnalité. Un homme et une femme qui envisagent d’avoir un enfant devraient se poser ces questions: Le désirons-nous vraiment? Sommes-nous capables de pourvoir à tous ses besoins, non seulement physiques, mais aussi affectifs et spirituels? Saurons-nous l’élever convenablement et lui donner le bon exemple? Sommes-nous disposés à assumer les responsabilités qui résultent de la naissance d’un enfant et à accepter les sacrifices que cela comporte? Quand nous étions enfants, peut-être avions-nous l’impression d’être brimés par nos parents, mais quand nous devenons nous-mêmes parents, nous découvrons à quel point élever des enfants est une tâche absorbante. C’est donc une grande responsabilité, mais qui procure aussi de grandes joies.
12-14. Pourquoi une femme enceinte contribue-t-elle au bon développement de l’enfant qu’elle porte a) en veillant à son régime? b) en s’abstenant d’alcool, de tabac et de stupéfiants? c) en maîtrisant ses émotions?
12 Vous voilà enceinte, soit parce que votre mari et vous en avez décidé ainsi, soit tout simplement à la suite de circonstances biologiques. Il vous faut déjà commencer à prendre soin de “l’héritage de Jéhovah”. Vous veillerez à manger certains aliments et à vous abstenir d’autres ou à n’en consommer qu’en petites quantités. Les aliments riches en fera sont importants, car, dans la matrice, le bébé fait provision de fer en vue des six premiers mois qui suivront sa naissance. Vous devez aussi consommer plus de lait (ou de fromage) pour fournir à votre enfant le calcium nécessaire à la formation de son squelette. Une consommation modérée d’aliments riches en hydrates de carboneb vous évitera de prendre trop de poids. Vous mangerez sans doute pour deux, mais l’un des deux est minuscule.
13 Il vous faudra peut-être veiller à d’autres choses, selon vos habitudes. Ainsi, comme l’alcool que consomme la mère passe dans le fœtus, elle doit boire avec modération, car un excès de boissons alcooliques pourrait causer à son enfant des lésions organiques ou l’arriération mentale. Des bébés sont nés en état d’ivresse parce que leur mère était alcoolique. Si elle fume, la mère introduit de la nicotine dans l’appareil circulatoire du fœtus, remplaçant ainsi l’oxygène de son sang par du gaz carbonique. Ainsi, avant même de naître, un enfant peut perdre toute chance de jouir d’une bonne santé. Les fausses couches et les enfants mort-nés sont beaucoup plus fréquents chez les femmes qui fument. La mère qui absorbe des stupéfiants peut donner naissance à un enfant toxicomane. Même certains médicaments qui ne provoquent pas un état de dépendance peuvent être dangereux et causer des malformations chez l’enfant. D’aucuns pensent même qu’une consommation excessive de café peut avoir des effets nuisibles.
14 En outre, une forte émotion peut accélérer la sécrétion d’hormones chez la mère et, par conséquent, exciter le fœtus, ce qui rendra le nouveau-né agité et irritable. Il est vrai que le bébé en gestation est protégé dans le ventre de sa mère, mais il ne faudrait pas croire qu’il est complètement coupé du monde qui l’entoure. Ce dernier exerce sur lui une influence par l’intermédiaire de sa mère. Étant son seul lien avec le monde extérieur, c’est à elle essentiellement de décider si cette influence sera bonne ou mauvaise. Tout dépend de la façon dont elle prend soin d’elle-même, ainsi que de ses réactions face aux circonstances de la vie. Il va sans dire qu’elle aura besoin pour cela de la coopération de ceux qui l’entourent, et notamment de beaucoup d’amour et de sollicitude de la part de son mari. — Comparez avec I Samuel 4:19.
DES DÉCISIONS QU’IL FAUT PRENDRE
15, 16. Quelles décisions faudra-t-il peut-être prendre concernant le lieu de l’accouchement et la méthode employée?
15 Votre enfant naîtra-t-il à la clinique ou à la maison? On n’a pas toujours le choix. En effet, dans beaucoup d’endroits, il n’y a peut-être pas de clinique à proximité. Ailleurs, au contraire, il est plutôt exceptionnel d’accoucher chez soi vu les risques que cela pourrait présenter si l’on ne dispose pas de l’aide de personnes expérimentées, de sages-femmes notamment. Partout où c’est possible, il est préférable qu’une femme soit examinée régulièrement par un médecin durant sa grossesse, afin de savoir si elle doit s’attendre à un accouchement normal ou à des complications.
16 Accoucherez-vous sous anesthésie ou par la méthode naturelle? C’est à vous et à votre mari d’en décider après avoir pesé le pour et le contre. Dans l’accouchement naturel, le mari peut participer à ce grand événement et le bébé est placé immédiatement auprès de sa mère. Certains pensent que ce sont là des avantages appréciables, dans la mesure où les examens médicaux indiquent que la naissance se passera sans complications. Des chercheurs sont d’avis que les bébés qui naissent dans les conditions paisibles de l’accouchement naturel ont moins de problèmes affectifs et de troubles psychosomatiques.
17-19. Selon certaines études, pourquoi est-il bénéfique de confier l’enfant à sa mère le plus tôt possible après la naissance?
17 Le périodique Psychology Today de décembre 1977 disait:
“Les psychologues savent depuis des dizaines d’années que la première année de vie d’un bébé peut avoir un effet durable sur son développement ultérieur, tant mental que physique. Il apparaît maintenant que le premier jour de l’enfant (peut-être même sa première heure) est tout aussi crucial. Le lien affectif que la mère établit avec l’enfant et le genre de soins qu’elle commence à lui prodiguer sont particulièrement importants après l’accouchement. Des études récentes démontrent aussi que ces premières heures jouent un grand rôle dans l’attitude que la mère va adopter envers l’enfant et dans la force de son attachement pour lui ainsi que de son instinct maternel.”
18 Si la mère n’est pas sous anesthésie générale au moment de la naissance, le bébé sera éveillé, il ouvrira les yeux, regardera autour de lui, suivra les mouvements de ceux qui l’entourent, se tournera vers les voix humaines et sera particulièrement sensible au timbre aigu de la voix féminine. La mère et l’enfant peuvent rapidement établir un contact visuel. Il semble que ce soit important, car lors de certaines études, des mères ont déclaré que dès que leur bébé les avait regardées, elles s’étaient senties beaucoup plus proches de lui. On considère également que le contact physique, peau contre peau, entre la mère et l’enfant aussitôt après la naissance, est bénéfique pour l’un comme pour l’autre.
19 Des chercheurs affirment que la cause de certains troubles infantiles qui nécessitent des soins remonte aux premières heures de la vie. En comparant des enfants nés dans des cliniques, où l’on garde généralement les nouveau-nés à l’écart de la mère, à d’autres qui ont été immédiatement placés auprès de leur mère, on a constaté qu’au bout d’un mois ces derniers se portaient mieux. Le journal Psychology Today déclare: “Ce qui est plus frappant encore, c’est qu’à l’âge de cinq ans les enfants qui ont bénéficié d’un contact prolongé avec leur mère avaient un quotient intellectuel supérieur et obtenaient de meilleurs résultats à des tests sur leurs aptitudes verbales que les enfants traités selon la procédure classique dans les maternités.”
20. Que faut-il garder présent à l’esprit pour prendre une bonne décision?
20 Toutefois, avant de prendre sa décision, il convient de bien peser les divers facteurs en jeu. Il ne faut pas oublier que nos premiers parents nous ont transmis l’imperfection. Cet état de fait ôte inévitablement aujourd’hui à “l’accouchement naturel” une part de son naturel, et les tares héréditaires peuvent provoquer des complications (Genèse 3:16; 35:16-19; 38:27-29). Prenez donc votre décision en tenant compte des circonstances qui vous sont propres et d’après ce qui vous semble être le plus sage dans votre cas, que cela corresponde ou non à l’accouchement “idéal” prôné par certains.
21, 22. Quels sont quelques-uns des avantages de l’allaitement maternel?
21 Allez-vous nourrir votre bébé au sein? Cette méthode a de nombreux avantages pour vous et votre enfant. En effet, le lait maternel est l’aliment idéal pour le nouveau-né. Il est facile à digérer et il lui fournit des éléments qui le protégeront contre l’infection, les désordres intestinaux et les maladies de l’appareil respiratoire. Les premiers jours après l’accouchement, les seins sécrètent du colostrum, un liquide jaunâtre particulièrement bienfaisant pour le nouveau-né parce que 1) il contient peu de matières grasses et d’hydrates de carbone, ce qui le rend plus digeste, 2) son action immunisante est plus grande que celle du lait que la mère produira au bout de quelques jours et 3) il est légèrement laxatif, ce qui facilite l’expulsion des cellules, des mucosités et de la bile qui se sont accumulées dans les intestins du bébé avant sa naissance.
22 Les mères qui allaitent leur enfant en retirent elles aussi des bienfaits. L’allaitement maternel réduit les risques d’hémorragie parce que la succion du bébé fait se contracter l’utérus. La succion a aussi l’avantage de stimuler la lactation, si bien que des mères qui craignaient de ne pas avoir assez de lait ont découvert qu’elles en produisaient suffisamment. L’allaitement peut parfois retarder la reprise de l’ovulation et du cycle menstruel, donc servir dans une certaine mesure de contraceptif naturel. En outre, la Société américaine de lutte contre le cancer déclare qu’“il y a moins de cas de cancer du sein chez les mères qui allaitent”. Enfin, l’allaitement au sein est économique.
LA CROISSANCE DE L’ENFANT — COMMENT DIRIGEREZ-VOUS LA FLÈCHE?
23. Quels principes relatifs à l’éducation des enfants sont sous-entendus en Psaume 127:4, 5?
23 “Comme les flèches dans la main d’un guerrier, ainsi sont les fils de la jeunesse. Heureux l’homme qui en a rempli son carquois!” (Psaume 127:4, 5, Segond). La valeur d’une flèche dépend de la précision avec laquelle elle est ajustée par l’archer. Celui-ci doit être très concentré et adroit pour l’envoyer dans la cible. De même, il est très important qu’en tant que parents vous réfléchissiez avec sagesse, tout en priant Dieu, au départ que vous allez donner à votre enfant. Plus tard, deviendra-t-il un adulte équilibré, mûr et respecté, qui honorera son Dieu?
