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Les conséquences de l’alcoolismeRéveillez-vous ! 1978 | 22 avril
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responsable des anomalies physiques qui apparaissent chez l’embryon humain.”
D’ailleurs, des chercheurs ont signalé des naissances de bébés “ivres” dont le sang contenait plus d’alcool que le taux légal toléré chez un adulte dans plusieurs pays. On a même observé des états de manque chez des nouveau-nés.
Voici, publié dans le Detroit News, un commentaire sur ces lésions infligées à des bébés: “Les médecins conviennent que ce syndrome a des conséquences irréparables et que nombre de ses victimes auront besoin de soins toute leur vie, soit à domicile, soit dans des institutions spécialisées.”
Mais qu’entend-on par “boire” quand on parle d’une future maman? Il y a diverses opinions. Pour le docteur Smith, cinq verres de boisson alcoolique par jour représentent la limite à partir de laquelle on “boit”. Par “verre”, on entend “un cocktail dans lequel il y a 28 grammes de whisky à 50 degrés”. Évidemment, c’est la même chose si on remplace le whisky par du vin ou de la bière.
Cependant, le Medical World News disait dernièrement: “Alarmé par les preuves qui ne cessent de s’accumuler et selon lesquelles une consommation d’alcool, même modérée, peut faire du mal au fœtus, l’Institut américain contre les excès de boisson et l’alcoolisme, rappelant les mises en garde du gouvernement, a déconseillé fortement aux futures mères de boire plus de deux verres de boisson alcoolique par jour.” L’article ajoutait que les preuves sont “extrêmement convaincantes et très préoccupantes”.
Sous quelque angle qu’on l’examine, l’alcoolisme coûte donc très cher. Malheureusement, de plus en plus de gens se tournent vers la boisson et le problème continue de s’aggraver.
Que faire pour ne pas devenir alcoolique? Comment aider quelqu’un qui est déjà esclave de l’alcool?
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Comment faire face à la menace de l’alcoolisme?Réveillez-vous ! 1978 | 22 avril
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Comment faire face à la menace de l’alcoolisme?
IL VAUT mieux prévenir que guérir l’alcoolisme. Il vaut beaucoup mieux savoir éviter le piège de l’alcool que d’y tomber pour en assumer les conséquences par la suite.
Cette prévention devrait commencer dès l’enfance. Les parents ont donc la responsabilité de montrer à leurs enfants la bonne attitude à observer envers l’alcool. Tout ce que peuvent dire ou faire le père ou la mère a une influence énorme sur leur progéniture. S’ils savent se modérer sur la boisson et ne pas dépasser certaines limites, leurs enfants ne grandiront pas dans l’idée que boire beaucoup fait partie du comportement normal des grandes personnes.
Si, tout en tenant compte de la législation en vigueur, certains parents estiment que leur fils ou leur fille est en âge de prendre une boisson alcoolique de temps en temps, ils devront tout d’abord avoir soin de lui expliquer pourquoi il convient de se montrer prudent en la matière. Les jeunes sont très inexpérimentés et leur organisme encore fragile n’est pas habitué à l’alcool, aussi le supportent-ils moins bien.
La prévention chez les adultes
Les adultes comme les jeunes ont tout intérêt à prévenir le danger. Ils doivent considérer l’alcool comme ce qu’il est réellement: une boisson susceptible de leur procurer un certain plaisir, mais qui peut, en cas d’abus, constituer un danger mortel.
Quand vous recevez des amis, ne vous sentez pas tenu de renouveler constamment les boissons alcooliques. Offrez-en si vous le jugez bon, mais avec modération. Proposez également quelques rafraîchissements non alcoolisés, en des termes qui ne risquent pas de mettre dans l’embarras ceux qui porteront leur choix sur une telle boisson. D’autre part, quand vous voyez que l’un de vos invités a déjà vidé un verre ou deux, ne lui en proposez pas continuellement un autre. N’essayez pas non plus de pousser vos amis à boire en remplissant systématiquement leur verre alors qu’ils n’y tiennent pas.
Si vous êtes invité, ne vous sentez pas obligé de boire sans limites parce qu’on continue de servir des boissons alcooliques. Au cas où votre hôte aurait “la main un peu lourde”, vous pouvez refuser par quelques mots polis, comme: “J’ai bu suffisamment” ou: “Non merci, pas pour l’instant.” Si malgré votre refus il s’obstine à remplir votre verre, rien ne vous oblige à le vider. Que votre “Non” soit “Non”. Un hôte courtois doit s’y conformer.
Quand vous recevez, soyez particulièrement prudent en fin de soirée, au moment où vos amis vont prendre leur voiture pour rentrer chez eux. Ce n’est pas être prévenant que de proposer de l’alcool jusqu’à une heure avancée, ou d’offrir à un invité le “dernier verre avant de se quitter”. C’est mettre sa vie en danger, ainsi que celle d’éventuelles victimes innocentes.
Plus il est tard, plus on risque de rencontrer des gens qui conduisent en état d’ébriété. Montrez-vous donc particulièrement prudent si vous prenez le volant à une heure avancée, surtout lors des week-ends ou en période de vacances, quand les gens ont tendance à boire plus que de raison.
