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  • L’alcoolisme — Est-ce une si grave menace?
    Réveillez-vous ! 1978 | 22 avril
    • L’alcoolisme — Est-​ce une si grave menace?

      Les problèmes liés à l’abus des boissons alcooliques sont plus fréquents que jamais. Des dizaines de millions de personnes dans le monde entier sont devenues esclaves de l’alcool au point de mettre leur vie en danger. Mais elles ne se font pas seulement du tort à elles-​mêmes. En effet leur vice se répercute sur la vie de millions d’autres personnes.

      LE TERME “abus” traduit le mauvais usage qui peut être fait d’une chose qui, normalement utilisée, remplit un rôle honorable dans la vie courante. Le fait que certains l’utilisent mal n’implique pas nécessairement qu’il faille l’interdire à tous.

      En règle générale, les boissons alcooliques ne sont pas nocives pour ceux qui savent faire preuve de modération et qui respectent certaines limites. Par contre, une consommation excessive constitue un abus qui peut s’avérer dangereux, voire mortel, tant pour le buveur que pour son entourage.

      La Bible nous montre que les boissons alcooliques ne sont pas à proscrire. Évoquant les dispositions prises par Dieu en vue d’assurer à l’humanité un avenir heureux, elle parle notamment d’un “banquet de mets bien huilés, un banquet de vins”. (És. 25:6.) Il est bien évident que le Créateur n’aurait pas choisi le vin pour symboliser le bonheur si l’homme n’avait pas le droit d’en boire. D’ailleurs, au cours d’un festin de mariage, Jésus Christ lui-​même changea de l’eau en un “excellent vin”, montrant ainsi que cette boisson peut être de circonstance. — Jean 2:1-10.

      Qui est alcoolique?

      On se représente souvent l’alcoolique comme un ivrogne hébété, effondré sur un trottoir. C’est pourtant là l’exception et non la règle.

      On pense qu’environ quatre-vingt-quinze pour cent des individus qui présentent une grave dépendance alcoolique ne sont pas des ivrognes permanents et incurables. Ils ne correspondent pas non plus à un type humain particulier, mais se recrutent partout et à tous les niveaux de la société. Ils occupent un emploi, tiennent un intérieur ou élèvent une famille.

      L’alcoolisme ne connaît pas d’âge. Toutefois, c’est parmi les très jeunes gens et les femmes qu’il progresse le plus rapidement de nos jours. Malheureusement, nous sommes obligés de constater que de plus en plus d’enfants s’adonnent à la boisson avant même d’être entrés dans l’adolescence.

      Bien entendu, on ne devient pas nécessairement alcoolique pour s’être laissé aller occasionnellement à boire plus que de raison. Une personne peut, par exemple, se laisser surprendre et boire un jour au point de perdre tout empire sur elle-​même. Cependant, rien ne dit qu’elle ne saura pas mieux se contrôler par la suite pour éviter désormais ce genre d’excès.

      Par contre, tous ceux pour qui la boisson constitue un réel problème ont un point commun: à un degré plus ou moins élevé, ils sont esclaves de l’alcool. Ils ne veulent ni ne peuvent s’en passer.

      Un autre point commun est que, d’une manière ou d’une autre, leur dépendance vis-à-vis de l’alcool provoque toujours dans leur vie des troubles d’ordre affectif, physique, économique ou social.

      Une menace grandissante

      La revue World Health écrit: “On ne peut évaluer l’ensemble des problèmes de santé qui se posent à l’échelle mondiale sans attribuer aux incapacités qui découlent de l’abus de boissons alcooliques un rôle de tout premier plan.” Cette même revue observe également que “ce problème se pose d’une façon de plus en plus cruciale dans la plupart des pays du monde, et s’aggrave à un rythme parfois alarmant”.

      On estime qu’il y a aujourd’hui plus de dix millions d’alcooliques aux États-Unis, ce qui représente une augmentation de plusieurs millions en quelques années. Et des millions d’autres personnes acquièrent en ce moment même des habitudes déraisonnables qui risquent de les mener plus tard à l’alcoolisme.

      L’abus des boissons alcooliques fait peser sur notre vie et sur notre bonheur une menace bien réelle; il ne s’agit nullement d’une plaisanterie. Prenons le cas d’un conducteur qui a l’habitude de boire. Ne fait-​il pas courir aux autres un risque mortel? Rien qu’aux États-Unis, on estime à vingt-cinq mille le nombre des décès survenus chaque année à la suite d’accidents de voiture imputables à des excès de boisson. Ce chiffre représente près de la moitié des décès sur route. Dans le même temps, quelque 500 000 autres personnes sont blessées par des automobilistes en état d’ébriété. La plupart de ces automobilistes ne se contentent pas de boire en société, mais sont des intoxiqués graves, esclaves de l’alcool.

      Une étude effectuée en Californie et portant sur mille cas d’automobilistes mortellement blessés sur la route a révélé que soixante-cinq pour cent des responsables de ces accidents étaient sous l’influence de l’alcool.

      Indépendamment des accidents de la route, l’alcool est également responsable chaque année de la mort violente de quelque vingt mille autres Américains. Il est impliqué dans près des deux tiers des meurtres et un tiers des suicides, ainsi que dans la moitié des cas de décès par le feu ou par noyade. Les maladies dues à l’alcoolisme font, elles aussi, des milliers de victimes.

      L’alcool fait chaque année plus de morts et de blessés aux États-Unis que la guerre du Viêt Nam n’en faisait sur une même période. Il ressort d’autre part des statistiques du FBI que plus de quarante pour cent des incidents suivis d’arrestation ont un rapport avec l’alcoolisme.

      Ce problème est maintenant si répandu et si grave que, d’après un sondage, près d’un Américain sur cinq reconnaît que l’alcool perturbe gravement sa vie familiale. Cela fait un tel effet à certains Américains que près de vingt pour cent d’entre eux se disent favorables à un retour à la prohibition.

      L’abus des boissons alcooliques fait peser une autre menace sur des personnes innocentes. Le docteur Fritz Henn, professeur de psychiatrie à la Faculté de médecine de l’Université de l’Iowa, déclare: “Nos propres études s’ajoutent à d’autres travaux qui tendent à démontrer que l’alcool a sa part de responsabilité dans de nombreuses affaires de viol et de sévices infligés à des enfants. C’est probablement la seule caractéristique constante de ces deux types de délit.”

