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La seconde présence du Christ n’est pas une fausse alarmeLa Tour de Garde 1954 | 1er avril
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certaines de leurs dates ils se trompaient d’au moins mille ans. L’année 500, fixée par Hippolyte, date non fondée sur les Écritures, était une conjecture qui s’avéra fausse.
Comme on devait s’y attendre après ces fausses alertes, et, sans doute, comme l’avait projeté Satan, l’enseignement du retour du Christ devint très impopulaire. Les gens considéraient avec cynisme et scepticisme quiconque osait faire la moindre allusion à cette doctrine. On rejeta le livre de l’Apocalypse qui fut appelé l’œuvre de l’hérétique Cérinthe. De nouvelles théories furent avancées et propagées. Origène plaida contre une apparition littérale du Christ. Il enseigna que son retour s’opère par la puissance de l’évangile ; que le monde ne serait pas détruit mais transformé par la prédication du christianisme.
Une autre théorie, restée populaire pendant quelque temps, fut celle avancée par le donatiste Ticonius. Dans son commentaire sur l’Apocalypse, ce dernier affirme que le Christ ne viendrait pas avant que l’église donatiste ne se soit établie elle-même dans le monde et qu’elle ne soit assez forte pour résister au paganisme et à la fausse religion du catholicisme. L’une et l’autre de ces théories sont fausses pour des raisons scripturales, à savoir : le dessein du christianisme n’est pas de convertir le présent monde mauvais ni de le transformer par la prédication de l’évangile. Ce monde mauvais a été condamné par Dieu à la destruction et aucun homme, aucune organisation d’institution humaine ne le sauveront (Dan. 2:44). Pour l’humanité, Dieu a en vue le gouvernement du monde nouveau où la justice habitera (II Pi. 3:13). L’évangile est prêché en “ témoignage à toutes les nations ”, afin que les personnes de bonne volonté puissent s’enfuir vers le Royaume avant le jour d’Harmaguédon (Mat. 24:14). La théorie de Ticonius est encore fausse pour la raison que le retour du Christ ne dépend ni des efforts des hommes, ni de l’établissement d’un groupement ou d’un corps d’église, mais repose uniquement sur l’esprit et la puissance de Jéhovah, le Dieu omnipotent. — Ps. 110:1, 2.
Augustin, de l’église catholique, rejeta entièrement l’idée que le Christ dût encore venir, en affirmant que le Royaume fut établi à sa première venue, qu’il avait alors lié Satan le Diable et commencé à régner sur-le-champ. Augustin soutint que la venue du Christ a lieu continuellement dans son église, “ c’est-à-dire dans ses membres, en qui il vient petit à petit, morceau par morceau, puisque l’église tout entière est son corps ”. En outre, il croyait que le règne millénaire du Christ se terminerait en l’an 1000 après Jésus-Christ, et, qu’à ce moment-là, il fallait s’attendre à sa venue définitive pour le jugement
Comme l’an 1000 approchait, un grand nombre de personnes religieuses se mirent à penser que le jugement et la fin du monde par le feu arriveraient cette année-là. L’agitation se répandit dans toute l’Europe occidentale parce qu’on craignait que “ le jour de la colère ” de Dieu fût proche. Or, le monde n’ayant pas brûlé cette année-là, les religionistes virent là une preuve que la période de mille ans mentionnée dans l’Apocalypse 20:2 n’était pas littérale mais indéfinie, et que l’église catholique, l’église dite “ Mère ”, régnait déjà pendant cette période. Ce point de vue prévaut jusqu’à ce jour au sein de la Hiérarchie catholique romaine.
