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  • La Seconde Guerre mondiale provoque un changement
    Réveillez-vous ! 1973 | 8 août
    • nation et de s’assurer la coopération pleine et entière de tout le peuple, le gouvernement avait besoin du soutien des chefs religieux.

      En effet, le pays comptait encore des dizaines de millions de croyants. Les communistes étaient au pouvoir depuis vingt-quatre ans mais ce laps de temps n’avait pas été suffisant pour que, selon le point de vue soviétique, l’ancienne génération de croyants fût complètement remplacée par des athées. Beaucoup de gens âgés de plus de vingt ans avaient encore une religion, surtout les femmes.

      Un changement d’attitude

      Les dirigeants soviétiques, y compris Staline, se sont donc rendu compte qu’ils devaient changer d’attitude à l’égard de la religion. Ils comprirent que leurs campagnes antireligieuses avaient éloigné d’eux de nombreux croyants. Aussi, à partir de l’automne 1941, commencèrent-​ils à faire des concessions.

      Leurs efforts ne tardèrent pas à donner des résultats. En 1942, le métropolite Serge salua Staline comme “le chef divinement oint” de la Russie. Puis, en 1943, Staline reçut au Kremlin des dignitaires de l’Église orthodoxe russe et les autorisa à élire Serge comme nouveau patriarche. Ainsi se termina cette période de dix-huit ans durant laquelle l’Église orthodoxe se trouvait sans chef officiel.

      On fit encore d’autres concessions. L’Église put faire paraître un journal. Plusieurs séminaires furent rouverts ainsi que de nombreuses églises. On mit une sourdine à la campagne antireligieuse. Les restrictions imposées aux autres cultes se relâchèrent également.

      Le patriarche Serge mourut en 1944, et Alexis lui succéda. Selon l’Encyclopédie britannique, il assura Staline des “sentiments de profond amour et de gratitude des militants de l’Église”. Tous les chefs religieux engageaient leurs ouailles à accorder leur soutien au gouvernement. De son côté, celui-ci récompensa certains membres du clergé en leur octroyant des médailles.

      Le clergé expliqua à ses fidèles qu’en combattant contre l’envahisseur nazi, non seulement ils défendaient l’Union soviétique, mais ils luttaient aussi pour le christianisme. On fit des collectes dans les églises afin d’acheter des armes. Au mois de janvier 1943, les dons étaient suffisants pour équiper une escadrille d’avions de chasse. D’autres contributions permirent de fabriquer des chars d’assaut, et, quand ceux-ci furent remis à l’Armée rouge au cours d’une cérémonie solennelle, le métropolite Nicolas fit l’éloge de Staline en l’appelant “notre Père à tous”.

      Finalement, en 1945, les armées allemandes furent repoussées, et les troupes soviétiques entrèrent en Allemagne. Pour célébrer ces événements, une assemblée se réunit sous la direction du patriarche Alexis. Dans une proclamation, adoptée à cette occasion, les victoires de l’Armée rouge étaient glorifiées comme celles du Christ sur les forces des ténèbres. Elle déclarait : “Chacun peut voir quelles armes [celles des Soviétiques] ont été bénies par notre Seigneur Jésus et quelles armes [celles des Allemands] n’ont pas reçu cette bénédiction.” Quelques jours plus tard, les dirigeants communistes exprimèrent leur gratitude pour les efforts des Églises.

      Un changement sincère ?

      Ce changement d’attitude du gouvernement à l’égard de la religion était-​il sincère ? Évidemment non ! L’ouvrage L’Europe depuis 1939 (angl.) déclare :

      “Des objectifs strictement profanes incitèrent les maîtres soviétiques, des athées matérialistes, à faire des concessions aux sentiments religieux. Ils avaient compris qu’en URSS, les citoyens à l’esprit religieux donneraient un appui plus total à l’État en guerre. De plus, l’hostilité des chrétiens des pays alliés occidentaux envers le mode de vie communiste s’adoucirait, et les orthodoxes des Balkans accorderaient une sympathie plus chaleureuse à la Russie.”

      Cette tactique a-​t-​elle réussi ? Arthur J. May, de l’université de Rochester et auteur du livre précité, déclara : “Grâce à l’attitude modérée adoptée par le Kremlin, tous ces buts ont pu être atteints, à un degré plus ou moins grand.” Comme autre résultat, il a également remarqué que “dans les milieux religieux, comme partout ailleurs, le culte de Staline était florissant”.

      La religion était devenue utile aux communistes. Elle le fut encore après la fin de la guerre. Dans le livre L’Union soviétique a cinquante ans (angl.) d’Harrison Salisbury, on lit : “Après la fin de la guerre, les chefs religieux se conformèrent aux exigences de la guerre froide qui était un aspect de la politique étrangère de Staline.”

      Lors de la célébration de Pâques en 1945, il y eut un événement très significatif. Au cours du service religieux de minuit à la cathédrale de Yelokhovsky de Moscou, le patriarche Alexis demanda la bénédiction de Dieu sur le chef de l’État soviétique, Joseph Staline. En 1950, Alexis envoya un télégramme au Conseil de sécurité des Nations unies pour protester contre “l’agression des États-Unis en Corée”.

      Il était donc manifeste que les concessions des dirigeants soviétiques avaient un mobile politique. Ils s’assuraient ainsi une meilleure coopération des Églises. De plus, comme le gouvernement n’agréait que les prêtres loyaux à l’État, la religion pouvait être manœuvrée de façon à servir les buts communistes.

