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L’enjeu de la bataille en Afrique: la conquête des espritsRéveillez-vous ! 1979 | 22 août
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L’enjeu de la bataille en Afrique: la conquête des esprits
“Les Noirs possèdent des qualités admirables. Ils sont rarement injustes (...). Une sécurité totale règne sur leur territoire. Le voyageur comme l’habitant n’ont absolument rien à craindre des voleurs.”
Cette opinion est celle d’Ibn Battutah, un grand voyageur qui visitait l’Afrique il y a de cela plus de 600 ans. Ses propos se rapportaient aux Noirs établis dans certaines régions du grand Empire du Mali, sur lequel régnait alors le roi Mansa Musa.
Ne serait-il pas merveilleux de voir aujourd’hui régner les mêmes conditions de justice et de sécurité non seulement en Afrique, mais aussi dans le monde entier? Il ne fait aucun doute que si le récit de ce voyageur était bien le reflet de la réalité, les Africains d’alors subissaient une profonde influence intellectuelle.
Saviez-vous que cet “âge d’or” de l’histoire du continent africain fut marqué par une activité intellectuelle intense parmi les populations noires? Tombouctou, une des villes de l’Empire du Mali, était mondialement réputée comme l’un des hauts lieux du savoir, propice aux grandes réalisations de l’esprit humain. Au seizième siècle, un voyageur qui se doublait d’un historien, Leo Africanus, la décrivait ainsi:
“Tombouctou regorge de juges, de docteurs et de clercs qui perçoivent tous de hauts salaires versés par le roi, lequel tient les érudits dans la plus haute estime. On fait venir de Barbarie (Afrique du Nord) une grande quantité de livres manuscrits. Le commerce des livres est ici plus prospère que toute autre forme de négoce.”
De l’avis de beaucoup, cette qualité exceptionnelle de l’enseignement et des travaux intellectuels prodigués alors suffit à expliquer le haut niveau de civilisation et de moralité signalé par les chroniques de l’époque. C’est également pour cette raison que de nos jours, beaucoup tablent sur l’éducation et sur une prise de conscience intellectuelle des Africains pour trouver la solution de certains des graves problèmes auxquels est actuellement confronté le “continent noir”. D’où la bataille qui se livre dans cette partie du monde pour conquérir les esprits.
Un continent confronté à de graves problèmes
Plus d’un Africain averti reconnaît qu’une bonne partie du “continent noir” doit faire face à des problèmes angoissants. Les progrès économiques spectaculaires réalisés en certains endroits contrastent avec la pauvreté qui reste le lot de la grande majorité des gens.
La criminalité a contaminé les villes d’Afrique les unes après les autres. Il paraît qu’à Soweto, dans la banlieue de Johannesburg, “la criminalité a atteint des proportions énormes. Peu de villes dans le monde, si tant est qu’il y en ait seulement une, ont un taux de criminalité égal ou supérieur à celui de Soweto”. Rien qu’en un mois, on y a dénombré 145 assassinats!
Ici, comme dans d’autres régions du monde, l’inflation, l’inexpérience, la cupidité et la corruption entravent la marche du progrès. Dans un numéro spécial consacré à l’Afrique, la revue Ebony notait que “400 millions d’êtres humains sont engagés dans une guerre à outrance contre la pauvreté, l’ignorance, la maladie et le néo-colonialisme”.
Les problèmes de l’Afrique sont ceux du monde entier
Les problèmes, rencontrés par un dixième de l’humanité réparti sur un territoire si étendu que seule l’Asie le dépasse en superficie, concernent forcément l’ensemble de la communauté mondiale, d’autant que ce vaste continent qui regorge de ressources naturelles recèle entre autres la quasi-totalité des gisements actuellement connus d’or, de diamants et de chromite.
Après l’Arabie saoudite, le Nigeria est le plus grand exportateur de pétrole en direction des États-Unis. Un tiers des réserves mondiales d’uranium, 15 pour cent du gaz naturel et 10 pour cent des gisements pétrolifères se trouvent en Afrique. De telles richesses ne peuvent laisser indifférent un monde avide d’énergie et conscient que toute pénurie dans ce domaine aurait de graves répercussions sur les pays industrialisés. Vous-même risqueriez d’en être la victime.
