Questions de lecteurs
● Une chrétienne qui, après avoir commis l’adultère, se repent et démontre son repentir en faisant l’aveu de sa faute devant le comité judiciaire de la congrégation dont elle fait partie, est-elle tenue de se confesser à son mari ?
Oui, parce que cela est nécessaire et que c’est la seule voie de la sagesse, que son mari soit chrétien ou non.
Les chrétiens n’ignorent pas que Dieu condamne l’adultère (Deut. 5:18 ; 1 Cor. 6:9, 10). La congrégation du peuple de Dieu est pure et elle ne peut tolérer la présence de ceux qui choisissent de commettre ce péché. La Bible ordonne d’exclure ces personnes moralement corrompues de la congrégation chrétienne, afin d’en protéger les membres et de permettre à l’esprit de Dieu de continuer d’exercer librement son action sur la congrégation. — I Cor. 5:5, 9-13.
Cependant, il ne faut pas entendre par là que tous ceux qui prétendent être de vrais chrétiens conforment parfaitement et en tout temps leur vie aux justes principes divins. On peut avoir le désir de le faire et commettre néanmoins un péché grave, soit parce qu’on n’a pas un jugement sain, soit à cause des faiblesses de la chair (Rom. 7:21-23). Par exemple, si une femme de la congrégation cède à la tentation et commet l’adultère, ce péché grave devrait l’affliger profondément. Mais que fera-t-elle pour obtenir le pardon et recevoir de l’aide ?
Il est très important qu’elle obtienne le pardon de Dieu par le repentir, comme l’a indiqué l’apôtre Pierre aux Juifs de son époque : “Repentez-vous donc, et retournez-vous afin que vos péchés soient effacés.” (Actes 3:19). Cette chrétienne devrait prendre la détermination de ne plus jamais recommencer et d’éviter tout ce qui pourrait l’inciter à commettre de nouveau cette faute. D’autre part, il est indispensable qu’elle confesse son péché à Dieu par la prière. Il est encourageant de savoir que Jéhovah pardonne au chrétien dont l’aveu et le repentir sont sincères. — I Jean 1:9.
Outre cette confession à Dieu, la Bible conseille à celui qui a commis un péché grave de faire un autre pas. Jacques (5:13-16) nous le décrit en ces termes : “Qu’il appelle auprès de lui les aînés de la congrégation, et qu’ils prient sur lui (...). De plus, s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc ouvertement vos péchés l’un à l’autre et priez l’un pour l’autre, afin que vous soyez guéris.” Dans chaque congrégation des témoins de Jéhovah, il existe aujourd’hui un comité composé de trois chrétiens mûrs qui a la responsabilité d’aider les pécheurs sincèrement repentants ou d’exclure ceux qui pratiquent le péché et qui, refusant de se repentir, n’obtiennent pas le pardon de Jéhovah et constituent de ce fait une menace pour la pureté morale de la congrégation.
Mais est-il suffisant de faire l’aveu de sa faute à Dieu puis aux représentants de la congrégation ? Non ; dans le cas qui nous occupe, la coupable doit faire un autre pas avant d’aller trouver les hommes qui, en leur qualité d’aînés sur le plan spirituel, agiront dans l’intérêt de la congrégation. Le péché d’adultère qu’elle a commis concerne aussi son mari à qui elle a juré fidélité. Lui seul a le droit d’avoir avec elle des relations sexuelles ; or, son droit a été violé. Comparant le droit conjugal d’un homme aux eaux de sa citerne, le livre des Proverbes (5:15, 18) indique que c’est le privilège de la personne mariée d’avoir des relations sexuelles pures avec son conjoint. Ces “eaux” ne devraient pas être souillées par l’adultère, et si elles l’ont été, le conjoint innocent a le droit de le savoir. De plus, à cause de l’adultère, le lit conjugal cesse d’être honorable ; il n’est plus sans souillure. — Héb. 13:4.
Il se peut que la coupable hésite à faire l’aveu de sa faute à son mari, car elle craint sa réaction et se demande avec inquiétude s’il lui accordera son pardon. Mais c’est là une chose à laquelle elle aurait dû songer avant de se placer dans la situation qui l’a incitée à commettre ce péché.
Si elle a l’intention de manifester son repentir devant le comité judiciaire de la congrégation, il est évident que ses frères voudront obtenir des preuves de son repentir. Par exemple, si ses regrets sont sincères, elle ne cherchera pas à couvrir celui avec qui elle a fauté. S’il s’agit d’un membre de la congrégation, le comité poursuivra aussi le règlement de l’affaire de ce côté-là, afin que la congrégation garde la faveur de Dieu. Mais, en pareil cas, la femme prouvera la sincérité de son repentir en confessant son péché à son mari innocent, dont elle recherchera le pardon et l’aide. Si la coupable n’est pas disposée à donner de telles marques d’humilité, peut-on alors vraiment affirmer qu’elle se repent ? Sûrement pas !
De plus, si une chrétienne vouée s’est placée elle-même dans une situation qui l’a amenée à commettre l’adultère, elle a montré par là qu’elle avait besoin d’être aidée et surveillée. Les serviteurs mûrs de la congrégation lui accorderont l’aide spirituelle nécessaire, afin qu’elle affermisse sa spiritualité et soit à même de vivre en chrétienne (Gal. 6:1). Son mari, qui ne forme qu’une seule chair avec elle et dont la vie est intimement liée à la sienne, est certainement mieux placé que quiconque pour lui procurer l’aide, l’encouragement et la surveillance dont elle a visiblement besoin, en veillant peut-être à ce qu’elle évite de fréquenter celui avec qui elle a péché (Gen. 2:24). Même s’il n’est pas croyant, il sera probablement en mesure de l’aider à résister à de nouvelles tentations et à éviter de se trouver dans des situations qui seraient susceptibles de la faire pécher de nouveau.
Ainsi donc, la voie de la sagesse et du repentir consiste à rechercher le pardon et l’aide du conjoint, ce conseil s’appliquant aussi bien à l’homme qu’à la femme coupable. D’autre part, il est nécessaire de faire ce pas si l’on veut retrouver une bonne position devant Dieu et la congrégation chrétienne.