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  • Le livre le plus lu n’a pas survécu sans mal
    Réveillez-vous ! 1980 | 22 janvier
    • Le livre le plus lu n’a pas survécu sans mal

      SUR mille livres qui sont publiés, une cinquantaine seulement continuent d’être largement diffusés sept ans plus tard. En effet, l’intérêt du public ne reste pas longtemps éveillé, et la vie d’un livre est généralement très courte.

      En ce cas, que penseriez-​vous d’un livre dont le succès ne se démentirait pas pendant plus de 3 000 ans, surtout si l’on ajoute que ce livre a subi les plus terribles censures que l’on ait jamais connues? Des dictateurs, des rois et même des empires entiers se sont ligués pour le détruire. Et pourtant, ce livre est aujourd’hui le plus lu dans le monde!

      Pendant un temps, les adversaires de la Bible ont pu croire qu’ils avaient réussi à l’anéantir. Des potentats avaient passé des édits et prononcé des interdits qui la condamnaient à être brûlée, mais en vain. Le livre leur survécut. On a d’ailleurs qualifié de “miracle de l’Histoire” la préservation de la Bible malgré les attaques en règle qu’elle a reçues.

      Ne vous paraît-​il pas en effet pour le moins étrange qu’un ouvrage aussi ancien que la Bible reste le livre le plus lu de tous les temps après avoir rencontré tant d’adversité? Sous certains aspects, les livres sont comme les hommes: ils naissent, leur popularité grandit, puis ils vieillissent et meurent. Bien souvent, les bibliothèques sont les cimetières de millions d’ouvrages que l’on peut considérer comme morts.

      Par contre, bien que la rédaction de la Bible remonte à 35 siècles, celle-ci est bien en vie, et, aujourd’hui, on peut la lire dans 97 pour cent des langues parlées dans le monde. Elle jouit d’une diffusion tellement large que même avant que l’on dresse le palmarès des succès de librairie, la Bible était déjà le livre le plus prisé.

      Plus qu’une simple survie

      La Bible se dit la Parole de Dieu, au sens que son contenu a été directement rédigé sous inspiration divine (II Tim. 3:16; II Pierre 1:20, 21). Dieu a d’ailleurs dit de sa Parole: “L’herbe verte s’est desséchée, la fleur s’est flétrie, mais pour ce qui est de la parole de notre Dieu, elle durera jusqu’à des temps indéfinis.” (És. 40:8). Pour que cette Parole de Dieu ‘dure indéfiniment’, il ne suffisait pas seulement qu’elle subsiste sous forme de livre pendant une durée déterminée.

      Il existe à l’heure actuelle de nombreux “livres” qui ont vraisemblablement été rédigés avant la Bible, tels que les tablettes d’argile et certains ouvrages littéraires des Babyloniens et des Égyptiens de l’Antiquité, dont on pense qu’ils remontent à plusieurs siècles avant le début de la rédaction de la Bible par Moïse, en 1513 avant notre ère. Mais ces documents de l’Antiquité étaient écrits dans des langues mortes et traitaient de sujets qui ne présentent plus d’intérêt pour la majorité de nos contemporains. Bref, en pratique, ils sont morts.

      Par contre, il était dit dans la Bible que la parole de Dieu serait “à l’œuvre en vous, les croyants”. (I Thess. 2:13.) Autrement dit, son message aurait une telle force qu’il exercerait une influence sur la vie de ceux qui le liraient. À propos de ce message que Dieu nous a adressé, on lit en Hébreux 4:12 que “la parole de Dieu est vivante et fait sentir son action”.

      Des obstacles gigantesques

      Dieu pourrait-​il éternellement garder sa Parole ‘vivante’ et ‘en action’? Il lui faudrait pour cela surmonter des obstacles considérables. Outre les facteurs naturels qui allaient s’opposer à la diffusion de la Bible, celle-ci dut résister à une attaque en règle qui faillit presque anéantir son action chez les croyants.

      Il vaut la peine de s’arrêter sur la façon dont la Bible a triomphé de cette opposition. Au fil des siècles, on a essayé de la brûler, de l’enterrer. Des rois puissants et des empereurs ont dressé tout leur pouvoir contre elle. Et pourtant, la Bible a survécu jusqu’à aujourd’hui.

      On pourrait alors se poser ces questions : pourquoi a-​t-​on fait tant d’efforts pour préserver ce livre? Est-​ce simplement parce que la Bible peut exercer un effet bénéfique sur notre vie? Ou bien se pourrait-​il qu’il y ait un autre motif, une raison plus profonde? Oui, comment se fait-​il que l’on a déployé jadis des efforts considérables pour que tous puissent posséder la Bible et la lire, et que ces efforts se poursuivent encore aujourd’hui?

