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Une conduite conforme à la volonté de DieuLa Tour de Garde 1981 | 15 décembre
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vrai christianisme abandonnent cette voie, cèdent à une conduite impie et refusent de se repentir malgré les efforts sincères des anciens pour les aider. La Bible montre que la chose s’est produite au premier siècle, et elle se produit encore aujourd’hui (II Pierre 2:10-20). Que faut-il faire en pareil cas? Dans sa sagesse et sa justice parfaites, Dieu demande qu’une mesure énergique soit prise en vue de protéger la pureté morale et spirituelle de la congrégation, mesure qui aura peut-être aussi pour effet de ramener le fautif à la raison. La Parole de Dieu nous donne cet ordre: “Ôtez le méchant du milieu de vous”, ce qui signifie, en d’autres termes, l’expulser de la congrégation chrétienne. — I Cor. 5:13; I Tim. 1:20; voir aussi Deutéronome 17:7.
7. Quel genre de questions se posent lorsqu’une personne a été exclue de la congrégation?
7 Il est triste de penser que la conduite et l’attitude d’une personne puissent appeler de telles mesures; mais si le coupable a bel et bien été exclu, comment les membres fidèles de la congrégation doivent-ils le considérer et le traiter? Devraient-ils se conduire envers lui comme envers n’importe quel voisin, collègue de travail ou passant croisé dans la rue? Devraient-ils le saluer ou même échanger quelques mots avec lui quand ils le rencontrent? Peuvent-ils travailler pour lui ou louer ses services? Dans quelle mesure ses parents ou les membres de sa famille peuvent-ils communiquer avec lui ou le fréquenter? On pourrait soulever ainsi de nombreuses questions. Aussi sommes-nous profondément reconnaissants à Jéhovah Dieu de nous montrer comment il faut nous conduire avec un fautif qui a été exclu.
LES CONSEILS DE JÉSUS
8, 9. a) Quel conseil Jésus a-t-il donné à propos de l’individu qui avait péché? b) À quel genre de péché Jésus faisait-il allusion?
8 À une époque où Dieu considérait encore les Juifs comme son peuple, Jésus donna quelques conseils à propos de l’individu qui avait péché. Les disciples du Christ, qui étaient eux-mêmes des Juifs et qui savaient comment les choses se passaient au sein de la communauté juive, étaient en mesure de comprendre ces conseils. Mais nous pouvons en tirer profit, nous aussi, car les directives de Jésus allaient s’appliquer plus tard dans la congrégation chrétienne établie par Dieu (Mat. 21:43). Christ commença par dire: “Si ton frère commet un péché, va-t’en lui dévoiler sa faute entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.” — Mat. 18:15.
9 Par le mot “péché”, Jésus n’entendait certainement pas ici une petite offense personnelle comme celle dont il est question en Philippiens 4:2, 3 (voir Proverbes 12:18). Il faisait plutôt allusion, semble-t-il, à des péchés tels que la fraude ou la calomnie, péchés suffisamment graves pour justifier l’exclusion d’un membre de la congrégationa. Si la victime parvenait à résoudre le problème par une discussion en privé, elle avait ‘gagné son frère’; il n’y avait pas lieu d’aller plus loin si le pécheur avait donné la preuve d’un repentir sincère et s’était efforcé de réparer le tort commis.
10, 11. Que fallait-il faire si la première démarche échouait?
10 Et si cette démarche échouait? Jésus ajouta: “Mais s’il [le pécheur] ne t’écoute pas, prends avec toi un ou deux autres, afin que toute affaire soit constatée sur le dire de deux ou trois témoins.” — Mat. 18:16.
11 Les autres personnes en question devaient être des “témoins”, et pas seulement des médiateurs neutres chargés de réconcilier les deux parties. Apparemment, elles devaient avoir assisté à la mauvaise action, par exemple en prenant connaissance de l’accord financier lors de sa conclusion de sorte qu’elles puissent ensuite attester qu’il y avait bien eu fraude. Si la preuve de la fraude résidait dans un contrat ou quelque chose du même genre, la victime pouvait amener avec elle des frères spirituellement capables ayant de l’expérience dans ce genre de situation. Ceux-ci deviendraient alors témoins des faits et de ce que l’accusé dirait pendant cette entrevue, au cas où il s’avérerait nécessaire d’opérer la dernière démarche.
12. D’après Jésus, en quoi consistait la dernière démarche?
12 Cette dernière démarche, Jésus la présenta en ces termes: “S’il ne les écoute pas, parle à la congrégation. S’il n’écoute pas non plus la congrégation, qu’il soit pour toi comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts.” (Mat. 18:17). Oui, un dernier effort pour faire revenir le pécheur de sa mauvaise voie consisterait à soumettre l’affaire à ceux qui sont les aînés de la congrégation sur le plan spirituel. Ils entendraient les faits, recueilleraient la déposition des témoins et pourraient reprendre le coupable sur la base de la Parole de Dieu. Cependant, si le pécheur refusait de se repentir, ils le disciplineraient alors au nom de la congrégation, et ils protégeraient celle-ci d’une dangereuse influence en expulsant le coupable.
