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Babylone la ville d’orLa Tour de Garde 1958 | 15 juin
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femme native de Babylone était obligée de visiter, une fois dans sa vie, le temple de Mylitta, la déesse de la lune, qui était le principe féminin de la procréation. Là, la femme attendait dans l’enceinte réservée à la déesse et recevait l’étreinte du premier étranger qui jetait une pièce d’argent sur ses genoux ; la prostitution était pratiquée au nom de la religion !
JÉHOVAH DÉCRÈTE LA RUINE DE BABYLONE
Est-ce étonnant, alors, que les péchés accumulés de Babylone soient montés jusqu’au ciel ? “ Le jugement qui la frappe ”, dit Jéhovah par son prophète, “ atteint jusqu’au ciel, s’élève jusqu’aux nues. ” Le Dieu des cieux, Jéhovah, décréta la ruine de Babylone. — Jér. 51:9, Jé.
Près de 200 ans avant que Babylone tombât aux mains de Cyrus le Perse, Jéhovah fit annoncer sa ruine par son prophète Ésaïe : “ Ces deux malheurs t’arriveront d’un seul coup, en un jour ! La perte des enfants, le veuvage, soudain fondront sur toi ! Malgré tes nombreuses sorcelleries, la puissance de tes multiples sortilèges ! Tu t’es lassée de tes nombreux conseillers ! Qu’ils se lèvent donc pour te sauver, ceux qui détaillent les cieux, qui observent les étoiles et font savoir pour chaque mois ce qui doit advenir. ” — És. 47:9, 13, Jé.
De qui Jéhovah se servirait-il pour détruire Babylone ? Comment une ville imprenable pouvait-elle tomber ? Près de 200 ans avant la chute de Babylone, Jéhovah annonça qui prendrait la ville, faisant même connaître son nom, et la manière exacte dont la ville imprenable tomberait : “ Ainsi parle (Jéhovah) à son oint, à Cyrus, qu’il tient par la main, pour terrasser les nations devant lui, et pour relâcher la ceinture des rois, pour lui ouvrir les portes, afin qu’elles ne soient plus fermées. ” — És. 45:1.
De nombreuses villes sont conquises et détruites ; cependant, on les rebâtit. Mais il n’en fut pas ainsi de Babylone ! Ésaïe annonça qu’elle ne “ sera plus jamais habitée ni peuplée, de génération en génération ”, que “ les bêtes du désert y gîteront, les hiboux en rempliront les maisons ”, que Dieu la transformera “ en domaine du hérisson, en marécage ”, et que “ Babylone, la perle des royaumes, le joyau, orgueil des Chaldéens, deviendra comme Sodome et Gomorrhe bouleversées par Dieu ”. — És. 13:20, 21 ; 14:23 ; 13:19, Jé.
Puis, cinquante ans environ avant la chute de Babylone, Jéhovah fit publier son décret par un autre prophète : “ Je t’ai tendu un piège, et tu as été prise, Babylone, à l’improviste. ” Sa fin viendrait avec une soudaineté extrême : “ Soudain Babylone tombe. ” Ses soldats seraient massacrés : “ Ses jeunes gens tomberont dans les (places, Jé). ” “ Les guerriers de Babylone cessent de combattre ” et “ ils sont comme des femmes ”. Et la grande muraille de Babylone ? Jéhovah décréta : “ Les larges murailles de Babylone seront renversées, ses hautes portes seront brûlées par le feu. ” — Jér. 50:24 ; 51:8 ; 50:30 ; 51:30, 58.
Quelques heures avant la chute de Babylone, Jéhovah prédit encore sa ruine. Le roi Belschatsar vit l’écriture sur le mur ; il ne la comprit pas. Daniel, le prophète de Jéhovah, en donna l’interprétation au roi. La ruine était imminente ! “ Ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses. ” — Dan. 5:28.