      Près d’un ouvrier américain sur dix présente un certain degré d’intoxication éthylique, ce qui se traduit pour l’économie nationale par une perte annuelle de près de vingt-cinq milliards de dollars par suite de maladies, d’absentéisme, d’incapacité professionnelle et d’accidents du travail. D’après la revue U.S.News & World Report, “les excès de boisson font subir à l’industrie plus de pertes que toutes les autres maladies réunies”.

      En Union soviétique, les journaux rappellent continuellement à leurs lecteurs que la boisson est responsable dans une large mesure de la criminalité, des accidents de la route, des divorces, des absences au travail, de la délinquance juvénile et des noyades. Le gouvernement a dû augmenter le prix de l’alcool pour essayer de mettre un frein à l’alcoolisme.

      En France, l’alcoolisme est considéré comme le plus grand problème intérieur. Selon un juge de Lille, cette forme d’intempérance chez le mari est le principal motif invoqué par les femmes qui demandent le divorce. Un responsable de la police de Brest dit: “J’ai vu tant d’alcoolisme que j’en ai été traumatisé. Et je ne puis m’empêcher de penser à tous les cas que nous ignorons.” En France, soixante pour cent des accidents du travail sont imputables à la boisson.

      Une haute personnalité d’Amérique du Sud a parlé de l’alcoolisme comme de “la plus grave maladie sociale” de son pays. Les uns après les autres, tous les pays font des constatations similaires.

      Il ne fait donc pas de doute que les excès de boisson constituent un fléau particulièrement grave qui gagne rapidement du terrain dans de vastes régions du monde. Mais comment et pourquoi devient-​on alcoolique? Comment savoir si un individu est en passe de devenir esclave de l’alcool ou s’il l’est déjà? Et comment aider ceux qui sont tombés dans ce piège?

  • Comment devient-on alcoolique?
    Réveillez-vous ! 1978 | 22 avril
    • Comment devient-​on alcoolique?

      POURQUOI devient-​on esclave de l’alcool? Existe-​t-​il des signes précurseurs qui indiquent qu’une personne encourt le risque de devenir alcoolique?

      Évidemment, la cause première de l’alcoolisme est l’alcool lui-​même, car si les gens n’en buvaient pas, ils n’en deviendraient pas esclaves.

      Mais nous vivons une époque où chacun peut se procurer des boissons alcooliques et l’on ne peut rien changer à cet état de fait. D’autant plus qu’en général, le public tient à garder sa liberté dans ce domaine. Or, et ceci est vrai pour beaucoup de sociétés, l’alcoolisme ne disparaîtra pas en interdisant les boissons fortes, comme on a pu s’en rendre compte durant la prohibition, aux États-Unis.

      En matière de boisson, la principale qualité est de savoir se dominer. Malheureusement, la plupart des gens qui ont un penchant pour la bouteille n’ont jamais pensé qu’ils pouvaient en perdre la maîtrise. C’est pourquoi une forte proportion d’alcooliques ne pensent pas l’être, ou bien ne veulent pas l’admettre.

      Les signes précurseurs

      Tout le monde convient qu’un ivrogne invétéré est bel et bien alcoolique. Mais dans les autres cas, particulièrement au premier stade de l’alcoolisme, c’est peut-être moins évident même pour l’intéressé.

      Pourtant, certains signes avertisseurs révèlent sans équivoque si l’on a tendance à l’alcoolisme ou même si on en est déjà victime. Nous pouvons, par exemple, nous poser un certain nombre de questions et déterminer ensuite rapidement si nous-​mêmes (ou quelqu’un de notre connaissance) avons tendance à être alcooliques ou si nous le sommes déjà.

      Les membres d’organisations telles que “Alcooliques anonymes”, proposent l’expérience suivante. Si quelqu’un répond “Oui” à seulement trois des questions du test reproduit ci-après, il est déjà certain qu’il s’adonne à la boisson.

      1. Buvez-​vous plus que par le passé? Prenez-​vous des boissons plus fortes?

      2. Buvez-​vous de l’alcool plusieurs fois par jour, ou plusieurs fois par semaine?

      3. La boisson porte-​t-​elle atteinte à votre réputation?

      4. Êtes-​vous irrité quand on vous met en garde contre la boisson?

      5. La boisson vous sert-​elle à échapper à des soucis ou à des ennuis?

      6. Vous arrive-​t-​il de vider votre verre d’un trait, de faire “cul sec”?

      7. Éprouvez-​vous par moment le besoin de prendre une boisson alcoolique?

      8. Buvez-​vous souvent seul?

      9. Avez-​vous des problèmes avec votre famille à cause de vos habitudes de boisson?

      10. Continuez-​vous de boire parce que vous pensez pouvoir vous arrêter quand vous voulez, tout en ne vous arrêtant pas?

      11. Si vous avez essayé d’arrêter de boire pendant un temps, mettons un mois, avez-​vous échoué?

      12. Négligez-​vous votre apparence extérieure? Par exemple, grossissez-​vous à cause de l’alcool sans que cela vous incite à arrêter?

      13. La boisson vous amène-​t-​elle à négliger votre santé, votre travail ou votre famille? Maîtrisez-​vous moins vos dépenses?

      14. Recherchez-​vous ou prévoyez-​vous certaines occasions (telles qu’une réunion en société) comme prétexte pour boire?

      15. Avez-​vous une bouteille cachée quelque part pour boire quand votre entourage n’a pas l’œil sur vous?

      Quelques réponses affirmatives révèlent déjà certains troubles, mais si elles sont nombreuses, c’est la preuve que vous êtes victime de l’alcoolisme.

      Mais qu’est-​ce qui peut amener quelqu’un à devenir alcoolique? Quels facteurs entrent en jeu?

      De nombreux facteurs

      On ne saurait dire avec certitude que tel état ou tel tempérament incite à l’alcoolisme. Comme le corps humain, l’esprit et les émotions sont très complexes et, dans les domaines physique, mental et affectif, la différence est grande d’une personne à une autre.

