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GénérositéÉtude perspicace des Écritures (volume 1)
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Macédoine et d’Achaïe n’étaient pas destinés aux indigents chez les païens en général, mais aux “ saints ” qui étaient dans le besoin. — 1Co 16:1 ; 2Co 9:1, 2.
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Genèse (Livre de la)Étude perspicace des Écritures (volume 1)
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GENÈSE (LIVRE DE LA)
Premier livre du Pentateuque (mot grec signifiant “ cinq rouleaux ” ou “ volume quintuple ”). “ Genèse ” (“ Origine, Naissance ”) est le nom donné au premier livre de cette série par la Septante. En revanche, son titre en hébreu, Beréʼshith (Au commencement), lui vient du premier mot de la phrase d’introduction.
Date et lieu de rédaction. Selon toute vraisemblance, le livre de la Genèse était une partie du document original unique (la Torah), et il fut peut-être achevé par Moïse dans le désert du Sinaï en 1513 av. n. è. Sans parler de Genèse 1:1, 2 (qui se rapporte à la création des cieux et de la terre), ce livre embrasse vraisemblablement des milliers d’années, soit le temps nécessaire à la préparation de la terre comme habitat pour l’homme (voir CRÉATION ; JOUR), après quoi il traite la période qui s’étend de la création de l’homme à l’an 1657 av. n. è., date de la mort de Joseph. — Voir CHRONOLOGIE (De la création de l’humanité jusqu’à aujourd’hui).
Écrivain. Certains sceptiques affirmaient autrefois que l’écriture n’existait pas à l’époque de Moïse, mais aujourd’hui cette objection est généralement rejetée. Comme le montre P. Wiseman dans son livre New Discoveries in Babylonia About Genesis (1949, p. 35), les recherches archéologiques ont amplement démontré que “ l’art de l’écriture a pris naissance dès le début des époques historiques qui sont connues de l’homme ”. D’ailleurs, pour ainsi dire tous les savants modernes s’accordent à penser que l’écriture existait longtemps avant l’époque de Moïse (au IIe millénaire av. n. è.). Des expressions comme celle qu’on trouve en Exode 17:14 : “ Écris cela en mémorial dans le livre ” attestent que l’écriture était communément utilisée aux jours de Moïse. Bien que l’homme parfait Adam ait certainement été capable de concevoir une forme d’écriture (Dieu lui ayant donné un langage et la capacité de le maîtriser à la perfection), la Bible ne fournit aucune indication qu’il l’ait fait. — Gn 2:19, 23.
Comment Moïse obtint-il les renseignements consignés dans la Genèse ?
Tous les renseignements contenus dans le livre de la Genèse se rapportent à des événements qui se produisirent avant la naissance de Moïse. Celui-ci put les recevoir directement par une révélation divine. Il fallait à l’évidence que quelqu’un apprenne de cette façon ce qui s’était passé avant la création de l’homme, que ce soit Moïse ou quelqu’un d’autre avant lui (Gn 1:1-27 ; 2:7, 8). Néanmoins, ces renseignements ainsi que les autres détails purent parvenir à Moïse par la tradition orale. En raison de la longévité exceptionnelle des hommes de l’époque, les données purent se transmettre d’Adam à Moïse par seulement cinq chaînons humains, à savoir Methoushélah, Sem, Isaac, Lévi et Amram. Une troisième hypothèse est que Moïse ait puisé une bonne partie des sources de la Genèse dans des écrits ou des documents existants. Au XVIIIe siècle, un érudit hollandais, Campegius Vitringa, soutenait cette hypothèse, tirant ses conclusions de la fréquente apparition dans la Genèse (dix fois) de l’expression (Da) “ ce sont ici les générations de ”, et une fois de “ c’est ici le livre des générations [de] ”. (Gn 2:4 ; 5:1 ; 6:9 ; 10:1 ; 11:10, 27 ; 25:12, 19 ; 36:1, 9 ; 37:2.) Dans cette expression, le terme hébreu rendu par “ générations ” est tôlédhôth, lequel est mieux traduit par “ histoires ” ou “ origines ”. Par exemple, “ générations des cieux et de la terre ” ne voudrait pas dire grand-chose, tandis que “ histoire des cieux et de la terre ” est plus significative (Gn 2:4). En accord avec cette explication, la Elberfelder allemande, la Bible de Crampon française et la Bover-Cantera espagnole utilisent le mot “ histoire ”, comme le fait la Traduction du monde nouveau. Nul doute que dès l’origine les hommes se souciaient tout autant qu’aujourd’hui d’avoir un récit historique exact.