De nombreux dirigeants noirs reconnaissent que la solution du problème passe par une modification de la mentalité du public. Aussi de nombreux pays d’Afrique ont mis sur pied des programmes d’éducation ambitieux. Dans leurs efforts pour accréditer parmi les populations l’idée que l’instruction constitue une nécessité impérieuse, certains dirigeants noirs vont jusqu’à se parer du titre d’“Enseignant” ou de “Guide”. Et pourtant, l’éducation de l’Afrique est loin d’être facile. Voyons-en les raisons.
Un affrontement dont l’enjeu est l’esprit de l’Africain
“Le tribalisme est la plaie de l’Afrique, a déclaré M. Houphouet-Boigny, Président de la Côte-d’Ivoire. De fait, par son implantation solide dans les esprits, la force que constitue le tribalisme est génératrice de conflits. Cette tournure d’esprit veut que l’on voue un attachement indéfectible à la tribu dans laquelle on est né. On fera donc preuve de bonté et d’honnêteté envers les membres de sa tribu, mais on se comportera souvent avec méfiance, pour ne pas dire avec animosité, envers les personnes de l’extérieur. D’après une dépêche de l’Associated Press, “dans pratiquement tous les conflits qui éclatent en Afrique, le principal facteur de complication provient du tribalisme”.
Par ailleurs, nombreux sont ceux qui manifestent des sentiments violemment hostiles à l’égard des personnes étrangères à leur race. La tension raciale se fait sentir dans toute l’Afrique. Voici comment un homme d’affaires blanc décrit la situation qui règne dans une région où le racisme se fait sentir: “C’est comme si l’on avait une bombe dans son jardin.”
On ne peut pas non plus passer sous silence l’influence grandissante du matérialisme sur la société africaine contemporaine. Nombre d’Africains ont pratiquement abandonné leurs anciennes coutumes au profit d’une nouvelle culture qui repose sur les avantages de la technologie moderne. Ils n’ont d’autre but dans la vie que d’acquérir pour eux-mêmes toutes les commodités de notre temps. Dans bien des contrées africaines règne un “maître” qui ne s’embarrasse guère de scrupules: l’argent. Pour lui, les gens sont prêts à tout: à tricher, à voler, voire à tuer. L’Africain est donc fortement sollicité par le matérialisme.
Dans ce combat pour gagner l’esprit des Africains intervient une autre force, elle aussi très puissante, le nationalisme. Soucieuses de cimenter l’unité de leur pays, les hautes personnalités du monde politique noir s’efforcent de faire naître chez leurs concitoyens un sentiment de loyauté patriotique. Comme de nombreux pays d’Afrique n’ont accédé à l’indépendance que très récemment, leurs ressortissants sont souvent pénétrés de fierté à l’idée d’avoir remporté cette grande victoire.
Mais ni le tribalisme ni le matérialisme ni le nationalisme n’ont réussi à résoudre les problèmes de l’Afrique. Beaucoup d’Africains perspicaces sont conscients que la raison de cet échec tient à ce que les mentalités ont besoin d’être éduquées dans d’autres domaines encore, si l’on souhaite établir un jour un semblant d’unité et de paix.
Un besoin d’instruction — mais dans quel domaine?
“ON RECHERCHE UN CODE DE CONDUITE VALABLE POUR TOUS LES NIGÉRIANS.” Ce titre a fait récemment la une d’un des journaux du pays le plus peuplé d’Afrique. Il était suivi d’un article qui déplorait que beaucoup de Nigérians ne disposent pas dans leur vie d’un code moral élevé ni d’une éthique appropriée. En dépit des progrès réalisés dans les domaines de l’éducation et de la technologie, l’article disait que “tous les Nigérians doivent revoir leur façon de penser. Un pays se doit d’observer un minimum de principes moraux s’il veut survivre en tant que nation”. Quelle en est la raison?
On relève sous la plume d’un journaliste africain les griefs suivants:
“Nous avons dépensé des sommes considérables pour bâtir des routes et des autoroutes, mais nous ne sommes nullement assurés de parvenir sains et saufs à destination quand nous les empruntons. Les murs de nos maisons nous offrent une sécurité encore plus précaire. (...) Chacun de nous craint pour sa vie et pour celle des êtres qu’il aime. Aujourd’hui, être Nigérian, c’est cela. À quoi rime une telle façon de vivre?”