      Il n’est pas jusqu’à la taille du corps qui ne joue un rôle, car les tissus d’un homme corpulent contiennent plus d’eau et diluent donc plus l’alcool que les autres, si bien que, toutes proportions gardées, une même dose d’alcool produira plus d’effet chez une personne de petite taille que chez une grande.

      Même quand des facteurs comme la taille, les antécédents, le passé individuel, les difficultés à affronter et les habitudes en matière de boisson paraissent identiques, telle personne qui s’adonne à la boisson deviendra alcoolique et telle autre pas, bien que les circonstances soient semblables. On ne peut donc dire que tel ou tel problème, tel état affectif, tel type d’enfance ou bien tel contexte culturel conduisent immanquablement à l’alcoolisme.

      Toutefois, devant un taux d’alcoolisme élevé, on peut incriminer certains facteurs. Quand, par exemple, une société recourt largement à l’alcool, encourage son usage et lui fait de la publicité, quand il y a toujours de l’alcool aux grands événements et aux grands repas, plus de gens sont incités à boire. Si l’intempérance et l’ivrognerie apparaissent non seulement comme des choses courantes, mais même comiques, l’opprobre général qui stigmatise l’alcoolisme perd de sa force.

      C’est ce qui explique, particulièrement lors des réunions mondaines, que l’on fasse sentir sa maladresse, voire que sa tenue est déplacée, à un invité qui ne boit pas d’alcool. De sorte que celui qui ne veut pas boire d’alcool parce qu’il ne le supporte pas doit constamment subir une pression qui l’incite à faire comme tout le monde.

      Les facteurs économiques peuvent jouer un rôle, eux aussi. On sait que les classes défavorisées sont très touchées par l’alcoolisme, particulièrement dans les grandes villes des sociétés industrielles. Comme la pauvreté engendre parfois un sentiment de désespoir, l’alcool, de par ses propriétés sédatives, masque temporairement les caractères pénibles de la réalité.

      D’autre part, à la suite de la prospérité économique que connaissent certains pays, l’alcoolisme a fait son apparition dans les classes moyennes et aisées. En outre, on peut être incité à boire à cause de son emploi ou à cause des pressions sociales. À la suite d’une enquête effectuée auprès de 8 000 cadres américains, il est apparu que 27 pour cent d’entre eux étaient de gros buveurs qui absorbaient quotidiennement une moyenne de 170 grammes d’alcool ou plus, et cela sept jours sur sept. Au Japon, les problèmes de boisson touchent 60 pour cent des personnes qui occupent un poste de responsabilité. Et, dans les pays riches, de plus en plus de femmes au foyer deviennent alcooliques.

      Il n’est pas rare qu’un conjoint (voire les deux) aille noyer son chagrin dans l’alcool à cause d’un problème conjugal ou familial. De même, on peut boire à l’excès par sentiment de solitude ou après une contrariété, par appréhension, par manque de confiance en soi ou encore à la suite d’un drame, tel que la perte d’un être cher.

      Mais quand on se réfugie dans la boisson pour résoudre ses problèmes, calmer ses angoisses ou surmonter sa tristesse, on s’aperçoit régulièrement qu’au bout du compte les problèmes, l’angoisse et la tristesse sont pires qu’auparavant. Telles sont les conséquences implacables de l’alcoolisme.

      Les jeunes et l’alcool

      Dans une lettre adressée au New York Times, un groupe de médecins déclaraient: “L’un des plus graves problèmes de notre temps est l’augmentation alarmante de la consommation d’alcool chez les jeunes, particulièrement quand on voit combien se multiplient les excès de boisson et de quelle façon l’alcoolisme et la drogue sous toutes ses formes se répandent.”

      Aux États-Unis, le principal problème de santé publique est l’alcoolisme chez les jeunes. Il se classe bien avant d’autres fléaux, telle l’héroïnomanie, ce qui amena un fonctionnaire d’État à dire que ce “problème fait des ravages (...) et a atteint des proportions épidémiques”.

      D’après une enquête, un tiers des élèves des classes secondaires américaines s’adonnent à la boisson, et il y a même des alcooliques dans les classes primaires.

      Selon des chercheurs de l’université de Kiel (RFA), “l’alcoolisme attend” un sixième des jeunes gens âgés de 10 à 18 ans. Dans d’autres pays où l’on assiste à une recrudescence de l’alcoolisme, de plus en plus de jeunes sont touchés par ce fléau.

      Voici, selon le Sunday Globe de Boston, une conséquence immédiate de ce phénomène: “Depuis qu’on a abaissé la limite d’âge de l’interdiction des boissons alcooliques, les accidents de la route survenus chez les moins de vingt ans ont triplé.”

      Pourquoi de plus en plus de jeunes boivent-​ils? Entre autres raisons il faut invoquer “la pression de l’entourage” exercée par leurs amis. “Tous mes amis boivent”, déclara un jeune homme, dans une réponse typique que complète celle-ci: “Je voulais avoir l’air ‘dans le vent’, alors je me suis mis à boire.”

      Beaucoup de jeunes boivent pour les mêmes raisons que les adultes, comme l’indique cette déclaration: “Quand je bois, je me sens bien et je m’amuse.” On peut faire intervenir également d’autres facteurs, tels que la lassitude de la vie, les problèmes rencontrés à l’école ou au foyer, ou encore l’angoisse des jeunes face à l’avenir incertain que leur réserve ce monde impitoyable.

      Toutefois, la raison la plus courante qu’invoquent les jeunes pour se justifier est l’influence des parents et du milieu adulte en général. Dans le livre L’alcoolisme chez les moins de vingt ans (angl.), on lit ceci: “Même si l’alcoolisme s’explique en partie par l’influence de l’entourage, le rôle le plus important reste celui des parents.” Comme cela a été démontré en Allemagne, si le père boit beaucoup, les enfants sont plus enclins à l’imiter.

      Pourtant, nombreux sont les parents qui n’abusent pas de l’alcool et qui veillent à ce que leurs enfants n’en boivent pas avant d’avoir atteint un âge raisonnable. Diverses études comparatives entre ces familles et celles où les parents boivent ont montré que dans les premières deux fois moins de jeunes se tournent vers l’alcool.

