Coup d’œil sur le monde
La tour de Pise est indemne
Le tragique tremblement de terre qui a ravagé une région du nord de l’Italie a même ébranlé la célèbre tour penchée de Pise, qui est pourtant à plus de 300 kilomètres de cette région. Mais cette tour, vieille de 800 ans, n’a pas subi de dommages. Son inclinaison est toujours la même (un écart de 5 mètres par rapport à la verticale). Les architectes sont satisfaits de son “élasticité”.
Le “saint” et la politique
Quand les catholiques de Naples se sont aperçus que le sang desséché de leur “saint” Janvier ne s’était pas liquéfié comme prévu au mois de mai, ils ont craint une catastrophe imminente. Le cardinal Ursi, archevêque de Naples, a prétendu que le problème était “le néopaganisme qui entravait la vie chrétienne”. Ses ouailles auraient compris que la non-liquéfaction du sang de “saint” Janvier était un signe qui indiquait que le “saint” désapprouvait les progrès des communistes italiens et leur campagne politique en vue des récentes élections.
Les péchés de leurs pères
Des enfants japonais sont victimes d’un important scandale dénoncé dans leur pays. En effet, une société américaine qui construit des avions aurait donné d’énormes pots-de-vin à des Japonais occupant de hautes fonctions. Les enfants de Japonais qui travaillent dans la filiale japonaise de cette société sont les têtes de Turc d’un nouveau jeu qui se pratique à l’école et qu’on appelle “Témoignage”. D’après le Daily Yomiuri, “on les oblige à répéter : ‘Je ne m’en souviens pas’, ce que les patrons de leurs pères ont répété devant le parlement”.
L’essence s’envole
On estime qu’entre le moment où l’essence est pompée dans les énormes cuves des compagnies de raffinage et celui où on remplit le réservoir de votre voiture, 227 litres sur 37 853 sont perdus en gaz. Comment cela ? Eh bien, quand on pompe 40 000 litres d’essence pour remplir un camion-citerne, 40 à 75 litres s’envolent sous la forme de gaz. Il en va de même quand le camion-citerne remplit les cuves d’une station-service et quand le pompiste fait le plein du réservoir de votre voiture. D’ailleurs, vous avez certainement remarqué les vapeurs d’essence qui s’échappent de l’ouverture d’une cuve à essence. C’est pour éviter cette perte que l’État de la Californie a imposé l’usage de systèmes de fermeture spéciaux pour récupérer cette proportion d’essence à tous les niveaux. On espère ainsi économiser chaque année 106 millions de litres d’essence. Ces mesures ont un autre avantage : celui de réduire la pollution de l’air.
Des brebis pour tondre les pelouses
Dans la région de Bonn, en Allemagne fédérale, les gens qui désirent tondre et fertiliser leur pelouse sans faire de bruit, sans se fatiguer et sans recourir à un engin mécanique bruyant, peuvent faire affaire avec une étudiante en agriculture assez hardie. Elle a en effet monté une affaire de “location de brebis”. On peut donc louer des brebis, tondeuses de gazon, pour moins de 40 francs français par saison. Elle en a déjà loué des centaines à des particuliers, à des sociétés et même à une école. Les clients s’engagent à garder au moins cinq brebis pour un demi-hectare ou plus de pelouse, et cela durant toute la saison. La jeune femme espère faire du bénéfice, non pas avec la location des brebis, mais grâce à la vente de brebis bien grasses et à la reproduction en automne.
Les pilotes de ligne et les langues
Au mois de juin dernier, les pilotes de la compagnie Air Canada ont fait grève pour un motif qui a dû surprendre bien des profanes. C’était en effet pour protester contre le projet visant à faire une plus large utilisation du français dans les opérations de contrôle aérien des aéroports québécois. Il est intéressant de savoir comment les pilotes qui atterrissent souvent en territoire étranger communiquent avec les postes de contrôle. Selon la convention de Chicago, signée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la langue de travail entre les pilotes et les contrôleurs aériens est l’anglais quand ils n’ont pas de langue commune à leur disposition. Depuis, outre l’anglais, le français, l’espagnol et le russe sont devenus langues officielles. Par exemple, un pilote japonais qui se pose à Tokyo utilise sa langue maternelle pour communiquer avec la tour de contrôle. Un pilote français, qui parle en français en arrivant sur les aéroports français, utilise l’anglais quand il veut se poser à Tokyo. Évidemment, le problème se complique dans les pays bilingues. En Belgique, on utilise l’anglais à cause de la rivalité entre Flamands et Wallons. Au Canada, il est plus difficile de régler le problème que provoque le conflit entre francophones et anglophones. En effet, on ne peut imposer une langue neutre, comme en Belgique, puisque ce ne pourrait être que l’anglais, à moins de choisir le russe ou l’espagnol ! Même les problèmes qui paraissent bien insignifiants revêtent une importance considérable dans un système où domine la politique.
