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5e partie : L’œuvre d’avertissement (1909-1914)La Tour de Garde 1955 | 15 juillet
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350 personnes environ assistaient à la dédicace du Tabernacle de Brooklyn, nouveau nom de l’ancien “ Béthel de Plymouth ” rénové. Sa salle de conférences du deuxième étage, comprenant 800 places, brillait grâce à ses teintes harmonieuses où le vert olive dominait ; elle possédait des décorations murales de textes bibliques exécutées avec art et goût. Le rez-de-chaussée fut modifié et devint le bureau principal de la Société. Le vaste sous-sol avait été transformé et comprenait une petite imprimerie, un magasin et des services d’expédition. Rapidement aussi la maison située au 124, Columbia Heights, avait été aménagée pour être habitée par plus de trente membres à temps complet du personnel du bureau principal. “ Nous appellerons la nouvelle maison “ Béthel ”, et le nouveau bureau et salle de conférences, “ Le Tabernacle de Brooklyn ” ; ces noms remplaceront la désignation “ Maison de la Bible ”d. ” En 1911, un vaste et nouveau dortoir attenant au Béthel, derrière, et faisant face à la rue Furman, fut achevé.e
Pour tenir cette propriété dans l’État de New-York et agir en tant qu’organisme religieux légal à l’intérieur de cet État, il devint nécessaire de former une société enregistrée à New-York. L’existence légale de cette société fut reconnue le 23 février 1909, selon décision du juge Isaac N. Miller, de la Cour suprême de New-York. Elle porta pendant trente ans le nom de PEOPLES PULPIT ASSOCIATION. Puis, en 1939, ce nom fut changé légalement en celui qu’elle porte actuellement : WATCH TOWER BIBLE AND TRACT SOCIETY, INC., semblable à celui de la société de Pennsylvanie : WATCH TOWER BIBLE AND TRACT SOCIETY. Les buts de la société de New-York se résument dans sa charte comme suit :
“ Ses buts légaux sont des buts charitables, bienfaisants, scientifiques, historiques, littéraires et religieux ; l’amélioration sur les plans moral et mental des hommes et des femmes, la dissémination des vérités bibliques en diverses langues au moyen de la publication de tracts, brochures, journaux et autres documents religieux, et en accomplissant une œuvre missionnairef. ”
À partir de 1909, un tract mensuel, appelé tout d’abord “ Chaire des Peuples ”, puis “ Journal pour Tous ”, et plus tard encore “ Le Journal mensuel des Étudiants de la Bible ”, fut largement répandu chaque année en millions d’exemplaires. Il expliquait clairement les vérités vitales de la Bible et avertissait les nations gentiles de la date fatale de 1914. Et c’est ainsi que, pendant plusieurs années, ces travailleurs consciencieux et unis furent connus de plus en plus sous le nom d’Étudiants de la Bible, ou d’Étudiants internationaux de la Bible. En fait, en 1914, l’œuvre identique réalisée dans le champ britannique reçut une base légale conformément à la loi anglaise, par la constitution de l’ASSOCIATION INTERNATIONALE DES ÉTUDIANTS DE LA BIBLE. Ces trois sociétés furent organisées dans des desseins identiques et elles travaillent ensemble harmonieusementg.
La Société Tour de Garde, installée dans sa propriété de Brooklyn, était maintenant équipée pour suivre les progrès de la gigantesque œuvre de proclamation en cours et qui s’étendait continuellement. Les années qui s’écoulèrent de 1909 à 1914 virent une production sans cesse croissante de tracts, de brochures et de livres reliés qui s’éleva à plusieurs millions. L’œuvre d’avertissement concernant 1914 se développa après l’organisation d’un Service de presse international qui envoya chaque semaine le sermon de Russell à trois mille journaux environ, aux États-Unis, au Canada et en Europe. On estime que, de cette manière, dix millions de personnes furent touchées chaque semaineh.
