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Un apôtre s’élève contre l’apostasieLa Tour de Garde 1983 | 1er juillet
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Un apôtre s’élève contre l’apostasie
Pour retirer un profit maximal de cet article, nous vous recommandons de lire dans votre Bible la Première de Jean. Elle n’occupe que quelques pages.
AU CRÉPUSCULE du premier siècle de notre ère, un péril insidieux planait sur la congrégation chrétienne primitive. S’agissait-il d’une persécution que les non-chrétiens menaçaient de lui faire subir? Non. Le danger principal venait de l’intérieur. L’ennemi qui guettait les chrétiens n’était autre que l’apostasie.
En l’an 98, il ne restait plus qu’un seul apôtre pour endiguer ce qui devait devenir par la suite un véritable raz-de-marée de fausses doctrines et de compromissions religieuses et politiques. Ce dernier bastion, c’était un homme déjà fort avancé en âge, Jean, fils de Zébédée et frère de l’apôtre Jacques, lequel était mort en martyr quelque 54 ans plus tôt. Jeune homme, Jean avait servi auprès de Jésus pendant son court ministère terrestre. Peut-être en raison de son dynamisme naturel, Jésus l’avait surnommé “Fils du Tonnerre”. Bien que très âgé maintenant, Jean se mit en devoir d’écrire une lettre vigoureuse aux congrégations chrétiennes pour les avertir et les conseiller. Or, ses paroles sont toujours aussi précieuses pour nous. — Marc 3:17; Luc 9:51-56.
Jean comprenait parfaitement que l’apostasie s’infiltrerait chez ses frères. Du reste, l’apôtre Paul avait bien annoncé auparavant qu’une telle désertion se produirait (Actes 20:29, 30). Sans ambiguïté, Jean démasqua donc les trompeurs en ces termes: “Dès maintenant il est survenu beaucoup d’antichrists; d’où nous savons désormais que c’est la dernière heure. Ils sont sortis de chez nous, mais ils n’étaient pas des nôtres; car, s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous.” Notons que Jean parle des “antichrists”, au pluriel, ce qui indique que l’apostasie en question n’était pas le fait d’un seul individu. Elle avait au contraire séduit bon nombre de personnes qui reniaient désormais le portrait que les Écritures avaient tracé du Christ. — I Jean 2:18, 19.
Qui étaient donc ces antichrists? Comment essayaient-ils d’égarer leurs frères dans la foi? Jean ne mâche pas ses mots quand il s’agit de démasquer ces apostats. Il les attaque sur trois points: En effet, ils nient 1) que le Christ est venu dans la chair, 2) que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et 3) leur propre condition pécheresse.
Le Christ est-il venu dans la chair?
‘Mais, direz-vous, comment des croyants pouvaient-ils nier que Jésus Christ était venu dans la chair?’ C’est que vers la fin du premier siècle, certains chrétiens s’étaient vraisemblablement laissés influencer par la philosophie grecque et par les premiers gnostiques. Ces apostats voyaient dans toutes les choses matérielles, et notamment dans le corps de chair, une expression du mal. En conséquence, à en croire ces antichrists, Jésus ne serait pas venu dans la chair impure, mais en tant qu’esprit. Jean montra sans équivoque qu’il ne cautionnait nullement ce genre de raisonnements théologiques qui remettaient en cause la valeur du sacrifice rédempteur du Christ. C’est pourquoi il présenta “Jésus Christ, un juste”, comme “un sacrifice propitiatoire pour nos péchés, et pas seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier”. — I Jean 2:1, 2.
Plus loin, Jean clarifie la question davantage encore par cette définition simple et catégorique: “Toute parole inspirée qui confesse Jésus Christ comme étant venu dans la chair provient de Dieu, mais toute parole inspirée qui ne confesse pas Jésus ne provient pas de Dieu.” — I Jean 4:2, 3.
Jésus est-il bien le Christ?
Il semble que d’autres prétendus chrétiens d’origine juive étaient allés jusqu’à nier que Jésus était le Christ, le Fils de Dieu. Sans ambages, Jean condamne leur manque de foi en ces termes: “Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Voilà l’antichrist, celui qui nie le Père et le Fils.” (I Jean 2:22). Les déclarations franches de Jean démontrent qu’il ne tolérait pas les sceptiques.