Drogue : le retour en force de l’héroïne
Tel était le titre d’un article paru dans Le Figaro du 21 juin 1976, à propos de la réapparition en très grande quantité de cette drogue “dure” en France. Après trois ou quatre années d’efforts, la police avait réussi à réduire sensiblement la circulation de l’héroïne. Mais les responsables de la répression des stupéfiants viennent de lancer un cri d’alarme. Alors que l’héroïne était devenue quasiment introuvable sur le marché parisien, donc très chère, elle est réapparue, et certainement en très grande quantité. La preuve, c’est que son prix a chuté, passant de 600 francs à 300 francs le gramme. De plus, elle est plus concentrée, donc plus dangereuse. Ainsi, en juin, on avait déjà recensé vingt-quatre décès de toxicomanes à Paris depuis janvier, alors que pour toute l’année 1973 on n’en avait compté que treize. La police française obtiendra-t-elle les mêmes résultats qu’il y a quelques années ? Selon Le Figaro, “il en va de la vie des adolescents qui, depuis six mois, commencent à prendre la relève de la génération de toxicomanes apparue en France vers 1968, alors même que les spécialistes ne se font plus guère d’illusion sur le pourcentage de récupération des drogués dès lors qu’ils ont connu les effets de cette héroïne que ses victimes n’appellent pas sans raison ‘le cheval’”.
À quand la bicyclette électrique ?
On a beaucoup parlé ces temps derniers de l’automobile électrique. Elle a sans doute l’avenir devant elle, mais il restera lointain tant que les progrès en matière de batterie ne permettront pas une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres. Il semble que le problème soit plus facile à résoudre pour la bicyclette. Ainsi, d’après Le Monde du 12 mai 1976, des Britanniques ont adapté un moteur électrique sur la roue avant d’une bicyclette et disposé deux batteries placées comme des sacoches à l’arrière. Il est ainsi possible de rouler environ cinquante kilomètres. Ensuite, il faut trois heures de charge pour une dépense inférieure à 2 francs français. Une telle bicyclette aurait un avantage sur les cyclomoteurs. Elle serait silencieuse, et l’énergie récupérable dans les descentes ou quand on freine rechargerait la batterie, alors que pour les vélomoteurs l’énergie est dépensée en pure perte. Enfin, comme la puissance du moteur électrique augmente quand la vitesse diminue, une telle bicyclette pourrait grimper des côtes abruptes sans effort. À quand les bicyclettes électriques en série ?
Un trafic honteux
La Suisse du 13 juin 1976 a dénoncé une fois de plus le trafic du sang humain qu’il a qualifié de honteux. Ce journal a rappelé que la Croix-Rouge suisse avait récemment ‘mis en garde les jeunes gens qui, pour mieux courir tout l’été après le soleil, se sont mis à vendre leur sang en route’. Ensuite, il a qualifié de “foire internationale” le commerce du sang humain dont les prix varient terriblement d’un pays à un autre, notamment entre les pays pauvres et les nations riches. À la question : “Pourquoi cette foire internationale ?”, La Suisse répondait : “Pour répondre aux exigences de la transfusion sanguine parfois salvatrice bien que trop souvent prescrite à la légère, ainsi que l’indiquent les auteurs du vade-mecum clinique, mais aussi pour fabriquer des médicaments dits ‘régénérants’ au profit des vieillards riches de nos pays industrialisés. Le sang frais des autres nous est revendu très cher. Ce qui explique pourquoi on peut voir, dans la plupart des pays pauvres, de jeunes miséreux déjà à bout de course venir offrir leur sang jusqu’à trois fois par semaine ! Certains, en effet, n’ont que cette ‘ressource’ pour nourrir leur famille.” L’article citait enfin le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé qui a déclaré : “Les pauvres qui, pour des raisons évidentes, peuvent le moins se permettre de se priver de leur sang, sont poussés à le faire au profit des riches. (...) Les pays insuffisamment développés fournissent du sang aux pays riches pour faciliter la production des dérivés sanguins, lesquels sont surtout utilisés dans les pays industrialisés en raison de leur coût et de l’existence, dans ces pays, d’un meilleur équipement médical.”
L’“amour” et l’Église
Récemment, un célèbre guérisseur brésilien a pris la parole lors de l’inauguration d’une nouvelle église “Dieu est Amour” près de Rio de Janeiro. Il semble qu’en cette circonstance d’autres sentiments que l’amour se soient manifestés. En effet, certaines personnes perdues au milieu des 2 000 assistants entassés dans l’église ont commencé à traiter le guérisseur d’imposteur. Au cours de la bagarre qui a suivi, 21 personnes ont été tuées et 29 autres blessées.