24. a) Quelle sorte d’ambiance familiale les parents devraient-ils s’efforcer de créer pour leurs enfants? b) Pourquoi est-ce important?
24 C’est avant même la naissance de l’enfant qu’il faut prendre certaines décisions relatives aux soins et à l’éducation qu’on lui donnera. Dans le cas d’un premier-né, ses parents constituent pratiquement tout son univers. Mais que sera cet univers? Démontrera-t-il que les parents ont pris à cœur le conseil suivant de la Parole de Dieu: “Que toute amertume mauvaise, toute colère, tout courroux, tout cri, tout propos outrageant, soient enlevés de chez vous, et aussi toute malice. Mais devenez bons les uns pour les autres, pleins d’une tendre compassion, vous pardonnant volontiers les uns aux autres, comme Dieu aussi vous a pardonné volontiers par Christ.” (Éphésiens 4:31, 32). Quelle qu’elle soit, l’ambiance familiale se reflétera sur l’enfant. Faites donc en sorte qu’il grandisse dans un univers paisible et sûr, dans une atmosphère chaleureuse et pleine d’amour. Toutes ces conditions favorables impressionneront l’enfant tendrement aimé et modèleront sa sensibilité. Il sera réceptif à vos sentiments et il suivra votre exemple. Les lois de l’hérédité prévues par notre Créateur ont permis à l’enfant de se développer de façon merveilleuse dans le sein de sa mère, mais comment allez-vous le façonner une fois qu’il aura fait son entrée dans le monde? Cela dépend dans une large mesure du milieu familial que vous allez créer, car celui-ci déterminera, au même titre que le patrimoine génétique de l’enfant, ce que ce dernier deviendra lorsqu’il atteindra l’âge adulte. “Élève le garçon selon la voie pour lui; même quand il vieillira, il ne s’en écartera pas.” — Proverbes 22:6.
25, 26. Pourquoi convient-il que les parents accordent beaucoup de temps et de soins à leurs enfants?
25 Ni l’homme ni la femme ne sont capables de produire le moindre brin d’herbe, mais à eux deux ils peuvent engendrer un autre humain, un être d’une complexité infinie et différent de tous les autres humains sur la terre. C’est une réalisation si prodigieuse qu’il semble incroyable que tant de gens n’apprécient pas aujourd’hui le caractère sacré de la responsabilité qui en découle. Ils plantent des fleurs, les arrosent, leur mettent de l’engrais, les sarclent, tout cela dans le but d’avoir un beau jardin. Ne devrions-nous pas consacrer beaucoup plus de temps et faire plus d’efforts encore pour produire de beaux enfants?
26 Si un couple a le droit d’avoir des enfants, les enfants ont, eux, le droit d’avoir des parents pas seulement de nom, mais qui s’acquittent réellement de leurs responsabilités. Un chrétien voué à Dieu consacrera peut-être beaucoup de son temps et de ses forces pour enseigner la Bible à d’autres personnes dans l’espoir d’en faire des disciples, sans toujours y parvenir. Les parents chrétiens ne devraient-ils pas consacrer plus de temps à ‘élever leurs propres enfants dans la discipline et l’éducation mentale de Jéhovah’? (Éphésiens 6:4.) Si, grâce à leur éducation, leur enfant devient un fidèle serviteur de Jéhovah Dieu, l’Auteur de la vie, n’auront-ils pas de bonnes raisons de se réjouir? Dans ce cas, ils éprouveront sans doute le sentiment d’être grandement récompensés d’avoir mis au monde un fils ou une fille. — Proverbes 23:24, 25.
27. Tout en dirigeant le développement d’un enfant, pourquoi doit-on tenir compte de sa personnalité?
27 En Psaume 128:3, les enfants sont comparés à des plants d’olivier. Nous lisons: “Ta femme sera comme une vigne fructifère dans les parties les plus reculées de ta maison. Tes fils seront comme des plants d’olivier tout autour de ta table.” On peut faire prendre différentes formes aux arbres. Certains poussent en espaliers; d’autres s’étalent au ras du sol. On arrive même à faire en sorte que certains arbres restent petits et rabougris en rognant leurs racines et en les comprimant, comme, par exemple, les “bonsaïs”. Pour montrer à quel point la première éducation agit sur la formation d’un enfant, certains disent: “Telle la forme de la pousse, telle la forme de l’arbre.” Mais il faut être équilibré dans ce domaine. Si les parents doivent guider l’enfant pour qu’il suive une bonne règle de conduite, ils ne doivent toutefois pas s’attendre que sa personnalité et son comportement correspondent exactement à l’idéal qu’ils se sont forgé à son sujet. Vous ne pouvez pas faire produire des figues à un olivier. Apprenez à votre enfant à faire le bien, mais ne cherchez pas à le modeler de force selon un moule prédéterminé qui ne permettrait ni à sa personnalité ni à ses qualités innées de s’exprimer normalement. Prenez le temps d’apprendre à connaître cet enfant que vous avez engendré. Puis, comme s’il s’agissait d’un arbuste fragile, guidez-le assez fermement pour qu’il soit protégé et maintenu dans la bonne direction, mais assez souplement pour ne pas entraver le plein épanouissement de ses capacités à faire le bien.
UNE RÉCOMPENSE DE JÉHOVAH
28. Quelle leçon pouvons-nous tirer de Genèse 33:5, 13, 14 où il est question de l’attitude de Jacob envers ses enfants?
28 Dans les temps anciens, Jacob montra qu’il se souciait de ses enfants. Quand Ésaü, son frère, lui proposa une marche dont le rythme risquait d’être trop rapide pour les enfants, Jacob lui dit: “Mon seigneur sait que les enfants sont délicats et que j’ai à ma charge les brebis et les femelles des bovins, qui allaitent, et si on les mène trop vite un seul jour, alors tout le petit bétail mourra à coup sûr. Que mon seigneur, s’il te plaît, passe en avant de son serviteur, mais qu’il me soit permis, à moi, de continuer sans hâte la route au pas du petit bétail qui est devant moi et au pas des enfants.” Un peu plus tôt, quand il rencontra Ésaü et que celui-ci lui demanda: “Qui sont ceux-là avec toi?”, Jacob répondit: “Ce sont les enfants dont Dieu a gratifié ton serviteur.” (Genèse 33:5, 13, 14). De nos jours, les parents doivent non seulement avoir de tendres égards pour leurs enfants, à l’exemple de Jacob, mais, comme lui, les considérer comme une bénédiction de Jéhovah. Évidemment, avant de se marier, un homme devrait s’interroger sérieusement pour savoir s’il sera en mesure de pourvoir aux besoins d’une famille. La Bible donne ce conseil: “Règle d’abord toutes tes affaires au dehors et mets tes champs en état; ensuite édifie ta maison et ton foyer.” (Proverbes 24:27, New English Bible). En harmonie avec ce conseil pratique, un homme devrait se préparer à l’avance pour réussir son mariage et sa vie de famille. Alors, même une grossesse imprévue sera accueillie avec joie et non redoutée comme une charge financière trop lourde.
29. Pourquoi faut-il réfléchir sérieusement avant de décider d’avoir un enfant?
29 Il est clair qu’il faut réfléchir sérieusement avant de décider d’avoir un enfant, et pas seulement pour le premier-né. Les parents ont-ils du mal à nourrir, à élever et à éduquer les enfants qu’ils ont déjà? Alors, s’ils respectent leur Créateur et s’ils ont de l’amour, ils réfléchiront sans doute à la façon dont ils peuvent exercer la maîtrise de soi afin de ralentir l’accroissement de leur famille.
30. a) Pourquoi peut-on dire qu’un enfant appartient en réalité à Dieu? b) Comment cela devrait-il influencer l’attitude des parents?
30 En réalité, à qui appartient votre enfant? À vous, bien sûr, mais aussi au Créateur. Il vous l’a confié, tout comme il vous a confié, enfant, à vos parents. Mais vous n’étiez pas vraiment la propriété de vos parents, et ils n’étaient pas libres de vous traiter à leur guise. En ce sens, votre enfant non plus n’est pas votre propriété. Les parents sont incapables de décider du moment exact de la conception ni de diriger le développement de l’enfant dans le ventre de sa mère. Ils ne peuvent même pas voir ni comprendre pleinement le merveilleux processus que cela suppose (Psaume 139:13, 15; Ecclésiaste 11:5). Si, pour une cause physique quelconque, l’enfant ne vient pas à terme ou est mort-né, les parents ne peuvent le ramener à la vie. Ils doivent humblement reconnaître que Dieu est l’Auteur de toute vie et que nous lui appartenons. “À Jéhovah appartient la terre et ce qui la remplit, le sol productif et ceux qui y habitent.” — Psaume 24:1.
31, 32. a) Quelle responsabilité les parents ont-ils devant Dieu? b) Qu’en résultera-t-il s’ils assument convenablement cette responsabilité?
31 Vous êtes responsable des enfants que vous mettez au monde et vous avez également des comptes à rendre au Créateur sur la façon dont vous les élevez. Ayant créé la terre pour qu’elle soit habitée, il dota nos premiers parents du pouvoir de procréer. Mais quand ils renièrent Dieu, ils se rangèrent du côté de l’Adversaire qui contesta la justice de la domination divine sur sa famille composée de créatures célestes et terrestres. Si vous élevez vos enfants de manière qu’ils deviennent des adultes fidèles à leur Créateur, vous pourrez, vous et votre famille, prouver que l’Adversaire est un menteur et que Jéhovah Dieu est véridique. Nous lisons en effet en Proverbes 27:11: “Sois sage, mon fils, et réjouis mon cœur, pour que je puisse répondre à celui qui me provoque.”
32 Si vous vous acquittez de vos devoirs envers vos enfants et de votre responsabilité envers Dieu, vous éprouverez le sentiment d’avoir vraiment accompli quelque chose dans votre vie. Vous pourrez sincèrement faire vôtres ces paroles empreintes de gratitude consignées en Psaume 127:3: “Le fruit du ventre est une récompense.”
[Notes]
a Par exemple, la viande et les légumes verts ou non féculents.
b Les féculents et les aliments riches en sucre.
[Illustration, page 93]
Des relations étroites maintenant éviteront le fossé des générations plus tard.