Jean soulève par la suite une autre question pour étayer son raisonnement: “Quel est celui qui est vainqueur du monde, demande-t-il, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu? (...) Je vous écris ces choses pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui avez mis votre foi dans le nom du Fils de Dieu.” — I Jean 5:5, 13.
Sommes-nous pécheurs?
Aussi impensable que cela puisse paraître, quelques-uns de ces antichrists se disaient exempts de péché, voire (puisqu’ils se croyaient sauvés) incapables de pécher. En conséquence, Jean s’applique à démolir ce sophisme tout au long de sa lettre. Par exemple, il écrit: “Si nous déclarons: ‘Nous n’avons pas de péché’, nous nous égarons, et la vérité n’est pas en nous (...). Si nous déclarons: ‘Nous n’avons pas de péché’, nous faisons de lui [Dieu] un menteur, et sa parole n’est pas en nous.” — I Jean 1:8-10.
‘Mais qu’est-ce au juste que le péché?’, vous demandez-vous peut-être. Le mot grec hamartia signifie littéralement ‘le fait de manquer le but’. Toutefois, sous l’inspiration divine, Jean nous en donne cette définition plus large: “Quiconque pratique le péché pratique aussi le mépris de la loi, et le péché est donc le mépris de la loi [en grec anomia, terme qui désigne la violation de la loi, l’iniquité, la méchanceté] (...). Celui qui pratique le péché est issu du Diable (...). Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché.” — I Jean 3:4, 8, 9.
Certes, nous sommes tous pécheurs. Cependant, Jean vise ici celui qui pèche délibérément, “qui pratique le péché” ou qui s’y adonne. Plus loin, il expose la gravité de la situation dans laquelle se trouve la personne qui pratique le péché quand il écrit: “Les enfants de Dieu et les enfants du Diable sont manifestes en ceci: quiconque ne pratique pas la justice n’est pas issu de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère.” (I Jean 3:10; 5:18). Fuyons donc à tout prix la pratique du péché, qui va à l’encontre du christianisme.
Les motifs de l’apostasie
Mais qu’est-ce qui sous-tendait ces diverses doctrines fallacieuses? William Barclay, helléniste du XXe siècle, nous suggère une explication vraisemblable. D’après lui, en effet, l’influence pernicieuse que Jean cherchait à combattre émanait d’hommes “qui s’étaient fixé pour but de rendre le christianisme intellectuellement respectable (...), [d’individus] qui connaissaient les tendances et les courants de pensée de leur temps, et qui cherchaient à redéfinir le christianisme par rapport à ces philosophies en vogue. Elle venait d’hommes qui pensaient que le temps était venu pour le christianisme de s’accorder avec la philosophie profane et la pensée contemporaine”.
À notre époque, d’aucuns ont adapté une optique analogue qui menace les fondements mêmes de la foi véritable. Ces rhéteurs veulent diluer les enseignements chrétiens pour les rendre plus agréables aux notables et aux intellectuels du présent système. Si l’on avait donné suite aux vues qui ont été parfois défendues ces dernières années, les Témoins de Jéhovah auraient certainement perdu les qualités et la vitalité exceptionnelles qui les font tant ressembler aux premiers chrétiens.
C’est pourquoi, aujourd’hui encore, le conseil suivant de Jean est fort opportun. Nous lisons: “Car voici ce que signifie l’amour de Dieu: que nous observions ses commandements; et ses commandements ne sont pas pesants.” Or, les commandements en question exigent que nous prêchions la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, que nous nous tenions à l’écart du monde, et que nous restions neutres par rapport à ses conflits, tout en faisant de notre mieux pour sanctifier le nom de Jéhovah et pratiquer l’amour véritable. — I Jean 5:3; Marc 13:10; Jean 17:16; Matthieu 6:9; I Jean 3:23.
Un antidote contre le péché et l’apostasie
Existe-t-il un frein susceptible de s’opposer à la pratique du péché? Jean répond: “Celui qui n’aime pas n’a pas appris à connaître Dieu, PARCE QUE DIEU EST AMOUR.” Ainsi, avec une étonnante simplicité, Jean se fait très bien comprendre. Tout vient de l’amour. D’ailleurs, l’amour de Dieu, qui s’exprime par l’entremise de son Fils, est l’antidote souverain contre les effets du péché. “En ceci a été manifesté l’amour de Dieu dans notre cas: c’est que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que, par son entremise, nous parvenions à la vie.” Quel effet cela devrait-il avoir sur nous? Jean nous souffle la réponse: “Bien-aimés, dit-il, si c’est ainsi que Dieu nous a aimés, alors nous sommes tenus de nous aimer les uns les autres.” — I Jean 4:8-11.