      Toutes ces questions trouveront une réponse passionnante dans les articles qui vont suivre à présent. Vous n’en apprécierez que plus que la Bible ait pu être préservée jusqu’à maintenant.

  • Les obstacles naturels n’arrêtent pas la Bible
    Réveillez-vous ! 1980 | 22 janvier
    • Les obstacles naturels n’arrêtent pas la Bible

      À ALEXANDRIE, en Égypte, se trouvait, une formidable bibliothèque qui représentait sans aucun doute la plus grande collection de livres que le monde d’alors eût jamais vue. À une certaine époque, ses étagères abritèrent jusqu’à plus d’un demi-million d’ouvrages.

      À peine 350 années s’étaient-​elles écoulées depuis sa construction, au troisième siècle avant notre ère, qu’un incendie ravagea une partie des livres. Il ne fallut pas longtemps avant que ne soient détruits ou pillés les ouvrages précieux qui avaient été épargnés par le feu. “C’est ainsi que disparurent pour toujours ces produits du génie antique”, déclara l’historien E. Gibbon.

      Cette extraordinaire collection de livres rédigés sur papyrus (matière végétale qui ressemble au papier et que l’on fabriquait à partir du papyrus, plante très répandue en Égypte) subit non seulement les déprédations perpétrées par les hommes, mais aussi les ravages du feu. Le bilan du sinistre aurait été moins lourd si, au lieu d’un matériau périssable tel que le papyrus, il s’était agi de tablettes de pierre ou d’argile.

      La rédaction des Écritures grecques chrétiennes remonte au premier siècle de notre ère. Il est très possible qu’une partie d’entre elles ait été rédigée sur du papyrus, mais, le plus souvent, on préféra à ce matériau périssable le parchemin et le vélin (peau d’animal traitée spécialement pour que l’on puisse écrire dessus [II Tim. 4:13]). Mais un parchemin peut très bien brûler ou pourrir, et le contenu des manuscrits originaux de la Bible, rédigés à la main, aurait disparu si ces derniers n’avaient été recopiés. Heureusement, bien que rédigé sur des matériaux périssables, le message ne fut pas perdu, du fait qu’on le diffusait à de très nombreux exemplaires.

      Un dépôt confié à des minorités

      Un autre facteur naturel faisait également obstacle à la préservation de la Bible. En effet, ce dépôt précieux fut dès le début confié à des minorités haïes, comme le reconnut l’apôtre Paul en ces termes: “C’est aux Juifs que Dieu a confié ses paroles.” (Rom. 3:2, Nouveau Testament en français courant). De fait, Dieu utilisa pendant plus d’un millénaire des rédacteurs juifs pour transcrire sa Parole, et la nation d’Israël s’efforça de préserver ces écrits sacrés.

      Mais réfléchissez à ceci: au début de la rédaction de la Bible, les Juifs constituaient “le plus petit de tous les peuples”. L’insignifiance de cette minorité ressortait d’autant plus que les nations qui l’entouraient étaient puissantes, par exemple, les Hittites ou les Amorites. Mais qu’est-​il advenu de la littérature produite par ces nations puissantes? Elle n’existe plus. Ce qu’il en reste repose en terre, dans l’oubli ou bien dort dans quelque musée. — Deut. 7:1, 7.

      De même, les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes (le “Nouveau Testament”) ainsi que ceux qui les ont préservées constituaient eux aussi une minorité sans défense et qui faisait l’objet d’une haine féroce. C’est d’eux que leurs contemporains disaient: “Partout on parle contre eux.” — Actes 28:22.

      Pourtant, bien que les obstacles qui se sont présentés au fil des siècles n’aient pas laissé présager le résultat que nous observons aujourd’hui, les écrits de ces minorités honnies ont inondé le monde. N’est-​ce pas l’indice qu’une force intense, bien supérieure à celle qui s’opposait à leur diffusion, a protégé ces ouvrages?

      Le problème de la langue

      Connaissez-​vous l’hébreu? Peu de nos lecteurs répondront par l’affirmative. Or, c’est dans cette langue que la Bible fut rédigée à l’origine. Il est évident que si elle n’était disponible que dans cette langue, elle n’aurait jamais connu son succès présent.

      Toutefois, à l’époque où la Bible n’existait qu’en hébreu, tous ceux qui l’utilisaient, y compris les habitants des pays voisins d’Israël, savaient lire et comprendre cette langue. Les adorateurs du vrai Dieu ont donc pu lire pendant des siècles la Bible dans le texte original rédigé en caractères anciens.

