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Comment je poursuis le but de ma vieLa Tour de Garde 1956 | 15 novembre
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laquelle j’emmenais dans le service une douzaine d’enfants le samedi et le dimanche en plus de deux après-midi, chaque semaine.
En mai 1940, je quittai Sudbury pour reprendre le service de pionnier, mais Shirley et moi nous nous retrouvâmes seulement en décembre suivant, cette fois à San Antonio, Texas. À cause des circonstances dans lesquelles nous vivions, c’est là que nous passâmes l’année la plus difficile de notre vie de pionnier. Mais, puisque nous y étions allées avec l’autorisation de frère Rutherford, nous tînmes bon. Au temps voulu, Jéhovah a toujours un moyen pour sortir ses serviteurs d’une situation difficile. Il nous délivra en nous donnant une attribution de pionnier spécial d’abord à Alice, Texas, puis à Aransas Pass, où nous étions lorsque nous parvinrent les questionnaires pour Galaad.
Galaad ! C’était quelque chose d’entièrement nouveau pour nous. En quelques semaines, nous voilà transportées du Texas ensoleillé aux terres enneigées de Galaad. C’était le premier dimanche de février 1943. Le lendemain, nous, les “ cobayes ” de la première classe, prîmes place pour le travail — je veux dire que c’était du travail pour moi ; mais j’étais si heureuse d’y être. Mes joyeuses expériences de Galaad me parurent comme une nuit de rêves enchanteurs des choses du Monde Nouveau.
Les cinq mois s’écoulèrent bien vite ; Shirley, moi et deux autres pionniers passâmes ensuite deux années de service dans les villes frontière du Texas, en attendant de pouvoir entrer dans notre territoire à l’étranger, au Mexique. C’est là, à Eagle Pass, que je rencontrai un jour une vraie “ brebis ” en train de faire la lessive. Après un peu de lecture et d’aide dans l’étude, elle accepta la vérité et devint une excellente proclamatrice. Toute sa famille se joignit bientôt à la société du Monde Nouveau.
Le 21 mai 1945, nous entrâmes au Mexique en qualité d’instructeurs. Vingt et un y furent envoyés alors ; onze tinrent bon. Ces onze diront avec moi, j’en suis sûre : “ Je ne voudrais en aucun cas être ailleurs. ” Le service de pionnier pendant neuf ans dans cette ville (Mexico City) m’a procuré une joie que je n’avais jamais connue auparavant : La joie de voir passer le nombre de 175 proclamateurs à plus de 1 300 et un groupe se subdiviser en 20. J’éprouvai également une satisfaction particulière et de la joie de porter le message du Royaume à des gens qui n’avaient jamais eu une Bible en main et de les voir, en ma présence, décrocher leurs images et leurs saints pour les détruire.
Les placements étaient très bons dès le commencement, et j’ai trouvé très facile d’introduire des études ; mais il faut toujours en commencer de nouvelles car d’autres tombent. En général, les femmes, ici, sont les esclaves de leurs maris ; quoiqu’elles acceptent la vérité, beaucoup d’entre elles ne peuvent pas assister aux réunions et aller dans le service.
Lorsque nous avons une assemblée dans la ville, je me sens comme une mère heureuse au milieu de beaucoup d’enfants lors d’une réunion familiale. Je reçois des étreintes et des baisers de toutes parts, de personnes avec lesquelles j’ai étudié pendant les neuf années écoulées et qui sont maintenant proclamateurs dans les vingt unités. De revoir les proclamateurs à qui j’ai apporté la vérité, ainsi que leurs compagnons de bonne volonté, me donne les sentiments d’une grand-mère qui a de quoi être fière.
J’ai certainement vécu l’accomplissement des paroles de Jésus : “ Il n’y a personne qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou enfants, ou champs, pour l’amour de moi et pour l’amour de l’évangile, qui n’en reçoive maintenant, en ce temps-ci, cent fois autant. ” (Marc 10:29, 30, Da). Quoique je ne sache pas ce que me réserve l’avenir, j’espère que je pourrai continuer à poursuivre le but de ma vie dans mon territoire à l’étranger jusqu’à ce que “ les maisons soient sans habitants ”.