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Le rôle des parentsComment s’assurer une vie de famille heureuse
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Chapitre 8
Le rôle des parents
1-3. a) Quel effet la naissance d’un enfant peut-elle produire sur ses parents? b) Pourquoi est-il important que le père et la mère comprennent quel est leur rôle respectif?
DANS la vie, de nombreux événements ne nous touchent guère, alors que d’autres, tels que la naissance d’un enfant, ont sur nous un effet marquant et durable. Pour un couple, la vie ne sera plus jamais comme avant. Bien que tout petit, le nouveau-né va assurément se faire entendre et manifester sa présence dans le foyer.
2 Cet événement, qui devrait rendre la vie des parents plus riche et plus heureuse, représente toutefois une gageure qui, pour être accomplie, exige la coopération du père et de la mère. De même qu’il vous a fallu être deux pour engendrer votre enfant, de même chacun de vous jouera un rôle capital dans son développement, et cela dès sa naissance. Jamais le besoin d’une coopération sincère, étroite et humble n’aura été aussi nécessaire.
3 Il vous sera très utile de bien comprendre vos rôles respectifs et comment ils doivent s’harmoniser pour permettre à votre bébé de recevoir tout ce dont il a besoin pour s’épanouir. Il faut trouver le bon équilibre. Certes, notre esprit nous incite à être raisonnables, mais nos émotions risquent de nuire à cet équilibre. Nous pouvons avoir tendance à passer d’un extrême à l’autre, de trop à trop peu, et vice versa. Ainsi, le père doit exercer son autorité, mais s’il en abuse il devient tyrannique. D’autre part, s’il convient que la mère participe à l’éducation et à la discipline des enfants, il n’est pas bien qu’elle assume seule cette tâche, en refusant la coopération du père, car elle minerait alors la structure familiale. Ce qui est bon est bon, mais quand on en abuse, une bonne chose peut devenir mauvaise. — Philippiens 4:5.
LE RÔLE CAPITAL DE LA MÈRE
4. Quels sont quelques-uns des besoins d’un bébé que sa mère doit satisfaire?
4 Le nouveau-né dépend entièrement de sa mère pour ses besoins immédiats. Si elle y pourvoit avec amour, il se sentira en sécurité (Psaume 22:9, 10). Il doit être bien nourri et maintenu au sec et au chaud. Mais il faut aussi satisfaire ses besoins affectifs qui sont tout aussi importants. Le bébé qui ne se sent pas aimé devient inquiet. Une mère apprend vite à discerner si son enfant a réellement besoin d’elle quand il cherche à attirer son attention. Toutefois, si elle fait régulièrement la sourde oreille à ses cris, il risque d’être malade. Quand un enfant est privé d’affection pendant un certain temps, son développement affectif peut être définitivement perturbé.
5-7. Selon des études récentes, quel effet l’amour et les soins que lui prodigue sa mère ont-ils sur un nouveau-né?
5 De nombreuses études effectuées dans divers endroits ont prouvé que des nouveau-nés peuvent tomber malades et même mourir s’ils sont privés de l’amour maternel, qui s’exprime par une certaine façon de leur parler, de les toucher, de les caresser et de les bercer (comparez avec Ésaïe 66:12; I Thessaloniciens 2:7). Bien qu’une autre personne puisse la remplacer, c’est incontestablement la mère, dans le ventre de qui l’enfant a été conçu et nourri pendant les premiers mois de sa vie, qui est la mieux qualifiée pour cela. Une interdépendance naturelle s’établit entre la mère et l’enfant. Alors que la maman éprouve le désir instinctif de tenir son nouveau-né contre elle, le bébé, pour sa part, recherche spontanément le sein de sa mère.
6 Des recherches ont prouvé que le cerveau d’un bébé est très actif et qu’en stimulant ses sens du toucher, de l’ouïe, de la vue et de l’odorat on contribue à son développement mental. Quand l’enfant tète sa mère, il perçoit la chaleur et l’odeur du corps maternel. Son regard est pratiquement toujours tourné vers le visage de sa mère quand elle le nourrit. Il entend non seulement sa voix lorsqu’elle lui parle ou lui chante une chanson, mais aussi les battements de son cœur, qu’il entendait d’ailleurs déjà lorsqu’il était encore dans son sein. Dans une publication norvégienne, Anne-Marit Duve, psychologue pour enfants, fait cette remarque:
“Puisque la dilatation de la pupille révèle le degré d’activité cérébrale, nous avons de bonnes raisons de croire que de fortes stimulations tactiles, particulièrement celles qui ont lieu au moment de l’allaitement, peuvent exciter l’activité cérébrale de l’enfant, laquelle, de son côté, pourra augmenter ses capacités intellectuelles à l’âge adulte.”
7 Ainsi, lorsque la mère prend son bébé dans ses bras, qu’elle le berce, le baigne ou le change, ce contact fréquent joue un rôle capital dans son développement et dans le genre d’adulte qu’il deviendra. Certes, se lever au milieu de la nuit et passer du temps à calmer un bébé qui pleure n’est pas le passe-temps le plus agréable qui soit, mais quand on pense aux bienfaits qui en découleront plus tard, cela compense largement la perte de sommeil.
IL APPREND L’AMOUR EN ÉTANT AIMÉ
8-10. a) Qu’est-ce que l’amour d’une mère enseigne à son bébé? b) Pourquoi est-ce important?
8 Il est indispensable qu’un nouveau-né se sente aimé pour qu’il se développe bien sur le plan affectif. Il apprendra à aimer parce qu’il est aimé, parce qu’il fait l’objet de témoignages d’amour. Parlant de notre amour pour Dieu, I Jean 4:19 déclare: “Nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier.” C’est surtout la mère qui donne à l’enfant ses premières leçons d’amour. Quand elle se penche au-dessus du lit de son bébé, qu’elle pose sa main sur la poitrine de l’enfant et le berce doucement, tout en approchant son visage du sien et en lui murmurant quelques mots tendres, le bébé, évidemment, ne comprend pas ses paroles (qui d’ailleurs n’ont pas forcément un sens), mais il gigote et gazouille de plaisir, car la main de sa mère et le ton de sa voix signifient pour lui qu’elle l’aime. Il se sent rassuré et en sécurité.
9 Les bébés et les petits enfants aiment qu’on leur témoigne de l’amour, et cela les incite à faire de même. Lorsqu’ils passent leurs petits bras autour du cou de la maman et lui donnent de gros baisers, ils sont heureux de la façon chaleureuse dont elle réagit à leurs marques d’affection. Ils commencent alors à apprendre une grande leçon, à savoir qu’il y a tout autant de bonheur à donner de l’amour qu’à en recevoir et qu’en semant de l’amour on en récolte en retour (Actes 20:35; Luc 6:38). Les faits démontrent que lorsqu’une mère et son enfant n’établissent pas de telles relations étroites dès la plus tendre enfance, celui-ci aura par la suite beaucoup de mal à s’attacher profondément à quelqu’un d’autre.
10 Puisque les enfants commencent à apprendre dès la naissance, les premières années de leur vie ont une importance capitale. Durant cette période, l’amour de la mère est très important. Si elle réussit à le manifester à l’enfant (sans le gâter) et à lui apprendre à aimer, elle lui fera un bien durable; sinon, elle lui causera un tort permanent. La profession de mère de famille est l’une de celles qui demandent le plus d’une femme, mais c’est aussi celle qui procure les plus belles récompenses. Cette tâche est certes fatigante et contraignante pour une femme, mais quelle “carrière” au monde pourrait, et de loin, donner un sens aussi profond à sa vie et lui procurer autant de plaisir durable?
LE RÔLE CAPITAL DU PÈRE
11. a) Comment le père va-t-il avoir sa place dans l’esprit de l’enfant? b) Pourquoi est-ce très important?
11 Il est normal qu’au début le rôle de la mère soit prédominant dans la vie de l’enfant. Mais le père doit faire partie lui aussi de l’univers du bébé dès sa naissance. Même quand l’enfant est encore tout petit, le père peut et doit assumer son rôle, en s’occupant de lui de temps en temps, en jouant avec lui et en le consolant quand il pleure. C’est ainsi que le père prend sa place dans l’esprit de l’enfant. Avec le temps, son rôle devrait progressivement devenir plus important. S’il attend trop longtemps, cela peut être la cause de problèmes qui se manifesteront notamment au moment de l’adolescence, époque où il devient plus difficile de discipliner les enfants. À cet âge, les garçons ont particulièrement besoin de l’aide de leur père. Or, si de bons rapports n’ont pas été établis auparavant, ce n’est pas en quelques semaines qu’il sera possible de combler le gouffre qui s’est creusé pendant des années.
12, 13. a) Quel rôle le père joue-t-il dans la famille? b) Si le père s’acquitte bien de ses responsabilités, quelle influence cela aura-t-il sur la façon dont les enfants considéreront l’autorité?
12 Par ses qualités masculines, le père apporte une contribution très importante à l’épanouissement de la personnalité de son fils comme de sa fille. Selon la Parole de Dieu, le père doit être le chef de famille et il a la responsabilité de pourvoir aux besoins matériels des siens (I Corinthiens 11:3; I Timothée 5:8). Cependant, “l’homme ne vit pas seulement de pain, mais (...) de toute déclaration de la bouche de Jéhovah”. Le père reçoit également le commandement d’élever ses enfants “dans la discipline et l’éducation mentale de Jéhovah”. (Deutéronome 8:3; Éphésiens 6:4.) Même si l’affection naturelle qu’il porte à sa progéniture devrait l’inciter à agir ainsi, c’est avant tout parce qu’il est conscient de sa responsabilité envers son Créateur qu’il fera de son mieux pour accomplir la mission que celui-ci lui a confiée.
13 À la chaleur, la tendresse et la compassion que manifeste la mère, le père ajoutera la force et l’autorité raisonnable, exerçant ainsi une influence pondératrice dans le foyer. La façon dont il assume la tâche que Dieu lui a assignée se reflétera sur l’attitude que ses enfants adopteront ultérieurement envers l’autorité, tant humaine que divine, quand ils montreront s’ils respectent cette autorité et dans quelle mesure ils savent travailler sous la direction de quelqu’un d’autre sans rechigner ni se rebeller.
