et pour souligner le sérieux de ce pacte. Les secousses qui agitèrent alors la montagne contribuèrent aussi à graver l’événement dans la mémoire des Israélites. Jéhovah ayant rattaché cette alliance de la plus haute importance aux manifestations impressionnantes dont ils avaient été témoins, y compris ce tremblement de terre, ceux-ci n’allaient pas oublier de sitôt les engagements qu’ils avaient pris à cette occasion. — Exode 19:7-19.

Un autre séisme se produisit peu après. Dans les familles de Dathan, d’Abiram et de Coré, des rebelles s’étaient opposés au guide nommé par Jéhovah. Lorsque ceux-ci eurent rejeté les nombreux avertissements qui leur avaient été donnés, Jéhovah eut de nouveau recours à un tremblement de terre, cette fois pour purifier son peuple des insurgés. “Le sol qui était sous eux commença à se fendre. Et la terre se mit à ouvrir sa bouche et à les engloutir avec leurs maisonnées, ainsi que tous les humains qui appartenaient à Coré, et tous les biens.” — Nombres 16:31, 32.

Cependant, Dieu n’est pas l’auteur des séismes du XX^e siècle. Dans ce cas, pourquoi la Bible en fait-​elle un élément du signe indiquant la proximité de “la fin”? Au fait, vivons-​nous vraiment “la conclusion du système de choses”?

Les séismes — présages de la fin?

SEULS avec Jésus sur les hauteurs d’une colline, entourés d’oliviers noueux et dominant du regard la ville de Jérusalem, quatre hommes étaient perplexes. Un peu plus tôt dans la même journée, Jésus Christ, leur Maître, leur avait dit que Jérusalem et son temple seraient rasés, au point qu’il n’y resterait même plus “pierre sur pierre”. Déconcertés, ils lui demandèrent: “Quand ces choses auront-​elles lieu?” Il va sans dire que la réponse de Jésus les intéressait au plus haut point. Toutefois, elle devrait nous passionner davantage encore. — Matthieu 24:1-3.

Bien entendu, les apôtres songeaient avant tout à la destruction qui menaçait Jérusalem. Toutefois, leur curiosité ne s’arrêtait pas là; ils voulaient aussi connaître l’époque où Jésus serait présent dans la gloire du Royaume. Ils désiraient savoir quand le système mauvais tout entier prendrait fin. C’est pourquoi ils formulèrent également cette question: “Quel sera le signe de ta présence et de la conclusion du système de choses?” La réponse que Jésus leur donna les contenta. De même, ses déclarations relatives au “signe” sont de nature à satisfaire ses disciples des temps modernes, qui languissent après la fin de la méchanceté, car c’est en notre siècle que le signe annoncé est apparu.

Le signe décrit par Jésus comportait des indications évidentes, des présages que l’on pourrait facilement remarquer en tous lieux. Il ne s’agissait pas de prédictions obscures ou abstraites. Selon Matthieu 24:7, Jésus déclara notamment: “Car nation se dressera contre nation et royaume contre royaume, et il y aura des disettes et des tremblements de terre dans un lieu après l’autre.” Lorsqu’une guerre éclate, les nations ne l’ignorent pas. Quant aux affamés, ils savent très bien qu’ils ont faim. Pareillement, lorsqu’un séisme ébranle le sol sous vos pieds, vous ne pouvez manquer de vous en rendre compte, car il s’agit là d’une des catastrophes naturelles les plus spectaculaires qui soient. Ces phénomènes et bien d’autres, qui ne risqueraient pas non plus de passer inaperçus, constitueraient “le signe” quand ils s’abattraient sur l’humanité en une seule génération (Matthieu 24:3, 34). Mais parlons un peu plus de la partie du “signe” qui nous intéresse: les tremblements de terre.

Qu’entendait Jésus par “tremblements de terre”?

Jésus n’était pas expert en sismologie. Il était à la fois prédicateur, enseignant et prophète. C’est “plein d’esprit saint”, sous l’impulsion de cette force agissante invisible émanant de Jéhovah, qu’il annonça ces séismes, tout comme les autres aspects du “signe”. — Luc 4:1; Jean 8:28.

Les paroles du Christ se sont-​elles réalisées au premier siècle? En effet. La Bible et l’histoire profane font état d’un grand nombre de séismes survenus entre l’an 33, date à laquelle Jésus prononça sa prophétie, et l’année 70, qui vit la désolation de Jérusalem. Ainsi, deux secousses sismiques ébranlèrent Jérusalem quelques jours seulement après que Jésus eut énoncé sa prédiction (Matthieu 27:51; 28:2). Dix-sept ans plus tard, un tremblement de terre se produisit à Philippes, ainsi que le rapporte le rédacteur biblique Luc (Actes 16:26). De leur côté, les historiens signalent au moins six grands tremblements de terre dans cette région du globe au cours de cette période (voir tableau I).