      Dans une société où les adultes ont coutume de boire, les jeunes veulent généralement les imiter. Ainsi, un jeune téléspectateur amateur de westerns déclara: “Dans les films, les hommes boivent du whisky. Je me suis mis au whisky pour être fort comme eux.”

      Qui sème le vent récolte la tempête. Lorsqu’une société tolère les abus de boisson et quand des millions d’adultes sont alcooliques, il est fatal que de plus en plus de jeunes le deviennent à leur tour.

      Néanmoins, même si l’alcoolisme s’explique par de multiples facteurs, qu’est-​ce qui peut bien se passer dans l’organisme d’un alcoolique pour le rendre tel? Quelles conséquences ces modifications entraînent-​elles?

      [Entrefilet, page 6]

      Une forte proportion d’alcooliques ne pensent pas l’être, ou bien ne veulent pas l’admettre.

      [Entrefilet, page 7]

      Quand on se réfugie dans la boisson pour résoudre ses problèmes, calmer ses angoisses ou surmonter sa tristesse, on s’aperçoit régulièrement qu’au bout du compte les problèmes, l’angoisse et la tristesse sont pires qu’auparavant.

      [Entrefilet, page 8]

      Lorsqu’une société tolère les abus de boisson et quand des millions d’adultes sont alcooliques, il est fatal que de plus en plus de jeunes le deviennent à leur tour.

  • Les conséquences de l’alcoolisme
    Réveillez-vous ! 1978 | 22 avril
    • Les conséquences de l’alcoolisme

      LE BUVEUR occasionnel qui n’absorbe que de petites quantités d’alcool en devient rarement esclave, sauf dans quelques rares cas où les individus ne le supportent pas du tout.

      Presque tous les alcooliques sont des gens qui boivent à l’excès pendant une longue période de temps. D’ailleurs, il va de soi que plus on boit, plus on risque de devenir alcoolique.

      Les deux formes d’éthylisme

      L’éthylisme apparaît quand on est intoxiqué par l’alcool. Il se manifeste, entre autres signes, par une dépendance psychologique, c’est-à-dire une forme d’esclavage mental ou émotionnel.

      Dans cette forme à manifestation psychologique, le sujet éprouve un besoin irrésistible de boire de l’alcool pour calmer son désarroi affectif. L’effet de l’alcool lui tient lieu de béquille psychologique pour affronter les problèmes de la vie. Par contre, du point de vue physique, son corps pourrait s’en passer.

      Malheureusement, cette forme de dépendance psychologique aboutit souvent à une véritable intoxication de l’organisme. Cette fois, l’alcool ne correspond plus seulement à un besoin intellectuel ou affectif, c’est l’organisme qui le réclame.

      Après un usage prolongé d’alcool, le métabolisme se modifie à l’intérieur du corps. Les cellules et les tissus deviennent littéralement avides d’alcool et finissent par ne plus pouvoir s’en passer. Après ce changement, toute maîtrise de soi a disparu et l’alcoolique s’enfonce dans son vice.

      Croyant satisfaire un besoin de son organisme à chaque fois qu’il boit, l’alcoolique se ruine seulement un peu plus. S’il continue, l’éthylisme va entraîner tôt ou tard des lésions organiques et abréger sa vie.

      On ne sait pas très bien pourquoi l’organisme devient esclave de l’alcool, mais on a pu invoquer, entre autres, une allergie à l’alcool, un trouble du métabolisme des glucides; une déficience thyroïdienne, hypophysaire ou surrénalienne; une carence d’origine alimentaire ou métabolique en vitamines, sels minéraux, diastases, etc.; des troubles hépatiques ou encore un mauvais fonctionnement de l’hypothalamus, responsable de la soif insatiable d’alcool.

      En combien de temps quelqu’un qui boit à l’excès devient-​il esclave de l’alcool? En règle générale, il faut compter plusieurs années: vingt ou trente ans pour certains, dix ans pour d’autres, mais parfois trois à cinq années suffisent et, dans quelques cas rares, l’éthylisme s’installe d’emblée.

      Une fois que l’organisme est atteint, la vie de l’éthylique s’en ressent progressivement: il commence à ne plus être à la hauteur de sa tâche et ses employeurs le notent. Ensuite, il manque plus souvent son travail pour cause de “maladie”. Enfin, ses relations avec son entourage se dégradent et il perd même sa propre estime.

      Pour compenser cet état, il fera peut-être le généreux, dépensant sans compter, quitte à se couvrir de dettes. Mais, à mesure que son caractère s’aigrit et qu’il devient difficile à vivre, un mur d’isolement se crée autour de lui.

      À la fin, il risque de perdre son emploi, sa famille et ses amis. Il s’alimente mal, rien ne compte plus pour lui que la boisson. Il ne s’intéresse plus ni à sa tenue, ni à sa santé, ni à ses responsabilités.

      World Health, revue de l’Organisation mondiale de la Santé, résumait ainsi cette déchéance: “Le buveur invétéré qui persévère dans son vice s’enfonce dans l’invalidité et abrège sans aucun doute sa vie.”

      Les lésions organiques

      Bien qu’il fournisse des calories, l’alcool ne renferme ni vitamines, ni protéines, ni sels minéraux. Aussi le buveur ne se nourrit-​il pas, même s’il n’a pas faim et prend du poids. Perdant souvent l’appétit, l’alcoolique est sous-alimenté et donc plus sujet à tomber malade.

      Par les lésions qu’il provoque sur les muqueuses de l’estomac et de l’intestin grêle, l’abus de boissons alcooliques est à l’origine d’inflammations et d’ulcères. Les fibres lisses de l’estomac perdent leur tonus, la digestion est plus lente et s’accompagne parfois de nausées.

      D’après le Physician’s Alcohol News Letter, “l’alcoolisme est le problème de santé numéro un aux Bahamas” où beaucoup de gens sont atteints d’une ulcération chronique du pied avec gangrène, qui exige parfois l’amputation.

      Particulièrement grave, la cirrhose est l’aboutissement d’un excès de boisson. Elle se classe comme l’une des principales causes de mortalité chez le jeune et chez l’adulte. Selon des statistiques publiées par le gouvernement français, plus de 22 000 décès dus à la cirrhose sont survenus dans ce pays en une seule année. Aux États-Unis, où la population est de plus en plus touchée par l’alcoolisme, deux fois plus d’Américains sont morts de la cirrhose au cours des dix années passées que durant la décade précédente. Au Danemark, où la consommation d’alcool s’est également accrue, les décès imputables à la cirrhose ont augmenté de 40 pour cent en trois ans. En Italie, le nombre de décès dus à cette maladie a doublé en onze ans.