Cette nuit-là, Babylone tomba de la manière prédite par Ésaïe près de deux siècles auparavant. Les Babyloniens tinrent un grand festin religieux ; tous les habitants étaient ivres. À ce moment opportun, Cyrus détourna l’Euphrate de son cours dans des canaux et de gigantesques réservoirs créés par les Babyloniens eux-mêmes. Le fleuve se mit à baisser sans aucun bruit. Le vacarme venait de l’intérieur du palais de Belschatsar où le roi “ donna un grand festin à ses grands au nombre de mille, et il but du vin en leur présence ”. (Dan. 5:1.) Tandis que les orgies bachiques se poursuivaient, les soldats de Cyrus se précipitèrent dans le lit du fleuve presque à sec. Mais qu’en est-il des portes du fleuve ? Contrairement à l’habitude, on les avait laissées ouvertes ! Et les portes conduisant du fleuve aux rues ? Elles aussi, contrairement à l’habitude, étaient ouvertes. Mais les portes massives du palais étaient certainement fermées. Non, elles aussi étaient ouvertes. Bondissant à l’intérieur du palais, une bande de Perses arriva jusqu’au roi et le tua ; il tomba sur le sol parmi les coupes de vin renversées. Les Babyloniens ivres s’enfuirent de peur dans toutes les directions et furent tués, n’offrant aucune résistance, comme des femmes. Il n’y eut pas de bataille ; ce fut un massacre.
C’est ainsi qu’en 539 av. J.-C., la ville imprenable de Babylone tomba en une seule nuit, sans combat. Dans une inscription, Cyrus fit cette déclaration : “ Je suis Cyrus, roi du monde. Sans combat, mes troupes sont entrées à Babylone. ”
Babylone ne fut pas détruite de fond en comble, immédiatement. En temps opportun, les Perses renversèrent la grande tour servant de temple où Satan était adoré sous le nom de Bel. Après sa conquête sur la Médo-Perse, Alexandre le Grand projeta de faire de Babylone la capitale de son empire oriental. En fait, il fit travailler 10 000 ouvriers pendant deux mois pour enlever les décombres du temple de Bel détruit. Mais ses projets de rebâtir le temple et de rendre à Babylone sa gloire échouèrent par suite de sa mort soudaine. C’est ainsi qu’avec la mort d’Alexandre dans le palais de Nebucadnetsar, Babylone tomba lentement en ruine.
Dès les temps anciens, ceux qui visitèrent Babylone ont raconté que la ville n’était plus que ruines désolées. Benjamin de Tudela, voyageur juif du douzième siècle, découvrit seulement les ruines du palais de Nebucadnetsar. À moitié écroulé, le palais était, dit-il, “ inaccessible à cause des diverses sortes de serpents venimeux et des scorpions qui l’habitaient ”. Layard, archéologue anglais, visita Babylone au dix-neuvième siècle et déclara : “ L’emplacement de Babylone est un désert nu et affreux. ”
CE QUE LE TOURISTE VOIT AUJOURD’HUI
Au début du vingtième siècle, des archéologues allemands se livrèrent à des fouilles systématiques sur l’emplacement de Babylone. Que voit donc le touriste ? Devant ses yeux s’étalent les nombreuses et immenses ruines des édifices et des palais éventrés. À peine discerne-t-il les vestiges de la large muraille. Là, une mare, un marécage, dont l’eau est couverte d’écume verte, où barbotent des grenouilles. Des hiboux s’envolent des fissures ; les scorpions et les chacals sont les seuls courriers dans le palais de Nebucadnetsar. Au lieu d’être impressionné par la beauté d’autrefois, le touriste s’aperçoit qu’aucune ville ne pourrait être réduite en ruines plus complètes. Comparé à Babylone, le Forum romain est un modèle de propreté.
Les murs de la porte d’Ishtar ont été mis à nu. À l’intérieur se trouvent d’énormes dalles de pierre, formant chacune un carré de 90 centimètres de côté. Chacune d’elles porte l’inscription suivante : “ Je suis Nebucadnetsar, roi de Babylone. La rue de Babel, je l’ai pavée de blocs de pierre pour la procession du grand Seigneur, Marduk. ” Les blocs y sont encore, comme du temps où Daniel marchait dessus.
