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Un problème aussi grave que celui de la drogueLa Tour de Garde 1974 | 15 novembre
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par jour, sans manifester le moindre signe d’ivresse. Toutefois, comme le dit Proverbes 23:32, si l’on consomme trop de vin, “à sa fin il mord comme un serpent, et il sécrète du venin comme une vipère”. Un signe de cet empoisonnement peut être ce qu’on appelle “avoir mal aux cheveux” et il s’accompagne de nausées, de maux de tête, d’agitation, de tremblements, de sueurs, de troubles d’estomac et d’une terrible soif (à cause du passage de l’eau des cellules à l’extérieur de celles-ci).
Les conséquences à long terme sont encore plus graves. Les boissons alcooliques sont riches en calories, mais il s’agit de calories “vides”, c’est-à-dire dépourvues de vitamines, de minéraux et d’acides aminés. Les gros buveurs négligent souvent de manger normalement, ce qui fait que leur nutrition devient déficiente. C’est une cause importante des maladies qui accompagnent l’alcoolisme. Le foie est l’organe qui souffre particulièrement, car il doit déjà beaucoup travailler pour transformer par métabolisme (où “brûler”) l’alcool ingurgité. Avec le temps apparaît la cirrhose du foie, qui est la principale cause de mortalité parmi les alcooliques de longue date.
Des quantités excessives d’alcool irritent les tissus de la bouche, de la gorge et de l’estomac. Certains médecins français estiment que dans leur pays 90 pour cent des cancers de la bouche, de la gorge et du larynx sont dus à l’alcoolisme. Avec le temps, le buveur peut avoir des crises de delirium tremens — qui s’accompagnent de tremblements violents, d’hallucinations effrayantes et de formes de paralysie — qui, bien qu’elles ne durent que de trois à dix jours, provoquent souvent la mort.
L’abus d’alcool a encore des effets plus graves et plus immédiats sur la conduite de l’individu. Cela est dû au fait qu’une fois absorbé par le sang, l’alcool affecte en premier lieu les fonctions les plus importantes du cerveau : les facultés de penser et d’apprendre, la mémoire et la capacité vitale de décider et de juger. Pour la plupart des gens, une faible quantité d’alcool n’a que peu d’effet sur eux. Par contre, quand quelqu’un boit à plusieurs reprises dans un espace de temps relativement court, sa capacité de se souvenir, de se concentrer et de résoudre les problèmes diminue rapidement. Son cerveau a du mal à assimiler plus d’une sorte de renseignements à la fois (Ps. 107:27). Sa vue est affectée ; il voit les choses de travers et a l’impression de regarder avec des lunettes qui ne sont pas pour lui. L’alcool ayant un effet un peu hypnotique, celui qui en abuse peut croire qu’il est encore parfaitement maître de ses sens. — És. 28:7.
Étant donné que l’absorption de fortes doses d’alcool affaiblit la promptitude des réactions et des réflexes commandés par le cerveau, il est extrêmement dangereux de conduire dans cet état. L’alcool est la cause d’au moins la moitié des 55 000 morts et des blessures graves d’un million de personnes que provoquent chaque année aux États-Unis les accidents de voiture. Dans les États d’Amérique où les jeunes gens ont été autorisés à consommer des boissons alcooliques à partir de dix-huit ans, on a enregistré une augmentation effrayante du nombre d’accidents mortels provoqués par de jeunes conducteurs ivres.
Les conséquences les plus tragiques de l’alcoolisme sont celles qui affectent la vie familiale. Pour le conjoint ou les enfants d’un alcoolique la vie peut devenir un cauchemar. Aux États-Unis, la proportion des séparations et des divorces est sept fois plus élevée dans les familles où il y a des alcooliques que dans les autres. En France, l’alcoolisme est la cause d’un quart des suicides et de la moitié des homicides (voir Proverbes 4:17). Des enquêtes ont montré que des mères alcooliques peuvent donner naissance à des enfants tarés, qui naissent avec une tête anormalement petite ou de travers, qui ne grandissent pas normalement ou qui sont mentalement arriérés.
L’alcoolique n’est pas un bon employé ; il est incapable de faire ce que ses capacités normales lui permettraient d’accomplir. Il s’absente de son travail beaucoup plus souvent que les autres, prend deux fois plus de congés de maladie que ses collègues et est victime de plus d’accidents du travail. Non seulement l’alcool affecte ses capacités personnelles, mais il nuit généralement à l’efficacité de ceux dont le travail dépend du sien (voir Proverbes 21:17 ; 23:20, 21). On a estimé qu’aux États-Unis l’alcoolisme coûtait chaque année au commerce et à l’industrie quelque 12 000 000 000 de dollars (environ 60 000 000 000 de francs français). L’abus d’alcool est aussi une cause de la décadence des mœurs et de l’accroissement de la criminalité. Les enquêtes indiquent que c’est souvent un pas qui mène ensuite à la toxicomanie.
Les nations recherchent aujourd’hui des remèdes à ce problème très important. Autrement dit, il faut savoir pourquoi et comment on devient alcoolique, afin de connaître les mesures de protection qui peuvent être prises ou les remèdes qui peuvent être proposés à celui qui est déjà victime de l’alcoolisme. Quels sont les résultats de ces recherches et où se trouve la véritable solution ?
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L’alcoolisme — la cause et le remèdeLa Tour de Garde 1974 | 15 novembre
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L’alcoolisme — la cause et le remède
COMMENT se fait-il que certains deviennent de véritables esclaves de l’alcool, au point de ruiner leur vie et celle des membres de leur famille ?
L’alcool lui-même n’est pas le problème. Contrairement au tabac ou à l’héroïne, l’alcool n’engendre pas par lui-même une toxicomanie. Les difficultés viennent des buveurs eux-mêmes, et les facteurs impliqués sont multiples. Cependant, ils indiquent tous fondamentalement l’absence ou le besoin de quelque chose, ce qui permet de déterminer le véritable remède.
Les enquêtes effectuées à ce sujet démontrent que des enfants dont les parents sont de grands buveurs auront très vraisemblablement tendance à prendre la même habitude. En revanche, selon un rapport
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