Si nous aimons vraiment Dieu et notre prochain, nous résisterons aux assauts du péché et de l’apostasie. Notre amour nous retiendra de braver volontairement les lois et les principes divins. Toutefois, Jean formule également cette mise en garde: “Il y a un péché qui fait encourir la mort.” Or, les apostats impénitents appartiennent sans aucun doute à la catégorie de gens qui méritent la destruction. — I Jean 5:16, 17; Matthieu 12:31; Luc 12:10; Hébreux 6:4-6; 10:23-27.
Si le péché et l’apostasie constituent, en quelque sorte, le fil conducteur noir qui transparaît dans toute la lettre de Jean, l’amour, lui, vient la parer comme une rangée de perles. Bien que son épître renferme un avertissement plutôt sombre, elle n’en est pas moins illuminée par trois thèmes qui reviennent régulièrement: l’amour, la lumière et la vie. En somme, Jean nous exhorte ainsi: ‘Fuyez les menteurs, les antichrists et les apostats. Rejetez les ténèbres, marchez dans la lumière. Bannissez la haine et pratiquez l’amour. Résistez au péché, mais sachez toutefois que s’il vous arrivait de commettre un péché, vous trouveriez en Jésus Christ un assistant, un avocat auprès du Père.’ En un mot, “voici le témoignage: c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils”. — I Jean 5:11; 2:1, 2.
Jean achève sa lettre par ces mots: “Petits enfants, gardez-vous des idoles.” (I Jean 5:21). Dans l’antique monde romain, cette exhortation arrivait fort à propos. Et de nos jours, pour ceux qui veulent pratiquer le vrai christianisme et ne pas tomber dans l’apostasie, elle est toujours capitale. Écoutons donc les conseils divinement inspirés de l’apôtre Jean, car ils nous aideront à résister au péché, à pratiquer le véritable amour chrétien, à marcher sur le chemin de la vérité et à rester inébranlables devant l’apostasie.
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Rejetez l’apostasie, cramponnez-vous à la vérité!La Tour de Garde 1983 | 1er juillet
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Rejetez l’apostasie, cramponnez-vous à la vérité!
“Quiconque va de l’avant et ne demeure pas dans l’enseignement du Christ n’a pas Dieu. Celui qui demeure dans cet enseignement, c’est lui qui a et le Père et le Fils.” — II Jean 9.
1, 2. a) Comment Satan a-t-il parfois tenté d’éteindre la lumière de la vérité parmi les serviteurs de Jéhovah? b) Pourquoi est-il absolument indispensable que les témoins de Jéhovah rejettent l’apostasie?
JÉHOVAH DIEU est la Source de la vérité spirituelle. C’est donc fort justement qu’un psalmiste lui adressa cette prière: “Envoie ta lumière et ta vérité.” (Psaume 43:3). Voilà pourquoi la vérité est la marque distinctive des adorateurs de Jéhovah. — Jean 8:31, 32; 17:17.
2 Dans sa tentative visant à éteindre la lumière de la vérité parmi les serviteurs de Jéhovah, Satan le Diable s’est parfois efforcé de corrompre la congrégation chrétienne par de faux enseignements venant d’apostats (II Corinthiens 4:1-6; Jude 3, 4). Mais il a échoué parce que les témoins de Jéhovah fidèles ont rejeté l’apostasie et se sont cramponnés à la vérité spirituelle. En fait, cela est absolument indispensable si nous voulons sauvegarder nos relations étroites avec Jéhovah et Jésus Christ. En effet, l’apôtre chrétien Jean fut inspiré par Dieu pour écrire: “Quiconque va de l’avant et ne demeure pas dans l’enseignement du Christ n’a pas Dieu. Celui qui demeure dans cet enseignement, c’est lui qui a et le Père et le Fils.” — II Jean 9.
3. À quelles questions répondrons-nous en considérant les deuxième et troisième lettres de Jean?
