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Étonnants médecins du règne animalRéveillez-vous ! 1971 | 22 avril
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Étonnants médecins du règne animal
DES animaux qui sont médecins ? On pourrait peut-être croire qu’il s’agit là d’une histoire tirée d’un livre de contes pour enfants, mais il n’en est rien. En effet, de nombreux animaux savent comment traiter leurs maladies. Très souvent, ils utilisent des méthodes plus efficaces que celles de l’homme, car le Créateur les a dotés de l’instinct nécessaire pour se soigner.
Archibald Rutledge, auteur et naturaliste, apprivoisa de nombreux animaux sauvages lorsque, jeune garçon, il travaillait dans une plantation. L’un d’eux était un faon. Un jour il constata que cette petite bête s’était blessé le flanc sur un fil barbelé. Pour permettre à la plaie de se cicatriser plus vite, Rutledge la nettoya et la banda soigneusement.
Cependant, le faon savait mieux que son ami humain ce qu’il fallait faire pour guérir sa blessure. Il arracha la bande, lécha la plaie de manière à en écarter les poils, et l’exposa à l’air et au soleil. En peu de temps la blessure était guérie.
Pourquoi ce traitement était-il si efficace ? On a découvert que la langue des animaux est recouverte d’une matière antiseptique. Les enzymes de leur salive possèdent une propriété germicide. Des expériences ont démontré que cette salive, ajoutée à des cultures de bactéries, empêchait celles-ci de proliférer. Or, les mêmes bactéries proliféraient dans des cultures non additionnées de salive. Il semble donc que de nombreux animaux possèdent leur propre pharmacie, — dans leur bouche !
Méthodes et médicaments
L’animal blessé ou malade fait appel à l’instinct dont Dieu l’a doté pour diagnostiquer le mal dont il souffre. Il s’applique alors les soins et les médicaments convenant à son cas. Dans son ouvrage Défilé d’animaux (angl.), Frank Lane dit : “Les bêtes agissent comme si elles savaient que les différentes maladies exigent des soins différents.”
Si un animal est blessé, par exemple, il recherche la solitude et le repos complet. S’il a de la fièvre, il se blottit dans un endroit ombreux, aéré et près de l’eau ; il reste très tranquille, mange peu mais boit souvent. L’animal qui souffre de rhumatisme s’expose à la lumière du soleil, afin d’en absorber la chaleur qui soulage ses douleurs. Les bêtes connaissent les plantes vomitives. Si elles ont besoin d’un remède astringent, elles mangent l’écorce et les brindilles du chêne.
Joseph Delmont, qui collectionnait des animaux sauvages, a pu constater un jour, de façon assez amusante, à quel point la médecine animale est efficace. Il trouva son orang-outang assis au soleil, les deux mains sur la joue gauche. Il remarqua que le singe avait enduit sa joue d’argile humide et qu’il tenait un grand morceau d’argile sur le côté gauche de sa mâchoire inférieure. Mieux encore, il avait rempli sa bouche d’argile. S’agissait-il d’une “singerie” de sa part ? Nullement, car Delmont ne tarda pas à découvrir que l’orang-outang avait un abcès à la gencive et que sa joue était enflée.
Il était donc évident que le singe était en train de traiter son abcès à l’aide d’un cataplasme d’argile. Ce traitement se révéla-t-il efficace ? Trois jours plus tard, l’orang-outang arracha la dent malade, et pour montrer l’efficacité de sa thérapeutique il la tendit fièrement à son maître. Il n’avait nullement été en peine de savoir comment soigner son mal de dent.
Le buffle d’Afrique ne le cède en rien aux autres animaux lorsqu’il s’agit de se soigner. Delmont raconte qu’il rencontra un jour un troupeau de ces buffles souffrant de la gale. Il les suivit pour voir ce qu’ils deviendraient. Après dix jours de voyage, ils s’arrêtèrent au bord d’un lac vaseux. Les buffles passaient une grande partie de leurs journées à se vautrer dans la boue et à rester dans l’eau jusqu’au cou. Pendant tout ce temps, ils mangeaient très peu.
Au bout d’un mois, Delmont a eu l’occasion d’examiner l’un d’eux. Il constata que les poils recommençaient à pousser sur les régions galeuses et que les parasites qui causent cette maladie avaient presque disparu. Le troupeau ne chercha pas à s’éloigner du lac, aussi Delmont continua-t-il de les observer. Quelques jours plus tard, les animaux se mirent à soigner leur cou qu’ils roulaient souvent dans la boue de manière à recouvrir les derniers endroits infectés d’une croûte dure et épaisse. Ils ne recommencèrent pas à manger normalement et ne cessèrent pas leurs bains de boue avant d’être complètement guéris.
La prophylaxie
Bien sûr, soigner un mal est une chose, mais prendre des mesures pour l’éviter en est une autre. Or, Dieu a doté les animaux de l’instinct nécessaire pour pratiquer également la prophylaxie, car de nombreux animaux, petits et grands, prennent les mesures qui s’imposent pour rester en bonne santé.
“Tant les oiseaux que les mammifères, dit Rutledge, se baignent régulièrement pour débarrasser leurs corps non seulement des parasites, mais d’éventuelles causes d’infection. Leurs bains sont de différentes sortes : bain d’eau, de soleil, de boue et de poussière. (...) Le bain de poussière destiné à les débarrasser des insectes est pour ainsi dire une habitude quotidienne chez les oiseaux comme la caille, la gélinotte et la dinde sauvage.”