En s’attardant parmi les ruines, le touriste ne peut s’empêcher de réfléchir sur le passé : Là, Nebucadnetsar, après avoir détruit Jérusalem en 607 av. J.-C., amena les captifs de Juda. Là, encore caressé par les saules, coule l’Euphrate, rappelant à la mémoire ce psaume : “ Sur les bords des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion. Aux saules de la contrée nous avions suspendu nos harpes. ” (Ps. 137:1, 2). Là, Daniel, ne se laissant pas éblouir par la splendeur qui l’entourait, resta fidèle au Dieu des cieux, Jéhovah. Là, le doigt de Dieu écrivit sur le mur du palais de Belschatsar une prophétie de condamnation, qui s’accomplit quelques heures plus tard.
Absorbé dans ses pensées, le touriste se rend en flânant là où il doit prendre son train. Cet écriteau l’intrigue : “ Halte de Babylone. Les trains s’arrêtent pour prendre les voyageurs. ” Comme c’est juste, pense-t-il ! Quelle observation appropriée sur le destin de Babylone, une simple halte maintenant. Tandis qu’il s’apprête à monter dans le train, il médite sur la pensée qu’il pourrait bien y avoir un autre écriteau placé à côté de celui qui est là, aujourd’hui. On pourrait y peindre les paroles prophétiques d’Ésaïe et de Jérémie, prononcées tandis que Babylone brillait de toute sa splendeur : “ À cause de la colère de (Jéhovah), elle ne sera plus habitée, elle ne sera plus qu’une solitude. Tous ceux qui passeront près de Babylone seront dans l’étonnement. ” “ Eh quoi ! Babylone est détruite au milieu des nations ! ” “ Et quoi ! le tyran n’est plus ! L’oppression (la ville d’or, AS) a cessé ! ” — Jér. 50:13 ; 51:41 ; És. 14:4.
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Témoignage des catacombesLa Tour de Garde 1958 | 15 juin
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Témoignage des catacombes
LA FOI du véritable chrétien n’a rien à craindre de l’exhumation des archives du passé. L’archéologie n’affaiblit pas la foi, mais confirme plutôt le récit biblique. L’histoire décrit les croyances des vrais adorateurs du passé, croyances qui correspondent à la vraie foi de notre époque. En même temps, elle rapporte le développement de l’apostasie et la fusion des croyances édulcorées des pseudo-chrétiens avec les rites païens du vieux monde, apostasie qui trouve pareillement sa contre-partie aujourd’hui.
Au cours des derniers siècles surtout, un trésor d’informations a été déterré dans les catacombes à l’extérieur de la ville de Rome. Il est vrai qu’il existe sous terre de semblables lieux de sépulture dans d’autres régions, telles que l’Égypte, la Perse, la Syrie, Malte et la Grèce, etc., mais ceux des environs de Rome sont d’un intérêt particulier parce que les premiers chrétiens les utilisaient.
Selon l’ancienne loi romaine, il n’était pas permis d’enterrer les morts à l’intérieur de la ville. Aussi, dans un rayon de plusieurs kilomètres hors de Rome, de nombreux lieux de sépulture furent établis. Les Romains n’avaient besoin que de peu de place étant donné leur coutume d’incinérer les morts. Cependant, les nombreux Juifs qui vivaient là ne brûlaient pas mais enterraient leurs défunts. Depuis longtemps, il était courant d’enterrer les corps dans des cavernes ou autres lieux taillés dans le flanc d’une colline, aussi n’est-il pas étrange que les Juifs aient utilisé des emplacements souterrains comme lieux de sépulture (Marc 15:46). Comme Burgon l’affirme, “ le fait d’enterrer dans des catacombes ne tire pas son origine des païens ni des chrétiens, mais des Juifs ”. Ce mode de sépulture fut adopté par la communauté chrétienne, dont de nombreux membres avaient été juifs.