3 Mais que doivent faire les Témoins de Jéhovah pour résister à l’apostasie? Et comment peuvent-ils favoriser les intérêts chrétiens en tant que “collaborateurs dans la vérité”? (III Jean 8.) Nous répondrons à ces questions en consultant les deuxième et troisième lettres divinement inspirées de l’apôtre Jean, lettres qu’il écrivit vers 98 de notre ère à Éphèse, en Asie Mineure, ou non loin de là.
La vérité et l’amour sont indispensables
4, 5. a) Pourquoi l’apôtre Jean pouvait-il se présenter comme “l’aîné”? b) Qui étaient “la dame élue” et “ses enfants”?
4 Jean commença sa deuxième lettre par ces mots:
“L’aîné [ou l’ancien], à la dame élue et à ses enfants, que j’aime en vérité, — et non pas moi seulement mais encore tous ceux qui ont appris à connaître la vérité, — à cause de la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous pour toujours.” — II Jean 1, 2.
5 Vers la fin du premier siècle de notre ère, l’apôtre Jean était vraiment “l’aîné” du fait de son grand âge, près de cent ans, mais aussi un ancien d’une très grande maturité spirituelle (voir Galates 2:9). Lorsqu’il s’adresse à “la dame élue”, il pense peut-être à une congrégation particulière en un lieu non révélé, mais utilise cette expression pour confondre les persécuteurs. Dans ce cas, les “enfants” de “la dame” sont ses enfants spirituels, les membres de cette congrégation, des chrétiens engendrés de l’esprit qui ont été “élus” par Dieu pour l’appel céleste (Romains 8:16, 17; Philippiens 3:12-14). Cependant Kuria (“dame” en grec) pourrait être aussi le nom d’une chrétienne.
6. a) Qu’est-ce que “la vérité” dont parle Jean? b) Comment “la vérité” demeure-t-elle chez les chrétiens sincères et sera-t-elle avec eux “pour toujours”?
6 Quoi qu’il en soit, cette ‘dame élue et ses enfants’ étaient vraiment aimés par Jean et par tous les autres témoins de Jéhovah qui étaient venus à la connaissance de “la vérité”, c’est-à-dire de l’ensemble des enseignements centrés sur Jésus Christ. Pour être sauvé, il était indispensable de se cramponner à cette vérité (Jean 4:24; Éphésiens 1:13, 14; I Jean 3:23). Si, comme ceux du passé, les témoins de Jéhovah d’aujourd’hui s’aiment les uns les autres, c’est entre autres raisons fondamentales parce qu’ils aiment “la vérité”. Elle demeure en eux, dans leur cœur. Pour les véritables chrétiens, elle sera “pour toujours” comme une compagne fidèle. C’est à n’en pas douter un bien précieux que possèdent les témoins de Jéhovah et ils en rendent grâce à leur Père céleste.
7. Comment la faveur imméritée, la miséricorde et la paix viennent-elles à la fois de Dieu et de Christ?
7 Ceux qui restent fidèlement attachés à “la vérité” sont assurés de recevoir des bénédictions. Soulignant cela, l’apôtre ajoute:
“Avec nous seront faveur imméritée, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père et de Jésus Christ, le Fils du Père, avec vérité et amour.” (II Jean 3).
La faveur imméritée vient à la fois de Jéhovah et de Jésus en ce sens que les humains pécheurs “sont déclarés justes par sa faveur imméritée [celle de Dieu], grâce à la libération moyennant la rançon payée par Christ Jésus”. (Romains 3:23, 24.) Pareillement, c’est le Père céleste qui est la Source de la miséricorde, mais il l’accorde aux humains imparfaits par l’entremise de Christ (Hébreux 4:14-16; Jude 20, 21). De plus, pour être en paix avec Jéhovah, les pécheurs ont besoin que propitiation soit faite pour leurs transgressions, ce qui a été rendu possible par la mort de Jésus qui a offert sa vie en rançon pour les humains. — Colossiens 1:18-20.
8. Comment peut-on comprendre les mots “avec vérité et amour” en II Jean 3?
8 Jean dit encore: “Avec [ou dans la] vérité et [l’]amour.” (Kingdom Interlinear Translation; Darby). Peut-être Jean voulait-il dire qu’‘en plus de la vérité et de l’amour’ les vrais chrétiens goûtaient à la faveur imméritée, à la miséricorde et à la paix. Ou bien entendait-il que les serviteurs de Jéhovah recevraient ces bénédictions s’ils demeuraient dans la vérité et continuaient à faire preuve d’amour.