IL N’EST DE PIRE ALARME QU’UNE FAUSSE ALARME
En dépit des prétentions catholiques romaines ; les Écritures ne confirment pas non plus le point de vue ci-dessus. Les apôtres Jean et Paul montrent clairement que le Christ ne régna pas à partir du premier siècle, vers la fin duquel Jean écrivit l’Apocalypse et parla du règne du Christ comme étant encore à venir, comme l’une des “ choses qui doivent arriver bientôt ”. (Apoc. 1:1.) Jean survécut à Paul. Vers l’an 61, ce dernier écrivit son épître aux Hébreux alors qu’il était à Rome. Il déclara : “ Et auquel des anges a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ? ” (Héb. 1:13). Paul citait les paroles de David contenues dans le Psaume 110:1, 2 (Cr), où David parlait du Christ comme de son Seigneur et disait : “ Jéhovah a dit à mon Seigneur : “ Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds. ” Jéhovah étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Règne en maître au milieu de tes ennemis. ” Jésus est dépeint ici comme s’asseyant à la droite de son père, lors de son ascension dans les cieux, et non comme régnant. Paul est d’accord avec cette prophétie et, parlant de Jésus-Christ, il poursuit : “ Lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu, attendant désormais que ses ennemis soient devenus son marchepied. ” — Héb. 10:12, 13.
Paul nia avec vigueur que les chrétiens régnaient de son temps. Aux Corinthiens qui prenaient la responsabilité de devancer le temps et de gouverner comme rois, soit par la politique, soit d’une manière spirituelle, il déclara : “ Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, sans nous vous avez commencé à régner. Et puissiez-vous régner en effet, afin que nous aussi nous régnions avec vous ! ” (I Cor. 4:8). Selon l’église catholique romaine, Satan fut jeté dans l’abîme au premier siècle. Paul ne partage pas ce point de vue et exprime son opinion dans son épître aux Romains : “ Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. ” (Rom. 16:20). L’apôtre Pierre s’accorde avec Paul pour affirmer que Satan ne fut pas jeté dans l’abîme au premier siècle, mais qu’il jouissait d’une grande liberté d’action : “ Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. ” (I Pi. 5:8). Jean nous fait voir Satan projeté dans l’abîme, dans un avenir reculé, montrant ainsi son accord avec les autres apôtres. — Apocalypse, chapitres un et deux.
AUTRES PRÉDICTIONS
Après l’époque d’Augustin, les agressions des Sarrasins, les Croisades, la naissance des ordres monastiques au cours du treizième siècle et le monde renversé du quatorzième, furent mal interprétés comme des “ signes ” annonçant le retour imminent du Christ. Joachin de Floris détermina que les 1 260 jours de l’Apocalypse 12:6 pourraient indiquer l’année 1260 comme celle du retour du Christ. Militz de Kromeriz, précurseur de Jean Huss, envisageait que la venue du Christ se produirait entre 1365 et 1367. Wycliffe attira l’attention sur la puissance de la papauté et annonça que le temps du retour était proche. Jean Napier prédit la fin prochaine du mal et le retour du Christ comme devant se passer entre 1688 et 1700. William Whiston choisit d’abord 1715, puis 1734, et, plus tard, 1866, comme dates de l’inauguration du millénium.
Au début du dix-neuvième siècle, Christophe Hoffmann quitta l’Allemagne en toute hâte pour se rendre à Jérusalem afin d’y reconstruire le temple en vue du prochain retour du Christ. William Miller prédit que le Christ ferait son apparition en l’année 1843, mais, plus tard, remit le jour au 22 octobre 1844. Quand ces conjectures ne se réalisaient pas, les sectes religieuses devenaient un objet de risée, des scissions importantes se produisaient parmi elles, on raillait la doctrine, on se moquait de ceux qui l’enseignaient, et l’idée dans son ensemble était tournée en ridicule dans les cercles religieux et non religieux pareillement. Toutes ces conjectures, sans exception, étaient de fausses alarmes.
Avec la venue du vingtième siècle, de nouvelles alertes retentirent. “ Préparez-vous à mourir ! Soyez prêts à toute heure ! La fin du monde est proche ! ” pouvait-on lire sur des placards publicitaires au cours d’une assemblée des adventistes à Paris, le 20 août 1927. Les adventistes croyaient que le retour du Christ signifierait la consommation de la terre par le feu. Les justes seraient sauvés en étant enlevés dans les cieux. Auparavant, quand la première guerre mondiale atteignit son point culminant, un manifeste fut publié par un certain nombre des ministres les plus célèbres d’Angleterre. Il déclarait, entre autres choses : “ la crise actuelle marque la fin des temps des Gentils ; l’on peut s’attendre à la révélation du Seigneur à n’importe quel moment, et sa manifestation sera aussi évidente qu’elle le fut à ses disciples, le soir de sa résurrection ; l’église rendue complète sera enlevée au ciel pour être “ pour toujours avec le Seigneur. ” Ce manifeste fut signé par d’éminents ministres baptistes, congrégationalistes, presbytériens, épiscopaliens et méthodistes.