14. Quel effet le bon exemple du père peut-il avoir sur son fils ou sur sa fille?
14 L’exemple du père et sa façon de s’occuper des affaires de la famille contribueront dans une large mesure à faire d’un garçon soit un adulte faible et indécis, soit un homme viril, ferme, ayant le courage de ses convictions et disposé à endosser ses responsabilités. Cela pourra aussi contribuer à faire de lui plus tard un mari et père rigide, déraisonnable et dur, ou, au contraire, pondéré, plein de discernement et de bonté. Selon les rapports qu’il entretiendra avec elle, un père influencera l’opinion que sa fille se fera du sexe masculin, influence qui pourra ultérieurement favoriser ou contrarier la réussite de son mariage. Or, l’influence paternelle se fait sentir dès la plus tendre enfance.
15, 16. a) D’après la Bible, quelle est la responsabilité du père en ce qui concerne l’enseignement? b) Comment peut-il s’en acquitter?
15 Les instructions que Dieu donna à son peuple en Deutéronome 6:6, 7, soulignent à quel point le père est responsable de l’enseignement des enfants. Nous lisons: “Ces paroles que je te commande aujourd’hui devront être sur ton cœur; et tu devras les inculquer à ton fils et en parler quand tu seras assis dans ta maison, et quand tu marcheras sur la route, et quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras.”
16 Ce ne sont pas seulement les paroles de Dieu qu’il faut imprimer quotidiennement dans l’esprit de l’enfant, mais le message qu’elles transmettent. L’occasion s’en présente constamment. Des fleurs dans un jardin, des insectes, des oiseaux et des écureuils dans les arbres, des coquillages sur la plage, des pommes de pin dans les montagnes et des étoiles qui scintillent dans le ciel, toutes ces merveilles parlent du Créateur, et vous devriez l’expliquer à vos enfants. Le psalmiste déclare: “Les cieux proclament la gloire de Dieu; et l’étendue annonce l’œuvre de ses mains. Un jour après un autre jour fait jaillir le langage, et une nuit après une autre nuit manifeste la connaissance.” (Psaume 19:1, 2). S’il veille à se servir de la création ainsi que d’exemples de la vie courante pour mettre en valeur les principes justes de Dieu et pour montrer la sagesse et l’utilité des conseils divins, le père pourra édifier dans l’esprit et le cœur de son enfant le fondement le plus important pour son avenir, à savoir la conviction que non seulement Dieu est, mais “qu’il se fait le rémunérateur de ceux qui le cherchent réellement”. — Hébreux 11:6.
17, 18. a) Comment le père doit-il discipliner ses enfants? b) Qu’est-ce qui est plus efficace qu’un grand nombre de règles?
17 Le père a également la responsabilité de discipliner son enfant. “Quel est, en effet, le fils que son père ne discipline pas?”, demande Hébreux 12:7. Mais il est dans l’obligation de le faire avec modération, sans le corriger trop sévèrement, ce qui risquerait d’irriter ou d’accabler l’enfant. La Parole de Dieu déclare aux pères de famille: “N’exaspérez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent.” (Colossiens 3:21). Il faut bien établir des règles, mais il peut nous arriver parfois de les multiplier et de les étendre à l’excès, si bien qu’elles deviennent pesantes et qu’elles découragent les enfants.
18 Autrefois, les Pharisiens aimaient les règles; ils en accumulèrent un si grand nombre qu’ils produisirent des générations d’hypocrites. C’est une des faiblesses humaines que de penser qu’il suffit d’établir de nouvelles règles pour résoudre les problèmes. L’expérience de la vie prouve que la solution consiste à toucher le cœur. Soyez donc avare de règles et efforcez-vous plutôt d’inculquer des principes à vos enfants, imitant en cela la ligne de conduite de Dieu lui-même qui déclara: “Je mettrai mes lois dans leur esprit, et je les écrirai dans leur cœur.” — Hébreux 8:10.
LE PÈRE ET LA MÈRE SONT DES PARTENAIRES
19. Que peut-on faire pour sauvegarder l’harmonie du foyer?
19 C’est généralement le père qui gagne l’argent du ménage. Quand il rentre de son travail, il est probablement fatigué et il lui reste peut-être encore d’autres tâches à effectuer. Néanmoins, il doit accorder du temps à sa femme et à ses enfants, afin de communiquer et de converser avec les siens, de faire des projets ensemble et de se distraire avec eux. C’est ainsi qu’il renforcera l’unité et la solidarité familiales. Avant d’avoir des enfants, un mari et sa femme avaient peut-être l’habitude de sortir souvent. Mais s’ils continuaient à agir ainsi, en étant toujours à droite et à gauche et en rentrant tard le soir, on ne pourrait pas dire qu’ils assument convenablement leurs responsabilités de parents. Ce serait injuste pour leur progéniture. Tôt ou tard, ces parents devraient payer le prix de leur négligence et de leur inconséquence. Les enfants, comme les adultes, se trouvent mieux d’une vie stable et régulière qui contribue à leur bonne santé mentale, physique et affective. Le train-train de la vie familiale apportera suffisamment de perturbations sans que les parents en ajoutent inutilement. — Comparez avec Matthieu 6:34; Colossiens 4:5.
20. Que peuvent faire les parents afin d’unir leurs efforts pour bien discipliner leurs enfants?
20 Le père et la mère coopéreront dans leurs rapports avec leurs enfants, que ce soit pour les éduquer, les discipliner, les corriger ou leur témoigner de l’amour. ‘Une maison divisée contre elle-même ne peut pas tenir.’ (Marc 3:25). Les parents feraient bien de discuter à l’avance du genre de discipline qu’ils appliqueront à leurs enfants, ce qui leur évitera de laisser paraître devant ceux-ci un désaccord éventuel sur cette question. En ne veillant pas à cela, ils encourageraient leurs enfants à essayer de les ‘diviser pour régner’. Il arrive parfois qu’un des parents réagisse hâtivement ou dans un accès de colère et qu’il corrige trop sévèrement un enfant ou même qu’il lui inflige une punition que, tout bien considéré, l’enfant ne méritait pas. Dans ce cas, les parents pourront peut-être en discuter en privé, après quoi celui qui a agi un peu inconsidérément pourra décider de redresser lui-même les choses avec l’enfant. Ou, s’il n’est pas possible d’avoir une conversation privée, le père ou la mère, qui estime qu’il agirait injustement en prenant le parti de son conjoint, peut lui dire, par exemple: “Je comprends que tu sois en colère et, à ta place, j’en aurais fait autant, mais peut-être ignores-tu ceci...” Puis il peut clarifier le point qui avait échappé à son conjoint. En agissant ainsi, il calmera les esprits sans manifester son désaccord devant l’enfant qui a été corrigé. Le livre des Proverbes déclare à ce sujet: “Par la présomption on ne fait que provoquer la lutte, mais la sagesse est chez ceux qui délibèrent.” — Proverbes 13:10; voir aussi Ecclésiaste 7:8.
21. La discipline devrait-elle être l’affaire d’un des parents seulement? Justifiez votre réponse.
21 Les Écritures hébraïques montrent que la discipline s’exerce par une double action: “Écoute, mon fils, la discipline de ton père, et n’abandonne pas la loi de ta mère.” Les Écritures grecques chrétiennes réaffirment cette pensée en disant: “Enfants, obéissez à vos parents en union avec le Seigneur, car cela est juste.” Parfois, le père considère que c’est à sa femme de corriger les enfants. Ailleurs, c’est la mère qui adopte le point de vue opposé et qui se contente de dire d’un ton menaçant à l’enfant qui fait des bêtises: “Attends un peu que ton père rentre!” Mais pour que la famille soit heureuse et pour que le père et la mère jouissent de l’amour et du respect de leurs enfants, ils doivent assumer tous les deux la responsabilité de discipliner leurs enfants. — Proverbes 1:8; Éphésiens 6:1.
22. Quand un enfant demande quelque chose, que faut-il éviter, et pourquoi?
22 Il faut que ceux-ci puissent constater que leurs parents coopèrent étroitement dans ce domaine et qu’ils acceptent volontiers d’endosser chacun leur part de responsabilité. Si l’enfant qui réclame quelque chose entend toujours son père lui répondre: “Va demander à ta mère”, ou si sa mère laisse chaque fois à son père le soin de décider, le conjoint qui est ainsi dans l’obligation de dire “non” se voit assigner aux yeux de l’enfant le rôle de trouble-fête. Bien sûr, il arrivera que le père dise: “Oui, tu peux aller jouer dehors un moment, mais demande d’abord à ta mère quand le dîner sera prêt.” Ou encore, tout en ayant le sentiment que la requête de l’enfant est raisonnable, une mère jugera que son mari doit donner son opinion. Toutefois, l’un et l’autre doivent veiller à ce que l’enfant ne soit ni encouragé ni autorisé à dresser son père contre sa mère, ou vice versa, pour arriver à ses fins. En outre, une épouse raisonnable se gardera d’exercer son autorité dans un esprit de rivalité en essayant, par des faveurs, de gagner la plus grande part de l’affection de l’enfant aux dépens de son mari.
23. Dans une famille, le père est-il le seul à prendre des décisions?
23 En réalité, chaque membre de la famille peut avoir son domaine dans lequel ses avis méritent d’être considérés. Le père a la responsabilité de régler les questions relatives au bien-être général des siens, décisions qu’il prendra souvent après en avoir discuté avec eux et en tenant compte de leurs désirs et de leurs préférences. La mère, quant à elle, prend des décisions concernant la cuisine et de nombreuses autres questions relatives à la maison (Proverbes 31:11, 27). Au fur et à mesure qu’ils grandiront, les enfants seront autorisés à prendre certaines décisions concernant leurs distractions et le choix de leurs vêtements ou d’objets personnels. Mais les parents veilleront à ce que les décisions de leurs enfants n’enfreignent pas les bons principes, ne mettent pas en danger la sécurité des enfants ou n’empiètent pas sur les droits des autres. C’est ainsi que les parents peuvent apprendre peu à peu à leurs enfants à prendre des décisions.
PARENTS, EST-IL FACILE DE VOUS HONORER?
