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Je sers Jéhovah depuis ma jeunesseLa Tour de Garde 1972 | 1er juin
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à plein temps de la Parole de Dieu, avait visité huit villes et établi des centres d’étude biblique, dont plusieurs sont devenus plus tard des congrégations de témoins de Jéhovah zélés.
En mai 1925, à une assemblée à Magdebourg, où se trouvait alors le bureau de la filiale de la Société, le président J. F. Rutherford m’a demandé d’aller en Argentine, en Amérique du Sud. Imaginez mon émotion ! Traverser l’Atlantique pour aller servir dans un territoire où l’œuvre du Royaume était encore très peu étendue ! J’étais au comble de la joie.
Embarqué le 12 juillet, je suis arrivé à Buenos Aires le 26. Juan Muñiz, le représentant de la Société en Argentine, et deux autres témoins attendaient mon arrivée. Ils venaient de recevoir quatre tonnes de tracts bibliques, et nous avons eu pour tâche de les distribuer. Nous nous levions de bonne heure, et quand l’heure du déjeuner arrivait, nous en avions déjà diffusé des milliers. Nous les glissions sous les portes ou les déposions dans d’autres endroits où les gens pouvaient facilement les trouver.
À partir de notre maison, qui était aussi un lieu de réunion pour l’étude de la Bible, nous avons organisé l’œuvre de propagation du message du Royaume au moyen de visites de maison en maison. Les ouvrages que nous utilisions comprenaient, entre autres, Des millons de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais, Le Photo-Drame de la Création sous forme de livre, Le divin Plan des Âges et La Harpe de Dieu. J’aimais visiter les écoles, et tout particulièrement les écoles allemandes, où nous avions l’habitude de nous procurer les adresses des élèves, environ 300 en deux mois. Notre but était de parvenir jusqu’aux parents pour leur porter la bonne nouvelle du Royaume dans leur propre langue. Quelle joie aussi ce fut de voir les deux premières personnes de langue allemande symboliser l’offrande de leur personne à Jéhovah !
Pendant quelques années, la Société m’a envoyé organiser des réunions de discussion biblique dans différentes régions de l’Argentine. En 1929, Montevideo, en Uruguay, m’a été attribué pour territoire ; là, j’ai participé activement et avec joie à l’œuvre du Royaume pendant dix ans. En 1939, j’ai été rappelé en Argentine, mais cette fois, en qualité de ministre pionnier et surveillant de congrégation, à Bahia Blanca. Un an plus tard, j’ai été invité à venir travailler au bureau de la filiale de la Société, à Buenos-Aires. Là, j’ai d’abord été affecté au service des expéditions.
Je me prépare à accomplir un service plus étendu
Nous étions absolument sûrs de vivre une époque où de grandes choses allaient se produire. En 1945, nous avons attendu avec impatience la visite en Argentine de N. H. Knorr, président de la Société. Il a promis d’envoyer quelques missionnaires diplômés de Galaad, l’école de la Société, pour nous aider à faire face aux possibilités d’expansion offertes par l’œuvre de prédication du Royaume. D’autre part, il nous a annoncé qu’en temps voulu certains témoins du pays iraient recevoir une formation ministérielle à l’École de Galaad.
Au cours de cette visite, le président Knorr a pris des dispositions pour que nous ouvrions le cours hebdomadaire d’instruction biblique et de formation dans l’art oratoire dans toutes les congrégations d’Argentine ; ces dispositions se sont révélées merveilleusement utiles en équipant en vue du ministère les proclamateurs du Royaume de tous les coins du pays. Personnellement, j’ai eu la joie d’établir ce cours de formation, connu sous le nom d’École du ministère théocratique, dans plusieurs congrégations. Dans le même temps, le pays était divisé en deux districts ou régions, avec un serviteur de district préposé à la surveillance de chacune d’elles ; chaque district était subdivisé en circonscriptions, comprenant chacune un certain nombre de congrégations visitées par un serviteur de circonscription.