      Le docteur Frank Seixas, responsable de la Commission américaine contre l’alcoolisme, a déclaré: “Pour la première fois, nous possédons la preuve biologique qui corrobore les observations des médecins (escamotées pendant des années) sur le lien étroit qui unit la cirrhose et l’alcoolisme.”

      Lors d’une expérience, le docteur Charles Lieber, de la Faculté de médecine du Mont Sinaï, à New York, donna à un groupe de volontaires une alimentation bien équilibrée. Pendant les dix-huit jours que dura l’expérience, ils devaient également absorber 6 verres d’alcool par jour, ce qui correspondait à une dose quotidienne de 283 grammes de whisky. Certes ils étaient un peu ivres, cela se voyait, mais ils avaient gardé toute leur raison. Pourtant, quelques jours après le début de l’expérience, tous montraient déjà un commencement d’altération du tissu hépatique.

      Il faut encore ajouter que l’éthylisme est responsable de diverses maladies de cœur. Les crises cardiaques sont la première cause de décès dans de nombreux pays. Or, il se trouve que l’alcool, en paralysant les nerfs du cœur, peut déclencher une crise cardiaque. Mais il peut aussi paralyser le centre respiratoire du cerveau, ce qui a pour effet de ralentir la respiration... et de l’arrêter parfois complètement.

      Les lésions cérébrales

      Au bout d’un certain temps, l’abus de boisson détruit les cellules cérébrales qui, à la différence des autres, ne se régénèrent pas.

      L’autopsie d’alcooliques chroniques a montré une destruction massive des cellules cérébrales. Ces lésions engendrent ou aggravent certains troubles mentaux au nombre desquels figurent la paranoïa, forme de folie caractérisée par un complexe de persécutions, et la schizophrénie ou dédoublement de la personnalité. À titre d’exemple, dans les hôpitaux psychiatriques français, un lit sur trois serait occupé par un alcoolique.

      Au stade suivant, soit après un brusque sevrage ou après une privation importante d’alcool, ou encore après un excès de boisson, l’alcoolique peut faire une crise de delirium tremens. Celle-ci commence par de l’agitation, des tremblements de tout le corps, une perte de l’appétit et des nausées. Ensuite, le malade a de la fièvre et il erre sans but précis. Suivent alors des hallucinations au cours desquelles il croit voir des araignées, des rats et des mouches sortir des murs ou du sol.

      Ce délire, ou démence, est si terrifiant qu’il peut mener sa victime au suicide. Mais il produit également parfois une détérioration mentale irréversible et, une fois sur cinq, la mort.

      À un stade d’alcoolisme avancé, le malade doit se faire désintoxiquer, car sa vie est en jeu. Il doit cesser de boire suffisamment longtemps pour que son corps élimine toute trace d’alcool et revienne à peu près à la normale, ce qui peut demander des semaines, voire des mois. Mais certaines complications, telles que les lésions hépatiques ou cérébrales, peuvent être irréparables.

      Chez un jeune, l’état général se dégrade beaucoup plus vite, car son corps n’est pas assez développé (il n’a pas une taille suffisante) pour brûler l’alcool comme celui d’un adulte.

      Les victimes innocentes

      Au nombre des victimes particulièrement innocentes de l’alcool figurent les bébés. Une mère qui boit pendant sa grossesse risque de rendre son enfant anormal, retardé, ou les deux.

      Voici l’opinion du docteur Jaime Frias, directeur du service d’anomalies congénitales à l’université de Floride: “Les faits dont nous disposons nous permettent d’affirmer qu’une femme qui boit régulièrement de l’alcool durant sa grossesse risque une fois sur deux de mettre au monde un petit retardé mental, et une fois sur trois que son enfant souffre également de plusieurs malformations physiques.”

      Le docteur David Smith, professeur de pédiatrie à la Faculté de médecine de Washington, a dit: “L’alcool est actuellement le principal responsable des anomalies physiques qui apparaissent chez l’embryon humain.”

      D’ailleurs, des chercheurs ont signalé des naissances de bébés “ivres” dont le sang contenait plus d’alcool que le taux légal toléré chez un adulte dans plusieurs pays. On a même observé des états de manque chez des nouveau-nés.

      Voici, publié dans le Detroit News, un commentaire sur ces lésions infligées à des bébés: “Les médecins conviennent que ce syndrome a des conséquences irréparables et que nombre de ses victimes auront besoin de soins toute leur vie, soit à domicile, soit dans des institutions spécialisées.”

      Mais qu’entend-​on par “boire” quand on parle d’une future maman? Il y a diverses opinions. Pour le docteur Smith, cinq verres de boisson alcoolique par jour représentent la limite à partir de laquelle on “boit”. Par “verre”, on entend “un cocktail dans lequel il y a 28 grammes de whisky à 50 degrés”. Évidemment, c’est la même chose si on remplace le whisky par du vin ou de la bière.

      Cependant, le Medical World News disait dernièrement: “Alarmé par les preuves qui ne cessent de s’accumuler et selon lesquelles une consommation d’alcool, même modérée, peut faire du mal au fœtus, l’Institut américain contre les excès de boisson et l’alcoolisme, rappelant les mises en garde du gouvernement, a déconseillé fortement aux futures mères de boire plus de deux verres de boisson alcoolique par jour.” L’article ajoutait que les preuves sont “extrêmement convaincantes et très préoccupantes”.

      Sous quelque angle qu’on l’examine, l’alcoolisme coûte donc très cher. Malheureusement, de plus en plus de gens se tournent vers la boisson et le problème continue de s’aggraver.

      Que faire pour ne pas devenir alcoolique? Comment aider quelqu’un qui est déjà esclave de l’alcool?

      [Illustration, page 11]

      Une femme enceinte qui boit régulièrement de l’alcool risque de provoquer des lésions graves chez son enfant.

  • Comment faire face à la menace de l’alcoolisme?
    Réveillez-vous ! 1978 | 22 avril
    • Comment faire face à la menace de l’alcoolisme?