Quelle solution l’article préconisait-il? Voici ses recommandations: “En conséquence, il importe que les pays en voie de développement se montrent plus circonspects dans leurs efforts pour modifier la mentalité de leurs populations.” (C’est nous qui soulignons.)
Oui, il faut modifier les mentalités pour permettre aux gens de définir un “code de conduite” approprié. Toutefois, éduquer le public dans ce sens n’est pas tâche facile. On peut enseigner la lecture et l’écriture, mais si l’on veut donner un enseignement moral, c’est le cœur lui-même, et non plus seulement l’esprit, qu’il faut toucher. Tout en s’efforçant de donner force de loi aux principes moraux, les dirigeants engagés dans cette lutte pour toucher l’esprit des Africains considèrent que leur projet “relève d’une véritable gageure”. Il n’empêche que ce genre d’instruction est absolument indispensable.
Ce sont les familles fortes qui font les cités fortes, et celles-ci à leur tour font la force d’une nation. C’est pour cette raison qu’un dirigeant du mouvement des Musulmans noirs a lancé un appel “à la restauration de la famille en tant qu’unité de base de la société”. (C’est nous qui soulignons.) Il faut donc recourir à l’instruction pour enrayer la désagrégation constante de la famille africaine. Il est particulièrement important de s’intéresser à la formation des enfants, car 45 pour cent de la population de l’Afrique a moins de 15 ans.
Il est également urgent d’enseigner la bonne attitude à adopter envers un membre d’une autre tribu ou d’une autre race. Comme nous l’avons vu, le tribalisme et le racisme déchirent une bonne partie de l’Afrique. Un rapport sur les conditions qui règnent dans l’un de ces pays concluait par le souhait suivant: “Que l’amitié unisse dans une même étreinte la main noire et la main blanche et que la Rhodésie puisse jouir d’une paix à la mesure de la beauté de ses paysages!”
Ce qui donne à un pays sa véritable beauté, c’est que ses habitants vivent en bonne intelligence. Celle-ci n’existe que dans la mesure où elle imprègne profondément les esprits. Il ne suffit pas d’édicter une loi pour imposer l’amour ou d’autres principes moraux. L’aspect le plus important de l’éducation consiste donc à rendre effectifs les principes moraux, à fortifier les liens familiaux et à unir dans un amour sincère tous les membres de tribus et de races différentes.
“Ça, c’est impossible!”, s’exclameront beaucoup de nos lecteurs. Et pourtant, un tel enseignement n’est pas seulement possible, mais déjà en voie de réalisation, puisqu’il est dispensé avec succès dans au moins 41 pays d’Afrique ainsi que dans les îles voisines. Qui accomplit une telle tâche? Les méthodes employées sont-elles vraiment efficaces? Pourquoi les derniers mois de l’année 1978 ont-ils revêtu une importance toute particulière dans ce vaste programme d’enseignement? Vous saisirez tout l’intérêt de ces questions en lisant l’article suivant.
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Succès d’un programme d’enseignement en AfriqueRéveillez-vous ! 1979 | 22 août
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Succès d’un programme d’enseignement en Afrique
REPRÉSENTEZ-VOUS tout ce qu’un programme d’éducation implique en instructeurs, en manuels, en bâtiments scolaires et en méthodes pédagogiques. Que penseriez-vous d’un tel programme qui incluerait un service d’aide personnelle à domicile et qui s’étendrait dans au moins 41 pays d’Afrique? Un tel programme international existe et il dispense des conseils pour favoriser les bonnes mœurs, la vie de famille et l’amour véritable de son prochain.
En outre, cet enseignement est diffusé par près de 250 000 volontaires bénévoles qui consacrent tous de nombreuses heures à instruire leur prochain sans percevoir le moindre salaire.
Dans le monde actuel, un tel programme peut sembler impensable. Pourtant, c’est à cette tâche que les Témoins de Jéhovah se sont attelés en Afrique depuis plus de 50 ans. Rien que l’année dernière, ils ont consacré plus de 40 millions d’heures à se dévouer auprès du public, ce qui représente, en moyenne, six minutes de consacrées à chaque homme, femme ou enfant qui habite sur le continent africain ou dans les îles voisines. Rares sont aujourd’hui les régions d’Afrique où l’on ne reconnaît pas d’emblée ces personnes chaleureuses et dévouées, animées du désir d’apporter à chacun une aide personnelle.