Bien que la Bible n’en donne aucune preuve, Vitringa et d’autres ont estimé que tôlédhôth dans la Genèse désigne un document historique écrit déjà existant, que Moïse avait en sa possession et auquel il se fia pour la majorité des renseignements qu’il a consignés dans la Genèse. Ils pensent que les personnes nommées en rapport direct avec ces ‘ histoires ’ (Adam, Noé, les fils de Noé, Sem, Térah, Yishmaël, Isaac, Ésaü et Jacob) furent les rédacteurs ou les premiers possesseurs de ces écrits. Bien sûr, cela n’explique pas comment tous ces documents arrivèrent en la possession de Moïse, ni pourquoi des documents détenus par des hommes qui ne s’illustrèrent pas comme de fidèles adorateurs de Jéhovah (tels Yishmaël ou Ésaü) auraient été la source d’une bonne partie des renseignements repris. Il est tout à fait possible que l’expression “ ceci est l’histoire de ” ne soit qu’une phrase d’introduction pratique pour séparer les différentes parties de l’ensemble de cette longue histoire. Voir l’emploi par Matthieu d’une expression semblable pour introduire son Évangile. — Mt 1:1 ; voir ÉCRIRE, ÉCRITURE.
On ne peut donc déterminer avec certitude la source où Moïse puisa les renseignements qu’il consigna. Plutôt que par une seule des méthodes évoquées, il les obtint peut-être par les trois, certains par révélation directe, d’autres par la transmission orale, d’autres encore par des documents écrits. Ce qui compte, c’est que Jéhovah Dieu guida le prophète Moïse de sorte qu’il écrivit sous l’inspiration divine. — 2P 1:21.
Les faits rapportés dans la Genèse devaient constituer un guide divinement inspiré pour les générations futures. On devait les lire au peuple en plusieurs occasions (Dt 31:10-12 ; 2R 23:2, 3 ; Né 8:2, 3, 18). De leur côté, les rois d’Israël y puiseraient des instructions. — Dt 17:18, 19.
L’“ hypothèse documentaire ” des critiques. Des critiques de la Bible ont émis l’hypothèse selon laquelle la Genèse n’est pas le fruit du travail d’un seul écrivain ou compilateur, en l’occurrence Moïse, mais de plusieurs, certains ayant vécu longtemps après l’époque de Moïse. S’appuyant sur de prétendues différences de style et d’emploi des mots, ils ont élaboré ce qu’ils appellent l’hypothèse documentaire. Selon cette hypothèse, il y eut trois sources, “ J ” (jéhoviste ou yahviste), “ E ” (élohiste) et “ P ” (sacerdotale). Comme certains événements sont racontés deux fois et qu’il existe des similitudes de narrations situées dans des parties différentes de la Genèse, certains ajoutent encore d’autres sources à la liste, disséquant la Genèse au point d’y trouver 14 sources indépendantes. Ils prétendent que ces sources ou écrivains avaient des opinions et des théologies divergentes, mais que la Genèse, constituée de l’amalgame de ces sources, forme néanmoins un ensemble cohérent. Pour soutenir leurs théories, ils énoncent de nombreuses invraisemblances dont on mentionnera quelques-unes.