On eut aussi recours à la tribune publique pour favoriser l’extension du témoignage relatif à l’année 1914 alors proche. En 1911 seulement, selon le rapport officiel, 12 113 discours publics ou semi-publics avaient été prononcés dans le monde entier. Cinquante-huit ministres spéciaux, itinérants, furent envoyés régulièrement du bureau principal de la Société à Brooklyn, suivant un itinéraire fixé, pour servir dans cette campagne de conférences publiques, à laquelle participèrent également plusieurs centaines d’orateurs locaux, qui poursuivirent l’“ Œuvre d’extension des classes ” en s’efforçant d’organiser de nouvelles classes bibliquesi. Il en résulta un grand accroissement. Finalement, en 1914, il y avait 1 200 groupes ou classes travaillant en union avec la Watch Tower Society, aux États-Unis et à l’étranger. En 1915, le nombre partiel des assistants à la célébration annuelle du mémorial de la mort du Christ s’éleva à 15 430, et, à ce moment-là, il y avait 55 000 abonnés à la Watch Tower, chiffre indiquant approximativement le nombre des personnes associées à l’œuvre d’avertissement et de témoignagej.
Au cours de cette période de témoignage, on insista beaucoup pour que le président de la Société, C. T. Russell, vînt personnellement prendre la parole à des réunions publiques dans les grands centres. Il se rendit chaque année en Europe pour faire des conférences. “ Il voyagea beaucoup en Amérique du Nord, par train spécial en “ tournée de congrès ”, accompagné d’un grand nombre (240, une fois) de compagnons d’activité enthousiastes, visitant toutes les grandes villes des États-Unis et du Canadak. Ce faisant, il s’adressa personnellement à des milliers de personnes dans de nombreuses parties du monde où l’on parle l’anglaisl. De décembre 1911 à mars 1912, Russell, en qualité de président d’un comité de sept hommes, fit un voyage autour du monde, semant les graines de la vérité qui, en temps voulu, amenèrent à une activité féconde de nouveaux groupes de chrétiens oints dans des régions très étendues du globe. Pour prononcer des discours et étudier les champs de mission, le comité s’arrêta dans les lieux suivants : Honolulu dans les îles Hawaï, Yokohama, Tokio, Kobé et Nagasaki au Japon ; Shanghaï et Hong-Kong en Chine ; Manille dans les Philippines ; Singapour et Penang, Straits Settlements ; Colombo dans l’île de Ceylan ; Trivandrum, Kottarakara, Nagercoil, Puram, Madras, Vizagapatam, Calcutta, Bénarès, Lucknow et Bombay en Inde ; Aden en Arabie ; Le Caire et Alexandrie en Égypte ; Le Pirée, Athènes, Corinthe et Patras en Grèce ; Brindisi et Rome en Italie ; Paris en France ; ensuite, Londres en Angleterre, et finalement New-Yorka. Ce fut en vérité un très grand voyage pour faire entendre à toute la terre le message d’avertissement concernant la fin prochaine des “ temps des gentils ” en 1914. On dit que, pendant sa vie, Russell parcourut plus d’un million et demi de kilomètres, prononça plus de 30 000 sermons et écrivit des livres totalisant plus de 50 000 pagesb. À ce moment-là, les publications de la Société paraissaient en 15 languesc. C. T. Russell mourut le 31 octobre 1916.