      Un grand tournant eut lieu au septième siècle avant notre ère, avec la destruction de la capitale des Juifs, Jérusalem, et leur dispersion dans quantité de pays où se parlaient des langues qu’ils ne connaissaient pas. C’est l’époque où le grec finit par devenir la langue internationale. Même si, grâce au petit nombre de Juifs qui repeuplèrent Jérusalem, l’hébreu demeura une langue vivante, les Juifs “dispersés chez les Grecs” ne furent bientôt plus en mesure de lire la Bible dans le texte. — Jean 7:35.

      Le message de la Bible allait-​il cesser d’être vivant et d’exercer une action sur leur vie? Quel serait le sort des milliers de non-Juifs qui parlaient le grec? La connaissance de la Parole de Dieu leur serait-​elle à jamais cachée?

      La première traduction

      Quelque 300 ans avant l’ère chrétienne, près d’un million de Juifs de langue grecque habitaient Alexandrie, centre culturel non seulement de l’Égypte, mais de tout le monde hellénistique. Grâce à leurs efforts, et peut-être aussi à la coopération du roi Ptolémée Philadelphe, ils produisirent enfin une traduction de la Bible en langue grecque.

      C’était là un fameux progrès. Désormais, les bienfaits de la lecture des Écritures hébraïques ne profiteraient plus seulement à quelques personnes, mais, comme le fit remarquer au premier siècle le philosophe juif Philon, “tout le genre humain pourrait tirer profit de nos lois excellentes, saintes et sages”.

      Comme Alexandrie s’était illustrée depuis longtemps dans la production de livres, les traductions de la “Septante” ne tardèrent pas à être reproduites et diffusées dans le monde entier à l’usage des Juifs de langue grecque. Rédigée dans la langue que parlaient les gens et rendue peu coûteuse grâce aux méthodes de publication pratiquées à Alexandrie, la “Septante” devint sans aucun doute une “Bible populaire” à la portée de toutes les bourses, et beaucoup de serviteurs de Dieu en possédaient un exemplaire.

      Les premiers chrétiens empêchent que la Bible disparaisse

      Voici un épisode qui concerne l’apôtre Paul et qui montre que les chrétiens se servaient des Écritures hébraïques: “Il raisonna avec eux [les Juifs de la synagogue de Thessalonique], à partir des Écritures, expliquant et prouvant par des références qu’il fallait que le Christ souffre et ressuscite d’entre les morts.” (Actes 17:2-4). Pour établir l’authenticité du christianisme à partir de “références”, il citait à plusieurs reprises les Écritures hébraïques.

      La façon dont les premiers chrétiens utilisèrent la Bible, y compris les Écritures grecques chrétiennes de composition plus récente, conduisit à une véritable révolution. Jusque-​là, les livres se présentaient en effet sous forme de rouleaux, ce qui se prêtait fort bien à une lecture occasionnelle. Mais les chrétiens utilisaient la Bible dans leur activité missionnaire pour ‘prouver par les références’ la véracité de leur religion. Imaginez votre embarras s’il vous fallait chercher un texte après un autre dans des rouleaux qui pouvaient atteindre jusqu’à 11 mètres de long!

      Un siècle auparavant, les Romains avaient imaginé une présentation originale qui consistait à assembler des pages de cuir épais. Mais ce procédé ne connut jamais le succès, à cause du volume des ouvrages. Quelqu’un eut l’idée de remplacer le cuir par de fines feuilles de papyrus. Ce fut le codex, l’ancêtre du livre actuel, dont la présentation était idéale pour trouver rapidement les références. À qui doit-​on ce gigantesque pas en avant? Citons un ouvrage qui fait autorité (Cambridge History of the Bible):

      “Quelqu’un eut l’idée de remplacer le codex en parchemin par du papyrus. De qui provint cette idée et qui en fut l’auteur, nul ne le sait. En tout cas, on sait avec certitude que cette innovation eut un rapport direct avec l’avènement du christianisme. Il est donc très possible que son inventeur ait été un chrétien.”

      Si donc nous feuilletons actuellement des livres au lieu de dérouler des rouleaux, il y a tout lieu de penser que nous le devons à l’activité zélée des chrétiens qui donnèrent à leurs livres la présentation du codex. C’est ainsi qu’au début de notre ère, le message de la Bible resta vivant et put exercer une action sur le cœur de nombreux croyants. Mais nous allons voir maintenant que ce tableau serein allait rapidement s’assombrir.