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Visite dans le PacifiqueLa Tour de Garde 1956 | 15 novembre
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Visite dans le Pacifique
FÉVRIER 1956 fut un mois de grande activité pour les témoins de Jéhovah des îles hawaiiennes. Ils se préparaient en vue d’une assemblée et de la troisième visite du président de la Watch Tower Bible and Tract Society, N. H. Knorr, accompagné de Don A. Adams. L’assemblée devait avoir lieu du 2 au 4 mars, mais février était le mois des préparatifs. Pour les témoins de Jéhovah, un événement marquant s’approchait, et l’annoncer de toutes les manières possibles était une partie importante de l’œuvre préparatoire. 50 000 prospectus furent imprimés et utilisés pour inviter personnellement la population d’Honolulu à venir écouter la conférence publique. Neuf cents affiches et placards furent placés à des endroits favorables pour attirer le public. Une série spéciale d’annonces passa dans les journaux locaux pour susciter l’intérêt. Plusieurs articles intéressants sur l’œuvre de la Société furent publiés avant et pendant l’assemblée, et la coopération des journaux fut satisfaisante.
La télévision fut employée pour la première fois par les témoins, à Hawaii, pour montrer l’atmosphère internationale de cette assemblée des témoins de Jéhovah, intitulée “ Dévouement exclusif ”. Un programme spécial de télévision fut présenté par les témoins de la région en costumes du pays et en six langues : anglais, hawaiien, japonais, coréen, chinois et ilocano. Ce fut un moyen très heureux d’annoncer la conférence publique “ Unification de l’humanité sous le règne du Créateur ”. L’unité régnait certainement parmi les nombreuses nations représentées. On utilisa également la radio pour atteindre un plus grand nombre d’auditeurs invisibles par des annonces et des interviews. Un programme spécial fut préparé en langue japonaise, utilisant la méthode question et réponse, ce qui incita un grand nombre d’auditeurs à téléphoner à la Société pour exprimer leur approbation.
La publicité atteignit son point culminant le dimanche 4 mars, lorsque le discours largement annoncé “ Unification de l’humanité sous le règne du Créateur ” fut enregistré et retransmis par KPOA, station locale, immédiatement après qu’il fut prononcé à l’assemblée, au Pavillon du Club américano-chinois. C’est ainsi que la filiale de la Watch Tower, par son service des relations publiques, fit un excellent travail en s’efforçant de faire en sorte que les insulaires puissent entendre cet important message.
D’après l’horaire, le président et son secrétaire devaient arriver le 1er mars à 6 h 30 avec un avion de la Pan American Airways. Mais ils atterrirent un peu plus tôt. Même à cette heure précédant l’aube, environ 75 témoins de Jéhovah de la région étaient sur les lieux pour leur souhaiter la bienvenue, de la manière typiquement hawaiienne : beaucoup d’entre eux placèrent autour du cou des visiteurs des colliers de fleurs fraîches et parfumées jusqu’à ce qu’ils en soient surchargés. Tout le monde souriait et leur souhaitait la bienvenue de la façon particulière aux proclamateurs hawaiiens. Quelques photos furent prises par des frères et des journalistes, après quoi, frères Knorr et Adams furent emmenés rapidement à la filiale et au home de missionnaires, pour examiner les problèmes locaux et s’occuper des derniers arrangements de l’assemblée.
Le Pavillon du Club américano-chinois avait été fort bien aménagé pour l’assemblée. Une quantité de plantes et de fleurs tropicales aux couleurs variées formait l’estrade. Cette variété de plantes hawaiiennes donnait au Pavillon un air exotique. De grands panneaux muraux étaient placés de chaque côté de l’estrade ; celui de gauche, lorsque vous étiez placé devant la scène, montrait l’étendue de l’œuvre des témoins de Jéhovah dans les îles hawaiiennes en 1945. Les îles elles-mêmes étaient découpées dans une matière brune et placées dans leur position convenable sur une mer sombre. Des étoiles plus claires indiquaient les cinq groupes organisés d’Hawaii, tandis que des lettres couleur jaune-vert annonçaient que 102 proclamateurs du Royaume vivaient dans les îles en 1945. Du côté opposé, un panneau identique, portant la date de 1955, montrait les îles avec dix-sept étoiles brillantes et indiquait 948 proclamateurs. Cette présentation montrait en un coup d’œil l’accroissement réalisé en dix ans. Les deux panneaux étaient entourés d’immenses couronnes de fleurs, apportant une touche particulièrement hawaiienne.
À cause des nombreux congressistes de différentes nationalités, ce fut un problème d’organiser une cafétéria. Aussi les repas étaient-ils très variés et succulents. Pour les visiteurs américains, ils étaient uniques. Une atmosphère d’Extrême-Orient régnait dans toute l’assemblée. Les terrains étaient environnés de palmiers et de végétation tropicale. Naturellement, la chose essentielle était la nourriture spirituelle que les représentants de plusieurs îles venaient de recevoir. Cette assemblée du “ Dévouement exclusif ” s’avéra le plus grand rassemblement que les frères hawaiiens eussent jamais connu.