24. Puisque les enfants doivent honorer leur père et leur mère, quelle responsabilité cela impose-t-il aux parents?
24 Il est dit aux enfants: “Honore ton père et ta mère.” (Éphésiens 6:2; Exode 20:12). En obéissant à ce commandement, ils honorent également Dieu. Leur facilitez-vous la tâche? On demande à la femme d’honorer et de respecter son mari. Cela ne lui paraît-il pas difficile s’il fait peu d’efforts pour se conformer à ce que la Parole de Dieu demande de lui? Le mari, lui, doit chérir et honorer sa femme, en la considérant comme sa compagne bien-aimée. Mais n’est-ce pas difficile si elle refuse de coopérer? Aidez donc vos enfants à obéir au commandement divin qui leur ordonne de vous honorer, vous, leurs parents. Pour cela, gagnez leur respect en faisant en sorte qu’ils vivent dans un foyer paisible et régi par de bons principes où ils auront comme exemple votre bonne conduite, où ils recevront un enseignement et une éducation salutaires, et où ils seront parfois corrigés avec amour.
25. Quels problèmes peuvent surgir quand des parents ne sont pas d’accord sur la façon d’élever leurs enfants?
25 Le roi Salomon fit cette remarque: “Deux valent mieux qu’un, car ils ont un bon salaire pour leur dur travail.” (Ecclésiaste 4:9). Si deux personnes marchent ensemble et qu’une vienne à tomber, l’autre est là pour la relever. De même, dans la famille, le mari et la femme peuvent se soutenir et s’encourager mutuellement dans leurs rôles respectifs. Comme ces rôles se chevauchent dans de nombreux domaines, l’unité familiale en est consolidée. En effet, les enfants devraient rapprocher les parents en les unissant dans une œuvre commune d’éducation. Cependant, il y a parfois des problèmes quand le couple est divisé sur la façon d’élever et de corriger un enfant. Parfois, la mère entoure l’enfant de tant de soins que le mari se sent négligé et en éprouve même du ressentiment. Cela se reflétera peut-être dans son attitude envers l’enfant: il le traitera avec une certaine froideur ou, au contraire, il lui témoignera une très grande affection, mais aux dépens de sa femme. Quand un mari, ou sa femme, manque d’équilibre à ce point, les conséquences peuvent être très graves.
26. Quand naît un nouvel enfant à qui sa mère doit consacrer beaucoup de temps, que peut-on faire pour éviter que l’aîné soit jaloux?
26 Un autre problème peut se poser à la naissance d’un deuxième enfant. La mère sera évidemment très absorbée par le nouveau-né. Pour que l’aîné ne se sente pas négligé et ne devienne pas jaloux, le père veillera à s’occuper davantage de lui.
27. Quand l’un des conjoints est non croyant, comment celui qui est croyant peut-il aider les enfants spirituellement?
27 Deux valent mieux qu’un, certes, mais un vaut mieux que personne. Les circonstances font que parfois la mère est obligée d’élever ses enfants sans le concours du père, à moins que ce ne soit l’inverse. Beaucoup de foyers sont divisés du point de vue religieux quand un seul des conjoints est un serviteur de Jéhovah Dieu qui met sa pleine confiance dans les conseils de la Bible. Lorsque c’est le mari qui est chrétien, en tant que chef de famille il est mieux à même de diriger l’éducation et la discipline des enfants. Il lui faudra malgré tout une grande patience, de la maîtrise de soi et de l’endurance. Il devra être ferme sur les questions importantes, tout en se montrant raisonnable et bon même lorsqu’on le provoque, et souple chaque fois que les circonstances le permettent. Dans le cas où le conjoint croyant est la femme, qui doit être soumise à son mari, sa façon d’agir dépendra beaucoup de l’attitude de ce dernier. Est-il simplement indifférent vis-à-vis de la Bible, ou bien s’oppose-t-il à ce que sa femme pratique le christianisme et l’enseigne à ses enfants? Dans le second cas, elle devra suivre la voie préconisée par l’apôtre Pierre, c’est-à-dire assumer son rôle de femme d’une manière exemplaire et se montrer respectueuse, afin que son mari ‘soit gagné sans parole’. Elle profitera aussi de toutes les possibilités qui lui seront offertes pour enseigner les principes bibliques à ses enfants. — I Pierre 3:1-4.
L’AMBIANCE AU FOYER
28, 29. Quelle sorte d’ambiance familiale est souhaitable, et pourquoi?
28 Le père comme la mère ont pour rôle de développer dans le foyer une ambiance qui reflète l’amour. S’ils y parviennent, leurs enfants ne garderont pas en eux leurs doutes et leurs erreurs. Ils n’auront pas peur de leur en parler, car ils sauront qu’ils peuvent communiquer avec eux, qu’ils seront compris et que leurs parents s’intéresseront à leurs problèmes avec bienveillance (comparez avec I Jean 4:17-19; Hébreux 4:15, 16). Alors, le foyer ne sera pas seulement un toit, mais un refuge où l’affection du père et de la mère favorisera le développement et l’épanouissement de la personnalité de l’enfant.
29 Vous ne pouvez pas tremper une éponge dans du vinaigre et vous attendre à ce qu’elle se gonfle d’eau. Elle ne peut absorber que le liquide dans lequel elle est plongée. Les enfants aussi s’imprègnent de l’ambiance du foyer. Ils sont sensibles à l’état d’esprit de ceux qui les entourent, ils observent ce qui se passe au foyer et, telles des éponges, ils s’imprègnent de tout cela. Les enfants sentent si vous êtes d’humeur irritable ou au contraire calme et paisible. Puisque même les bébés sont influencés par l’ambiance familiale, un foyer où règnent la foi, l’amour, la spiritualité et la confiance en Jéhovah Dieu a une valeur inestimable.
30. Quelles questions les parents peuvent-ils se poser pour savoir s’ils élèvent bien leurs enfants?
30 Réfléchissez à ces questions: Quelle ligne de conduite voudriez-vous que votre enfant adopte? Est-ce celle que vous suivez vous-même? À quoi la famille accorde-t-elle de l’importance? Quel exemple donnez-vous à votre enfant? Êtes-vous toujours en train de vous plaindre, de critiquer les autres et de ressasser des idées négatives? Désirez-vous que votre enfant adopte la même attitude? Adoptez-vous au contraire d’excellents principes pour votre famille? Les suivez-vous vous-même et les enseignez-vous à vos enfants? Comprennent-ils que pour appartenir à votre famille ils doivent remplir certaines conditions indispensables, que telle conduite est acceptable, alors que telles actions ou telles attitudes ne le sont pas? Les enfants aiment se sentir en sécurité, ce qui est le cas quand ils ont le sentiment d’appartenir à quelqu’un. Faites-leur donc comprendre que vous les approuvez et que vous les acceptez lorsqu’ils suivent les principes qui régissent la famille. Les gens se conforment généralement à ce qu’on attend d’eux. Si vous avez une piètre opinion de votre enfant, il justifiera probablement vos pronostics. Faites-lui donc confiance, encouragez-le et il ne vous décevra pas.
31. Qu’est-ce qui devrait toujours appuyer les paroles des parents?
31 On juge davantage les gens d’après leurs actions que d’après leurs paroles. Les enfants aussi prêtent moins d’attention aux paroles qu’aux actions et ils discernent promptement l’hypocrisie. Un flot de paroles peut troubler les enfants; assurez-vous plutôt que vous mettez vous-même en pratique les conseils que vous leur donnez. — I Jean 3:18.
32. Les conseils de qui faut-il toujours suivre?
32 Que vous soyez un père ou une mère, votre rôle est une gageure. Mais vous pouvez l’accomplir et obtenir d’excellents résultats si vous suivez les conseils de l’Auteur de la vie. Remplissez votre rôle consciencieusement comme pour Lui (Colossiens 3:17). Évitez tout excès en quoi que ce soit, restez pondéré et “que votre comportement de personnes raisonnables soit connu de tous les hommes”, y compris de vos enfants. — Philippiens 4:5.
[Illustration, page 100]
Par son regard, ses caresses et le ton de sa voix, une mère fait comprendre à son petit enfant combien elle l’aime.
[Illustration, page 104]
Prévoyez-vous des activités en compagnie de vos enfants?
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Éduquez vos enfants dès leur plus jeune âgeComment s’assurer une vie de famille heureuse
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Chapitre 9
Éduquez vos enfants dès leur plus jeune âge
1-4. Quelles preuves avons-nous qu’un jeune enfant a d’énormes capacités pour apprendre?
L’ESPRIT d’un nouveau-né a été comparé à une page blanche. En réalité, il a déjà reçu de nombreuses impressions alors qu’il était encore dans le sein de sa mère, et certains traits de son caractère sont déjà inscrits de manière indélébile du fait de son héritage génétique. Toutefois, dès sa naissance, il a d’immenses possibilités pour ce qui est d’apprendre. Ce n’est donc pas un simple feuillet, mais les livres de toute une bibliothèque qui attendent d’être couverts d’informations.
2 À la naissance, le cerveau d’un enfant est quatre fois plus léger que celui d’un adulte. Mais il se développe si rapidement qu’en deux ans il atteint les trois quarts de son poids à l’état adulte. La croissance intellectuelle suit le même rythme. Des chercheurs déclarent que l’intelligence de l’enfant augmente autant dans les quatre premières années de sa vie que dans les treize suivantes. En fait, certains déclarent que “les notions que l’enfant assimile avant son cinquième anniversaire sont parmi les plus difficiles qu’il devra jamais apprendre”.
3 Des notions aussi fondamentales que celles de la droite et de la gauche, du haut et du bas, de ce qui est plein ou vide, ainsi que les rapports entre les tailles ou les poids nous semblent tout à fait naturels. Pourtant, les enfants doivent apprendre tout cela et beaucoup d’autres choses encore. Même les éléments du langage doivent s’implanter et s’organiser dans l’esprit du nouveau-né.
4 Pour certains, le langage est “probablement la performance intellectuelle la plus difficile qu’il soit jamais demandé à un humain de réaliser”. S’il vous est déjà arrivé de vous colleter avec les difficultés d’une langue étrangère, vous souscrirez sans doute à cette affirmation. Et pourtant, vous avez au moins l’avantage de connaître déjà une langue, ce qui n’est pas le cas d’un nouveau-né. Malgré tout, son esprit est capable de saisir ce qu’est le langage et de l’utiliser. Mieux encore, les petits enfants qui vivent dans des foyers ou des régions bilingues sont capables de parler couramment deux langues avant même d’avoir atteint l’âge scolaire. Donc, l’intelligence est là, prête à se développer.
