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Moab, MoabitesÉtude perspicace des Écritures (volume 2)
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rechercha l’aide du prophète Élisha et, conformément à sa prophétie selon laquelle Jéhovah les aiderait à cause de Yehoshaphat, le ouadi se remplit d’eau. Le lendemain matin, le reflet du soleil sur cette eau lui donna l’aspect du sang aux yeux des Moabites. Déduisant à tort que les armées alliées s’étaient entretuées, ils pénétrèrent sans méfiance dans le camp d’Israël et furent aussitôt mis en fuite. Au fil de la bataille, des villes moabites furent détruites, de bonnes parcelles de terrain remplies de pierres, des arbres abattus et des sources bouchées. Quand le roi Mésha, enfermé dans la ville de Qir-Haréseth, vit qu’il allait perdre la bataille, il tenta vainement avec 700 hommes de faire une percée vers le roi d’Édom. Finalement, il prit son fils premier-né et l’offrit en holocauste sur la muraille. Pour cette raison ou pour une autre, “ il y eut une grande indignation contre Israël ” et le siège fut levé. — 2R 3:6-27.
Puisque cette défaite humiliante ne lui fut pas infligée sur un sol étranger, mais causa la dévastation du pays, Moab dut vraisemblablement mettre longtemps à se relever. Il paraît donc probable que c’est à une date antérieure du règne de Yehoshaphat que Moab s’allia aux armées d’Ammôn et de la région montagneuse de Séïr pour attaquer Juda. Grâce à l’intervention de Jéhovah, les trois armées se retournèrent l’une contre l’autre et se détruisirent mutuellement (2Ch 20:1, 22-24). Quelques biblistes pensent que Psaume 83:4-9 fait référence à cet événement. — Comparer 2Ch 20:14 avec Ps 83:sus.
Au cours des années suivantes, Moab et Israël continuèrent à éprouver de l’inimitié l’un envers l’autre. Après la mort du prophète Élisha, des bandes de maraudeurs moabites envahissaient régulièrement Israël (2R 13:20). Environ deux siècles plus tard, à l’époque de Yehoïaqim, des bandes moabites semblables contribuèrent à la ruine de Juda pendant les dernières années de son existence (2R 24:2). Lorsque Jérusalem fut détruite en 607 av. n. è., des Juifs cherchèrent refuge en Moab ; ils retournèrent en Juda quand Guedalia fut nommé gouverneur. — Jr 40:11, 12.
Après l’Exil. Après qu’un reste d’Israélites fut revenu de l’exil à Babylone en 537 av. n. è., certains se marièrent avec des Moabites. Mais ils les renvoyèrent avec leurs enfants sur le conseil d’Ezra (Esd 9:1, 2 ; 10:10, 11, 44). Des années plus tard, Nehémia trouva la même situation ; bon nombre d’Israélites avaient épousé des Moabites. — Né 13:1-3, 23.
Moab dans les prophéties. Moab est classé parmi les ennemis jurés du peuple de Jéhovah, ce qui correspond à son histoire longtemps marquée par son opposition à Israël (voir Is 11:14). Condamné pour avoir outragé Israël et s’être montré orgueilleux et fier, Moab dut finalement, comme Sodome, devenir une désolation (Sph 2:8-11 ; voir aussi Jr 48:29). Dès la fin du IXe siècle av. n. è., Amos écrivit que Moab subirait le malheur parce qu’il avait “ brûlé les os du roi d’Édom pour en faire de la chaux ”. (Am 2:1-3.) Certains en déduisent que 2 Rois 3:26, 27 signifie que le roi Mésha offrit non son propre fils, mais le premier-né du roi d’Édom ; néanmoins, cette déduction n’est pas plausible. Une tradition juive, cependant, relie bien l’événement mentionné par Amos avec la guerre menée contre Mésha et prétend que quelque temps après ce conflit les Moabites exhumèrent les os du roi d’Édom, puis les brûlèrent pour en faire de la chaux. Mais le récit biblique ne fournit aucune indication permettant de dater l’événement.