Le jour de l’ouverture, frère Knorr parla sur le sujet “ Les chrétiens doivent être heureux ”. Il montra que les témoins de Jéhovah sont les gens les plus heureux, car ils connaissent le chemin du salut. Grâce à d’étroites relations avec Dieu, ils sont dans une situation avantageuse, connaissent le chemin de la vie et ont de bonnes raisons d’être heureux. Il lut de nombreux versets pour montrer que, même sous la persécution et l’épreuve, un chrétien peut être heureux. Le bonheur vient de la connaissance, de la sagesse et de la compréhension. Ce qu’il dit se reflétait sur les visages heureux et dans la joie exprimée par les congressistes. L’assistance maximum aux sessions du vendredi s’éleva à 874.
Un service de baptême fut organisé le samedi et trente-huit personnes symbolisèrent le don de leur personne à Jéhovah en étant immergées. Elles furent toutes emmenées à une plage voisine et plongées dans les vagues du Pacifique bleu.
Le samedi après-midi, le programme fut consacré au service de pionnier. Une partie fut dirigée par un président qui interviewa quatre pionniers ayant passé ensemble plus de cent ans au service à plein temps. Leurs remarques et expériences furent encourageantes pour les autres, et montrèrent qu’en s’organisant avec soin et en comptant sur l’esprit de Jéhovah, on peut avoir une vie heureuse dans ce service béni de pionnier, dans la société du Monde Nouveau. Ce jour-là, il y eut beaucoup de discours sur ce service et il y a de la place pour un plus grand nombre de pionniers et de pionniers spéciaux dans les îles Hawaii.
Le samedi soir, frère Adams fit un discours vibrant sur “ La bonne sorte de guerre ”. Il montra que le service chrétien ne devrait pas être rejeté dans l’ombre par le monde moderne du matérialisme. Il compara la situation actuelle au fait de regarder par une large fenêtre permettant d’avoir une vue claire du monde nouveau et de ses bénédictions. Si la fenêtre reste nette, si quelqu’un a une vision claire de l’activité du monde nouveau et qu’il ne perd pas de vue les vérités du Royaume, alors il continuera à chercher premièrement le Royaume. Mais si l’on permet à la fenêtre de se salir ou d’être revêtue d’or ou d’argent, d’intérêts commerciaux, alors elle devient automatiquement un miroir et tout ce que l’on peut voir, c’est soi-même. La vision du monde nouveau est alors perdue de vue. Le discours était très pratique et stimulant pour les 903 ministres présents à cette session.
Le dimanche apporta le grand événement attendu de tous les témoins de Jéhovah. Ils étaient impatients de voir quel serait le résultat de leur publicité et des préparatifs faits en vue de la conférence publique. Tous furent transportés de joie à la vue du Pavillon rempli et débordant. Les tentes, dressées à l’extérieur du Pavillon, en prévision de cette foule extraordinaire, étaient aussi combles. Une attention soutenue fut accordée à frère Knorr tandis qu’il développait son sujet montrant que le grand Créateur était sur le point d’introduire l’humanité dans un seul monde nouveau et que les humains, quelles que soient leur nationalité, leur couleur ou leur langue, seraient unis sous son règne. Il fit remarquer qu’il est temps pour les hommes de prendre position afin d’obtenir la vie éternelle. Quand on compta la foule, on s’aperçut que 1 355 personnes de toutes conditions et de différentes nationalités étaient venues pour entendre ce discours encourageant, qui a déjà été publié dans l’édition du 1er avril de La Tour de Garde.
Tous les témoins de Jéhovah, ainsi que nombre de personnes de bonne volonté qui assistèrent à la conférence publique, restèrent pour entendre les paroles finales du président, annoncées à la réunion publique. Il était question des témoins de Jéhovah en Russie, et c’était encourageant d’apprendre comment l’esprit de Jéhovah se manifeste sur son peuple en dépit des obstacles quasi insurmontables dressés sur le chemin des témoins de Jéhovah en ce pays-là pour faire cesser leur prédication de la bonne nouvelle du Royaume. Les frères hawaiiens se réjouirent d’entendre parler du zèle des frères en Russie et cela les affermit dans leur résolution de persévérer et de faire entendre la bonne nouvelle du Royaume dans tous les coins et recoins des îles. Les frères se montrèrent enthousiastes également pour envoyer l’expression de leur amour et leurs salutations aux frères de toutes les parties du monde, en particulier à ceux du Pacifique Sud, où les deux visiteurs allaient se rendre.
Il y a encore beaucoup à faire dans les îles hawaiiennes en ce qui concerne la prédication de la bonne nouvelle, car il y a encore des centaines de milliers de personnes qui n’ont pas pris position pour le Royaume. Mais il est certain que dans quelques années, il y en aura très peu qui n’auront pas encore eu l’occasion d’entendre parler des dispositions merveilleuses que Jéhovah a prises afin d’unifier toute l’humanité en une seule société sous le règne du Créateur.