      [Illustration, page 5]

      La Bible fut rédigée sur des matériaux périssables. L’illustration ci-dessus reproduit le plus vieux manuscrit biblique du British Museum.

      [Illustrations, page 6]

      La traduction de la Bible en grec permit de la rendre disponible à tous.

      Le codex permit aux chrétiens zélés d’enseigner plus facilement la Bible.

  • La Bible résiste à des adversaires déchaînés
    Réveillez-vous ! 1980 | 22 janvier
    • La Bible résiste à des adversaires déchaînés

      S’IL vous fallait détruire un livre, comment procéderiez-​vous? Plusieurs méthodes s’offrent à vous. Prenons l’exemple d’un verre d’eau: comment le rendre inutilisable? Soit en le broyant sous une pierre, soit plus simplement en souillant l’eau avec un peu de terre, ce qui la rend imbuvable.

      De même, la Bible a dû subir sur deux fronts une attaque d’une telle violence qu’elle a bien failli disparaître. En effet, aux verdicts sévères pour faire interdire ce livre se sont ajoutées des tentatives d’altération de son contenu, afin de dénaturer son message. Si l’une ou l’autre de ces tactiques avait abouti, la Bible aurait été rendue inopérante, preuve que Dieu était incapable de la préserver.

      La cause profonde de cette vindicte

      Peut-être trouvez-​vous bizarre que la Bible ait fait naître une hostilité aussi marquée. Pourquoi la détruire, puisqu’elle enseigne une morale rigoureuse et l’amour du prochain? Bien souvent, ceux-là mêmes qui se déchaînaient avec le plus de furie contre la Bible disaient la tenir en très haute estime. On en arriverait presque à penser que quelque puissance supérieure à l’homme est à l’origine de toutes ces manigances contre la Parole de Dieu.

      Or, c’est précisément ce que montre la Bible, car elle démasque une créature spirituelle méchante qui ne recule devant rien pour empêcher la Parole de Dieu de toucher les cœurs réceptifs. Il ne subsiste pas le moindre doute sur le fait que c’est l’adversaire de Dieu, Satan le Diable, qui a tramé tout ce complot pour supprimer la Bible. — II Cor. 4:4.

      Certains de nos lecteurs ne nous concéderont peut-être pas ce point. Mais quelle autre explication ont-​ils à proposer pour rendre compte de la lutte acharnée menée pendant des siècles pour empêcher ou décourager le peuple de lire la Bible et pour faire en sorte que celle-ci n’exerce aucune influence sur la vie des gens? Nul autre livre dans l’Histoire n’a subi une telle censure.

      Une offensive en règle sous l’Empire romain

      Bien que Rome ait persécuté les chrétiens pendant de nombreuses années, la première offensive dirigée contre leurs écrits sacrés remonte à l’an 303 de notre ère, sous le règne de Dioclétien, empereur qui promulgua un décret selon lequel tous les livres chrétiens devaient être saisis et brûlés, le refus d’obtempérer étant puni de mort. Il est regrettable que nombre de précieux manuscrits bibliques aient ainsi été brûlés dans la rue. Mais certaines personnes, tel Félix de Tibiure (en Afrique), refusèrent de livrer les Écritures. Ce dernier déclara: “Je préfère que ce soit moi qui brûle plutôt que la divine Écriture.” Il le paya de sa vie.

      Les attaques acharnées contre la Bible durèrent près d’une dizaine d’années. Mais toute la puissance de l’Empire romain ne parvint pas à détruire ce livre. On en cacha soigneusement des exemplaires jusqu’à la fin des persécutions. Pourtant, ceci n’était qu’un avant-goût de ce qui allait suivre.

      Un livre dont les premiers chrétiens faisaient abondamment usage

      Les premiers chrétiens n’ont pas laissé la Bible se perdre. Ils en faisaient abondamment usage aussi bien chez eux qu’au cours de leurs réunions religieuses. Certains Juifs qui embrassèrent le christianisme furent félicités de ce qu’ils ‘scrutaient les Écritures chaque jour’. Au second siècle de notre ère, Irénée invitait chacun “à lire diligemment les écritures”. Quant à Clément d’Alexandrie, il suggéra que chacun “lise les Écritures avant les repas”. — Actes 17:11; I Tim. 4:13; II Tim. 3:15.

      Chacun était invité à se procurer son propre exemplaire de la Bible. Les chrétiens riches offraient même des Bibles, tel un dénommé Pamphile au sujet duquel Eusèbe écrivit:

      “Il achetait en grande quantité des exemplaires de l’Écriture sainte, qu’il distribuait avec joie, aux hommes qu’aux femmes qu’il connaissait être portés à cette lecture. C’est ainsi qu’il en préparait soigneusement de nombreux exemplaires pour pouvoir les offrir en cadeau.”