      Il ne pouvait y avoir aucun doute ; le changement d’attitude des dirigeants soviétiques ne signifiait pas que leur cœur avait changé. Leur but était toujours le même : la disparition de toutes les religions. Mais leur tactique était plus subtile ; ils jugeaient préférable de grignoter progressivement la puissance et l’influence de la religion. Ils évitaient de cette façon une opposition excessive ou l’apparition de martyrs, ce qui fut le cas lors des attaques de front du début.

      Naturellement, à l’étranger comme en Union soviétique, beaucoup pensaient que certains hauts dignitaires de l’Église n’étaient pas de véritables ecclésiastiques. À cause de l’ampleur de leurs compromis, on les accusait d’être des agents du gouvernement placés là pour contrôler l’Église. On fit remarquer que d’autres hauts dignitaires avaient été emprisonnés ou exécutés pour s’être opposés au communisme, tandis que les prêtres approuvés pouvaient aller et venir librement et conserver leurs fonctions.

      Que les chefs religieux fussent ou non des agents spéciaux du gouvernement, l’effet était le même. Ils travaillaient en étroit accord avec les dirigeants communistes pour réaliser les objectifs de ces derniers. Or, un de ces objectifs était toujours la destruction de la religion.

      Des objectifs inchangés

      Les actes officiels et les déclarations du gouvernement montraient bien que le but final restait la destruction de la religion. Par exemple, malgré les concessions faites à l’Église en échange de son soutien, le prosélytisme était toujours interdit et l’athéisme continuait d’être une condition sine qua non pour être membre du parti communiste.

      En outre, l’instruction religieuse n’avait pas été rétablie dans les écoles. L’athéisme y était officiellement enseigné, et cet enseignement incluait de la propagande antireligieuse. On s’occupait activement de promouvoir l’athéisme parmi les membres des “Jeunes pionniers” et de l’“Union de la jeunesse communiste”. La politique du parti a été résumée dans ce conseil publié dans la Komsomolskaya Pravda, journal officiel de la ligue de la jeunesse :

      “Les jeunes communistes ne doivent pas seulement être des athées convaincus et opposés à toute superstition [religion], mais ils doivent encore combattre activement la diffusion des superstitions et des préjugés parmi la jeunesse.”

      La mort de Staline n’a pas écarté l’objectif final des Soviétiques concernant la religion. Vers la fin des années 1950 et surtout au début des années 1960, quand Nikita Khrouchtchev était Premier ministre, on exerça de fortes pressions sur toutes les Églises. On constata plus tard les résultats de ces pressions. Voici ce qu’écrivit Peter Grose, journaliste au New York Times :

      “On commence à découvrir l’étendue des dommages causés à l’édifice religieux en Union soviétique durant les cinq années précédant 1964. En Russie, les ecclésiastiques dissidents ont prétendu que 10 000 lieux de culte ont été fermés au cours de cette période (...).

      “On mit sur pied une vaste bureaucratie ayant pour but de maintenir toutes les activités de l’Église sous le contrôle du pouvoir civil.”

      On peut donc dire que si les chefs communistes ont apporté certaines modifications à leur combat contre la religion, leurs objectifs restent inchangés. Ils travaillent sans relâche à la destruction complète de la religion en Union soviétique.

      Après toutes ces années d’opposition, que reste-​t-​il de la religion dans ce pays ? Plus exactement, quelle est la force de la religion en Union soviétique à notre époque ?

  • Quelle est la force de la religion en URSS aujourd’hui ?
    Réveillez-vous ! 1973 | 8 août
    • Quelle est la force de la religion en URSS aujourd’hui ?

      L’UNION soviétique ne publie plus de statistiques officielles sur la religion. Mais elle l’a fait pendant un certain temps. Ces statistiques anciennes, les récits de témoins oculaires et d’autres rapports rédigés au cours des années permettent de se faire une idée assez complète de la situation.

      On peut ainsi savoir ce qu’il est advenu des “croyants” ainsi que du clergé de la religion traditionnelle, ce qu’est devenue la puissance de cette religion et quelle est la situation des églises, des séminaires et des couvents. Cette vue d’ensemble révèle une tendance très nette.

      Combien y a-​t-​il de “croyants” ?

      Avant la Première Guerre mondiale, l’édition de 1911 de l’Encyclopédie britannique déclarait : “Selon des rapports officiels publiés [par la Russie] en 1905, les membres des différentes religions dans tout l’Empire russe étaient au nombre (...) de 125 640 020.”

      Puisque, à cette époque, la population comptait environ 143 000 000 d’habitants, 87 pour cent des Russes appartenaient donc à une Église. Vraisemblablement, le nombre des “croyants” était plus élevé encore si l’on ajoute ceux qui croyaient en Dieu sans pour cela pratiquer un culte.

      De ce qui précède, il ressort fondamentalement qu’avant l’essor du communisme la Russie était profondément religieuse. L’écrasante majorité des gens appartenaient à une religion ou affirmaient croire en Dieu. Que s’est-​il passé depuis lors ?

      En 1937, l’Union soviétique effectua un recensement spécial pour déterminer l’attitude du peuple à l’égard de la religion. Environ 50 000 000 de citoyens se déclarèrent “croyants”. En 1939, la population de l’Union soviétique était estimée à 170 000 000 d’habitants. Par conséquent, vers la fin des années 1930, moins d’un tiers des citoyens soviétiques se disaient “croyants”. Après vingt ans de régime communiste, la proportion des gens

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