PAS D’INHUMANITÉ
13, 14. Pourquoi pouvons-nous être sûrs que Jésus ne nous demandait pas d’adopter une conduite inhumaine?
13 Pour mieux déterminer comment nous devons nous conduire à l’égard d’une telle personne, il faut bien comprendre ce que Jésus voulait dire par ces mots: “Qu’il soit pour toi comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts.” Dans les siècles suivants, certains rabbins exprimèrent des points de vue outranciers, soutenant par exemple qu’un Juif ne devait même pas venir en aide à un non-Juif qui était en danger de mort. Cette dureté de cœur ne se manifestait d’ailleurs pas seulement envers les Gentils. La preuve en est que dans la parabole de Jésus sur la façon de se montrer vraiment le prochain d’autrui, un Lévite et un prêtre refusèrent tous deux d’aider un de leurs compatriotes blessé. Ce fut un Samaritain qui vint au secours du malheureux. — Luc 10:29-37.
14 Mais en Matthieu 18:17, Jésus ne voulait pas dire que ses disciples devaient refuser d’accomplir un acte d’humanité, comme en cas d’accident ou de besoin urgent. Lui-même manifesta une telle humanité à certains non-Juifs, à une femme syro-phénicienne, par exemple. Bien que Jésus, ses disciples et la femme elle-même reconnussent l’aspect inhabituel de la situation — du fait que cette femme était non juive et que Jésus avait été envoyé vers les Juifs — Christ guérit sa fille (Mat. 15:21-28; Marc 7:24-30). Il fit preuve d’une même humanité envers l’officier romain qui le supplia de guérir un esclave malade et paralytique. L’officier reconnut qu’il ne s’attendait pas à ce que Jésus, enseignant juif, entre chez lui. Mais des “aînés des Juifs” demandèrent à Jésus de faire preuve de miséricorde envers ce non-Juif qui en était digne, et c’est ce que Jésus fit (Luc 7:1-10; Mat. 8:5-13). En comparant le pécheur à un “homme des nations” et à un “collecteur d’impôts”, Jésus ne proscrivait donc pas tout geste de bonté ou de miséricorde à son égard. Que voulait-il dire au juste?
“COMME UN COLLECTEUR D’IMPÔTS”
15. Comment les Juifs considéraient-ils et traitaient-ils les collecteurs d’impôts?
15 Voyons tout d’abord comment les Juifs considéraient et traitaient les collecteurs d’impôts.
“Les publicains [ou collecteurs d’impôts] du Nouveau Testament passaient pour des traîtres et des apostats souillés par leurs contacts fréquents avec les païens, pour des agents de l’oppresseur. On les rangeait avec les pécheurs (...), les prostituées (...) et les païens. (...) Abandonnés à leur sort, évités par les hommes de la bonne société, ils trouvaient leurs seuls amis ou compagnons parmi ceux qui comme eux, vivaient en parias.” — “Cyclopædia” de M’Clintock et Strong, Vol. VIII, p. 769.
Oui, ceux qui écoutaient Jésus savaient pertinemment que les Juifs en général évitaient les publicains. C’est seulement à contrecœur qu’ils avaient parfois de très brèves relations d’affaires avec eux, lorsqu’il fallait payer les impôts exigés par la loi.
16, 17. Comment Jésus s’est-il conduit envers certains collecteurs d’impôts?
16 Quelques-uns répondront: “Mais Jésus ne s’est-il pas joint aux collecteurs d’impôts?” Examinons les faits.
17 Bien que, pendant son ministère terrestre, Jésus concentrât surtout son attention sur les Juifs, sa qualité d’“Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde” voulait qu’il soit une lumière pour tous les hommes (Jean 1:29; 8:12; És. 42:1, 6, 7; Mat. 10:5, 6; 15:24). Tel un médecin, il aida tous les Juifs qui avaient le plus besoin de lui, y compris des pécheurs: prostituées, ivrognes et collecteurs d’impôts, lesquels recouraient souvent à des procédés malhonnêtes. Matthieu Lévi, un collecteur d’impôts méprisé, fut de ceux qui accueillirent favorablement le nouveau message de salut dont Jésus était porteur. Il invita même Jésus chez lui pour un festin, ce qui lui donna l’occasion, ainsi qu’à d’autres publicains bien disposés, d’en apprendre plus sur les vérités nouvelles et merveilleuses (Luc 5:27-32; 19:1-10). Ces hommes avaient commis des “péchés d’ignorance”, mais ils étaient disposés à faire ce qu’il fallait pour que leurs péchés soient “effacés”. — Actes 3:19; Héb. 9:7.