Leur manuel principal, celui qui sert de base au “code de conduite” qu’elles enseignent, c’est la Bible. L’an dernier, les Témoins ont tenu des discussions bibliques hebdomadaires avec plus de 200 000 familles, sans parler de l’enseignement en groupe qu’ils diffusent chaque semaine dans leurs Salles du Royaume. Non contents d’apprendre à lire et à écrire à des milliers de personnes (77 pour cent des Témoins savent lire et écrire, alors que, dans certains pays d’Afrique, 20 pour cent seulement de la population est alphabétisée), ils se sont attelés à la tâche plus importante encore de leur enseigner les principes d’une bonne conduite.
Le rôle capital des assemblées “La foi victorieuse”
Dans cette œuvre d’enseignement, les grandes assemblées jouent un rôle capital. Au cours des derniers mois de 1978 et au début de 1979, on a organisé 72 assemblées dans toute l’Afrique et dans les îles voisines. L’assistance totale atteignit le chiffre impressionnant de 524 571 personnes.
Un monarque ghanéen très influent assista à l‘une de ces assemblées en compagnie de la reine mère ainsi que des chefs et des anciens du conseil royal. “J’ai été vivement impressionné, et même captivé, par la bonne organisation de votre congrès et par l’excellente conduite des assistants”, s’exclama-t-il. Pourquoi ce monarque ainsi que des milliers d’autres observateurs ont-ils été à ce point “captivés”?
Ce qui les frappa, ce ne fut pas tant la conduite des congressistes que la teneur du programme. Les conseils pratiques donnés lors des discours ainsi que la parution de nouveaux manuels tels que Comment s’assurer une vie de famille heureuse apportèrent aux familles une aide réelle pour préserver leur foyer des difficultés qui surgissent de plus en plus à présent.
Un programme d’une efficacité incontestable
Au Nigeria, l’un des délégués était autrefois un homme de main à la solde d’un parti politique. Il avait été mêlé à des activités violentes contre les adversaires de son mouvement, allant jusqu’à incendier leur maison, voire à mutiler leur personne. Il s’était rendu si tristement célèbre que certains n’osaient même plus fréquenter la salle de cinéma où il avait l’habitude de se rendre. Or, il se trouvait que le gérant de cette salle était Témoin de Jéhovah. Après que ce spectateur eut accepté une discussion biblique avec le gérant, il finit par modifier sa vie et devint à son tour Témoin de Jéhovah.
Cet homme autrefois si violent se mit à parler de la Bible à son prochain. La première fois qu’il participa à cette œuvre publique d’enseignement, nombre de gens prirent leurs jambes à leur cou sitôt qu’ils l’aperçurent. Il ne fut guère facile de leur faire admettre qu’il avait changé. Et pourtant, il avait changé. Du tout au tout. À présent, il aide d’autres personnes à transformer leur vie comme lui-même a su le faire.
S’agit-il d’un cas isolé? Absolument pas! Des prostituées, des voleurs, des ivrognes et des drogués ont également été aidés à changer leur mode d’existence. Devant d’aussi remarquables transformations, d’autres personnes ont été si impressionnées qu’à leur tour elles sont devenues Témoins de Jéhovah.
En voici un exemple: Un Témoin s’était rendu auprès du propriétaire d’une grosse exploitation de Rhodésie, un Blanc, pour lui demander, comme le veut l‘usage, l’autorisation de parler à certains de ses ouvriers agricoles. “Et qu’est-ce donc que vous prétendez enseigner à mes employés?”, demanda l’homme sur un ton sarcastique. “La Bible et les principes qu’elle renferme”, répondit le Témoin. “C’est-à-dire?”, s’enquit le fermier. “Eh bien, ce que la Bible enseigne sur l’honnêteté, la propreté, la modération dans les habitudes et la bonne attitude à l’égard du travail”, poursuivit le Témoin. Le fermier rencontrait justement de nombreux problèmes avec certains de ses employés, précisément dans les domaines qui venaient d’être énumérés. Aussi, la réponse du Témoin le laissa-t-il pantois.