VISITE AUX ÎLES FIDJI
Par suite d’une tempête dans le Pacifique Sud, la Société panaméricaine de transports aériens annonça à tous les passagers que les avions allant dans cette direction resteraient au sol pendant vingt-quatre heures. Ainsi, ce ne fut pas avant mardi à 22 h 30 que les frères Knorr et Adams quittèrent un groupe de plus de 200 personnes à l’aéroport pour se rendre dans le Pacifique Sud. Une brève escale eut lieu à Canton Island pour faire le plein d’essence. Ce n’est qu’une étroite bande de terre, une île de corail très éloignée dans le Pacifique. Les voyageurs y atterrirent juste avant l’aube, et ce fut une surprise de voir avec quelle rapidité la clarté du jour succède à l’obscurité dans cette île du Pacifique. Cela ne dure que quelques minutes.
Après un nouvel envol, il ne fallut pas longtemps aux voyageurs pour atteindre Fidji, mais à cause des vents violents et de la pluie battante, l’avion ne put atterrir immédiatement sur l’aéroport de Nandi. Comme les nuages étaient très bas au-dessus du terrain, l’avion décrivit des cercles pendant près d’une heure jusqu’à ce qu’on l’informât que le plafond s’était élevé suffisamment pour qu’il pût descendre sur la piste d’atterrissage. Sur le terrain, la pluie tombait à torrents. Taudis que l’avion survolait l’île, on remarqua que les routes étaient recouvertes d’eau et que de grands lacs s’étaient formés. Assurément, la tempête s’était abattue sur cette région. Plusieurs frères étaient sur les lieux pour accueillir les visiteurs à leur descente de l’avion. Des dispositions avaient été prises au préalable pour que frère Adams parlât à l’assemblée de Suva tandis que frère Knorr continuerait sa route dans un avion assurant la liaison avec la Nouvelle-Zélande, où une assemblée était déjà en cours, à Auckland. L’heure passée à s’entretenir avec les frères fut charmante, mais le temps vint pour frère Adams et le groupe de se rendre à Suva, advienne que pourra !
On loua un taxi et les frères partirent sur les routes boueuses et à travers les mares vers Suva, à plus de 200 kilomètres de l’autre côté de l’île. Ils arrivèrent bientôt devant une rivière grossie qu’aucun camion ou voiture ne pouvait traverser à moins d’être capable de plonger et de sortir de l’autre côté. Mais ne disposant pas de cette sorte de véhicule, ils sortirent du taxi, relevèrent leurs pantalons, enlevèrent leurs chaussures et leurs chaussettes et s’avancèrent dans l’eau vers un canot à rames équipé d’un moteur hors-bord. Le torrent nouvellement formé, rapide, courait vers l’océan, mais le navigateur amateur les fit traverser sains et saufs. Ils durent louer de nouveau un taxi qui les emmena à quelques kilomètres plus loin ; là, ils allaient, par le même moyen, traverser la seconde rivière grossie pour atteindre l’autobus par lequel ils devaient continuer leur route jusqu’à Suva. Ils achevèrent ainsi leur voyage, un voyage pénible durant lequel l’eau était souvent montée jusqu’aux essieux. Après maintes émotions qu’ils n’oublieront jamais, les frères arrivèrent à Suva une heure avant la conférence publique.
L’assemblée était en cours et tous les frères étaient heureux de savoir que le représentant spécial du bureau principal était là et qu’ils pourraient l’entendre parler sur le sujet “ Unification de l’humanité sous le règne du Créateur ”. Frère Adams avait attrapé un rhume à Honolulu à cause du changement de climat, et après son pénible voyage et ayant été mouillé en cours de route, sa voix n’était pas dans la meilleure condition. Il commença à faire le discours public mais, au bout de vingt minutes, sa voix faiblit. Il remit son manuscrit au président, le serviteur de circuit, frère Helberg, qui développa le sujet d’une façon magistrale alors qu’il n’avait jamais vu la copie. Les frères furent transportés de joie par le message, ainsi que le public venu à la conférence, au nombre de 170 personnes en tout, à l’Hôtel de Ville de Suva.
La pluie avait cessé et le temps était bien meilleur. Le lendemain, l’assemblée se poursuivit et frère Adams put faire deux discours sur l’œuvre des témoins de Jéhovah, fournissant aux frères une bonne nourriture spirituelle. Pour tous les assistants c’était, semble-t-il, comme si la joie n’avait pas de limite, car les témoins de Jéhovah étaient réunis pour la première fois à Fidji en une grande assemblée.