Au VIIIe siècle av. n. è., alors que l’Assyrie dominait et apparemment vers l’époque de la mort du roi Ahaz, Isaïe (chap. 15, 16) énuméra les villes moabites l’une après l’autre en annonçant le malheur qui les attendait. Il conclut par ces mots : “ Et maintenant Jéhovah a parlé, en disant : ‘ Dans un délai de trois ans — selon les années d’un salarié —, oui la gloire de Moab sera, elle aussi, déshonorée par beaucoup de tumultes de toutes sortes, et ceux qui resteront seront en tout petit nombre, pas puissants. ’ ” — Is 16:14.
Les récits historiques ne permettent pas de situer exactement dans le temps la réalisation des prophéties d’Isaïe et d’Amos. Cependant, les faits confirment que Moab tomba sous le joug assyrien. Le roi d’Assyrie Tiglath-Piléser III cite Salamanu de Moab parmi ses tributaires. Sennakérib se targue d’avoir perçu tribut de Kamusunadbi le roi de Moab. Et les monarques assyriens Ésar-Haddôn et Assourbanipal parlent des rois moabites Muçuri et Kamashaltu comme de leurs vassaux (Textes du Proche-Orient ancien et histoire d’Israël, par J. Briend et M.-J. Seux, Paris, 1977, p. 104, 119, 128, 132 ; Ancient Near Eastern Texts, par J. Pritchard, 1974, p. 282, 287, 291, 294, 298). L’archéologie indique également que de nombreuses localités de Moab furent dépeuplées vers le VIIIe siècle av. n. è.
La prophétie que Jérémie consigna au VIIe siècle av. n. è. annonçait le temps où Jéhovah ferait rendre des comptes à Moab (Jr 9:25, 26) en se servant des Babyloniens conduits par le roi Neboukadnetsar (Jr 25:8, 9, 17-21 ; 27:1-7). Quantité de villes moabites devaient être réduites en désolation (Jr 48). Quand Jéhovah exécuta son jugement sur Juda par le moyen des Babyloniens, il semble que les Moabites dirent : “ Voyez ! La maison de Juda est comme toutes les autres nations. ” Pour n’avoir pas reconnu que le jugement était vraiment celui de Dieu et que les habitants de Juda étaient son peuple, les Moabites allaient connaître le désastre et ainsi ‘ sauraient qui est Jéhovah ’. — Éz 25:8-11 ; voir aussi Éz 24:1, 2.
Selon l’historien juif Josèphe, dans la cinquième année qui suivit la désolation de Jérusalem, Neboukadnetsar revint faire la guerre à la Cœlésyrie, à Ammôn et à Moab, puis il attaqua l’Égypte (Antiquités judaïques, X, 181, 182 [IX, 7]). Concernant la confirmation archéologique de la dévastation de Moab, The Interpreter’s Dictionary of the Bible déclare : “ Les fouilles archéologiques ont montré que Moab fut considérablement dépeuplé env. à partir du début du VIe siècle, et à de nombreux endroits env. à partir du VIIIe siècle. À compter du VIe siècle, des nomades errèrent dans le pays jusqu’à ce que des facteurs politiques et économiques rendent de nouveau la vie sédentaire possible dans les derniers siècles av. J.-C. ” — Par G. Buttrick, 1962, vol. 3, p. 418 ; voir Éz 25:8-11.
Plus tard, en accomplissement de Jérémie 48:47, Cyrus, le conquérant de Babylone, autorisa probablement les exilés moabites à retourner dans leur pays.
On ne peut nier que les prophéties concernant Moab se réalisèrent avec exactitude. Il y a des siècles que les Moabites ont cessé d’exister en tant que peuple (Jr 48:42). De nos jours, il ne reste plus que des ruines sur les sites considérés comme ceux de villes moabites telles que Nebo, Heshbôn, Aroër, Beth-Gamoul et Baal-Méôn. De nombreux autres endroits sont aujourd’hui inconnus.
Seule la Bible explique la disparition des Moabites en tant que peuple. L’édition de 1959 de l’Encyclopædia Britannica (vol. 15, p. 629) disait : “ Israël est resté une grande puissance, tandis que Moab a disparu. Il est vrai que Moab était continuellement harcelé par des hordes qui venaient du désert ; les chaînes de forts et de châteaux maintenant en ruines que même les Romains furent obligés de construire soulignent combien le pays était exposé. Toutefois, c’est en Israël qu’il faut chercher l’explication, et particulièrement dans l’œuvre des prophètes. ”
Étant donné la disparition des Moabites en tant que peuple, on doit logiquement accorder un sens figuré à Daniel 11:41, qui inclut Moab parmi les nations du “ temps de la fin ”. (Dn 11:40.) Les Moabites désignent sans doute certains de ceux que “ le roi du Nord ” ne parvient pas à dominer.