Il lui vint alors à l’esprit qu’il avait parmi ses employés un certain nombre de Témoins de Jéhovah. Il insista auprès de son visiteur pour qu’il lui donne les noms de ceux qui travaillaient dans son exploitation. Imaginez sa surprise en entendant citer les noms de tous les ouvriers qu’il considérait comme les plus travailleurs et, les plus dignes de confiance! Profondément impressionnés, cet homme et sa femme voulurent absolument savoir en quoi consistait cet enseignement qui réussissait à toucher la conscience des Africains pour les amener à opérer de tels changements. Il ne fallut pas longtemps avant que tous deux ne devinssent à leur tour des Témoins baptisés. À présent ils aident d’autres personnes à bénéficier elles aussi de cet enseignement.
Dans certaines régions d’Afrique, l’honnêteté des Témoins de Jéhovah est devenue quasi proverbiale. Lors des assemblées, plus d’un visiteur a eu la surprise de découvrir un “bureau des objets trouvés”. Selon un Témoin originaire du Kenya, “la plupart des Africains, s’il leur arrive de perdre de l’argent, perdent en même temps tout espoir de le retrouver. Sauf exception, l’idée que l’argent trouvé doit être restitué ne leur viendrait même pas à l’esprit”. Ici, pourtant, quiconque trouve une somme d’argent la dépose au bureau, quel qu’en soit le montant, et, bien souvent, ceux qui l’ont perdue viennent la réclamer.
Des familles remarquablement unies
Qu’en est-il de la vie de famille? Notons cette déclaration prononcée en public par le maire de la commune de Mdantsane, en Afrique du Sud:
“En l’espace de six années, jamais je n’ai entendu dire qu’un Témoin ait négligé de payer son loyer, qu’il se soit disputé avec sa femme ou qu’il ait introduit une requête en divorce. C’est la raison pour laquelle je tiens ces gens en haute estime.”
Pour se convaincre de l’influence profonde qu’exerce l’enseignement biblique, il suffit d’assister à l’une de ces assemblées et d’observer la conduite des milliers d’enfants assis sagement auprès de leurs parents. En quittant le congrès d’Abidjan, en Côte-d’Ivoire, un voyageur qui a déjà assisté à de nombreuses assemblées de ce genre dans le monde s’écria:
“Quant aux enfants, bravo! Jamais, dans les autres assemblées, je n’ai vu des enfants aussi disciplinés, aussi sages que ces petits Africains. Ils restaient assis pendant des heures auprès de leurs parents sans même paraître incommodés par la chaleur ou l’humidité, ni par l’inconfort des sièges qui équipaient les installations provisoires.”
Une chrétienne âgée de 89 ans qui fait partie du personnel du siège des Témoins de Jéhovah à New York reçut le plus chaleureux accueil de la part de ses frères africains. Elle assista coup sur coup à plusieurs assemblées tenues durant le même mois, et, comme on lui demandait à son retour ce qui l’avait le plus impressionnée au cours de son voyage, elle répondit sans une once d’hésitation: “C’est la douceur de ces gens, surtout des hommes. On voyait des familles entières arriver ensemble à l’assemblée, et les pères se montraient compréhensifs et prévenants en aidant leur femme à prendre soin des enfants.”
Essayez de vous imaginer l’Afrique entièrement peuplée de telles familles, de gens réglés dans leurs mœurs, affectueux et honnêtes. Quelle personne douée de raison n’apprécierait pas la sécurité qui en découlerait?
L’unité raciale et tribale
Quels seraient vos sentiments envers quelqu’un qui s’aviserait d’enlever vos proches en voiture et d’assassiner bon nombre d’entre eux? Seriez-vous capable de l’aimer malgré tout?
C’est précisément ce qui s’est passé entre la célèbre tribu des Tutsis et celle des Hutus. Leur antagonisme remonte à plus de quatre siècles. En 1963, la situation devint si tendue qu’elle se solda par une guerre à outrance au cours de laquelle 10 000 Tutsis furent massacrés, tandis que le reste de la tribu devait se disperser et mener la vie errante des réfugiés. Voici pourtant ce qu’on lit dans un rapport sur l’assemblée de Nairobi, au Kenya:
“Des familles de Témoins de Jéhovah tutsis étaient venues du Ruanda. Elles se tenaient là, unies côte à côte dans le même culte avec d’autres Témoins originaires de la tribu des Hutus. Il est particulièrement réjouissant de constater qu’en dépit des graves divergences qui opposent les membres de ces deux peuples, ceux qui deviennent des adorateurs de Jéhovah laissent derrière eux toutes ces querelles et se considèrent comme des ‘frères et sœurs’.”