À la Salle du Royaume, les frères avaient préparé une estrade unique en son genre, décorée de vrais bananiers portant des fruits, de fleurs, de crotons multicolores, de tapa fidjien et de nattes tissées. Les congressistes venaient de Samoa, à environ 1 000 km à l’est, de l’île de Rotuma à près de 650 km au nord, et des principales îles du groupe de Fidji. Avec un tel mélange d’insulaires de la mer du Sud, le spectacle était brillamment coloré. Les soulous des Fidjiens, les lava-lavas samoans et les saris indiens contribuaient à la décoration de l’auditorium. Les murs étaient couverts d’affiches en fidjien, en hindoustani, en samoan et en rotuman. Il n’y avait pas de difficultés raciales, car ils étaient tous rassemblés dans un seul dessein en tant que partie de la société du Monde Nouveau. Ces bonnes personnes des différents lieux du Pacifique Sud disaient : “ Maintenant, nous savons réellement ce qu’est une assemblée, une rencontre avec des frères de par-delà les mers et des différentes îles. ” C’était une petite assemblée, mais une assemblée vivante.
Des expériences intéressantes furent relatées à l’assemblée fidjienne concernant l’œuvre dans les îles et les magnifiques progrès réalisés. Un pionnier spécial, travaillant dans Samoa, parla d’un écolier qui accepta la vérité, s’y attacha, bien que sa famille le reniât et le forçât à quitter la maison. Il vit maintenant avec les frères et croît de jour en jour en maturité et en compréhension. Bien qu’il ait perdu son foyer à cause du Royaume, maintenant, comme Jésus l’a annoncé concernant des cas identiques, il a des frères et des sœurs au centuple, ainsi que l’espoir de vivre dans le monde nouveau.
Le serviteur de circuit raconta qu’il avait entendu parler d’un groupe de personnes intéressées dans l’une des îles. Lorsqu’il prit des dispositions pour pénétrer dans l’île afin de les aider à s’organiser en vue de l’activité théocratique, les fonctionnaires l’informèrent qu’il n’y avait pas de logement et que pour ce motif ils devaient lui refuser l’entrée. Mais quand les personnes de bonne volonté apprirent cela, elles réservèrent un coin de terre et construisirent une demeure pour lui permettre de les visiter et de les aider à connaître davantage la vérité et le monde nouveau de la justice. Il espère pouvoir visiter ces “ brebis ” dispersées au cours de son prochain voyage dans les îles.
ACTIVITÉS EN NOUVELLE-ZÉLANDE
Tandis que frère Adams et ses compagnons se rendaient à Suva, frère Knorr était retenu à l’aéroport de Nandi (Fidji) du fait que l’un des moteurs de l’avion était si humide que l’on dut sécher certaines parties avant de continuer. Finalement, il partit et, après un voyage de vingt-quatre heures à partir de Honolulu, il arriva en Nouvelle-Zélande vers la fin des sessions de l’assemblée, ce jour-là. Le vendredi, le samedi et le dimanche furent des jours de grande activité, remplis par les réunions avec les serviteurs de circuit et de district et les pionniers, une interview à la radio et des discours destinés aux frères de l’assemblée. Le Terrain de Football Carlaw Park avait été choisi pour cette “ Assemblée du Royaume triomphant ”, car il n’y avait pas d’autre lieu à Auckland, Nouvelle-Zélande, qui, à leur avis, pût contenir l’assistance du dimanche. Les sessions eurent lieu en plein air, ce qui fut fort agréable. On ne s’attendait pas à la pluie, mais la tempête qui s’était approchée de Fidji se déplaça vers le sud et amena avec elle un peu de pluie qui tomba pendant les derniers jours de l’assemblée, mais pas assez abondamment pour gêner les sessions, car le programme continua, qu’il plût ou qu’il fît beau.
On avait dressé la tribune sur le terrain de jeux et elle était décorée avec de magnifiques arbustes, des fleurs et des fougères. Pendant les sessions du soir, elle était brillamment éclairée par des lampes de couleur dispersées parmi les fleurs, ce qui ajoutait à sa beauté. Mais, un soir, tandis que frère Knorr parlait sous la pluie, ces ampoules brûlantes se mirent à exploser, ce qui, naturellement, gênait considérablement l’orateur. L’assistance de la première journée à l’assemblée d’Auckland s’éleva à 1 726. C’étaient 200 assistants de moins que le maximum obtenu lors d’une précédente assemblée en Nouvelle-Zélande. Le lendemain, l’assistance s’éleva à 2 200, et, le samedi, elle monta à 2 317. Le samedi matin offrit un grand intérêt car 173 nouveaux ministres vouèrent leur vie au service de Jéhovah et symbolisèrent ce don par le baptême dans l’eau. C’était presque le double du nombre des personnes précédemment baptisées en une seule fois, en Nouvelle-Zélande.