COMMENCEZ TOUT DE SUITE
5. À partir de quand devrait-on commencer à éduquer un enfant?
5 Dans une lettre qu’il écrivit à son compagnon Timothée, l’apôtre Paul lui rappela qu’il connaissait les saintes lettres “depuis la plus tendre enfance”. (II Timothée 3:15.) Le père ou la mère qui est conscient que son enfant a une soif naturelle d’apprendre est sage. Les petits enfants sont très observateurs. Ils sont tout yeux et tout oreilles. Que leurs parents s’en rendent compte ou non, ils n’arrêtent pas d’accumuler des renseignements, de les classer, de les compléter et d’en tirer des conclusions. En fait, si les parents n’y prennent pas garde, l’enfant ne tardera pas à savoir remarquablement bien comment les manœuvrer pour qu’ils se plient à ses désirs. C’est pourquoi le conseil suivant de la Parole de Dieu s’applique dès la naissance: “Élève le garçon selon la voie pour lui; même quand il vieillira, il ne s’en écartera pas.” (Proverbes 22:6). Les premières leçons, bien entendu, sont des leçons d’amour accompagnées de tendres soins et d’affection. Mais, en même temps, il sera nécessaire d’appliquer la correction, doucement mais fermement.
6. a) Avec quel langage est-il préférable de s’adresser à un enfant? b) Comment devrait-on considérer les nombreuses questions que pose un enfant?
6 Quand vous vous adressez à votre enfant, évitez le parler “bébé”, mais utilisez plutôt un langage adulte simple, celui que vous voulez qu’il apprenne. Quand un petit enfant apprend à parler, il vous inonde de questions: “Pourquoi pleut-il? D’où est-ce que je viens? Où vont les étoiles pendant le jour? Que fais-tu? Pourquoi ceci? Pourquoi cela?” Les questions se succèdent interminablement. Écoutez-les, car elles sont parmi les meilleurs instruments dont dispose l’enfant pour apprendre. En le décourageant de poser des questions, vous risqueriez de freiner son développement mental.
7. Quelle est la meilleure façon de répondre aux questions d’un enfant, et pourquoi?
7 Cependant, rappelez-vous que l’apôtre disait: “Lorsque j’étais un tout-petit, je parlais comme un tout-petit, je pensais comme un tout-petit, je raisonnais comme un tout-petit.” (I Corinthiens 13:11). Répondez donc de votre mieux aux questions de votre enfant, mais simplement et brièvement. Quand il demande pourquoi il pleut, il n’attend pas une explication longue et compliquée. Il se contentera sans doute d’une réponse de ce genre: “Les nuages sont alourdis par l’eau et l’eau tombe.” La concentration d’esprit d’un enfant est de courte durée et il passe vite à une autre idée. C’est pourquoi, de même que vous lui donnez du lait tant qu’il n’est pas capable d’absorber la nourriture solide, de même fournissez-lui des renseignements simples jusqu’à ce qu’il puisse assimiler des connaissances plus détaillées. — Comparez avec Hébreux 5:13, 14.
8, 9. Comment peut-on progressivement apprendre à lire à un enfant?
8 Votre enseignement devrait être progressif. Comme nous l’avons déjà vu, Timothée connaissait les Écritures depuis sa plus tendre enfance. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, il devait se rappeler avoir reçu une instruction biblique. Elle lui fut probablement donnée petit à petit, tout comme aujourd’hui des parents commencent à apprendre à lire à leur enfant. Faites-lui la lecture. Tant qu’il n’est encore qu’un bébé, prenez-le sur vos genoux, entourez-le de vos bras et lisez d’une voix douce. Il se sentira en sécurité et heureux, et la lecture sera pour lui une expérience agréable même s’il n’y comprend pas grand-chose. Par la suite, vous pourrez lui apprendre l’alphabet à la manière d’un jeu. Ensuite, formez des mots et, finalement, de courtes phrases. Veillez autant que possible à ce qu’il apprenne dans la joie.
9 C’est ainsi qu’un homme et une femme avaient l’habitude de faire la lecture à leur fils de trois ans, tout en lui montrant chaque mot du doigt pour qu’il puisse suivre. À certains endroits, ils marquaient une pause, et c’était l’enfant qui prononçait le mot, tel que “Dieu”, “Jésus”, “homme”, “arbre”, etc. Progressivement, il arriva à reconnaître un nombre croissant de mots, si bien qu’à l’âge de quatre ans il pouvait presque lire couramment. L’écriture accompagne la lecture: on écrit d’abord des lettres, puis des mots entiers. Un enfant est ravi de savoir écrire son nom.
10. Pourquoi est-il sage d’aider chaque enfant à développer les aptitudes qui lui sont propres?
10 Chaque enfant est différent. Sa personnalité étant unique, il faut lui donner la possibilité de s’épanouir selon ses capacités et ses dons innés. Si vous lui apprenez à développer les points forts et les aptitudes qui lui sont propres, il n’aura pas à envier la réussite des autres. Chaque enfant devrait être aimé et apprécié pour lui-même. Tout en l’aidant à vaincre ou à maîtriser ses mauvaises inclinations, vous ne devriez pas essayer de le modeler selon un moule fixé à l’avance. Aidez-le plutôt à faire le meilleur usage possible de ses propres qualités.
11. Pourquoi est-il peu sage de comparer défavorablement un enfant à un autre?
11 Un père ou une mère peut encourager l’égoïsme et l’esprit de rivalité chez son enfant s’il lui laisse entendre qu’il est supérieur ou inférieur à un autre. Bien que les enfants commencent très tôt à montrer des signes de leur égoïsme inné, ils n’ont a priori ni notion de rang social ou de supériorité ni une opinion exagérée d’eux-mêmes. C’est pourquoi Jésus a pu prendre l’exemple d’un petit enfant pour corriger ses disciples qui, en certaines circonstances, avaient cédé à l’ambition et au désir de se mettre en avant (Matthieu 18:1-4). Évitez donc de comparer défavorablement un enfant à un autre. Il pourrait avoir l’impression d’être rejeté. Au début, il en éprouvera du chagrin, sentiment qui pourrait dégénérer en hostilité à votre égard si vous persistiez dans vos remarques. En revanche, si vous laissez croire à un enfant qu’il est supérieur à un autre, il risque de s’enorgueillir et de se faire mal voir par ses camarades. Les parents doivent aimer et accepter un enfant sans établir de comparaisons avec d’autres. La diversité est une chose merveilleuse. Ainsi, un orchestre est composé de toutes sortes d’instruments qui, tout en contribuant chacun à la variété et à la richesse de la musique, forment un ensemble harmonieux. Les différentes personnalités des membres d’une famille rendent celle-ci plus agréable et plus intéressante, sans toutefois nuire à son harmonie si tous se conforment aux justes principes de leur Créateur.
FAVORISEZ LE DÉVELOPPEMENT DE VOTRE ENFANT
12. Quels faits concernant les adultes prouvent qu’un enfant a besoin d’être bien dirigé?
12 La Parole de Dieu déclare qu’“il n’appartient pas à l’homme qui marche de diriger son pas”. (Jérémie 10:23.) Les hommes prétendent le contraire. C’est pourquoi, préférant la direction humaine à celle de Dieu, ils s’empêtrent toujours plus dans leurs problèmes et démontrent ainsi la véracité de cette déclaration divine. Jéhovah Dieu affirme qu’il y a telle voie qui paraît droite à un homme, mais que son issue est la voie de la mort (Proverbes 14:12). Les hommes ont depuis longtemps emprunté la voie qui semblait droite à leurs yeux, mais elle les a conduits à la guerre, à la famine, à la maladie et à la mort. Si une voie qui paraît bonne à un adulte expérimenté mène à la mort, comment celle qui semble droite à un enfant pourrait-elle conduire à autre chose? S’il n’appartient pas à l’homme qui marche de diriger ses pas, appartient-il à l’enfant qui trottine de diriger sa vie? Heureusement, par le moyen de sa Parole, le Créateur donne des directives à la fois aux parents et aux enfants.
13, 14. Comment les parents peuvent-ils instruire leurs enfants en harmonie avec l’exhortation consignée en Deutéronome 6:6, 7?
13 Aux parents, Dieu dit: “Ces paroles que je te commande aujourd’hui devront être sur ton cœur; et tu devras les inculquer à ton fils et en parler quand tu seras assis dans ta maison, et quand tu marcheras sur la route, et quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras.” (Deutéronome 6:6, 7). À tout moment, chaque fois que l’occasion se présente, vous devriez instruire votre enfant. Si la famille prend son petit déjeuner ensemble, et même si, bien souvent, on fait vite le matin parce que chacun doit partir au travail ou à l’école, quelques paroles de gratitude pour cette nourriture dirigeront les pensées de tous vers le Créateur. Cette prière matinale peut aussi inclure quelques pensées spirituellement enrichissantes pour toute la famille. Au cours du petit déjeuner, on aura peut-être le temps de parler un peu des activités de la journée qui commence ou de l’école, et de donner quelques conseils utiles sur la façon de résoudre les problèmes qui risquent de se présenter. Le soir, “quand tu te coucheras”, ce peut être un moment joyeux pour les petits si leurs parents leur accordent alors une attention spéciale. Les bambins aiment qu’on leur raconte une histoire avant de s’endormir, ce qui est aussi un bon moyen de les instruire. La Bible fourmille de sujets qui ne demandent qu’un peu d’ingéniosité et d’enthousiasme pour devenir des histoires qui plairont aux enfants. Ils s’intéresseront aussi tout particulièrement aux événements que vous avez vécus personnellement et dont vous pourrez tirer des leçons utiles. Il est peut-être difficile de renouveler votre répertoire, mais vous constaterez que la plupart des enfants aiment qu’on leur répète maintes et maintes fois les mêmes histoires. Plus tard, vous vous apercevrez sans doute que le temps que vous leur aurez consacré le soir aura contribué à maintenir une bonne communication entre eux et vous. La prière avec les petits au moment du coucher les aidera aussi à établir de bonne heure des relations avec Celui qui peut faire le plus pour les guider et pour les protéger. — Éphésiens 3:20; Philippiens 4:6, 7.