Le point de départ de l’hypothèse documentaire fut l’attribution de différents titres à Dieu ; d’après les critiques, c’est l’indice qu’il y eut différents écrivains. On peut toutefois constater l’aberration de cette opinion dans le fait que dans une seule partie, très courte, de la Genèse on trouve les titres suivants : le “ Dieu Très-Haut ” (ʼÉl ʽÈlyôn, Gn 14:18) ; “ Celui qui a produit le ciel et la terre ” (14:19) ; “ Souverain Seigneur ” (ʼAdhonay, 15:2) ; “ Dieu de vision ” (16:13) ; “ Dieu Tout-Puissant ” (ʼÉl Shadday, 17:1) ; “ Dieu ” (ʼÈlohim, 17:3) ; le “ vrai Dieu ” (haʼÈlohim, 17:18) ; “ le Juge de toute la terre ” (18:25). Essayer sur cette base d’attribuer chacune de ces parties à un écrivain différent entraîne des difficultés insurmontables et devient absurde. En réalité, tous ces titres qui désignent Dieu dans la Genèse sont utilisés en raison de leur signification, chacun présentant Jéhovah selon ses divers attributs, ses multiples œuvres et ses relations avec son peuple.
Voici d’autres exemples : On prétend que Genèse 1:1 fut écrit par la source “ P ” parce qu’on y trouve le terme baraʼ, “ créa ”. Pourtant, on retrouve le même mot en Genèse 6:7 qui est attribué à la source “ J ”. L’expression “ pays de Canaan ”, employée dans plusieurs textes (parmi lesquels Gn 12:5 ; 13:12a ; 16:3 ; 17:8), est considérée comme une caractéristique de l’écrivain “ P ” et donc les critiques pensent que “ P ” écrivit ces passages. Or, dans les chapitres 42, 44, 47 et 50, on retrouve cette expression dans les écrits que les mêmes critiques attribuent à “ J ” et à “ E ”. Ainsi, alors que les critiques affirment que leurs théories sont nécessaires pour expliquer les prétendues inconséquences de la Genèse, un examen montre que leurs théories elles-mêmes sont truffées d’inconséquences.
Si, morceau par morceau et phrase par phrase, on extrait du récit de la Genèse les matières attribuées à chacune de ces sources théoriques, et qu’on les rassemble, on obtient un certain nombre de récits qui, isolément, sont illogiques et incohérents. S’il fallait admettre que ces différentes sources furent reprises et mélangées plus tard, il faudrait admettre que ces récits incohérents, avant d’être refondus, furent considérés comme historiques et utilisés pendant des siècles par les Israélites. Mais quel écrivain, et surtout quel historien, pourrait composer pareils récits décousus et, s’il le faisait, quelle nation les accepterait comme l’histoire de son peuple ?
La déclaration suivante de l’égyptologue K. Kitchen montre l’aberration des défenseurs de l’“ hypothèse documentaire ” : “ Depuis longtemps, les critiques du Pentateuque divisent l’ensemble en documents ou ‘ mains ’. [...] Mais cette pratique de la critique de l’Ancien Testament qui consiste à attribuer ces caractéristiques à différentes ‘ mains ’ ou documents se révèle une absurdité criante quand on l’applique à d’autres écrits antiques de l’Orient qui présentent précisément les mêmes phénomènes. ” Puis il cite l’exemple d’une biographie égyptienne qui pourrait, si on appliquait les méthodes théoriques des critiques de la Genèse, être attribuée à différentes ‘ mains ’, mais qui fut indéniablement “ conçue, composée, écrite et gravée en l’espace de quelques mois, de quelques semaines, peut-être même moins. Il ne peut y avoir plusieurs ‘ mains ’ à l’origine de son style, lequel varie simplement en fonction des sujets abordés et de la façon dont ils doivent être traités ”. (The New Bible Dictionary, par J. Douglas, 1980, p. 349.) En fait, la faiblesse des théories des critiques renforce l’idée qu’un seul homme, Moïse, rédigea sous l’inspiration divine le récit cohérent qu’offre la Genèse.
Historicité de la Genèse. La Genèse est le seul ouvrage connu qui retrace une histoire logique et cohérente depuis le commencement. Sans le
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