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L’alcoolisme — Est-ce une si grave menace?Réveillez-vous ! 1978 | 22 avril
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troubles d’ordre affectif, physique, économique ou social.
Une menace grandissante
La revue World Health écrit: “On ne peut évaluer l’ensemble des problèmes de santé qui se posent à l’échelle mondiale sans attribuer aux incapacités qui découlent de l’abus de boissons alcooliques un rôle de tout premier plan.” Cette même revue observe également que “ce problème se pose d’une façon de plus en plus cruciale dans la plupart des pays du monde, et s’aggrave à un rythme parfois alarmant”.
On estime qu’il y a aujourd’hui plus de dix millions d’alcooliques aux États-Unis, ce qui représente une augmentation de plusieurs millions en quelques années. Et des millions d’autres personnes acquièrent en ce moment même des habitudes déraisonnables qui risquent de les mener plus tard à l’alcoolisme.
L’abus des boissons alcooliques fait peser sur notre vie et sur notre bonheur une menace bien réelle; il ne s’agit nullement d’une plaisanterie. Prenons le cas d’un conducteur qui a l’habitude de boire. Ne fait-il pas courir aux autres un risque mortel? Rien qu’aux États-Unis, on estime à vingt-cinq mille le nombre des décès survenus chaque année à la suite d’accidents de voiture imputables à des excès de boisson. Ce chiffre représente près de la moitié des décès sur route. Dans le même temps, quelque 500 000 autres personnes sont blessées par des automobilistes en état d’ébriété. La plupart de ces automobilistes ne se contentent pas de boire en société, mais sont des intoxiqués graves, esclaves de l’alcool.
Une étude effectuée en Californie et portant sur mille cas d’automobilistes mortellement blessés sur la route a révélé que soixante-cinq pour cent des responsables de ces accidents étaient sous l’influence de l’alcool.
Indépendamment des accidents de la route, l’alcool est également responsable chaque année de la mort violente de quelque vingt mille autres Américains. Il est impliqué dans près des deux tiers des meurtres et un tiers des suicides, ainsi que dans la moitié des cas de décès par le feu ou par noyade. Les maladies dues à l’alcoolisme font, elles aussi, des milliers de victimes.
L’alcool fait chaque année plus de morts et de blessés aux États-Unis que la guerre du Viêt Nam n’en faisait sur une même période. Il ressort d’autre part des statistiques du FBI que plus de quarante pour cent des incidents suivis d’arrestation ont un rapport avec l’alcoolisme.
Ce problème est maintenant si répandu et si grave que, d’après un sondage, près d’un Américain sur cinq reconnaît que l’alcool perturbe gravement sa vie familiale. Cela fait un tel effet à certains Américains que près de vingt pour cent d’entre eux se disent favorables à un retour à la prohibition.
L’abus des boissons alcooliques fait peser une autre menace sur des personnes innocentes. Le docteur Fritz Henn, professeur de psychiatrie à la Faculté de médecine de l’Université de l’Iowa, déclare: “Nos propres études s’ajoutent à d’autres travaux qui tendent à démontrer que l’alcool a sa part de responsabilité dans de nombreuses affaires de viol et de sévices infligés à des enfants. C’est probablement la seule caractéristique constante de ces deux types de délit.”
Près d’un ouvrier américain sur dix présente un certain degré d’intoxication éthylique, ce qui se traduit pour l’économie nationale par une perte annuelle de près de vingt-cinq milliards de dollars par suite de maladies, d’absentéisme, d’incapacité professionnelle et d’accidents du travail. D’après la revue U.S.News & World Report, “les excès de boisson font subir à l’industrie plus de pertes que toutes les autres maladies réunies”.
En Union soviétique, les journaux rappellent continuellement à leurs lecteurs que la boisson est responsable dans une large mesure de la criminalité, des accidents de la route, des divorces, des absences au travail, de la délinquance juvénile et des noyades. Le gouvernement a dû augmenter le prix de l’alcool pour essayer de mettre un frein à l’alcoolisme.
En France, l’alcoolisme est considéré comme le plus grand problème intérieur. Selon un juge de Lille, cette forme d’intempérance chez le mari est le principal motif invoqué par les femmes qui demandent le divorce. Un responsable de la police de Brest dit: “J’ai vu tant d’alcoolisme que j’en ai été traumatisé. Et je ne puis m’empêcher de penser à tous les cas que nous ignorons.” En France, soixante pour cent des accidents du travail sont imputables à la boisson.
Une haute personnalité d’Amérique du Sud a parlé de l’alcoolisme comme de “la plus grave maladie sociale” de son pays. Les uns après les autres, tous les pays font des constatations similaires.
Il ne fait donc pas de doute que les excès de boisson constituent un fléau particulièrement grave qui gagne rapidement du terrain dans de vastes régions du monde. Mais comment et pourquoi devient-on alcoolique? Comment savoir si un individu est en passe de devenir esclave de l’alcool ou s’il l’est déjà? Et comment aider ceux qui sont tombés dans ce piège?
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Comment devient-on alcoolique?Réveillez-vous ! 1978 | 22 avril
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Comment devient-on alcoolique?
POURQUOI devient-on esclave de l’alcool? Existe-t-il des signes précurseurs qui indiquent qu’une personne encourt le risque de devenir alcoolique?
Évidemment, la cause première de l’alcoolisme est l’alcool lui-même, car si les gens n’en buvaient pas, ils n’en deviendraient pas esclaves.
Mais nous vivons une époque où chacun peut se procurer des boissons alcooliques et l’on ne peut rien changer à cet état de fait. D’autant plus qu’en général, le public tient à garder sa liberté
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