En voiture, n’insistez pas sur vos droits à la “priorité”. Sous l’influence de l’alcool, on a souvent tendance à oublier le code de la route. Souvenez-vous que près de la moitié des victimes d’accidents de la circulation étaient “dans leur droit”. Ils n’étaient pas responsables de la collision, mais ils n’en ont pas moins perdu la vie.
Des mesures de prévention ont été prises sur une grande échelle au début de 1977 par le commandant en chef des forces américaines en Europe. Voici la teneur des consignes données aux officiers: “Vous ne pouvez ignorer que la consommation excessive d’alcool parmi les troupes américaines stationnées en Europe a atteint des proportions telles que nous nous devons d’unir tous nos efforts pour aborder le problème de front.” Afin d’enlever à l’alcool “toute valeur symbolique et toute idée de prestige”, le général a ordonné l’abolition de la “Happy Hour”, observée jusque-là dans tous les clubs militaires d’Europe. Cette coutume, qui avait cours une fois par semaine, consistait à offrir un certain jour des consommations à moitié prix pendant les deux premières heures de la soirée. Sa suppression vise à décourager les excès de boisson.
Comment aider l’organisme
Il est également utile de savoir comment l’organisme réagit à l’alcool. On peut ainsi mieux se protéger si on est amené à en boire.
L’alcool ingéré par l’organisme ne suit pas le même processus de transformation que la plupart des aliments. Ces derniers passent en général par différentes phases d’oxydation qui s’effectuent principalement dans l’estomac et dans l’intestin grêle. Les éléments nutritifs peuvent alors passer dans la circulation sanguine qui les distribue aux diverses parties du corps. L’alcool, par contre, traverse l’estomac puis l’intestin grêle sans modification, et le sang le véhicule ensuite jusqu’au foie.
Le foie ne peut oxyder qu’une certaine quantité d’alcool. Si la dose ingérée dépasse ses possibilités, l’excédent repart tel quel dans le sang, remonte jusqu’au cœur et, de là, la circulation l’entraîne vers toutes les autres parties du corps. Finalement, il retourne au foie qui en accepte ce qu’il peut traiter et refoule le reste. Ce processus se poursuit jusqu’à oxydation complète.
Qu’il s’agisse d’un alcool “fort”, de vin ou de bière, mieux vaut boire lentement et par petites gorgées que de vider son verre d’un seul trait. Le travail du foie s’en trouve allégé, car l’alcool lui arrive par doses fractionnées, plus faciles à oxyder. L’excédent relancé dans le circuit sanguin est relativement faible.
En règle générale le buveur ne dispose d’aucun moyen d’accélérer l’oxydation au niveau du foie. Café noir, douches froides et aspirations profondes d’air frais n’y peuvent rien. La seule façon de soulager l’organisme est de se limiter à quelques boissons espacées, absorbées lentement et par petites quantités. Ceci ne concerne pas que le whisky, car la teneur en alcool d’une canette de bière ou d’un verre de vin est approximativement égale à celle d’une dose de whisky.
Les grands buveurs
Mais que faire si l’habitude de boire est déjà solidement installée? Comment l’intéressé peut-il s’aider lui-même et que peut-on faire pour lui?
L’alcoolique doit absolument regarder la vérité en face et admettre son problème. Il est inutile de s’abuser en s’imaginant qu’on pourra cesser de boire dès qu’on le voudra. Beaucoup trop d’alcooliques entretiennent cette illusion tout en continuant de s’intoxiquer au point d’abîmer leur santé, de tomber dans l’aliénation mentale ou même de perdre la vie.
Pour commencer, l’intéressé doit reconnaître qu’il est sous la dépendance de l’alcool, mais qu’il peut recevoir de l’aide pour résoudre son problème. S’il se refuse à cette première démarche, il risque fort de ne pas pouvoir prendre les choses à temps. Mais dans la majorité des cas, l’alcoolique ne se reconnaît pas tel. Le processus mental qui l’a conduit à la boisson l’empêche également de faire le nécessaire pour s’en libérer. C’est précisément pour cette raison que sa famille et ses amis doivent s’efforcer de l’aider.
Peut-on avoir recours aux institutions officielles pour résoudre un tel problème? Il est vrai que plusieurs organismes de ce genre existent dans différents pays, mais voyez ce qu’en dit la revue World Health: “Jusqu’à présent, seul un petit nombre de pays se sont avérés capables de mettre en place un système de défense efficace contre le problème de l’alcoolisme. Si une maladie infectieuse exerçait des ravages identiques, on crierait à l’incurie. On ne manquerait pas non plus de s’alarmer en face d’un problème de la même ampleur si la drogue était en cause.”
Pourquoi cette situation? World Health répond: “Dans de nombreux pays, [l’alcool] est la drogue par excellence, acceptée, perpétuée et considérée comme sacro-sainte. (...) L’alcool, c’est le plaisir, l’hospitalité, l’amitié, la fête, l’excitant à portée de la main, la virilité, le romanesque, la grande occasion, la boisson qui conclut une affaire, qui déclenche le rire, qui met en vedette, qui sacralise. Comment pourrions-nous nous en passer? Comment pourrions-nous même imaginer qu’il puisse compromettre notre santé? Quiconque émet un avis différent n’est qu’un rabat-joie qu’il convient d’écarter.”
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