      IL VAUT mieux prévenir que guérir l’alcoolisme. Il vaut beaucoup mieux savoir éviter le piège de l’alcool que d’y tomber pour en assumer les conséquences par la suite.

      Cette prévention devrait commencer dès l’enfance. Les parents ont donc la responsabilité de montrer à leurs enfants la bonne attitude à observer envers l’alcool. Tout ce que peuvent dire ou faire le père ou la mère a une influence énorme sur leur progéniture. S’ils savent se modérer sur la boisson et ne pas dépasser certaines limites, leurs enfants ne grandiront pas dans l’idée que boire beaucoup fait partie du comportement normal des grandes personnes.

      Si, tout en tenant compte de la législation en vigueur, certains parents estiment que leur fils ou leur fille est en âge de prendre une boisson alcoolique de temps en temps, ils devront tout d’abord avoir soin de lui expliquer pourquoi il convient de se montrer prudent en la matière. Les jeunes sont très inexpérimentés et leur organisme encore fragile n’est pas habitué à l’alcool, aussi le supportent-​ils moins bien.

      La prévention chez les adultes

      Les adultes comme les jeunes ont tout intérêt à prévenir le danger. Ils doivent considérer l’alcool comme ce qu’il est réellement: une boisson susceptible de leur procurer un certain plaisir, mais qui peut, en cas d’abus, constituer un danger mortel.

      Quand vous recevez des amis, ne vous sentez pas tenu de renouveler constamment les boissons alcooliques. Offrez-​en si vous le jugez bon, mais avec modération. Proposez également quelques rafraîchissements non alcoolisés, en des termes qui ne risquent pas de mettre dans l’embarras ceux qui porteront leur choix sur une telle boisson. D’autre part, quand vous voyez que l’un de vos invités a déjà vidé un verre ou deux, ne lui en proposez pas continuellement un autre. N’essayez pas non plus de pousser vos amis à boire en remplissant systématiquement leur verre alors qu’ils n’y tiennent pas.

      Si vous êtes invité, ne vous sentez pas obligé de boire sans limites parce qu’on continue de servir des boissons alcooliques. Au cas où votre hôte aurait “la main un peu lourde”, vous pouvez refuser par quelques mots polis, comme: “J’ai bu suffisamment” ou: “Non merci, pas pour l’instant.” Si malgré votre refus il s’obstine à remplir votre verre, rien ne vous oblige à le vider. Que votre “Non” soit “Non”. Un hôte courtois doit s’y conformer.

      Quand vous recevez, soyez particulièrement prudent en fin de soirée, au moment où vos amis vont prendre leur voiture pour rentrer chez eux. Ce n’est pas être prévenant que de proposer de l’alcool jusqu’à une heure avancée, ou d’offrir à un invité le “dernier verre avant de se quitter”. C’est mettre sa vie en danger, ainsi que celle d’éventuelles victimes innocentes.

      Plus il est tard, plus on risque de rencontrer des gens qui conduisent en état d’ébriété. Montrez-​vous donc particulièrement prudent si vous prenez le volant à une heure avancée, surtout lors des week-ends ou en période de vacances, quand les gens ont tendance à boire plus que de raison.

      En voiture, n’insistez pas sur vos droits à la “priorité”. Sous l’influence de l’alcool, on a souvent tendance à oublier le code de la route. Souvenez-​vous que près de la moitié des victimes d’accidents de la circulation étaient “dans leur droit”. Ils n’étaient pas responsables de la collision, mais ils n’en ont pas moins perdu la vie.

      Des mesures de prévention ont été prises sur une grande échelle au début de 1977 par le commandant en chef des forces américaines en Europe. Voici la teneur des consignes données aux officiers: “Vous ne pouvez ignorer que la consommation excessive d’alcool parmi les troupes américaines stationnées en Europe a atteint des proportions telles que nous nous devons d’unir tous nos efforts pour aborder le problème de front.” Afin d’enlever à l’alcool “toute valeur symbolique et toute idée de prestige”, le général a ordonné l’abolition de la “Happy Hour”, observée jusque-​là dans tous les clubs militaires d’Europe. Cette coutume, qui avait cours une fois par semaine, consistait à offrir un certain jour des consommations à moitié prix pendant les deux premières heures de la soirée. Sa suppression vise à décourager les excès de boisson.

      Comment aider l’organisme

      Il est également utile de savoir comment l’organisme réagit à l’alcool. On peut ainsi mieux se protéger si on est amené à en boire.

      L’alcool ingéré par l’organisme ne suit pas le même processus de transformation que la plupart des aliments. Ces derniers passent en général par différentes phases d’oxydation qui s’effectuent principalement dans l’estomac et dans l’intestin grêle. Les éléments nutritifs peuvent alors passer dans la circulation sanguine qui les distribue aux diverses parties du corps. L’alcool, par contre, traverse l’estomac puis l’intestin grêle sans modification, et le sang le véhicule ensuite jusqu’au foie.

      Le foie ne peut oxyder qu’une certaine quantité d’alcool. Si la dose ingérée dépasse ses possibilités, l’excédent repart tel quel dans le sang, remonte jusqu’au cœur et, de là, la circulation l’entraîne vers toutes les autres parties du corps. Finalement, il retourne au foie qui en accepte ce qu’il peut traiter et refoule le reste. Ce processus se poursuit jusqu’à oxydation complète.

      Qu’il s’agisse d’un alcool “fort”, de vin ou de bière, mieux vaut boire lentement et par petites gorgées que de vider son verre d’un seul trait. Le travail du foie s’en trouve allégé, car l’alcool lui arrive par doses fractionnées, plus faciles à oxyder. L’excédent relancé dans le circuit sanguin est relativement faible.

      En règle générale le buveur ne dispose d’aucun moyen d’accélérer l’oxydation au niveau du foie. Café noir, douches froides et aspirations profondes d’air frais n’y peuvent rien. La seule façon de soulager l’organisme est de se limiter à quelques boissons espacées, absorbées lentement et par petites quantités. Ceci ne concerne pas que le whisky, car la teneur en alcool d’une canette de bière ou d’un verre de vin est approximativement égale à celle d’une dose de whisky.