18. Pourquoi peut-on dire qu’en Matthieu 18:17, Jésus ne faisait pas allusion à sa propre conduite envers certains collecteurs d’impôts?
18 Les efforts de Jésus pour donner un témoignage aux collecteurs d’impôts qui “s’approchaient de lui” et le ‘suivaient’ ne constituaient pas un modèle de la façon dont il faut traiter les pécheurs non repentants (Marc 2:15; Luc 15:1). La preuve en est que si Christ a mangé avec ces collecteurs d’impôts, l’apôtre Paul, lui, ordonna aux chrétiens de “ne pas même manger” avec le pécheur que l’on expulsait de la congrégation (I Cor. 5:11). En outre, Jésus disait à ses disciples, en toute logique, de considérer le coupable non repentant de la façon dont eux-mêmes considéraient les collecteurs d’impôts. On lit dans la traduction de Kuen: “Mets-le sur le même plan que les païens et les gens avec qui vous évitez toute relation.”
FAÇON DONT LES GENTILS ÉTAIENT CONSIDÉRÉS ET TRAITÉS
19. Que dit la Bible au sujet des relations entre Juifs et non Juifs?
19 Les apôtres qui entendirent les paroles de Jésus rapportées en Matthieu 18:17 étaient des Juifs et savaient donc que leurs compatriotes ne fraternisaient pas avec les Gentils. La Loi avait établi une distinction entre Juifs et non-Juifs afin de tenir les Israélites à l’écart des nations voisines (Deut. 7:1-4; Nomb. 15:37-41; Éph. 2:11-14). Le jour de la Pâque de l’an 33, les Juifs n’entrèrent pas dans le palais du gouverneur romain “pour ne pas se souiller”. (Jean 18:28.) Quant à la distinction entre Juifs et Samaritains, qui acceptaient pourtant le Pentateuque, elle était si grande qu’une femme de Samarie que Jésus rencontra près d’un puits exprima sa surprise d’entendre un Juif lui demander de l’eau. — Jean 4:9.
20. Que nous apprend le récit de la visite de Pierre chez Corneille?
20 En l’an 36, quand Dieu expliqua que les non-Juifs incirconcis pouvaient désormais devenir héritiers du Royaume, il guida l’apôtre Pierre vers l’officier romain Corneille. Mais Pierre dit à Corneille: “Vous savez bien comme c’est illicite, pour un Juif, de se joindre à un homme d’une autre race ou de l’approcher.” (Actes 10:28). La remarque de Pierre montre à quel point les Juifs se sentaient tenus d’éviter toute fraternisation avec un homme des nations. Quand on sut que Pierre s’était rendu chez Corneille, certains chrétiens juifs critiquèrent le fait que Pierre “avait pénétré dans une maison d’hommes incirconcis et avait mangé avec eux”. Oui, les Juifs trouvaient qu’être en compagnie d’un “homme des nations” et manger avec lui était choquant. — Actes 11:1-3; voir aussi Galates 2:12.
21. Comment comprenez-vous donc les paroles de Jésus d’après lesquelles un pécheur non repentant est “comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts”?
21 Les Écritures nous aident donc à comprendre le conseil de Jésus d’après lequel nous devons traiter le fautif non repentant qui a refusé d’écouter la congrégation “comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts”. Cela ne signifie certainement pas aujourd’hui considérer le coupable comme on considère les gens en général, car ce n’est pas ainsi que les disciples comprirent les paroles de Jésus. D’autres conseils renfermés dans les Écritures grecques chrétiennes nous aideront à mieux comprendre ce point et à savoir affronter les situations concrètes qui se présentent par suite de l’exclusion d’un membre de la congrégation chrétienne.
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Le bon point de vue sur l’exclusionLa Tour de Garde 1981 | 15 décembre
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Le bon point de vue sur l’exclusion
“Ô Jéhovah, (...) qui résidera dans ta montagne sainte? Celui qui marche sans défaut et qui pratique la justice.” — Ps. 15:1, 2.
1, 2. Pourquoi disons-nous que Dieu s’attend à ce que ses adorateurs défendent ses principes?
JÉHOVAH est juste et saint. Bien qu’il soit miséricordieux et compréhensif envers les humains imparfaits, il s’attend à ce que ceux qui l’adorent reflètent sa sainteté en s’efforçant de défendre ses justes principes. — Ps. 103:8-14; Nomb. 15:40.
2 L’Israélite qui violait volontairement les commandements de Dieu, tels que ceux sur l’apostasie, l’adultère ou le meurtre, devait être retranché, mis à mort (Nomb. 15:30, 31; 35:31;
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