En 1949, le président Knorr a fait une seconde visite en Argentine ; cette fois, il était accompagné de Milton Henschel, son secrétaire. Nous avions prévu d’organiser une assemblée dans un quartier central et très accessible de Buenos-Aires, mais sous l’influence du clergé, les autorités nous ont refusé l’autorisation ; c’est pourquoi nous nous sommes arrangés pour tenir cette assemblée dans notre Salle, sur le terrain de la Société. De nouveau, la police est intervenue, a fermé le lieu de réunion et retenu pendant quelques heures quatre cents témoins, y compris le président Knorr. Ce fut l’une des nombreuses fois où j’ai été emmené au poste de police pour expliquer notre œuvre. Si le clergé avait pu agir à sa guise, la persécution aurait probablement été plus violente. Néanmoins, c’était toujours une joie de souffrir pour la vérité de Jéhovah.
Je suis reconnaissant des bienfaits reçus
Durant ma course en qualité de témoin de Jéhovah, j’ai eu la joie de voir l’extension de l’œuvre du Royaume et le développement de l’organisation que Dieu a suscitée parmi les hommes pour assurer la propagation de la bonne nouvelle du Royaume. Je revois le temps où nous n’étions que vingt proclamateurs, ici, en Argentine, alors qu’actuellement, plus de 18 700 témoins servent Jéhovah dans l’unité dans ce pays. En outre, j’ai assisté à trois assemblées internationales, — en 1953, en 1958, et plus récemment, en 1963. Combien je suis reconnaissant à Jéhovah de toutes ces bénédictions supplémentaires qu’il m’a accordées !
D’autre part, c’est pour moi un grand privilège de vivre dans ce magnifique et confortable Béthel de Buenos-Aires, et d’y servir avec joie en compagnie de nombreux frères dans la foi. Certes, j’ai quatre-vingts ans passés ; de plus, j’ai subi trois opérations successives dans un court laps de temps ; aussi ma force n’est-elle plus ce qu’elle était autrefois. Mais, grâce à la bonté imméritée de Jéhovah, j’ai la joie de continuer de servir dans toute la mesure de mes capacités. Je puis encore m’asseoir à la table du déjeuner chaque matin de la semaine, pour participer avec la famille du Béthel à notre discussion quotidienne d’un précieux texte de la Bible.
Mon plus cher désir est de continuer de servir Jéhovah, avec son aide, jusqu’au moment où il lui plaira de m’accorder l’héritage céleste qui est mon espérance. Je me suis engagé dans le service divin alors que j’étais jeune ; à présent, je suis âgé. Si, sur la base de ma longue expérience, je suis jugé digne d’offrir des conseils chrétiens mûrs, j’encouragerai tous les membres, jeunes et vieux, de l’organisation de Jéhovah, à rester fidèlement attachés à la voie qu’ils ont choisi de suivre lorsqu’ils se sont voués au Créateur aimant et miséricordieux. De même que j’ai été béni pendant les années que j’ai consacrées au ministère du Royaume, de même, vous pouvez, vous aussi, goûter la paix et la satisfaction que procure la faveur divine.
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La maturité chrétienne est-elle un objectif inaccessible ?La Tour de Garde 1972 | 1er juin
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La maturité chrétienne est-elle un objectif inaccessible ?
QU’EST-CE que la “maturité chrétienne” ? Comment peut-on la définir ? La possédez-vous ? Ou bien la recherchez-vous toujours ? Il est très précieux d’avoir un point de vue exact sur la maturité chrétienne. En effet, une mauvaise compréhension de ce sujet peut inciter au découragement. Elle risque de faire apparaître cette qualité comme un feu follet, un mirage, qui s’éloigne cruellement quand on croit le saisir. La maturité chrétienne n’est pas un objectif aussi inaccessible que cela.
D’autre part, une mauvaise compréhension de ce sujet pourrait nous amener à estimer ou à juger nos semblables à partir de faux critères et nous empêcher de voir ou d’apprécier leurs qualités. Une fausse conception de la maturité chrétienne pourrait aussi inciter une personne à rabaisser les autres et à se croire supérieure à eux, à favoriser injustement les uns au détriment des autres.
Ne restons pas des enfants sur le plan spirituel
Au sens ordinaire du terme, une personne “mûre” est une personne sortie de l’enfance et parvenue à l’âge adulte. La croissance physique cesse après avoir atteint un certain
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