      Les grands buveurs

      Mais que faire si l’habitude de boire est déjà solidement installée? Comment l’intéressé peut-​il s’aider lui-​même et que peut-​on faire pour lui?

      L’alcoolique doit absolument regarder la vérité en face et admettre son problème. Il est inutile de s’abuser en s’imaginant qu’on pourra cesser de boire dès qu’on le voudra. Beaucoup trop d’alcooliques entretiennent cette illusion tout en continuant de s’intoxiquer au point d’abîmer leur santé, de tomber dans l’aliénation mentale ou même de perdre la vie.

      Pour commencer, l’intéressé doit reconnaître qu’il est sous la dépendance de l’alcool, mais qu’il peut recevoir de l’aide pour résoudre son problème. S’il se refuse à cette première démarche, il risque fort de ne pas pouvoir prendre les choses à temps. Mais dans la majorité des cas, l’alcoolique ne se reconnaît pas tel. Le processus mental qui l’a conduit à la boisson l’empêche également de faire le nécessaire pour s’en libérer. C’est précisément pour cette raison que sa famille et ses amis doivent s’efforcer de l’aider.

      Peut-​on avoir recours aux institutions officielles pour résoudre un tel problème? Il est vrai que plusieurs organismes de ce genre existent dans différents pays, mais voyez ce qu’en dit la revue World Health: “Jusqu’à présent, seul un petit nombre de pays se sont avérés capables de mettre en place un système de défense efficace contre le problème de l’alcoolisme. Si une maladie infectieuse exerçait des ravages identiques, on crierait à l’incurie. On ne manquerait pas non plus de s’alarmer en face d’un problème de la même ampleur si la drogue était en cause.”

      Pourquoi cette situation? World Health répond: “Dans de nombreux pays, [l’alcool] est la drogue par excellence, acceptée, perpétuée et considérée comme sacro-sainte. (...) L’alcool, c’est le plaisir, l’hospitalité, l’amitié, la fête, l’excitant à portée de la main, la virilité, le romanesque, la grande occasion, la boisson qui conclut une affaire, qui déclenche le rire, qui met en vedette, qui sacralise. Comment pourrions-​nous nous en passer? Comment pourrions-​nous même imaginer qu’il puisse compromettre notre santé? Quiconque émet un avis différent n’est qu’un rabat-joie qu’il convient d’écarter.”

      Et pourtant, comme cette publication le souligne, l’abus d’alcool constitue une grave menace pour notre santé, pour notre bonheur et même pour notre vie. Toutefois, il serait vain de penser qu’une organisation quelconque puisse maîtriser un tel problème.

      Il serait tout aussi vain de s’imaginer qu’on peut laisser l’alcoolisme s’installer et le guérir ensuite par des thérapeutiques médicales. Il n’existe aucun “remède” de cet ordre. On peut certes obtenir quelques résultats en adoptant un meilleur régime alimentaire, en équilibrant le taux de sucre dans le sang, en se soignant et en se faisant hospitaliser, mais il faut quelque chose de plus. Le problème initial réside dans l’esprit et dans le cœur de la personne atteinte.

      L’alcoolique à qui l’on n’a prescrit qu’un traitement “clinique” sans se pencher sérieusement sur ses motivations et sur d’autres éléments de ce genre se remet presque toujours à boire. Les principaux facteurs de guérison sont un traitement précoce, une ferme détermination jointe à un désir sincère de s’améliorer et une attitude positive de l’entourage.

      Certains psychiatres sont d’avis qu’on peut aider un alcoolique à s’arrêter de boire en discutant avec lui de ses problèmes et en lui montrant les ravages produits par l’alcool dans son organisme. Mais pour le docteur Benjamin Kissin de New York cette méthode “ne s’est pas avérée pleinement satisfaisante dans notre clinique. Ce n’est pas assez”. Et il ajoute: “Nous essayons de changer la vie du patient.”

      Oui, l’alcoolique doit absolument apporter des changements dans sa vie. Il doit rompre toutes relations douteuses et abandonner ceux qui ne sont pas vraiment ses amis et qui l’entretiennent dans son vice. Mais où trouvera-​t-​il une motivation assez puissante pour en venir à changer toute sa vie?

      Le secours le plus efficace

      On peut puiser l’aide nécessaire à une source sûre, qui s’est révélée supérieure à toute autre. Beaucoup ont trouvé auprès d’elle la motivation fondée qui leur a permis d’adopter une bonne attitude de cœur et d’esprit. Cette source qui n’a pas son pareil dans l’univers entier est le Dieu Tout-Puissant.

      Jéhovah Dieu a créé l’homme. Il sait donc mieux que personne comment ce dernier peut résoudre ses problèmes, résister aux pressions et maîtriser ses émotions. Ainsi, celui qui se tourne vers Lui pour de l’aide se place dans les meilleures conditions pour obtenir le secours le plus efficace qui soit.

      Cette aide émane notamment des excellents conseils renfermés dans le livre que Dieu a donné comme guide à l’humanité et dont il est l’auteur, à savoir sa Parole, la Sainte Bible. La Bible nous révèle pourquoi la vie est remplie de difficultés multiples, et elle nous éclaire également sur la solution merveilleuse que Dieu promet d’y apporter. Son dessein est de mettre fin au présent monde si décevant et si troublé. Il instaurera à la place un nouvel ordre juste, ici même sur la terre, un paradis où le mal qui prévaut partout aujourd’hui n’aura plus cours. (Luc 23:43; Rév. 21:4, 5). Ainsi, en apprenant quel est le véritable but de l’existence et ce que l’avenir réserve à l’humanité, on se sent puissamment encouragé à “changer de vie”.

      La Bible nous montre que certaines personnes qui s’adonnaient auparavant à l’ivrognerie y ont renoncé en acquérant la connaissance exacte du dessein divin. La Parole de Dieu met les ivrognes au rang des fornicateurs, des idolâtres, des voleurs et autres individus peu recommandables, puis elle dit: “Et pourtant c’est là ce qu’étaient certains d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été déclarés justes.” — I Cor. 6:9-11.