      Cependant, avec le temps, les choses évoluèrent de telle façon que la Bible eut de moins en moins d’influence dans la vie des gens qui professaient croire en elle.

      L’apostasie a failli donner le coup de grâce

      L’apôtre Paul avait prédit que le christianisme se corromprait et qu’il se produirait une “apostasie” qui verrait apparaître une classe d’hommes qu’il qualifiait d’‘hommes qui méprisent la loi’, classe qui s’attribuerait tous les honneurs (II Thess. 2:3, 4). Paul montra que cet “homme qui méprise la loi” apparaîtrait parmi les surveillants chrétiens, les anciens ou “évêques”, comme le traduit la Bible de Crampon-Tricot, et qu’il ‘proférerait des choses tortueuses, afin d’entraîner les disciples à sa suite’. — Actes 20:28-30.

      De fait, après la mort des fidèles apôtres de Jésus, commença à apparaître une façon de chrétien, de “la mauvaise herbe”. (Mat. 13:24-30, 36-43.) Certains chrétiens formèrent des groupements schismatiques et tordirent le sens des Écritures (II Pierre 3:16). Cette évolution, qui peut sembler sans conséquence, aboutit à des résultats catastrophiques.

      “Les Saintes Écritures elles-​mêmes, qui nous insufflent pourtant la foi et renferment la connaissance, peuvent n’être d’aucune utilité si on ne les comprend pas comme il faut”, expliqua Augustin, homme d’Église du IVe siècle. Dans son ouvrage De Principiis, Origène ajouta:

      “Comme l’enseignement de l’Église transmis en succession ordonnée depuis les apôtres et demeurant jusqu’à ce jour dans les congrégations est bien préservé, cela seul peut être accepté comme la vérité, ce qui ne diffère nullement de la tradition apostolique de l’Église.”

      Ainsi, “l’enseignement de l’Église” et la “tradition apostolique de l’Église” étaient placés au même niveau que les Écritures pour prévenir les hérésies ou l’enseignement de prétendues erreurs religieuses.

      Vers la même époque, on mit l’accent sur les cérémonies et le rituel de l’Église. On pensait qu’il s’avérerait plus utile pour ses membres d’avoir une liturgie que de rester perplexes en sondant la “profondeur de la Sainte Écriture”. On fit donc des églises magnifiques, avec des scènes bibliques sculptées sur les parois et des représentations de personnages bibliques que l’on considéra comme les “livres de l’ignorant”.

      À l’instar de Chrysostome, qui vivait au IVe siècle, certains ecclésiastiques restèrent partisans de la lecture personnelle de la Bible par chacun. Mais le sort en était jeté. La plupart des gens eux-​mêmes ne voyaient plus l’importance de lire et d’étudier personnellement la Bible. Chrysostome se vit opposer l’argument suivant:

      “Nous ne sommes pas des moines. Je dois m’occuper des affaires publiques; j’exerce un métier; je dois veiller sur ma femme, mes enfants et mes domestiques. Bref, je suis un homme qui appartient au monde; ce n’est pas à moi de lire la Bible; c’est l’affaire des gens qui ont renoncé au monde et qui se vouent à une vie solitaire au sommet des montagnes.”

      Ainsi, peu à peu se répandit l’idée que la lecture et l’étude de la Bible étaient l’apanage du clergé et de ceux qui avaient reçu une formation intellectuelle poussée.

      Une sainte relique

      Avec le temps, on traduisit la Bible dans la langue du peuple, le latin. Les autorités ecclésiastiques décrétèrent que le latin serait considéré comme langue sacrée. La Bible devrait rester en latin. Toutefois, la suite des événements vit apparaître un changement tel, que de moins en moins de gens du peuple surent lire le latin. Comme beaucoup avaient perdu le désir de faire l’effort de comprendre la Bible, ils trouvèrent plus facile de n’en vénérer que les pages. La Bible devint alors une sorte de porte-bonheur. Lorsque quelqu’un se lançait dans une entreprise hasardeuse ou importante, il ouvrait au hasard la Bible et interprétait le premier passage qui tombait sous ses yeux comme un message que Dieu lui adressait. On fit de magnifiques Bibles reliées, écrites sur du parchemin pourpre avec des lettres en argent ou en or. Malheureusement, ces livres finirent par être des pièces de collection que l’on ne lisait pratiquement jamais. Oui, petit à petit, la Bible devint une ‘relique’ au lieu de rester un livre vivant qui a un sens.