Ils calculèrent inexactement les temps des Gentils, pour la raison que ceux-ci avaient pris fin en l’automne de 1914. Conformément à la prophétie de Jésus, la guerre mondiale éclata. Puis, il y eut des famines, des pestes et des tremblements de terre. Les chrétiens furent persécutés et tués. On commença à prêcher la nouvelle du royaume de Dieu établi. L’anxiété et la crainte ont étreint le monde. Le dérèglement et les délits vont croissant. Les nations se sont liguées pour former la Société des Nations, d’abord, les Nations unies ensuite. Et ce gouvernement politique d’expédient est acclamé, aujourd’hui, comme le fut la Société des Nations, comme le seul espoir de paix et “ l’expression politique du royaume de Dieu ”. Tous ces événements sont précisément ceux que Jésus annonça comme devant marquer sa présence.
Alors, pourquoi n’apparut-il pas ? Il est apparu, non comme un homme dans la chair, mais par une manifestation de sa présence grâce à ces événements qui vinrent accomplir ses prophéties. Jamais il ne fit la promesse que sa seconde apparition aurait lieu dans la chair, qu’elle serait visible à l’œil humain. En réalité, il dit à ses disciples : “ Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus. ” (Jean 14:19). Si sa seconde apparition devait se faire dans la chair, y aurait-il eu une raison pour qu’il décrivît si longuement les conditions sur la terre au temps de son apparition ? Non, naturellement. Pourquoi leur donner un signe composé, s’ils devaient le voir à l’œil nu ? Sachant que son retour serait reconnu seulement grâce à des preuves circonstancielles, les disciples demandèrent un signe. Le signe que Jésus donna fut une longue énumération des événements qui arriveraient sur la terre au moment de son retour dans la puissance de son royaume dans les cieux, moment où il commencerait à régner.
Ces événements commencèrent à se réaliser en 1914 ; leur déroulement se poursuit encore aujourd’hui. Ce n’est pas seulement un ou deux de ces événements que notre génération a vu s’accomplir, mais tous. Cela n’est pas une fausse alarme !
Comment les membres du clergé ont-ils répondu à cette alerte ? Ils ont fait la sourde oreille. Ne pouvant voir le Christ dans la chair, ils sort devenus perplexes. Le Radio Times, de décembre 1950, affirma : “ De nombreux prédicateurs sont tourmentés par l’idée qu’ils devraient parler de la seconde venue du Christ ; mais ils sont si perplexes à ce sujet qu’ils ont tendance à éluder la question. ” Le “ Révérend “ Dr George Hedley du Mills College refléta le point de vue adopté aujourd’hui par maints ecclésiastiques. Il dit : Quand le Christ viendra-t-il ? Lorsque l’esprit de Dieu entrera dans les cœurs humains. Comment reconnaîtrons-nous sa venue ? En réalisant la vie divine en nous-mêmes. Le Christ reviendra-t-il ? Oui, si nous le laissons venir. Il viendra à nous ce matin, si nous le voulons. ”
Contrairement à ce qui précède, la venue du Christ ne dépend pas d’un individu quelconque. Il est présent, maintenant, exerçant des cieux sa domination comme Roi au milieu de ses ennemis (Ps. 110:1, 2). Les événements mondiaux le prouvent. L’alarme, sonnée par les témoins de Jéhovah, est sérieuse, vraie. Ne vous laissez pas endormir par l’attitude négative, froide et indifférente du monde. Répondez à l’alarme. Enfuyez-vous dans les montagnes de l’ordre de choses de Jéhovah. Ne tardez pas. Vous trouverez la protection devant le feu d’Harmaguédon. Les survivants d’Harmaguédon attesteront que cela n’était pas une fausse alarme !