Qu’est-​ce qui faisait la particularité des tremblements de terre au premier siècle? Les nouvelles de séismes paraissaient-​elles insolites aux premiers chrétiens? La réponse à ces questions nous aidera à comprendre la signification que les tremblements de terre revêtent à notre époque.

Puisque le bassin méditerranéen, où Jérusalem est située, se trouve sur une zone de la croûte terrestre à degré de sismicité moyen, il est sujet aux secousses telluriques. Dès lors, les tremblements de terre n’étaient pas inconnus des gens qui habitaient cette région au premier siècle. Du reste, le rift qui constitue la vallée du Jourdain et de la mer Morte, ainsi que les failles transversales qui forment la plaine d’Esdrelon (Jizréel) et qui séparent la Galilée de la Samarie, avaient déjà été le théâtre de tremblements de terre auparavant. — Amos 1:1; Zacharie 14:5.

Les séismes ne donnèrent donc en eux-​mêmes aucun sens particulier au “signe” prophétique de la fin prochaine de Jérusalem, pas plus qu’une forte fièvre ne pourrait permettre de diagnostiquer une maladie précise en l’absence d’autres symptômes. Par conséquent, si les tremblements de terre annoncés par Jésus se chargèrent d’une signification spéciale, c’est parce qu’ils se produisirent en même temps que tous les autres éléments du “signe”. Et c’est ce “signe” complexe, composé de tous les événements prédits, que les premiers chrétiens virent et dont ils surent tirer parti.

Les séismes de nos jours

Les tremblements de terre annoncés par Jésus se sont-​ils manifestés au XX^e siècle? En d’autres termes, a-​t-​on vu à notre époque de grands séismes indiquant que nous vivons “la conclusion du système de choses”? Tout démontre que notre siècle a été particulièrement meurtri par les tremblements de terre. Dans le monde entier, on enregistre plus d’un million de séismes par an, dont 1 000 provoquent de graves dégâts.

Certaines autorités croient que la terre traverse une période d’activité sismique intense. Ainsi, le professeur Keiiti Aki, de la section des sciences terrestres et planétaires de l’Institut technologique du Massachusetts, évoquait “l’accroissement évident de l’intensité et de la fréquence des grands tremblements de terre au cours des cent dernières années”, tout en affirmant que l’activité sismique était tout aussi importante entre 1500 et 1700.

Dans le journal italien Il Piccolo du 8 octobre 1978, Geo Malagoli faisait cette remarque:

“Comme le montrent les statistiques, notre génération vit dans une période dangereuse d’intense activité sismique. En fait, on sait de source sûre que pendant 1 059 années (de 856 à 1914) il n’y a eu que 24 tremblements de terre importants qui ont causé la mort de 1 973 000 personnes. Mais les catastrophes récentes sont responsables de la mort de 1 600 000 personnes, cela en 63 ans seulement, de 1915 à 1978, avec 43 tremblements de terre. Cette augmentation phénoménale confirme un autre fait reconnu: notre génération est une génération malheureuse sous beaucoup d’aspects.”

Jésus avait annoncé que la “conclusion du système de choses” serait marquée par “des tremblements de terre dans un lieu après l’autre”, ou, d’après le récit de Luc, par “de grands tremblements de terre”. (Matthieu 24:3, 7; Luc 21:11.) La génération qui a vu 1914 et dont de nombreux représentants sont encore en vie a-​t-​elle été témoin de ces faits? L’histoire contemporaine nous autorise à répondre par l’affirmative (voir le tableau II). Du reste, les tremblements de terre n’ont pas été seulement constatés par les membres de cette génération-​là, mais encore par le plus grand nombre d’humains que la terre ait jamais portés (Matthieu 24:34). En outre, les hommes sont aujourd’hui plus conscients de l’activité sismique qui travaille notre planète tout entière et de ses conséquences qu’en aucun autre siècle.

À quoi reconnaît-​on au juste un “grand” tremblement de terre? L’importance d’un séisme est-​elle fonction de son intensité ou de sa magnitude, qui sont mesurées respectivement par les échelles de Mercalli et de Richter, ou bien de sa notoriété et de l’étendue des dégâts qu’il provoque? Comme l’indique le tableau III, on assiste depuis 1914 à un accroissement considérable des pertes en vies humaines occasionnées par des tremblements de terre. Il est vrai que certains des séismes qui ont atteint la plus forte magnitude se sont produits au fond des océans, et qu’ils n’ont eu que peu ou pas du tout d’effets sur la vie et sur les biens des hommes. Toutefois, pour savoir si la prophétie de Jésus se réalise ou non à notre époque, il nous faut évaluer non seulement la magnitude ou l’intensité des séismes d’après des échelles comme celle de Richter, mais surtout l’ampleur des dommages qu’ils ont causés aux constructions et le nombre de vies qu’ils ont fauchées.

Un élément du “signe”

Dans son numéro de juillet-​août 1980, la