Au début, leurs lieux de sépulture étaient relativement petits et appartenaient à des particuliers. Dans certains cas, ceux qui devinrent chrétiens mirent leur propriété à la disposition d’autres personnes professant la foi chrétienne. Souvent les noms de ces catacombes désignent le propriétaire du lieu. D’autres portent le nom du surveillant attitré du lieu ou d’un martyr éminent, enterré là, ou bien le nom a pu indiquer le lieu. Dans certains endroits, elles se substituèrent, semble-t-il, à d’anciens lieux de sépulture païens.
La descente dans les catacombes par une entrée à la surface conduit dans un labyrinthe de corridors étroits, creusés dans la roche poreuse, s’étendant sur plusieurs hectares et se croisant si souvent qu’une personne qui ne les connaît pas se perdrait facilement. Contrairement à l’opinion d’autrefois selon laquelle toutes les catacombes étaient reliées entre elles, il y a au moins trente-cinq catacombes différentes près de Rome. Ordinairement, les galeries ont de 90 cm à 1,50 m de large et environ 2,10 m à 2,50 m de haut. Le long des murs se trouvent les niches qui, semblables à des rayons (loculi), étaient utilisées comme tombes, la plupart d’entre elles étant juste assez grandes pour recevoir un corps enveloppé dans des linges couverts de plâtre, d’autres cependant en contenaient plusieurs. L’ouverture perpendiculaire était scellée avec des briques ou une dalle de marbre et du mortier.
À mesure que l’espace disponible était rempli, il fallait plus de place, aussi les fossores, ou terrassiers, creusaient le sol ferme mais facilement excavable, fournissant ainsi un plus grand espace dans le mur, jusqu’à ce qu’il y eût, dans certaines sections, pas moins de douze rangées de niches funéraires superposées de chaque côté du couloir. Tous les corridors n’étaient pas non plus au même niveau. II y avait souvent trois ou quatre galeries ; la catacombe de Calixte, par exemple, comprend sept étages.
Certaines personnes aisées se faisaient tailler une voûte dans le mur et, au-dessous, un sarcophage ou une excavation de la forme d’un cercueil qui pouvait être scellée par une dalle de marbre horizontale. On les appelait des arcosolia. D’autres familles avaient toute une chambre (cubiculum) donnant sur le couloir principal, dans les murs de laquelle on pratiquait les emplacements funéraires. Ces chambres pouvaient aussi servir de lieu de culte pour un groupe de personnes.
Ce serait un travail formidable que de mesurer les couloirs des catacombes. Leur longueur est estimée à environ 800 km, ce qui équivaudrait à un tunnel allant de Naples par le nord de la péninsule italienne jusque près de Zurich en Suisse.
LIEUX DE REFUGE
Pendant les périodes de violentes persécutions, les sombres et interminables corridors des catacombes fournissaient des lieux de refuge contre les Romains. À cause de la vénération que ces derniers éprouvaient pour les morts, les lieux de sépulture étaient relativement à l’abri de l’invasion, même de persécuteurs enragés ; ils étaient même protégés par la loi. Bien que les catacombes ne fussent pas construites pour servir de refuges mais de lieux de sépulture, elles servirent les deux desseins. Des assemblées de fidèles pouvaient s’y tenir dans une certaine sécurité. Les chambres de famille ou cryptes n’étaient pas très grandes, mais un groupe de personnes moyen pouvait s’y réunir pour le culte. Le conduit d’aérage qui montait à la surface empêchait ces lieux de sentir le renfermé et d’être humides.
On ne devrait pas conclure de ce qui précède que ces cimetières étaient un sanctuaire inviolé. De temps en temps, ils étaient envahis et ceux qu’on y trouvait, mis à mort. Eusèbe rapporte qu’au troisième siècle, sous le règne de Valérien, il était formellement interdit non seulement de s’y assembler mais même d’y entrer. Sous le règne de Dioclétien,
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