14 Que vous soyez ‘dans votre maison’ ou “sur la route”, toutes sortes d’occasions s’offrent à vous pour instruire votre enfant de façon intéressante et efficace. Cette éducation peut même revêtir la forme d’un jeu. Un homme raconta comment, par un jeu, sa femme et lui aidèrent des enfants à se souvenir des sujets traités à une réunion biblique. Il dit:
‘Un soir, nous avons emmené avec nous un petit garçon de six ans qui n’était généralement pas très attentif pendant les réunions. En nous rendant à la salle, je lui ai dit. “On va faire un jeu. Sur le chemin du retour, nous verrons si nous pouvons nous rappeler les cantiques qu’on aura chantés et des points principaux dont il aura été question à la réunion.” En rentrant, nous n’en revenions pas. On le laissa parler le premier, et lui qui était si distrait d’habitude, se souvenait de beaucoup de choses. Nos enfants, à leur tour, ajoutèrent d’autres commentaires, puis ma femme et moi avons conclu par quelques pensées. Cela ne leur avait pas paru une corvée mais, au contraire, une distraction.’
15. Comment peut-on encourager un enfant à s’améliorer dans ce qu’il entreprend?
15 En grandissant, l’enfant apprend à exprimer ses pensées, à dessiner, à réaliser certains travaux et à jouer un peu d’un instrument de musique. Il a le sentiment d’accomplir quelque chose, et ce qu’il fait est dans un sens le prolongement de lui-même. C’est quelque chose qui lui est tout à fait personnel. Si vous le regardez et que vous lui disiez: “C’est bien”, l’enfant sera ravi. Si sa réalisation présente quelque aspect pour lequel vous pouvez sincèrement le féliciter, faites-le, car cela l’encouragera. Par contre, si vous le critiquez brutalement, il va se replier sur lui-même et se décourager. Vous pouvez faire des observations sur tel ou tel aspect de son travail s’il le faut, mais ne lui laissez pas entendre que ce qu’il a fait est sans valeur. Par exemple, au lieu de prendre son dessin et de le refaire, il vaudrait mieux lui montrer sur une autre feuille de papier comment on peut encore mieux faire. Cela lui permettra de corriger son propre dessin, s’il le désire. En l’encourageant dans ses efforts, vous favorisez son développement. Par contre, si vous le critiquez sévèrement, vous risquez de le décourager et d’étouffer son désir de poursuivre ses efforts. Le principe énoncé en Galates 6:4 s’applique également aux enfants; il dit: “Que chacun constate ce qu’est son œuvre personnelle, et alors il aura sujet d’exulter par rapport à lui seul et non par comparaison à un autre.” Un enfant a besoin d’encouragements, surtout lors de ses premiers essais. Si ce qu’il a fait est bien pour son âge, félicitez-le. Si ce n’est pas très réussi, louez-le pour ses efforts et encouragez-le à recommencer. Après tout, il ne s’est pas mis à marcher du premier coup.
COMMENT ABORDER LES QUESTIONS SEXUELLES
16. Étant donné ce qu’on peut lire dans la Bible, comment devrait-on répondre à un enfant qui nous interroge sur des questions d’ordre sexuel?
16 Vous répondez aux questions de votre enfant et vous l’encouragez à communiquer avec vous. Mais voilà qu’un jour il vous interroge brusquement sur un sujet d’ordre sexuel. Lui répondrez-vous franchement, ou bien lui mentirez-vous en prétendant, par exemple, que vous avez eu son petit frère ou sa petite sœur à l’hôpital? Lui fournirez-vous des renseignements exacts, ou le laisserez-vous aller chercher auprès d’enfants plus âgés des réponses erronées, présentées parfois d’une manière obscène? La Bible parle souvent et franchement de la sexualité et des organes génitaux (Genèse 17:11; 18:11; 30:16, 17; Lévitique 15:2). Dans les instructions qu’il donna à son peuple à propos des assemblées au cours desquelles sa Parole devait être lue, Dieu déclara: “Rassemble le peuple, hommes et femmes, et petits, (...) afin qu’ils écoutent et afin qu’ils apprennent.” (Deutéronome 31:12). Ainsi, les petits enfants allaient entendre parler des choses sexuelles dans une atmosphère sérieuse et respectueuse, et non en termes indécents.
17-19. Comment peut-on expliquer progressivement les choses relatives à la sexualité?
17 En fait, contrairement à ce que pensent souvent les parents, il n’est pas si difficile que cela de traiter des questions sexuelles. Un enfant devient très tôt conscient de son corps dont il découvre les différentes parties. Il vous suffit de les lui nommer: les mains, les pieds, l’estomac, les fesses, le pénis, la vulve. Cela n’embarrassera pas le petit enfant, à moins que vous ne changiez soudain d’attitude et que vous ne fassiez des cachotteries dès qu’il s’agit de ses organes génitaux. Si les parents ont peur de parler de ces choses, c’est parce qu’ils s’imaginent qu’ils vont devoir tout expliquer dès que l’enfant commencera à poser des questions. En réalité, l’enfant les pose peu à peu, à différents moments de son développement. Il suffit donc, à chaque fois, d’employer le vocabulaire approprié et de fournir des explications générales très simples.
18 Un jour, par exemple, votre enfant vous demandera: “D’où viennent les bébés?” Vous pouvez vous contenter de cette simple réponse: “Ils se développent dans le ventre de leur maman.” Généralement, vous n’aurez pas besoin d’ajouter autre chose ce jour-là. Plus tard, votre enfant vous demandera peut-être: “Comment le bébé sort-il du ventre de sa maman?” “Il y a une ouverture spéciale pour cela.” Le plus souvent, cette réponse lui suffira.
19 Un peu plus tard, l’enfant posera sans doute cette autre question: “Comment le bébé a-t-il commencé?” Vous pourriez répondre: “Quand un papa et une maman veulent avoir un bébé, une graine qui vient du papa s’unit à un œuf situé dans le ventre de la maman, et le bébé commence à grandir comme une graine qui pousse dans la terre et qui deviendra une fleur ou un arbre.” C’est donc un feuilleton dont chaque épisode suffit, sur le moment, à satisfaire la curiosité de l’enfant. Par la suite, l’enfant demandera peut-être: “Comment la graine du papa entre-t-elle dans le ventre de la maman?” Vous pouvez répondre tout simplement: “Tu sais comment un garçon est fait. Il a un pénis. Le corps de la fille a un orifice qui peut recevoir le pénis. C’est ainsi que la semence est plantée. Les gens sont faits de cette façon pour que le bébé puisse commencer à se développer dans le ventre de la maman et qu’il en sorte une fois qu’il est devenu assez grand.”
20. Pourquoi convient-il que ce soient les parents qui répondent aux questions d’ordre sexuel que leur posent leurs enfants?
20 Il est sans aucun doute préférable de parler franchement en utilisant une telle méthode que de raconter des mensonges ou d’en faire un secret comme s’il s’agissait d’une chose répugnante (comparez avec Tite 1:15). En outre, il vaut mieux que les enfants soient informés par leurs parents, qui peuvent expliquer ensuite pourquoi ne devraient procréer que des hommes et des femmes mariés qui s’aiment et qui ont accepté la responsabilité d’aimer et de prendre soin du bébé. Ainsi, les enfants apprennent à considérer ce sujet d’un point de vue sain et spirituel, plutôt que d’en entendre parler dans un contexte qui en fait quelque chose d’impur.
COMMENT TRANSMETTRE LES LEÇONS DE LA VIE LES PLUS IMPORTANTES
21. En raison de quelle tendance des enfants est-il très important que les parents veillent à leur donner le bon exemple?
21 Un jour, Jésus compara les gens de son temps à “de petits enfants qui, assis sur les places de marché, crient à leurs camarades de jeux en disant: ‘Nous vous avons joué de la flûte, mais vous n’avez pas dansé; nous nous sommes lamentés, mais vous ne vous êtes pas frappés la poitrine de chagrin.’” (Matthieu 11:16, 17). Dans leurs jeux, ces enfants imitaient les adultes, leurs fêtes et leurs enterrements. Puisque les enfants sont portés à imiter ceux qui les entourent, l’exemple des parents joue un rôle capital dans leur éducation.
22. Quelle influence la conduite des parents peut-elle avoir sur leurs enfants?
22 Dès sa naissance, votre bébé apprend beaucoup auprès de vous, non seulement par ce que vous dites, mais par la façon dont vous le dites, par le ton de votre voix quand vous lui parlez, quand vous vous adressez à votre conjoint ou à d’autres personnes. Il observe comment les parents se traitent mutuellement et comment ils agissent envers les autres membres de la famille et les étrangers. Les leçons qu’il tirera de votre comportement dans ces situations pourront être plus vitales encore pour votre enfant que le simple fait de savoir marcher, compter ou lire. Elles seront en effet le fondement de la connaissance et de l’intelligence qui conduisent au vrai bonheur. Votre exemple pourra rendre votre enfant plus réceptif à l’enseignement des principes justes quand il sera assez grand pour apprendre par la parole et par la lecture.
23, 24. Si les parents veulent que leurs enfants adoptent une bonne ligne de conduite, que doivent-ils être disposés à faire?
23 L’apôtre exhorta ainsi les chrétiens: “Devenez donc des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés, et continuez à marcher dans l’amour.” Juste avant, il avait montré ce que signifie imiter Dieu, en disant: “Que toute amertume mauvaise, toute colère, tout courroux, tout cri, tout propos outrageant, soient enlevés de chez vous, et aussi toute malice. Mais devenez bons les uns pour les autres, pleins d’une tendre compassion, vous pardonnant volontiers les uns aux autres, comme Dieu aussi vous a pardonné volontiers par Christ. Devenez donc des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés.” (Éphésiens 4:31, 32; 5:1, 2). Si, par ce qu’il entend et voit, qu’il s’agisse d’éclats de voix, de cris, de larmoiements, de paroles autoritaires ou d’explosions de colère, l’enfant apprend ce qu’est l’irritabilité, l’impression faite sur lui sera difficile à effacer. Si, par contre, vous faites preuve de bonté et de considération envers tous, si vous avez une bonne conduite et d’excellents principes, votre enfant aura tendance à vous imiter en cela. Conduisez-vous donc comme vous voudriez qu’il se conduise et soyez tel que vous aimeriez qu’il soit.