      Vous voyez sans nul doute le danger que courait la Bible, puisque même certains prêtres n’arrivaient plus à lire la Bible en latin. Ce qui était arrivé à certains des écrits “sacrés” de la Rome antique illustre bien ce qui risquait de se produire avec la Bible. En effet, la Nouvelle encyclopédie catholique, (angl.) explique ce qui suit:

      “Pendant des siècles, la Rome païenne préserva certains textes sacrés de l’Antiquité, même quand les prêtres ne les comprenaient plus.” (C’est nous qui soulignons).

      Oui, personne ne savait les lire. Ces écrits sacrés étaient tenus en haute estime, mais morts. La Bible risquait-​elle de subir le même sort?

      Les traductions dans la langue du peuple

      Bien que l’Église catholique ait produit pendant des siècles des traductions en langue populaire, celles-ci n’étaient pas destinées aux masses. Le livre La Bible des Lollards (angl.) révèle d’ailleurs quelle était l’attitude de la hiérarchie de l’Église au moyen âge:

      “Si cette traduction était faite pour quelque roi ou haut personnage, ou bien par quelque étudiant solitaire, et qu’elle demeurât un volume révéré mais pratiquement inusité dans une bibliothèque royale ou dans un monastère, il n’y avait aucune objection. Mais que cette traduction serve à diffuser la connaissance du texte biblique parmi les laïcs, l’interdiction ne se faisait pas attendre.”

      Ce type de traduction ne fit son apparition qu’au XIIe siècle, mais avec quel éclat!

      Le cas des Vaudois

      Les magnifiques vallées du sud de la France abritaient un mouvement religieux que l’on appela les Vaudois. On sait que, peu avant 1180, un membre important de ce groupe, Pierre Valdo, avait payé deux prêtres pour traduire certaines parties de la Bible en langue populaire. Les lecteurs de cette traduction avaient apporté de grands changements dans leur vie, à tel point que même l’un de leurs plus féroces ennemis reconnut qu’il existait une différence frappante entre la conduite de ces gens et celle du peuple en général. Il déclara:

      “Les hérétiques [les Vaudois] sont connus pour leurs bonnes manières et la qualité de leur langage. Ils sont ordonnés et modestes dans leurs manières et dans leur comportement. Ils sont exempts de fausseté et de duplicité et se montrent chastes, tempérants, sobres, et ne se mettent pas en colère.”

      Animés du zèle que leur communiquait la lecture des Écritures, ils sillonnaient toute la campagne française, deux par deux, lisant et enseignant les Écritures à leur prochain. Ils étaient si zélés que l’on rapporte que l’un d’eux “traversa un fleuve à la nage par une nuit d’hiver pour aller trouver une certaine personne et l’enseigner”. Le contenu des Écritures était devenu pour eux ‘vivant et exerçait une action’.

      Remplis d’enthousiasme, ils se rendirent à Rome pour obtenir du pape Alexandre III l’autorisation officielle de se servir de leur Bible pour enseigner leur prochain, autorisation qui leur fut refusée. L’un des dignitaires religieux présents au troisième concile de Latran, Walter Map, s’exclama:

      “Que jamais la Parole ne soit ainsi donnée à des ignares comme des perles à des pourceaux!”

      Rendez-​vous compte! Permettre au peuple de lire la Bible dans une langue qu’il comprenait était assimilé à ‘donner des perles à des pourceaux’!

      Le pape Innocent III déclencha ensuite une croisade pour “exterminer” les hérétiques. Les rapports remis par ses suppôts font apparaître que des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants furent sauvagement massacrés et qu’on brûla leurs exemplaires de la Bible pour la raison suivante, exposée par un Inquisiteur de l’époque:

      “Ils ont traduit l’Ancien et le Nouveau Testament en langue populaire et ils l’enseignent et l’apprennent sous cette forme. J’ai vu et entendu un paysan ignorant qui récitait Job sans oublier un seul mot et bien d’autres qui connaissaient à la perfection tout le Nouveau Testament.”

      La Bible en langue populaire se répand

      Menacés du bûcher ou de l’épée, les Vaudois durent fuir à l’étranger. Peu après, des traductions de la Bible dans des langues que le peuple pouvait lire apparurent en Espagne, en Italie, en Allemagne et ailleurs. Partout où elles apparaissaient, il s’ensuivait le plus souvent des interdictions et de sévères persécutions. Plusieurs décrets officiels contre la Bible sont reproduits sur la page ci-​contre. La violation de ces édits promulgués par les autorités ecclésiastiques ou séculières signifiait souvent la mort sur le bûcher.