Tous les discours qui furent prononcés pendant les sessions par les orateurs locaux avaient été faits lors des assemblées du “ Royaume triomphant ” dans toute l’Amérique du Nord et l’Europe, l’été précédent. Les frères les trouvèrent des plus instructifs et encourageants, et ils reprirent des forces pour persévérer dans le service de Jéhovah. Les discours des frères Adams et Knorr étaient tous différents de ceux de l’été 1955. Frère Adams arriva le samedi soir par avion de Fidji. Son avion était un peu en retard sur l’horaire ; quelques frères le cueillirent à la descente et l’emmenèrent rapidement sur les lieux de l’assemblée, où il devait parler à 19 heures. Il y arriva à 19 h 07, mais les frères avaient téléphoné de l’aéroport pour que le programme se poursuivît jusqu’à son arrivée.
En discutant des problèmes concernant la Nouvelle-Zélande avec les différents frères, en particulier avec les serviteurs de circuit, on apprit qu’en fait toutes les grandes villes du pays ont des groupes et qu’il y a très peu de territoires isolés. Il y a plus de 2 500 proclamateurs pour prêcher aux 2 131 000 habitants de la Nouvelle-Zélande. Bien que cela donne à chaque proclamateur une moyenne de 840 personnes à qui parler, on doit se rappeler cependant qu’il y a approximativement 2 128 500 personnes qui ne connaissent pas la vérité. Grâce à une organisation appropriée et à un travail convenable du territoire, il peut être donné à toutes ces personnes l’occasion d’entendre parler du monde nouveau. Les frères de Nouvelle-Zélande sont déterminés à couvrir systématiquement le territoire et à laisser les gens décider s’ils veulent choisir le royaume de Dieu ou s’accrocher au vieux monde d’iniquité. Il arrive que les témoins de Jéhovah se sentent satisfaits d’avoir un proclamateur pour quatre ou cinq cents personnes dans un pays. Bien que la moyenne soit bonne et révèle une saine condition en ce qui concerne le ministère exercé parmi la population, cependant on ne doit jamais perdre de vue le nombre considérable de personnes qui n’acceptent pas encore Jéhovah et le chemin de la vie éternelle. C’est le cas en Nouvelle-Zélande. Les frères ont confiance que dans peu de temps ils auront 3 000 proclamateurs, probablement cette année. Ils comprennent également que l’œuvre de témoignage n’est pas terminée, même si, chez eux, il n’y a pas de territoire non attribué.
Le président de la Société prit des dispositions pour envoyer des pionniers spéciaux dans certaines des plus grandes villes en vue d’un effort concentré sur une partie de chaque ville réservée pour eux. On a constaté que plus un territoire est travaillé, plus le groupe s’accroît rapidement. Les témoins de Jéhovah ne devraient jamais être satisfaits de leurs progrès, car aussi longtemps que Jéhovah veut que cet évangile du Royaume soit prêché dans le monde entier en témoignage, ils doivent être assidus dans leur service. Ils doivent planter, arroser, et Jéhovah donnera l’accroissement.
Le dimanche s’ouvrit sous un ciel nuageux et une pluie fine, mais cela n’empêcha pas les témoins d’assister aux sessions. Frère Adams fit le dernier discours de la matinée, intitulé : “ Offrir à Dieu un sacrifice de louange ”, qui fut vraiment une conclusion appropriée à la fête du matin.
Vers midi, le ciel s’éclaircit et, à quinze heures, heure prévue pour la conférence publique, les gens affluaient sur le terrain pour entendre le discours annoncé largement, non par les journaux ou les stations de radio, mais par les témoins de Jéhovah. Tous furent heureux d’apprendre que 3 510 personnes étaient présentes pour entendre cet important discours prononcé par le président de la Société. Le fait que 1 200 personnes d’Auckland assistèrent à cette conférence indique que beaucoup de gens s’intéressent au message du royaume de Dieu. Beaucoup, désirant de plus amples renseignements, donnèrent leur nom, et, sans aucun doute, l’œuvre s’accroîtra très rapidement à Auckland. Dans cette ville de Nouvelle-Zélande règne une activité intense, et la Société projette d’y acheter un terrain et de transférer sa filiale de Wellington à Auckland. Naturellement, les frères d’Auckland s’enthousiasment sur ce projet et sont impatients de voir la filiale de la Watch Tower Bible and Tract Society établie parmi eux. Ils donneront un bon appui à la construction de ce bâtiment. Tandis qu’il était à Auckland, frère Knorr consacra un temps considérable à visiter différents emplacements, se décidant finalement pour l’un d’eux et faisant quelques croquis du genre de bâtiment qu’on pourrait construire. Bien que la capitale du pays soit Wellington et que la filiale y soit installée, Auckland est cependant la ville qui s’étend le plus rapidement. C’est le premier port où les navires de commerce font escale, par là tout arrive dans le pays au moins huit jours plus tôt qu’à Wellington. L’œuvre en Nouvelle-Zélande a avancé à grands pas, car le nombre des proclamateurs a passé de 536 à 2 519 au cours des dix dernières années, avec des perspectives plus grandes pour les prochaines années.