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Les menaces ne peuvent intimider les “ brebis ”La Tour de Garde 1954 | 1er avril
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Les menaces ne peuvent intimider les “ brebis ”
LORSQUE les forces de l’erreur cherchent à combattre la vérité, elles recourent toujours à des menaces. De telles menaces n’exercent toutefois aucune influence sur les personnes de bonne volonté qui connaissent le dessein de Jéhovah. Ce fait est illustré par l’expérience relatée ci-après par un représentant itinérant de la Société Tour de Garde qui travaille dans la province de Québec.
“ À Saint-Louis de Gonzague vivait un catholique très dévot qui, le dimanche, ne manquait jamais la messe et la communion, bien qu’il habitât à 5 km de l’église. Il y a un an environ, c’est-à-dire à la fin de 1952, il assista à ma conférence publique à Saint-Germain situé à environ 20 km de Saint-Louis. Il s’était déjà procuré une Bible et bien qu’il manifestât encore une certaine crainte il s’abonna ce soir-là à La Tour de Garde et à Réveillez-vous ! Il acheta encore d’autres auxiliaires pour étudier la Bible. Il avait commencé à lire la Bible et étudiait maintenant les publications de la Société. Il avait demandé au missionnaire qui lui avait fourni la Bible de ne pas revenir pour la raison qu’il était catholique. Malgré cela, un mois après avoir entendu la conférence à Saint-Germain, il fut invité à assister à une assemblée des témoins de Jéhovah à Trois-Rivières. Il vint, ressentit une grande joie et fut convaincu qu’il s’agissait de la vérité. Aussi dès son retour chez lui, il prit position pour la vérité et commença à prêcher ce qu’il avait appris.
“ Inutile de dire que la nouvelle, selon laquelle il avait adopté une autre religion, se répandit rapidement dans son village, où habitent environ 150 familles. Elle stupéfia nombre de personnes, particulièrement le prêtre et ses amis qui, comme lui, avaient été jusqu’à ce jour des catholiques dévots. Cependant tous ne furent pas choqués, il y eut de nombreux curieux désirant apprendre quelque chose de sa nouvelle religion. Quelques-uns parcoururent une distance de 30 km pour l’entendre. Il se procura quelques disques sur lesquels étaient enregistrées des conférences bibliques en français et les fit entendre à ses visiteurs, dont le nombre se montait parfois à dix. De cette manière il put remettre de nombreuses Bibles et des auxiliaires pour étudier.
“ Ce jeune homme possède une ferme avec une scierie et une forge et il engage parfois des ouvriers. Comme il est célibataire il prépare lui-même le dîner de ses employés et pendant le repas un de ses hommes lit la Bible. Cet homme, le meilleur lecteur du groupe, était membre du chœur d’église, et l’intérêt qu’il éprouva fut si grand qu’il pria le célibataire de conduire une étude biblique chez lui. Un voisin ne tarda pas à y prendre part, aussi cette étude s’accrut-elle rapidement.
“ Lorsque, la semaine dernière, je visitai ce groupe, j’eus la surprise de constater que ce jeune homme était devenu frère R., un témoin de Jéhovah. Il m’accueillit avec joie et me dit, plein d’enthousiasme : “ Je serais heureux si tu pouvais venir à Saint-Louis pour y faire une conférence publique, car j’ai de nombreux amis désirant entendre parler de ces choses. ” Elle fut organisée sur-le-champ et eut lieu jeudi soir dans la maison du choriste, avec lequel frère R. conduit l’étude biblique. Toute la journée fut employée à visiter et à inviter les personnes qui, à son avis, seraient disposées à venir. Le soir, onze d’entre elles étaient présentes.
“ Pendant mon discours elles manifestèrent à plusieurs reprises leur approbation et éprouvèrent beaucoup de joie. Cependant, il n’en fut pas de même pour tous. À 22 heures on frappa à la porte. Le maire de Saint-Louis était là et désirait parler au maître de la maison. Il était accompagné de cinq hommes dont un inspecteur de la colonisation venu de Sainte-Justine, d’une distance de 30 km, sur la demande du maire. Cet inspecteur ordonna au maître de la maison de chasser les témoins de Jéhovah et le menaça, s’il n’obtempérait
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