Dans les régions où les tensions raciales sont vives, Noirs et Blancs restent unis dans le même culte. Le premier grand congrès véritablement interracial jamais tenu en Afrique du Sud eut lieu au Cap, ville d’ordinaire marquée par la ségrégation raciale. Les 6 959 assistants étaient manifestement ravis de pouvoir se réunir avec leurs compagnons de races différentes. Selon un rapport qui nous est parvenu d’Afrique du Sud, “les Témoins se comportaient comme s’ils étaient accoutumés depuis des années à cette situation. Il régnait là une agréable ambiance de paix et d’unité”.
Il ne faudrait pas voir dans cette unité de personnes de races différentes un simple “vernis de tolérance”. Chez les Témoins, ce sentiment est profondément enraciné. Depuis des dizaines d’années, de nombreux Témoins missionnaires de race blanche collaborent avec les Témoins africains. Un puissant lien d’amour s’est tissé entre eux, comme le montre l’épisode suivant: Un missionnaire qui servait en Afrique depuis plus de 30 ans contracta une grave maladie qui le cloua au lit pendant trois mois. Pourtant, lorsqu’un surveillant itinérant lui demanda s’il souhaitait retourner au Canada, son pays natal, ce missionnaire répondit fermement: “Non! Mon foyer est ici, parmi tous ces gens, et je veux y demeurer tant que je vivrai.”
Sur le moment, le Témoin itinérant fut quelque peu interloqué par cette réponse, mais voici la conclusion qu’il rédigea dans son rapport:
“C’est en se dévouant ainsi de tout leur cœur à Jéhovah que les Témoins nouent les liens fraternels qui tissent la trame de leur unité indéfectible, unité que ni les frontières internationales, ni la diversité des races, des coutumes ou des langues ne peuvent entamer.”
“L’esprit de Christ” s’implante
À l’heure actuelle, des centaines de milliers de personnes règlent leur vie d’après un code moral précis qui les aide à renforcer leurs liens familiaux et à témoigner de l’amour envers tous. N’aimeriez-vous pas avoir de tels voisins? “L’esprit de Christ” a été implanté en eux en ce sens qu’ils conforment leur manière de penser et d’agir à l’exemple et à l’enseignement laissés par Jésus Christ. — I Cor. 2:16.
Ces bons résultats sont précisément ceux que le monde voudrait atteindre, comme l’a constaté Bryan Wilson, sociologue d’Oxford qui déclara ce qui suit au terme d’une enquête approfondie sur le comportement des Témoins africains:
“La méthode qu’emploient les Témoins (...) pour faire observer à leurs adeptes des critères moraux particulièrement élevés et rigoureux ainsi qu’une certaine autodiscipline remporte un succès sans précédent.
“Ils leur inculquent le respect d’un certain nombre de valeurs, telles que l’ardeur au travail, la ponctualité, la sobriété et le respect de soi. Les relations familiales atteignent chez eux une qualité tout à fait exceptionnelle dans l’Est de l’Afrique. Leurs techniques d’instruction et d’endoctrinement sont extrêmement efficaces. (...)
“La condamnation du tribalisme est un thème qui revient constamment dans les discours des politiciens africains. Paradoxalement, les Témoins sont peut-être le groupe qui est parvenu le plus rapidement à extirper tout esprit de discrimination raciale parmi ses membres.”
Quand on adopte “l’esprit de Christ”, on constate en outre que la vie prend un sens. Le chrétien est aussi heureux que possible, compte tenu des conditions mondiales qui ne cessent de s’aggraver. Bien plus, il attend avec ardeur que se réalise la promesse biblique d’un monde sans méchanceté, où “la justice doit habiter” et où chacun jouira d’une absolue sécurité. C’est Dieu qui instaurera ce nouvel ordre appelé à remplacer l’ancien système fondé sur l’égoïsme. Les humains qui vivront dans ces conditions parfaites ne seront admis dans le nouvel ordre que parce qu’ils auront permis à ce vaste programme d’éducation biblique de modeler leur vie conformément à la volonté de Dieu. — II Pierre 3:13; Ps. 85:8-13; 145:20.
[Encadré, page 26]
Ce que les Africains disent des assemblées:
“Jamais je n’ai vu des gens travailler avec tant d’ardeur! Vous vivez vraiment votre foi, et c’est particulièrement net parmi vos jeunes.” — Le responsable d’un centre d’installations sportives du Sénégal.