Dans son discours final le président de la Société donna aux frères des informations sur l’œuvre en Russie et déclara qu’aucune propagande, quelque intense qu’elle soit, et qu’aucun traitement dur ne refroidira le zèle des témoins de Jéhovah à prêcher le message du Royaume. Il est certain que les frères travaillant derrière le rideau de fer ne ralentissent pas leur activité à cause de la persécution, mais qu’ils sont heureux en Jéhovah et dans l’œuvre qui est confiée à leurs soins. Si nos frères de Russie et d’autres parties du monde peuvent travailler avec tant de zèle dans des conditions défavorables, les témoins de Jéhovah vivant dans les pays où règne la liberté de parole devraient accomplir beaucoup plus. Les perspectives d’une récolte future sont grandes en Nouvelle-Zélande.
Immédiatement après la clôture de l’assemblée frère Knorr et ses compagnons prirent l’avion pour Wellington afin de visiter la filiale et faire le nécessaire en vue d’une future expansion. Puis ils se rendirent en avion à Christchurch, où une conférence publique avait été organisée pour le mercredi soir. Peu de témoins de Jéhovah étaient rentrés dans cette grande ville de l’île du sud, car beaucoup voyageaient en auto et bateau et certains étaient en vacances. C’est pourquoi il n’y avait pas plus d’une centaine d’assistants sur les 130 proclamateurs de Christchurch à la réunion du mercredi soir, mais, malgré cela, l’assistance s’éleva à 257. Les gens s’intéressèrent vivement aux pensées exprimées et on croit que cette réunion aidera le groupe local à s’accroître davantage à cause de l’intérêt suscité par l’annonce du discours et par le discours lui-même.
La Nouvelle-Zélande est un pays magnifique. Une personne voyageant en avion du nord au sud a l’occasion de voir une grande variété de paysages, des montagnes couronnées de neige, en forme de cônes, la mer, des collines anfractueuses et de verts pâturages. Juste à l’ouest de Christchurch s’allonge une chaîne de montagnes qu’on appelle Alpes méridionales, et, loin, vers le sud, la contrée est, dit-on, l’une des plus belles du monde, avec ses fjords, ses montagnes et sa végétation luxuriante. Naturellement, la Nouvelle-Zélande est un grand pays de moutons et c’est un spectacle courant de voir ces bêtes pacifiques errant sur les collines. Cela fait penser aux paroles de Jésus : “ J’ai d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut aussi que je les rassemble. ” L’œuvre de rassemblement se poursuit en Nouvelle-Zélande, tout à l’honneur et à la gloire du nom de Jéhovah.
Hawaii — Îles Fidji — Nouvelle-Zélande
[Illustrations, page 349]
D. A. ADAMS
N. H. KNORR
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Questions de lecteursLa Tour de Garde 1956 | 15 novembre
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Questions de lecteurs
● Une personne à qui je prêchais prétendait que les avions existent depuis longtemps et cita pour le prouver Ecclésiaste 1:9, selon lequel il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Quel est en réalité le sens de ce texte ? — D. M., États-Unis.
Après avoir observé toutes choses pendant des années et avoir médité profondément, le roi Salomon écrivit, sous inspiration, sur les événements naturels qui se renouvellent : “ Vanité des vanités, tout est vanité. Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ? Une génération s’en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours. Le soleil se lève, le soleil se couche ; il soupire après le lieu d’où il se lève de nouveau. Le vent se dirige vers le midi, tourne vers le nord ; puis il tourne encore, et reprend les mêmes circuits. Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n’est point remplie ; ils continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent. Toutes choses sont en travail au delà de ce qu’on peut dire, l’œil ne se rassasie pas de voir, et l’oreille ne se lasse pas d’entendre. Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. ” — Eccl. 1:2-9.