      Vers 1382, en Angleterre, John Wyclif et ses compagnons achevèrent la traduction de la première Bible complète en anglais. Mais beaucoup de gens du petit peuple ne savaient pas lire. Wyclif prit donc des dispositions pour que des chrétiens aillent lire la Bible au peuple. Ce furent les Lollards.

      Des persécutions atroces

      Ces “hommes de la Bible”, comme on les appelait parfois, provoquèrent de sérieux remous. La hiérarchie de l’Église anglaise réagit par des persécutions inouïes. En 1401, le Parlement anglais décréta que quiconque possédait la Bible en langue populaire devait être “mis au bûcher devant le peuple sur un endroit élevé, afin que de tels châtiments engendrent la terreur dans l’esprit des spectateurs.”

      De fait, ils causèrent la terreur. Dans la crainte d’être accusé, le possesseur d’une Bible en anglais fit cette remarque qu’il “préférait brûler ses livres plutôt que d’être brûlé par eux”. Mais tout le monde ne se laissait pas aussi facilement décourager de lire la Parole de Dieu. Des centaines de gens furent brûlés vifs pour le simple fait, comme le montrent les comptes rendus de procès, “d’avoir certain petit livre d’écriture en anglais”. Bien souvent, ces malheureux étaient brûlés “avec les livres de leur savoir [la Bible] pendus à eux”.

      D’un pays à l’autre, cette persécution fit rage. Dans certaines régions, on massacrait des villages entiers lorsque les gens persistaient à lire la Bible en langue populaire. Nul n’était à l’abri d’une dénonciation de ses voisins, de ses subalternes, voire de ses enfants, du fait que tous, par crainte de sévères représailles, étaient poussés à dénoncer quiconque lisait la Bible dans sa langue. Inutile de dire que pour éviter d’être pris, quantité de gens lisaient la Bible la nuit.

      Qu’auriez-​vous fait en de telles circonstances? Auriez-​vous donné au message de la Bible un prix tel que vous auriez risqué votre vie pour la lire?

      Cependant, les Bibles en langue populaire étaient détruites plus rapidement qu’elles n’étaient produites, du fait qu’il fallait les recopier à la main. Ce travail de Romain rendait la Bible extrêmement chère, hors de portée des gens du commun. On rapporte qu’une Bible complète en allemand coûtait 70 florins d’or. Or, à l’époque, on pouvait acheter un bœuf pour un ou deux florins. Autrement dit, la valeur de la Bible équivalait à un troupeau entier. Certaines personnes allaient “jusqu’à donner une charge de foin pour quelques chapitres de Jacques ou de Paul en anglais”, rapporte l’historien John Fox.

      Il semblait bien que la Bible allait peu à peu cesser d’être une force vivante chez les gens. Mais, en plein âge des ténèbres, une invention qui modifia radicalement ce tableau vit le jour.

      L’imprimerie à caractères mobiles

      Avec l’imprimerie, la Bible pouvait être reproduite plus vite qu’on ne la détruisait. Le premier ouvrage à sortir des presses fut la Bible en latin. Mais bientôt, d’autres copies suivirent en langue populaire.

      Comme il devenait possible de produire la Bible en série, le coût de chaque exemplaire s’abaissa à tel point que n’importe qui put s’en offrir un. La lecture de la Bible devint plus facile, en particulier grâce aux traductions de Martin Luther, de William Tyndale et de Louis Olivier (Olivétan) qui, au lieu de traduire la Bible à partir du latin, travaillaient directement sur les langues originales. Tyndale choisit un vocabulaire que “même le jeune garçon qui pousse la charrue” pouvait comprendre. Ainsi, le mot “amour” remplaça celui de “charité”, “Église” fut remplacé par “congrégation” et “pénitence” par “repentance”, ce qui contribua à rendre la Bible plus vivante pour ceux qui la lisaient.

      Mais l’hostilité montrée à la Bible ne diminuait pas. Des dizaines d’années après la parution de la première Bible imprimée, en 1456, on assistait encore à une véritable guerre qui avait pour but de détruire les exemplaires en langue populaire. L’évêque de Londres brûlait les Bibles de Tyndale à mesure qu’il les saisissait. Il était si acharné à détruire toutes les Bibles de Tyndale qu’il paya même de sa propre poche plusieurs exemplaires pour pouvoir les brûler. En une certaine occasion, par l’entremise d’un ami, Tyndale lui vendit plusieurs éditions défectueuses et utilisa le pécule ainsi acquis à corriger la nouvelle édition, ce qui aboutit à une plus large diffusion de sa traduction sur le territoire anglais.