‘Marchons dans la vérité et l’amour’
9, 10. a) Pourquoi Jean pouvait-il se ‘réjouir beaucoup’? b) Pour ce qui est de la vérité, que faisaient “quelques-uns”?
9 Indiquant une des raisons pour lesquelles il se réjouissait personnellement et donnant un excellent conseil, l’apôtre écrit ensuite:
“Je me réjouis beaucoup d’avoir trouvé quelques-uns de tes enfants marchant dans la vérité, comme nous en avons reçu commandement du Père. Et maintenant, dame, je te le demande, comme quelqu’un qui t’écrit, non pas un commandement nouveau, mais un commandement que nous avions depuis le commencement: que nous nous aimions les uns les autres.” — II Jean 4, 5.
10 Jean se réjouissait profondément de ce que “quelques-uns” ‘marchaient dans la vérité’. Ils avaient foi dans le nom de Jésus Christ, s’aimaient les uns les autres et s’efforçaient de suivre le modèle fourni par le Fils de Dieu (Hébreux 12:1-3; I Jean 3:23). Si la lettre de Jean était adressée à une femme nommée Kuria, c’est donc que quelques-uns de ses enfants étaient dans la vérité. Si maintenant l’apôtre utilisait les mots “enfants” et “dame élue” au sens figuré, il pouvait se réjouir de ce que des membres de la congrégation d’un lieu non révélé avaient résisté à l’apostasie en restant cramponnés à la vérité et en menant une vie de fidélité à Jéhovah. En fait, les fidèles témoins chrétiens de Jéhovah ont toujours considéré qu’il ait de leur devoir de rester attachés à la vérité, c’est-à-dire de ‘marcher dans la vérité’. Il s’agit pour eux d’un commandement venant du Père céleste, commandement qui n’est pas pesant. — Voir I Jean 5:3.
11. a) Qu’est-ce qui est nécessaire pour obéir au commandement nous ordonnant de ‘nous aimer les uns les autres’? b) Pourquoi Jean pouvait-il dire qu’il ne s’agissait pas d’un “commandement nouveau”?
11 L’apôtre demandait à la “dame” d’observer le commandement qui nous ordonne de ‘nous aimer les uns les autres’. (Voir I Jean 3:11.) Exprimant la volonté de Jéhovah à l’intention des hommes pieux, Jésus avait commandé à ses disciples de ‘s’aimer les uns les autres tout comme il les avait aimés’. Il ne s’agissait pas seulement de l’amour du prochain en général, mais d’un amour allant jusqu’au sacrifice de soi, jusqu’à donner sa vie pour les autres (Lévitique 19:18; Matthieu 22:39; Jean 10:14, 15; 13:34; 15:13). C’était pour les disciples de Christ une obligation “depuis le commencement”, depuis qu’ils s’étaient voués à Dieu — en fait depuis que Jésus avait donné pour la première fois ce commandement et en tout cas depuis la fondation de la congrégation chrétienne à la Pentecôte de l’an 33. Dans ce sens, et comme Jean l’écrivit, ce n’était “pas un commandement nouveau”.
12. Que voulait dire Jean par ces mots: “Voici le commandement (...): que vous continuiez d’y marcher.”
12 Parlant de l’amour, Jean dit encore:
“Et voici ce que signifie l’amour: que nous continuions à marcher selon ses commandements. Voici le commandement, ainsi que vous l’avez appris dès le commencement: que vous continuiez d’y marcher.” (II Jean 6).
Les vrais adorateurs de Jéhovah lui obéissent volontiers, car ils l’aiment de tout leur cœur, de toute leur âme, de toute leur force et de tout leur esprit (Luc 10:27). “Dès le commencement”, autrement dit depuis le moment où Jésus effectua son ministère ou depuis qu’ils s’étaient voués à Dieu, les correspondants de Jean avaient reçu le commandement sur l’amour. Mais que voulait dire l’apôtre par ces mots: “Voici le commandement (...): que vous continuiez d’y marcher.” Alors que le pronom “y” pourrait se rapporter au “commandement” relatif à l’amour (Bible Segond), il se réfère probablement à “l’amour” lui-même. Dans un cas comme dans l’autre, ‘continuer d’y marcher’ signifie continuer de s’aimer les uns les autres. — I Jean 3:18; voir Romains 13:8-10.