      Oui, il est tout à fait possible de se soustraire à l’emprise de l’alcool; c’est pourquoi la Bible nous donne ce conseil: “Dépouillez-​vous de la vieille personnalité, avec ses pratiques, et revêtez la personnalité nouvelle qui, par la connaissance exacte, se renouvelle à l’image de Celui qui l’a créée.” (Col. 3:9, 10). Cette connaissance exacte de la Parole de Dieu fournit une motivation puissante et la force nécessaire pour “changer de vie”.

      Mais il y a plus. L’alcoolique qui désire sincèrement surmonter son problème peut aussi prier Dieu de lui octroyer une mesure de sa puissance. Dieu accorde sa puissante force active, son esprit saint, à quiconque lui en fait la demande. Jésus Christ a dit: “Continuez à demander, et l’on vous donnera; continuez à chercher, et vous trouverez; continuez à frapper, et l’on vous ouvrira. (...) Le Père qui est au ciel donnera de l’esprit saint à ceux qui le lui demandent.” — Luc 11:1-13.

      Prenons parmi beaucoup d’autres l’exemple de ce Sud-Américain dont l’alcoolisme ravageait la vie. Il s’enivrait souvent, perdait de bons emplois, dépensait à tort et à travers et réduisait sa famille à la misère. Il lui arrivait souvent de disparaître plusieurs jours de suite pour des “virées” passées à boire et qui se terminaient en prison. Sa femme, qui vivait sous la menace de ses violences, usait de son côté de représailles diverses, le menaçant notamment de partir avec leurs trois enfants.

      C’est alors que cette femme entreprit d’étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah. La Parole de Dieu lui permit de comprendre quelle doit être l’attitude d’une femme envers son mari, fût-​il alcoolique. Aussi commença-​t-​elle à lui témoigner plus d’égards. Ce dernier s’en aperçut et voulut savoir ce qui avait incité sa femme à changer de comportement. C’est ainsi qu’il se mit à étudier la Bible à son tour. Au fur et à mesure que sa connaissance des Écritures augmentait, il se dégageait peu à peu de l’emprise de l’alcool.

      Finalement, il accepta de se soumettre à un traitement médical. Toutefois, il n’alla pas jusqu’au bout de sa cure. Pour quelle raison? Parce qu’il estimait que grâce à ce qu’il avait déjà appris, il avait maintenant acquis assez de volonté pour s’arrêter de boire. Et c’est ce qu’il fit, de façon totale et définitive. Il modifia aussi le cercle de ses relations et refusa de s’associer plus longtemps aux beuveries de ses anciens amis.

      Toute son existence en fut transformée. Sa vie familiale devint beaucoup plus heureuse, ses relations avec son entourage s’améliorèrent, il trouva un emploi stable et put changer de logement. Le plus remarquable dans son cas est qu’il attribue ce succès non pas au traitement médical, mais à la force de volonté qu’il a réussi à développer grâce à la Bible, à la prière et à l’aide apportée par sa femme et ses nouveaux amis.

      Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Dans différents endroits du monde on relève de nombreuses expériences similaires qui prouvent que l’alcoolisme peut être vaincu.

      Celui qui est parvenu à s’affranchir de l’alcool doit néanmoins se montrer désormais très prudent. Concernant la boisson, le meilleur conseil à donner aux anciens alcooliques est: “N’y touchez plus!” Presque tous les avis autorisés s’accordent pour recommander à ces personnes une abstinence totale d’alcool. Ceux qui retrouvent suffisamment d’empire sur eux-​mêmes pour boire modérément sans retomber dans leurs excès antérieurs sont relativement peu nombreux. La plupart en sont incapables.

      Disons pour conclure que tout en faisant partie des agréments de l’existence, les boissons alcooliques ressemblent à un engin bourré d’explosifs dont on ne doit user qu’avec une extrême prudence. Celui qui ne tient pas compte de cette consigne s’expose à une “explosion” de problèmes si dangereux qu’ils pourraient détruire jusqu’à sa vie.

      [Illustration, page 15]

      Apprenez à connaître vos limites; si votre hôte insiste trop sur la boisson, déclinez poliment.

  • La Terre est-elle plate ou ronde?
    Réveillez-vous ! 1978 | 22 avril
    • La Terre est-​elle plate ou ronde?

      ● Quand les hommes ont-​ils soupçonné que la Terre est ronde et non plate? Au temps de Christophe Colomb? Non, bien avant cela. Irving Robbin a écrit: “Pour croire qu’on pouvait arriver à l’Est en naviguant vers l’Ouest il fallait également admettre que la Terre est une sphère. C’est ce que pensait un capitaine génois du nom de Christophe Colomb, mais il n’était pas le seul. En effet, depuis des siècles, plus exactement depuis le VIe siècle avant notre ère, Pythagore, mathématicien grec, avait affirmé que la Terre est sphérique. Un manuel norvégien écrit en 1250 disait non seulement la même chose, mais il donnait aussi les raisons des variations climatiques de la Terre, de l’angle que fait le Soleil avec la Terre aux différentes époques de l’année et des vents dominants. Les anciennes connaissances n’étaient pas toutes perdues, simplement elles n’ont pas été en honneur pendant un temps.” — Le livre merveilleux du pourquoi et du comment des explorations et des découvertes (angl.).

      ● Pythagore a vécu environ de 540 à 500 avant notre ère. Bien avant lui, au VIIIe siècle avant notre ère, le prophète hébreu Ésaïe laissa entendre que la Terre est sphérique. Il écrivit: “Il y a Quelqu’un [Jéhovah Dieu] qui habite au-dessus du cercle de la terre, dont les habitants sont comme des sauterelles.” (És. 40:22). Le mot hébreu rendu ici par “cercle” peut également se traduire par “sphère”. (Concordance des Écritures hébraïques et chaldéennes (angl.) par B. Davidson.) À propos du mot “cercle” cité dans ce verset, la “Scofield Reference Bible” contient cette note marginale intéressante: “Référence remarquable à la sphéricité de la Terre.” La traduction de Moffatt dit: “Il est assis au-dessus de la terre ronde”, et la version catholique de Crampon (1905) s’exprime comme suit: “C’est lui qui trône sur le globe de la terre.” Il était donc bien normal que la Parole inspirée du Créateur de la Terre indique que celle-ci est sphérique, alors que les anciens croyaient pour la plupart qu’elle était plate.

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