Pour contrebalancer toutes les conjectures privées et absurdes en ce qui concerne 1914, la Watch Tower du 1er décembre 1912 publia ce qui suit :
“ Il y a certainement sur ce sujet matière à de légères différences d’opinion et il nous appartient d’accorder aux unes et aux autres la plus grande tolérance. Le terme du pouvoir des gentils peut cesser en octobre 1914 ou en octobre 1915. Et il est possible que la période de luttes et d’anarchie “ telle qu’il n’y en a jamais eu de pareille depuis qu’une nation existe ” marque la fin définitive du temps des gentils ou le commencement du règne du Messie. Mais nous rappelons encore à nos lecteurs que nous n’avons rien prophétisé au sujet du temps des gentils se terminant dans un temps de détresse ni sur l’époque glorieuse qui suivrait de peu cette catastrophe. Nous avons simplement attiré l’attention sur ce que disent les Écritures, donnant notre opinion quant à leur signification et demandant à nos lecteurs de juger, chacun pour soi, ce qu’ils signifient. Ces prophéties ont toujours le même sens pour nous... Cependant, certains peuvent mettre des déclarations positives touchant ce qu’ils connaissent, et ce qu’ils ne connaissent pas ; nous ne nous y livrons jamais ; mais nous indiquons simplement que nous croyons de telle et telle manière, pour telle et telle raisond. ”
Pour démontrer encore une fois que ces étudiants et travailleurs unis ne croyaient pas que l’année prophétique de 1914 mettrait fin à toutes leurs activités en ce qui concerne cette terre, de 1912 au début de 1914, la Watch Tower Society dépensa une fortune (plus de 300 000 dollars)e à préparer le Photo-Drame de la Création pour étendre la connaissance biblique aux foules pendant et après 1914. Bien que l’emploi d’allocutions et de musique enregistrées, synchronisées avec des images projetées (animées et immobiles) fût alors un art à ses débuts, néanmoins, la Société, avec confiance, se mit en devoir de défricher ce champ. Dans des studios primitifs, à New-York, elle produisit un ensemble composé d’un film muet et de projections d’images d’une rare beauté avec lesquels étaient synchronisés une grande variété des plus beaux disques musicaux et 96 causeries sur disques pour phonographe (de 4 minutes chacun), expliquant les points principaux de la Bible. Le décrivant, la Watch Tower de 1914 dit :
“ Naturellement, nos lecteurs prennent un grand intérêt au Photo-Drame de la Création. Vous avez tous plus ou moins entendu parler de sa préparation au cours des deux dernières années. Le travail a été beaucoup plus pénible que nous ne l’avions pensé. Tous ceux qui l’ont vu admettent que c’est très beau. Un ministre, après en avoir vu deux parties, déclara : “ Je n’ai vu que la moitié du Drame, mais déjà, grâce à lui, j’en ai appris davantage au sujet de la Bible qu’au cours de mes trois années d’études dans un séminaire ”... Il (le Drame) comprend tout ce qui touche à la création de la terre, des animaux, de l’homme, aux expériences de l’humanité pendant les six mille ans écoulés et à l’œuvre des mille années du règne du Messie. Il comprend quatre parties, quatre spectacles (de deux heures chacun) avec musique appropriée, etc. La première partie nous mène de la Voie lactée à la création du monde, puis au déluge et jusqu’au temps d’Abraham. La deuxième partie va de la délivrance d’Israël de l’Égypte, de ses expériences dans le désert, jusqu’au temps d’Élisée, le prophète, en passant par la période des rois. La troisième partie reprend le récit à partir du temps de Daniel jusqu’au moment où le Logos fut fait chair à la naissance de Jésus. Elle comprend son enfance, sa croissance jusqu’à l’âge d’homme, son baptême, son ministère, ses miracles, sa crucifixion, sa mort et sa résurrection. La quatrième partie commence à la Pentecôte et retrace les expériences de l’Église pendant les dix-neuf siècles passés jusqu’à nos jours et au delà pendant mille ans jusqu’à la glorieuse consommationf. ”
De nombreuses séries complètes et abrégées de ce Drame sonore et en couleurs furent faites. Des orateurs et des opérateurs itinérants exercés le présentèrent à des millions de personnes lors de spectacles gratuits, dans les plus grandes salles de conférence et de cinéma de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Australie. Ce nouveau moyen de donner l’instruction biblique fut prêt à temps pour être envoyé en Allemagne et dans d’autres pays étrangers où les représentations, pendant la Première Guerre mondiale, apportaient le réconfort à des multitudes de gens déconcertésg. En vérité, un grand témoignage fut rendu de cette manière. Soit dit en passant, la Cour suprême d’Idaho accordait à la Société la victoire sur ses adversaires qui s’opposaient à la présentation du Photo-Drame le dimancheh.
(À suivre.)
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Questions de lecteursLa Tour de Garde 1955 | 15 juillet
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Questions de lecteurs
● Que signifient les paroles de Matthieu 24:28 : “ En quelque lieu que soit le cadavre, là s’assembleront les aigles ” ? E. F., Canada.