Attention aux apostats
13. a) Où les “trompeurs” cherchaient-ils à se faire des disciples? b) Quels faux enseignements répandaient-ils?
13 Il est nécessaire de faire des efforts pour continuer à marcher dans l’amour et la vérité. Expliquant pourquoi, Jean écrit encore:
“Car beaucoup de trompeurs sont sortis dans le monde, gens qui ne confessent pas Jésus Christ comme venant dans la chair. C’est là le trompeur et l’antichrist.” (II Jean 7).
Vraisemblablement, de faux enseignants devaient se déplacer de lieu en lieu pour essayer de se faire des disciples parmi les vrais chrétiens (voir Actes 20:30). Bien que prétendant être chrétiens, ces “trompeurs” ne reconnaissaient pas que Jésus Christ était venu dans la chair, comme un humain. Leurs faux enseignements dépréciaient le rôle de Jésus, celui de Messie et de Rédempteur. Ils sous-estimaient également la position céleste à laquelle il avait été élevé. — Marc 1:9-11; Jean 1:1, 14; Philippiens 2:5-11.
14. Pourquoi Jean parle-t-il des apostats comme du ‘trompeur et de l’antichrist’?
14 Jean appela ces apostats “le trompeur et l’antichrist” parce que leurs enseignements étaient trompeurs et qu’eux-mêmes s’opposaient à Christ. Le fait que Jean parle ailleurs de “beaucoup d’antichrists” indique que les ennemis de Christ étaient nombreux, bien que tous ensemble ils pouvaient constituer un “antichrist” au sens collectif (I Jean 2:18). En niant que Jésus fût le Christ et le Fils de Dieu, ces hommes contestaient tous les enseignements bibliques le concernant. Les témoins de Jéhovah fidèles rejettent complètement les idées de ces faux enseignants.
15. a) Quelle “pleine récompense” les chrétiens oints de l’esprit recevraient-ils s’ils ‘prenaient garde à eux-mêmes’? b) Pourquoi tous les témoins de Jéhovah doivent-ils prendre garde à l’enseignement des apostats?
15 Comme les chrétiens risquaient de se détourner de la vérité pour l’apostasie, Jean leur adressa cette exhortation:
“Prenez garde à vous-mêmes, afin de ne pas perdre les choses qui sont le fruit de notre travail, mais afin de recevoir une pleine récompense. Quiconque va de l’avant et ne demeure pas dans l’enseignement du Christ n’a pas Dieu. Celui qui demeure dans cet enseignement, c’est lui qui a et le Père et le Fils.” (II Jean 8, 9).
Par leur “travail”, qui incluait la prédication de la “bonne nouvelle”, Jean et d’autres chrétiens avaient produit du “fruit”, c’est-à-dire la conversion des destinataires de cette lettre. Mais ceux-ci devaient ‘prendre garde à eux-mêmes’ sur le plan spirituel afin de ne pas “perdre” la faveur imméritée, la miséricorde et la paix venant de Jéhovah et de son Fils, ni l’amitié fraternelle durable de tous ceux qui étaient unis dans la vérité et l’amour. S’ils restaient fidèles, les frères chrétiens de Jean qui avaient reçu l’onction de l’esprit continueraient à se réjouir dans le service de Jéhovah, ce qui leur vaudrait de grandes récompenses. Quand il parlait d’une “pleine récompense”, Jean pensait sans doute à la “couronne” céleste que reçoivent les chrétiens oints fidèles (Révélation 2:10; I Corinthiens 9:24-27; II Timothée 4:7, 8; Jacques 1:12). Évidemment, tous les témoins de Jéhovah doivent rejeter les doctrines apostates, car celles-ci pourraient leur faire perdre la vie éternelle au ciel ou sur la terre.
16. a) Comment les apostats ‘allaient-ils de l’avant’? b) En quel sens les témoins de Jéhovah fidèles ont-ils “et le Père et le Fils”?