Dans le texte susmentionné l’écrivain inspiré ne décrit ni le point de vue de la jeunesse exaltée ni celui des serviteurs reconnaissants de Jéhovah, mais celui d’une personne âgée, éloignée de Dieu. Les gens appartenant à ce vieil ordre de choses adoptent peu à peu cette manière de voir, lorsque le temps les dépasse, les affaiblit et les use. Ils remarquent que leur génération disparaît alors qu’une autre prend sa place sur la terre qui, elle, subsiste à jamais. Lorsqu’ils étaient jeunes et avaient encore la vie devant eux, la vie paraissait longue. Mais maintenant qu’elle tire à sa fin et qu’ils y jettent un regard rétrospectif, elle semble n’avoir été qu’un souffle. Le sens littéral du terme hébreu qui a été traduit par “ vanité ” est “ haleine ” ou “ souffle ”. Il est utilisé pour démontrer combien cette vie passe rapidement et s’envole comme le souffle et que la peine que se donne l’homme éloigné de Dieu est vaine, car elle ne lui apporte pas un gain durable. Sa génération est une au milieu de toutes celles qui l’ont précédée et qui la suivront encore. Elle est une de la longue lignée des générations qui se succèdent sur la terre, qui subsiste.
Pour illustrer cette répétition l’écrivain fait allusion au soleil qui se lève et se couche et va en hâte à l’endroit où il se lèvera. Il parle encore du vent qui souffle, tourne et reprend le même circuit ; des fleuves qui vont à la mer sans la remplir, car l’eau s’évapore, est transportée sur la terre par le vent, se condense sous la forme de nuages qui laissent tomber la pluie pour remplir à nouveau les rivières qui coulent vers les mers. Pendant toute leur vie les hommes constatent les événements naturels qui se répètent, et alors qu’ils vieillissent, que leurs forces déclinent, que leurs yeux s’affaiblissent, qu’ils deviennent durs d’oreilles, que leurs articulations s’ankylosent et que leurs sens s’altèrent, la vie perd le charme qu’elle avait du temps de leur jeunesse. Le jour et la nuit se succèdent sans cesse, les soucis et les peines les remplissent d’une lassitude inexprimable, d’un sentiment de déception et de vanité. Leurs yeux ne sont pas rassasiés à la vue de cette répétition sans fin, leurs oreilles ne sont pas satisfaites d’en entendre toujours parler. C’est dans le cadre de ces événements naturels, du cycle de la nature mentionné ci-dessus, que la déclaration est faite qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, déclaration que nous ne pouvons guère arracher à son contexte et appliquer à n’importe quoi. De nouvelles inventions sont constamment faites, mais elles suivent les principes établis par Dieu et appliqués dans la nature et il n’y a rien de nouveau dans les cycles de la nature esquissés par Salomon.
À l’époque où Salomon écrivit, il était inspiré par Dieu et n’avait pas lui-même ce point de vue pessimiste que tout est vanité, comme le prétendent quelques savants. Il ne considérait pas les œuvres de Dieu comme étant vanité mais résuma son récit ainsi : “ Écoutons la fin du discours : crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit tout homme. Car Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal. ” (Eccl. 12:13, 14). Le travail effectué par obéissance aux commandements de Jéhovah est approuvé de Dieu. Mais les efforts accomplis pour des choses matérielles au lieu de trésors spirituels sont vains. C’est ce que réalisent les personnes âgées, épuisées, qui ont passé leur vie loin de Jéhovah. La vie même devient pour elles un fardeau ; le cycle naturel des choses les fatigue.
Toutefois, dans le monde nouveau la répétition du cycle naturel des événements ne sera pas vaine ni épuisante. Il n’y aura plus de personnes âgées, exténuées, car les obéissants reviendront aux jours de leur jeunesse et pour eux chaque nouvelle journée sera pleine de charme. Ils posséderont l’élan de la jeunesse et la connaissance de l’adulte, la sagesse des cheveux blancs sans avoir des cheveux blancs, l’expérience des vieillards sans leurs maux et souffrances. La fraîcheur de la jeunesse ne sera pas limitée à elle mais elle sera le partage de ceux qui possèdent la maturité et la sagesse pour s’en servir de façon parfaite. Aucun sentiment de désappointement et de vanité ne gâtera le retour périodique des jours, des nuits et des saisons, des cycles naturels du vent, de la pluie et du soleil.
Maintenant déjà il n’y a pas de raison d’être déçu. Si nous reconnaissons Jéhovah, apprécions sa bonté en qualité de Créateur et voyons dans les phénomènes naturels sa gloire et sa puissance, nous sommes enchantés de chaque nouveau jour et de chaque nouvelle nuit. Nous partageons le point de vue du psalmiste et non celui d’un vieillard éloigné de Dieu : “ Les cieux racontent la gloire de Dieu et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains. Le jour en instruit un autre jour, la nuit en donne connaissance à une autre nuit. Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont le son ne soit point entendu : Leur retentissement parcourt toute la terre, leurs accents vont aux extrémités du monde, où il a dressé une tente pour le soleil. Et le soleil,
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