Pour des renseignements sur la Stèle de Mésha, voir MÉSHA No 2.
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MoadiaÉtude perspicace des Écritures (volume 2)
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MOADIA
(peut-être : Temps fixé [Fête saisonnière, Réunion] de Yah).
Maison paternelle sacerdotale dont le chef fut Piltaï à l’époque de Yoïaqim (Né 12:12, 17). Certains pensent que “ Moadia ” est une variante du nom “ Maadia ” et que ce Moadia est la même personne que le prêtre Maadia qui accompagna Zorobabel à Jérusalem après l’exil à Babylone. — Né 12:1, 5.
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ModestieÉtude perspicace des Écritures (volume 2)
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MODESTIE
Conscience que quelqu’un a de ses limites ; également, pudeur ou pureté. En Michée 6:8, le seul endroit où elle apparaît, la racine verbale hébraïque tsanaʽ, “ être modeste ”, donne à la traduction l’adverbe “ modestement ”. L’adjectif dérivé tsanouaʽ (modeste) figure en Proverbes 11:2, où il est mis en opposition avec la présomption. Même si, aujourd’hui, certains biblistes pensent que le sens de cette racine est “ être prudent, circonspect, judicieux ”, beaucoup lui donnent le sens d’“ être modeste ”. Par exemple, A Hebrew and English Lexicon of the Old Testament (par F. Brown, S. Driver et C. Briggs, 1980, p. 857) dit que cette racine évoque quelqu’un qui est réservé, modeste, humble. “ Modestie ” est une traduction du grec aïdôs (1Tm 2:9). Aïdôs, utilisé dans un sens moral, emporte l’idée de déférence, de crainte et de respect pour les sentiments ou l’opinion des autres ou pour sa propre conscience et exprime donc la honte, la dignité, le sentiment de l’honneur, la sobriété et la modération (A Greek-English Lexicon, par H. Liddell, R. Scott, H. Jones, Oxford, 1968, p. 36). Comparant aïdôs au vocable grec plus courant traduit par “ honte ” (aïskhunê ; 1Co 1:27 ; Php 3:19), le lexicographe R. C. Trench déclare que aïdôs est “ le terme plus noble, et désigne un meilleur mobile ; qu’il insinue une répugnance morale innée de faire quelque action déshonorable, tandis que dans [aïskhunê], cette répugnance n’existe guère ”. Il ajoute que “ l’[aïdôs] arrêtera toujours un homme de bien en face d’une action indigne de lui, tandis que l’[aïskhunê] arrêterait parfois un misérable ”. (Synonymes du Nouveau Testament, traduit par C. de Faye, Paris, 1869, p. 77, 78.) La conscience est donc particulièrement concernée dans la retenue que sous-entend le terme aïdôs.
Devant Dieu. Les Écritures donnent de nombreux conseils sur la modestie au sens de justesse dans l’appréciation de soi-même. “ La sagesse est avec les modestes ”, dit le proverbe. En effet, quelqu’un de modeste évite le déshonneur qui accompagne la présomption ou la vantardise (Pr 11:2). Il suit la voie que Jéhovah approuve, faisant ainsi preuve de sagesse (Pr 3:5, 6 ; 8:13, 14). Jéhovah aime de telles personnes et leur accorde la sagesse. Une des conditions requises pour obtenir la faveur de Dieu est ‘ de marcher modestement avec lui ’. (Mi 6:8.) Cela suppose pour le modeste apprécier avec justesse sa position devant Dieu, reconnaissant que sa condition de pécheur est à l’opposé de la grandeur, de la pureté et de la sainteté de Jéhovah. Cela suppose également reconnaître sa
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Modéré dans ses habitudesÉtude perspicace des Écritures (volume 2)
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MODÉRÉ DANS SES HABITUDES
Voir SOBRE, SOBRIÉTÉ.
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