16 Ces apostats “trompeurs” ‘allaient de l’avant’ et ‘ne demeuraient pas dans l’enseignement du Christ’ parce qu’ils ne restaient pas attachés à la vérité qu’avaient enseignée Jésus et ses apôtres fidèles. Ces hérétiques ‘n’avaient donc pas Dieu’, car ils n’étaient pas en union avec Jéhovah et n’entretenaient pas de relations avec lui (I Jean 1:5, 6; 2:22-25). En revanche, les témoins de Jéhovah fidèles ‘confessent que Christ est venu dans la chair’, car ils exercent la foi dans son sacrifice propitiatoire et restent attachés à ce qu’ont enseigné Jésus et ses apôtres fidèles (Matthieu 20:28; I Timothée 2:5, 6; II Jean 7). Ces chrétiens sincères se cramponnent à la vérité et ont ainsi “et le Père et le Fils” parce qu’ils les connaissent, apprécient leurs qualités et demeurent dans des relations étroites avec eux.
L’attitude envers les apostats
17. Selon II Jean 10, 11, comment les chrétiens fidèles devaient-ils traiter les “trompeurs”?
17 Les chrétiens doivent se montrer hospitaliers, mais pas envers les apostats qui ont rejeté la vraie foi (I Pierre 4:9). C’est ce que Jean montre clairement en ces termes:
“Si quelqu’un vient à vous sans apporter cet enseignement, ne le recevez pas chez vous et ne lui dites pas de salut. Car celui qui lui dit un salut s’associe à ses œuvres méchantes.” (II Jean 10, 11).
Les “trompeurs” se déplaçaient de lieu en lieu et s’activaient à répandre leurs faux enseignements. Un chrétien qui s’était voué à Dieu aurait évidemment mal agi s’il leur avait tendu une main fraternelle en les recevant chez lui. Il ne convenait pas non plus de saluer les apostats de quelque façon que ce soit, tant pour les accueillir que pour leur souhaiter la bénédiction de Dieu à leur départ. Aucun chrétien fidèle n’allait souhaiter à un partisan de la fausse doctrine du succès dans son entreprise. Il est bien certain qu’aucun témoin de Jéhovah fidèle ne voudrait fréquenter de tels individus. — I Corinthiens 5:11-13.
18. Pourquoi un témoin de Jéhovah fidèle ne voudra-t-il même pas saluer un apostat?
18 D’autre part, si un serviteur de Jéhovah recevait chez lui un tel enseignant trompeur, il deviendrait “complice des mauvaises actions qu’il commet”. (Bible en français courant.) Par conséquent, aucun témoin de Jéhovah fidèle de notre époque ne voudra saluer un apostat exclu ou qui s’est retiré volontairement de la congrégation, ni faire de son foyer chrétien un lieu d’où se répandraient des erreurs doctrinales. Le croyant qui accorderait l’hospitalité à un apostat et qui, à la suite de cela, provoquerait la mort spirituelle d’un compagnon adorateur de Jéhovah se chargerait sans aucun doute d’une lourde responsabilité devant Dieu. — Voir Romains 16:17, 18; II Timothée 3:6, 7.
19. Quelle attitude les Témoins de Jéhovah adopteront-ils aujourd’hui envers les apostats?
19 Certains, qui furent naguère Témoins de Jéhovah, ont rejeté plusieurs doctrines fondées sur l’enseignement de Jésus Christ et de ses apôtres. Par exemple, ils prétendent que nous ne vivons pas les “derniers jours” du présent monde malgré toutes les preuves évidentes qui confirment ce fait (II Timothée 3:1-5). Ces apostats “sont sortis de chez nous, mais ils n’étaient pas des nôtres”. (I Jean 2:18, 19.) Aussi n’ont-ils plus aucune communion fraternelle avec les témoins oints fidèles et leurs compagnons. Ces hérétiques égoïstes n’ont donc aucune “part” avec le Père et le Fils, quand bien même ils se vantent d’entretenir des relations intimes avec Dieu et Christ. Ils sont plutôt dans les ténèbres spirituelles (I Jean 1:3, 6). Ceux donc qui aiment la lumière et la vérité doivent s’opposer fermement à ces partisans de l’erreur. Les témoins de Jéhovah fidèles ne voudront en aucune façon se faire complices des “mauvaises actions” que commettent ces infidèles en soutenant d’une manière ou d’une autre leurs paroles et leurs actions impies. Puissions-nous plutôt “combattre énergiquement pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes”! — Jude 3, 4, 19.