“Après vous avoir observés pendant deux jours, je suis à la fois ému et impressionné par le bon ordre dans lequel se déroule cette assemblée qui rassemble des gens de toutes races.” — Un gardien musulman du Ghana.
[Illustration, page 25]
Une famille africaine apprécie l’importance des enseignements de la Bible.
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La fessée est-elle périmée?Réveillez-vous ! 1979 | 22 août
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Le point de vue biblique
La fessée est-elle périmée?
SANS doute avez-vous déjà vu des enfants insupportables faire du bruit et déranger tout leur entourage. “Si c’étaient les miens, avez-vous peut-être pensé, je leur flanquerais une volée.” D’un autre côté, il se peut aussi que vous ayez déjà vu un père ou une mère exaspéré battre un enfant malade ou fatigué parce qu’il ne pouvait plus supporter ses pleurs. En de tels cas, on peut se demander si l’on ne devrait pas interdire aux parents de corriger leurs enfants, à cause des sévices qui en découlent souvent.
Le choix de la correction à appliquer constitue sans aucun doute l’une des décisions les plus difficiles que les parents doivent prendre. Peuvent-ils recourir à la fessée, ou bien ne s’agit-il là que d’un autre aspect de la violence au foyer? (Reportez-vous aux pages 3 à 19 de ce périodique.)
Maints spécialistes, pédiatres et psychologues, sont contre la fessée. Dans la revue Science News, R. Welsh écrivit ceci en mars 1978: “On ne devrait plus accepter les châtiments corporels, aussi bien au foyer qu’à l’école.” Pour certains, la fessée n’enseigne que de mauvaises leçons, à savoir que la raison du plus fort est toujours la meilleure et que les voies de fait sous l’empire de la colère sont normales.
Mais tout le monde n’est pas de cet avis, tel ce directeur d’un centre d’orientation scolaire de la région de Chicago, dont la presse rapporta l’opinion en ces termes: “‘De l’ordre et de la discipline, il en faut.’ Ce principe s’applique à la fessée, dans la mesure où ‘elle sanctionne un écart de conduite’.” Dans Ayez le courage d’appliquer la discipline (angl.), le docteur Dobson ajoute:
“Il est fort possible que la violence du comportement des parents engendre de l’hostilité et de l’agressivité chez leurs enfants. (...) Mais, quand l’enfant serre les poings et fait la tête, c’est une provocation à l’adresse de ses parents. S’ils réagissent bien (sur la partie charnue de son anatomie), ils lui donneront une précieuse leçon dont l’enseignement ira de pair avec celui de la nature.”
À vrai dire, la meilleure source de conseils pour corriger les enfants, c’est la Bible, du fait que Jéhovah est à la fois l’Auteur du genre humain et le témoin de ses milliards de succès ou d’échecs.
Dans son amour, Jéhovah Dieu a donné ce conseil aux parents: “N’irritez pas vos enfants, mais continuez à les élever dans la discipline et l’éducation mentale de Jéhovah.” (Éph. 6:4). La discipline, cette formation et cette instruction qui pétrissent le caractère, peut très bien être une preuve d’amour. En effet, “Jéhovah discipline celui qu’il aime (...). Sur le moment, il est vrai, toute discipline ne semble pas être un sujet de joie, mais de tristesse; plus tard cependant elle rapporte à ceux qu’elle a formés un fruit paisible”. Il en est de même au sein de la famille. — Héb. 12:4-11.
Mais la discipline administrée avec amour implique-t-elle la fessée? La réponse de la Bible est catégorique, dans la mesure où la fessée est une expression d’amour et qu’elle est administrée avec cet état d’esprit. Notez d’ailleurs ces quelques versets relevés dans le livre biblique des Proverbes:
“La sottise est liée au cœur du garçon, la baguette de la discipline, voilà ce qui l’éloignera de lui.” (22:15). “Ne retiens pas la discipline loin du garçon. Si tu le frappes avec la baguette, il ne mourra pas. Tu dois le frapper toi-même avec la baguette, pour délivrer son âme du Schéol.” (23:13, 14). “Celui qui retient sa baguette hait son fils, mais c’est celui qui l’aime qui le cherche avec discipline.” — 13:24.
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