24 Les parents ne devraient pas avoir deux sortes de principes, ceux qu’ils enseignent et ceux qu’ils pratiquent, les uns pour leurs enfants et les autres pour eux. À quoi sert-il de dire à un enfant de ne pas mentir si vous-même vous mentez? Si vous manquez à vos engagements envers vos enfants, pouvez-vous espérer qu’ils tiendront parole quand ils vous promettront quelque chose? Si des parents ne se respectent pas mutuellement, peuvent-ils s’attendre que leur enfant se montre respectueux? Si l’enfant n’entend jamais son père ou sa mère s’exprimer avec humilité, comment peut-il adopter cette qualité? Quand des parents laissent entendre qu’ils ont toujours raison, l’enfant risque de s’imaginer que tout ce qu’ils font est bien, alors qu’ils se trompent parfois et que leurs actions reflètent leur nature pécheresse et imparfaite. Celui qui n’agit pas en harmonie avec ses paroles ressemble aux Pharisiens hypocrites dont Jésus a parlé en ces termes: “Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent, mais ne faites pas selon leurs actions, car ils disent mais ne font pas.” Parents, si vous ne voulez pas de petits Pharisiens dans votre famille, n’en soyez donc pas vous-mêmes des grands! — Matthieu 23:3.
25. Comment devrait-on apprendre aux enfants à faire preuve d’amour?
25 Les enfants découvrent ce qu’est l’amour en le voyant à l’œuvre, et c’est en recevant des marques d’amour qu’ils apprennent à en donner. Des parents peuvent inonder leurs enfants de cadeaux, mais, en réalité, l’amour ne s’achète pas. C’est avant tout une qualité spirituelle, qui vient du cœur et non du portefeuille. Les cadeaux, seuls, ne peuvent jamais remplacer l’amour véritable. Qui tente de l’acheter ne fait que le dévaloriser. Plutôt que des cadeaux, donnez de vous-même, de votre temps, de votre énergie et de l’amour. Vous recevrez mesure pour mesure (Luc 6:38). Comme le dit I Jean 4:19 au sujet de notre amour pour Dieu, “nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier”.
26, 27. Comment les enfants peuvent-ils apprendre à connaître la joie qu’il y a à donner?
26 C’est en recevant que les enfants apprendront à donner. On peut les aider à apprécier les joies que l’on éprouve à donner aux autres, à les servir et à partager avec eux. Aidez-les à se rendre compte qu’il y a du bonheur à donner à leurs parents, à d’autres enfants ou à des grandes personnes. Souvent, les adultes ne veulent pas accepter ce que leur offrent des enfants parce qu’ils s’imaginent, à tort, leur témoigner de l’amour en leur permettant de tout garder pour eux. Mais un homme déclara:
“J’avais l’habitude de refuser quand un enfant m’offrait un de ses bonbons. Je croyais faire preuve de bonté en ne lui prenant pas ce que, comme je le savais, il aimait tant. Mais quand je refusais ce que m’offrait un enfant, lui laissant tout pour lui, il ne manifestait pas la joie à laquelle je m’attendais. Alors j’ai compris que je rejetais son geste généreux, son cadeau, donc que je le rejetais. C’est pourquoi, depuis, j’accepte toujours ce qu’un enfant m’offre, afin de lui permettre de connaître la joie de donner.”
27 Dans une famille, des parents voulaient aider leur petit garçon à devenir ‘généreux et disposé à partager’, qualités décrites en I Timothée 6:18. C’est pourquoi, lorsqu’ils se rendaient à des réunions bibliques, ils confiaient à leur fils l’argent dont ils voulaient faire don pour qu’il le mette lui-même dans la boîte aux offrandes. Cela l’aida à se pénétrer de l’idée qu’il est important de soutenir les choses spirituelles et de participer aux frais qu’elles entraînent.
28, 29. Comment peut-on apprendre aux enfants l’importance de s’excuser lorsqu’on commet une erreur?
28 De même que les enfants peuvent apprendre à pratiquer l’amour et la générosité s’ils reçoivent à la fois de bons conseils et un bel exemple, de même ils peuvent apprendre à s’excuser quand il le faut. Voici ce que dit un père: “Quand il m’arrive de mal agir envers mes enfants, je leur avoue mon erreur. Je leur explique brièvement que j’ai eu tort et pourquoi. Ainsi, il leur est plus facile de reconnaître leurs fautes devant moi, sachant que je ne suis pas parfait et que je serai compréhensif.” Cette attitude est illustrée par l’anecdote suivante rapportée par un homme qui visita un foyer et à qui le père présenta les différents membres de sa famille. Il dit:
“On me présenta tous ceux qui étaient présents, puis un petit garçon souriant entra dans la pièce. ‘Et voilà notre petit dernier, ajouta le père, celui qui a de la confiture sur sa chemise.’ Le sourire de l’enfant se figea et son visage refléta le chagrin. Voyant que, tout honteux, le bambin allait fondre en larmes, son père l’attira promptement à lui et lui dit: ‘Je suis désolé. Je n’aurais pas dû dire cela.’ L’enfant sanglota un peu puis quitta la pièce. Mais il ne tarda pas à revenir avec un sourire encore plus large, arborant cette fois une chemise toute propre.”
29 Les liens affectifs qui unissent parents et enfants sont assurément fortifiés par de telles marques d’humilité. Évidemment, par la suite, les parents peuvent aider leurs enfants à adopter un point de vue raisonnable sur les problèmes de la vie, qu’ils soient grands ou petits. Ils leur apprendront à ne pas prendre les petites choses trop au sérieux, à savoir rire de leur propre personne et à ne jamais attendre des autres qu’ils soient parfaits, tout comme ils souhaitent qu’on n’exige pas la perfection de leur part.
DONNEZ-LEUR UN BON SYSTÈME DE VALEURS
30-32. Pourquoi est-il capital que les parents aident très tôt leurs enfants à discerner les vraies valeurs de la vie?
30 De nos jours, comme beaucoup de parents ne savent plus discerner les vraies valeurs de la vie, de nombreux enfants grandissent sans jamais apprendre à les connaître. Certains parents se demandent même s’ils ont le droit de former l’attitude d’esprit de leurs enfants. Mais s’ils ne le font pas, d’autres enfants, des voisins, des films et la télévision se chargeront de le faire à leur place. Bien des choses effraient les parents: le fossé des générations, la révolte des jeunes, la drogue, la nouvelle morale et la révolution sexuelle. En réalité, la personnalité de l’enfant est déjà très développée avant même qu’il ait à faire face à ces problèmes.
31 À la suite d’études, un journal scientifique déclara que “la personnalité d’un individu se fixe dans une très large mesure avant même qu’il commence à aller à l’école. Il est certes bien connu que les enfants d’âge préscolaire sont extrêmement impressionnables et malléables. (...) Toutefois, nous avons découvert que les attitudes d’esprit et les faits dont l’enfant a été témoin modèlent son comportement de façon durable et même quelquefois définitive”.
32 Certes, on peut remplacer les mauvaises habitudes par de bonnes, mais montrant ce qui arrive quand on gaspille de précieuses années, un autre chercheur déclara: “Un enfant reste malléable pendant les sept premières années de sa vie, mais plus on attend, plus la réforme de son environnement a besoin d’être radicale. En outre, chaque année qui passe voit diminuer les chances de le faire changer.”
33. Quels sont les principes les plus importants que doivent apprendre les enfants?
33 Les petits enfants doivent acquérir beaucoup de principes fondamentaux, dont les plus importants sont ceux qui permettent de définir ce qui est vrai ou faux et bon ou mauvais. Quand il écrivit aux chrétiens d’Éphèse, l’apôtre Paul les exhorta à acquérir la connaissance exacte, en disant: “Ne soyons plus des tout-petits ballottés comme par les flots et emportés çà et là au vent de tout enseignement, par la fourberie des hommes, par leur astuce à machiner l’erreur. Mais, en disant la vérité et par l’amour, grandissons en toutes choses en celui qui est la tête, Christ.” (Éphésiens 4:13-15). Si les parents tardent à développer chez leurs enfants l’amour de la vérité, de l’honnêteté et de ce qui est juste et bon, ils les laisseront sans défense face à l’erreur et au mal. Beaucoup de parents laissent passer les années préscolaires de leurs enfants sans même s’en rendre compte. Veillez à ce qu’il n’en soit pas ainsi. Profitez de ces années que vous passez avec vos enfants, et qui sont si capitales pour leur formation, pour leur donner un bon système de valeurs. En agissant ainsi, vous vous épargnerez peut-être bien des chagrins par la suite. — Proverbes 29:15, 17.
34. Pourquoi des principes stables sont-ils importants, et où peut-on les trouver?
34 “La scène de ce monde est en train de changer”, écrivit l’apôtre inspiré. On le constate sans aucun doute dans l’évolution de l’opinion sur les questions d’ordre matériel, affectif et moral (I Corinthiens 7:31). Peu de choses sont stables dans ce monde. Les parents doivent reconnaître qu’eux aussi, en tant qu’humains, peuvent échouer dans ces domaines. C’est pourquoi, s’ils ont à cœur le bonheur présent et futur de leurs enfants, ils les guideront vers des principes vraiment stables. Ils le feront en leur apprenant dès leurs tendres années que, quelles que soient les questions à trancher ou les problèmes à résoudre, c’est vers la Parole écrite de Dieu, la Bible, qu’il faut se tourner pour trouver des réponses claires et utiles. Aussi confuse et obscure que pourra leur paraître parfois la vie, cette Parole restera ‘une lampe pour leur pied, et une lumière pour leur route’. — Psaume 119:105.
35. Quelle importance revêt pour les parents l’éducation de leurs enfants?
35 Oui, la tendre enfance est certainement la période la plus propice pour édifier chez vos enfants un système de valeurs qui les soutiendra durant toute leur vie. Il n’est pas de carrière plus belle ni de profession plus importante que l’éducation de vos enfants. C’est dès leur naissance et durant leur plus tendre enfance qu’il faut les instruire.
[Illustration, page 117]
Faites de la lecture un exercice agréable.
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