Cramponnons-nous à la vérité
20. Plutôt que d’écrire plus longuement, qu’espérait faire l’apôtre Jean?
20 Après avoir exhorté ses frères croyants à rejeter l’apostasie et à se cramponner à la vérité, Jean conclut sa deuxième lettre divinement inspirée par ces mots:
“Quoiqu’ayant bien des choses à vous écrire, je ne veux pas le faire avec du papier et de l’encre, mais j’espère venir chez vous et parler avec vous face à face, pour que votre joie soit complète. Les enfants de ta sœur, l’élue, t’envoient leurs salutations.” (II Jean 12, 13).
L’apôtre préférait ne pas écrire les autres pensées qu’il avait encore dans le cœur. Il mit donc de côté son papyrus, son calame et l’encre (probablement un mélange de gomme et de suie dilué dans de l’eau). Malgré son grand âge, il espérait rendre visite à ces chrétiens et leur parler “face à face” ou, littéralement, “bouche à bouche”, c’est-à-dire goûter plus intimement à leur compagnie (Darby; Kingdom Interlinear Translation; voir Nombres 12:6-8). La visite de l’apôtre allait sûrement donner lieu à un échange d’encouragements extrêmement bénéfiques sur le plan spirituel et être aussi une cause de grande joie. — Voir Romains 1:11, 12.
21. Qu’est-ce qui transparaît nettement dans la conclusion de la deuxième lettre de Jean?
21 L’amour chrétien qui unit les adorateurs de Jéhovah transparaît nettement dans les salutations de Jean. S’il écrivait à une chrétienne nommée Kuria, celle-ci avait vraisemblablement une sœur dont les enfants lui envoyaient leurs salutations affectueuses. Mais si, en parlant de sa “sœur”, l’apôtre faisait plutôt allusion à une congrégation (peut-être Éphèse), les “enfants” en question étaient les membres de cette congrégation.
22. a) La deuxième lettre de Jean aide les Témoins de Jéhovah à quoi faire? b) Quelle autre question mérite d’être examinée?
22 Dans sa deuxième lettre, l’apôtre Jean adresse des conseils directs mais pleins d’amour qui devaient aider ses frères chrétiens à rejeter l’apostasie et à se cramponner à la vérité. C’est précisément ce que les Témoins de Jéhovah d’aujourd’hui sont déterminés à faire avec l’aide de Dieu. Mais nous devons également servir les intérêts chrétiens en nous faisant “collaborateurs dans la vérité”. (III Jean 8.) Comment est-ce possible?
Pouvez-vous répondre?
◻ Que signifie ‘marcher dans la vérité’?
◻ Quels faux enseignements les “trompeurs” répandaient-ils?
◻ Selon II Jean 10, 11, comment les Témoins de Jéhovah doivent-ils considérer les apostats?
[Illustration, page 23]
Les témoins de Jéhovah fidèles ont toujours rejeté l’apostasie.
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Servez fidèlement comme des “collaborateurs dans la vérité”La Tour de Garde 1983 | 1er juillet
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Servez fidèlement comme des “collaborateurs dans la vérité”
“Tu fais œuvre de fidélité en tout ce que tu fais pour les frères (...). Nous sommes (...) tenus d’accueillir de tels hommes avec hospitalité, afin de nous faire collaborateurs dans la vérité.” — III Jean 5-8.
1. Comment faut-il adorer Jéhovah pour lui plaire?
JÉHOVAH cherche des adorateurs qui l’adorent “avec l’esprit et la vérité”. (Jean 4:23, 24.) Pour mériter l’approbation de Dieu, leur culte doit être conforme à ce qu’il a révélé sur sa personne et sur ses desseins. Ils doivent aussi adhérer à l’ensemble des doctrines chrétiennes qui mettent en évidence Jésus Christ. Il est indispensable de marcher constamment dans cette vérité pour parvenir au salut. — Éphésiens 1:13, 14; I Jean 3:23.
2. Quelle question se pose, et où trouverons-nous des conseils utiles?
2 Les Témoins de Jéhovah doivent continuer à marcher dans la vérité. En réalité, il leur faut coopérer pleinement dans le “service sacré” en faisant prospérer fidèlement les intérêts du Royaume en tant que “collaborateurs dans la
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