La dinde sauvage a sa méthode propre pour entretenir la santé de ses petits. Lorsqu’il pleut, la résistance à la maladie des dindonneaux sauvages s’affaiblit. La mère les oblige alors à manger les feuilles amères du benjoin odoriférant. En temps normal, ces feuilles ne font pas partie du régime du dindon, mais elles fournissent aux petits le tonique dont ils ont besoin à certaines époques critiques.
Même les vautours qui se nourrissent de charogne recourent à des méthodes d’hygiène qui constituent en réalité de la médecine prophylactique. Ils nettoient méticuleusement leurs “ustensiles” : leurs énormes becs. Ils choisissent un endroit élevé en plein soleil et s’y installent les ailes déployées, afin de se nettoyer également les plumes. Rutledge dit que le mode de vie du vautour “exige des précautions sanitaires particulières, précautions qu’il ne manque pas de prendre”. Cela explique en partie pourquoi ces oiseaux ne sont pas contaminés par ce qu’ils mangent.
En sortant au printemps de son hibernation, le baribal ou ours noir est très vulnérable à la maladie, car il est affaibli. Son traitement prophylactique consiste à manger des baies et une abondance d’oignons de certaines fleurs ayant un effet laxatif. Ce régime l’aide à retrouver sa forme.
Quand des animaux à poils comme le chien et le chat se lèchent, ils pratiquent eux aussi une hygiène prophylactique. La nourriture de la plupart de ces bêtes leur apporte très peu de vitamine D. Cependant, l’action du soleil sur leur pelage produit cette vitamine, c’est pourquoi ils se lèchent afin de l’absorber et d’éviter de souffrir de rachitisme.
On aurait tendance à croire que les animaux marins ne sont jamais sales, car ils évoluent constamment dans l’eau. Et pourtant, ces habitants des mers doivent se débarrasser sans cesse des impuretés qui adhèrent à leur corps. De nombreux crustacés se servent de leurs pattes à cette fin. De petits crustacés s’attachent aussi à la peau de certains poissons et les nettoient en mangeant les saletés qui s’y collent. La faune marine aussi a ses méthodes prophylactiques !
Sir Roy Lankester, ancien directeur du musée d’Histoire naturelle de Londres, déclara : “Il est remarquable que dans la Nature l’adaptation des organismes (hormis l’homme) à leur milieu est si complète que dans ces conditions les maladies sont inconnues en tant que phénomènes constants et normaux. Toutes les affections dont souffrent les animaux, si ce n’est que très exceptionnellement et de façon transitoire, sont dues à l’intervention de l’homme.”
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Leurs yeux sont adaptés à leurs besoinsRéveillez-vous ! 1971 | 22 avril
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Leurs yeux sont adaptés à leurs besoins
Écrivant dans le National Geographic Magazine, Constance Warner dit : “J’ai constaté que par leur conception merveilleuse les yeux des animaux ont devancé de nombreuses inventions humaines, telles que les stores vénitiens, les verres teintés, les fenêtres extérieures amovibles, les verres à double foyer, les essuie-glaces et certaines caractéristiques des meilleurs appareils photographiques.” Mme Warner, veuve d’un ophtalmologiste, a passé de nombreuses années à photographier l’œil de divers animaux. Elle ajoute : “Je m’émerveille de la logique dont témoignent les yeux des bêtes. Ils ne conviennent qu’à l’animal auquel ils appartiennent. (...)
“Les yeux du chien de prairie, qui se cache dans un terrier, sont placés très haut sur sa tête et ils sont très espacés, comme d’ailleurs ceux de nombreux autres animaux pourchassés. Sans le moindre mouvement, le chien de prairie est capable de voir tout autour de lui, d’embrasser du regard un cercle entier. La dissection de l’œil de ce petit animal révèle un cristallin de teinte jaunâtre qui atténue l’aveuglante réverbération du soleil dans les plaines. (...)
“L’anguille habite l’eau douce et l’eau salée, blottie entre les galets et dans la boue, mais elle peut même se trouver à l’air parfois. Ses yeux roulent, bien protégés par de solides ‘fenêtres panoramiques’ : des endroits transparents dans la peau de la tête.
“Le crapaud au museau en spatule, de Cuba, accroupi dans son trou, ramène sa paupière supérieure très bas sur sa paupière inférieure. Elle forme ainsi une ‘patte’ qui rivalise avec celle de n’importe quelle enveloppe et qui met les yeux du batracien à l’abri des saletés. L’héloderme creuse des trous profonds dans le sable, afin de rechercher de l’eau et les œufs d’autres animaux. Ses petits yeux, entourés d’écailles rondes, sont protégés par une troisième paupière qui ressemble à du satin blanc épais.
“Les oiseaux sont pourvus d’une membrane nictitante (troisième paupière) de formes, de teintes et de structures très variées. Celle du harle ressemble à du verre ; elle lui est très utile quand il plonge dans l’eau pour chercher du poisson. L’eider fouille le fond de la mer pour y dénicher des astéries, des oursins et d’autres animaux marins. Sa troisième paupière, à l’aspect cireux, est opaque.
“La troisième paupière du rapide busard des marais est claire comme le cristal et résiste à un piqué exécuté à près de 300 kilomètres à l’heure. Celle du geai bleu, oiseau plus lent, s’abaisse sur son œil aussi vite que l’éclair. Elle est opaque et hachurée. Celle de la grive migratoire est rayée comme une pelure d’oignon.”
L’anableps est un poisson de l’Amérique centrale qui “nage avec une partie du corps hors de l’eau. Ses yeux ronds et saillants sont divisés en deux parties adaptées à la vision dans l’eau et hors de l’eau. Ces deux éléments exigent un cristallin à double foyer”. L’anableps possède effectivement “un cristallin en
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