Le Westminster Dictionary of the Bible dit sous le vocable “ aigle ” : “ En tant qu’oiseau carnivore, se nourrissant de reptiles et parfois de cadavres, il était impur (Lév. 11:13). De même que les Arabes, les Hébreux appliquaient le nom utilisé pour les aigles aux oiseaux se nourrissant de cadavres (comme le faisaient sans doute les naturalistes grec et romain Aristote et Pline), y compris certains grands vautours (Mat. 24:28 ; comparez Prov. 30:17). Faisant allusion à la calvitie de l’aigle (Michée 1:16), le prophète, s’il ne parle pas de la mue qui, chez l’aigle, est à peine discernable, pensait à un vautour dont la tête est chauve et dont le cou est légèrement emplumé. ” C’est sans doute à cause de cet ancien emploi du terme en question que des traducteurs modernes tels que Les Moines de Maredsous, Botte, Osty et Jérusalem, emploient le mot “ vautour ” au lieu d’“ aigle ” dans Matthieu 24:28 et Luc 17:37.
Pour saisir le sens de ces paroles de Jésus il est nécessaire de savoir dans quelles circonstances elles ont été prononcées. Dans Matthieu, chapitre 24, Jésus parlait du signe combiné devant annoncer sa seconde présence, et dans Luc, chapitre 17, il montrait la soudaineté avec laquelle cet événement s’abattrait sur les personnes qui ne servent pas fidèlement Jéhovah, de même que le déluge du temps de Noé et la pluie de feu et de soufre à l’époque où vivait Lot vinrent à l’improviste sur les adversaires, les moqueurs et les indifférents vivant alors, et les anéantirent. Jésus dit ensuite : “ Je vous le dis, en cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l’une sera prise et l’autre laissée, de deux femmes qui moudront ensemble, l’une sera prise et l’autre laissée. ” Ses disciples demandèrent : “ Où sera-ce, Seigneur ? ” Comme ils désiraient savoir où elles seraient prises ou emmenées, Jésus répondit : “ Où sera le corps (les corps), là s’assembleront les aigles. ” — Luc 17:34-37.
Cela signifie, disent certains, que les légions romaines, dont les étendards étaient ornés d’aigles, se rendraient à Jérusalem et la dévoreraient comme un cadavre, ce qui se réalisa en l’an 70. Cette interprétation n’est guère admissible. Ce n’était pas l’époque de la seconde présence du Christ et les légions romaines n’ont pas été “ prises ” avec Jésus pour être sauvées et régner avec lui. D’autres affirment que les sauvés se nourrissent du corps (mort) de Jésus en tant que Rédempteur. Mais le mérite du sacrifice de Jésus a été appliqué aux membres de son corps à travers tous les siècles de la soi-disant ère “ chrétienne ”, tandis que, comme le montre le contexte, le texte en question a trait à l’époque de sa seconde présence. D’autres explications se sont également avérées fausses, et cela pour plusieurs raisons.
Les aigles de la parabole de Jésus représentent le fidèle reste des oints qui, au moment où le Christ vient au temple en qualité de juge, sont purifiés, approuvés, “ pris ” et “ enlevés... sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs ”. Les personnes désapprouvées furent abandonnées à l’organisation de Satan, condamnée par Jéhovah à l’extermination. Les prophéties annoncent la destruction de ce monde à Harmaguédon, et par elles, les serviteurs de Jéhovah regardent l’avenir avec perspicacité et voient le vieux monde en tant que cadavre. Ils attendent impatiemment ce temps-là, et sont tout comme les rapaces qui sentent la mort prochaine d’un animal et attendent un festin. Grâce à leur vue télescopique de laquelle les a pourvus le Créateur, ces oiseaux aperçoivent de loin un cadavre et se rendent en hâte au banquet. De même, les témoins de Jéhovah reconnaissent aujourd’hui les jugements scripturaux prouvant l’imminente destruction du monde de Satan. Ils se rassemblent auprès du Christ pour se délecter des vérités relatives à ce jugement et les rendre accessibles à ceux qui ont faim spirituellement. — I Thess. 4:17 ; Ps. 149:9 ; Mat. 5:3, 6.
La réalisation complète aura lieu lorsque Jéhovah, par l’intermédiaire du Christ, fera, à Harmaguédon, de l’ordre de choses de Satan un corps mort et lorsque Satan et ses démons seront liés et forcés dans une inactivité semblable à la mort. Le cadavre de l’organisation bestiale de Satan fournira aux fidèles serviteurs
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