      Pendant des années, on traqua Tyndale comme un animal. Finalement, à la suite d’une trahison, il fut capturé. Ses efforts lui coûtèrent la vie: il fut étranglé puis attaché à un poteau et brûlé.

      Pourquoi s’opposait-​on à la traduction de la Bible?

      Avez-​vous de la peine à comprendre pourquoi tant d’autorités ecclésiastiques se sont opposées à la traduction de la Bible en langue populaire? Cela ne provient pas de ce que tous ces gens étaient foncièrement opposés à la Bible. Certains la tenaient même en très haute estime. Mais ils avaient le tort de craindre que des personnes incompétentes ne se mêlent de produire des traductions approximatives qui causeraient du tort à la Parole de Dieu. Garder la Bible dans la langue noble et figée qu’était le latin constituait pour eux une façon d’empêcher que les Saintes Écritures soient “profanées” par des traductions plus ou moins fidèles dans les langues que parlait le peuple.

      Mais alors, pourquoi n’a-​t-​on pas produit une version “officielle”? C’est ce qui fut fait, mais plus tard. Vers 1527 parut en allemand la version d’Emser, puis, en 1582, le Nouveau Testament anglais de Reims. La raison de cette lenteur fut exprimée par un ecclésiastique catholique du nom de Geiler, qui déclara vers 1500 à Kaysersberg, en Allemagne:

      “Il est dangereux de mettre un couteau dans la main d’un enfant pour qu’il se coupe lui-​même du pain, car il pourrait aussi bien se blesser. De même, la Sainte Écriture, qui contient le pain de Dieu, devrait être lue et expliquée par des gens déjà bien avancés en connaissance et en expérience, capables d’en donner le sens correct. Car les gens sans expérience se causeraient facilement du tort en la lisant (...). Si donc on souhaite lire la Bible, il faut prendre garde à ne pas tomber dans l’erreur.”

      Mais la crainte que les lecteurs sans instruction ‘ne tombent dans l’erreur’ était-​elle la seule raison pour ne pas développer la lecture de la Bible? Non, car il y en avait d’autres, comme le reconnut avec franchise Érasme, célèbre exégète catholique:

      “La femme qui est occupée à lire les volumes saints néglige ses tâches domestiques. (...) Peut-être aussi le soldat sera-​t-​il moins prompt à se battre. Quel grand danger ce serait! (...) En maints endroits, les volumes sacrés dénoncent les vices des dirigeants et des princes, et si le peuple les lisait, il murmurerait contre eux.”

      Quelle que soit la raison invoquée pour justifier cette attitude, son résultat était que l’on détruisait pratiquement l’action de la Bible dans la vie des gens. Si une telle attitude s’était maintenue, malgré les bonnes intentions de ses défenseurs, la Bible serait bel et bien devenue une “sainte relique”.

      Heureusement pour nous, grâce aux efforts de quelques hommes dévoués et aux progrès réalisés par l’imprimerie, la Bible a été diffusée dans une langue vivante et rendue ainsi accessible au public, à un coût que la majorité des gens pouvaient supporter. Oui, la Bible venait de résister à une attaque d’une violence inouïe.

      Mais nous avons évoqué une autre méthode d’attaque, la dénaturation du contenu. Il suffit, rappelons-​le, de souiller un peu d’eau pure pour la rendre imbuvable. Comment la Bible allait-​elle se comporter devant cette forme subtile d’attaque?

      [Entrefilet, page 8]

      Qu’est-​ce qui explique la lutte acharnée menée pendant des siècles pour empêcher le peuple d’avoir la Bible?

      [Entrefilets, page 13]

      Qu’auriez-​vous fait si votre vie avait été menacée parce que vous lisiez la Bible?

      “Les gens sans expérience se causent facilement du tort en lisant la Bible”, expliqua un ecclésiastique. Mais Érasme fit avec franchise l’aveu suivant: “En maints endroits, les volumes sacrés dénoncent les vices des dirigeants et des princes, et si le peuple les lisait, il murmurerait contre eux.”

      [Encadré, page 10]

      LA BIBLE INTERDITE

      “Personne ne doit posséder les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament en langue romane.” — JACQUES Ier, ROI D’ARAGON (Espagne), 1223.

      Que le peuple n’ait pas de livre des Écritures (...). De plus, nous prohibons qu’on permette aux laïcs d’avoir les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament.” — SYNODE DE TOULOUSE (France), 1229.

      “Ainsi, nous ordonnons expressément à tous les archevêques, évêques et à tous les clercs ainsi qu’à tous les ducs, princes, etc., d’aider les inquisiteurs en confisquant de tels livres écrits en langue populaire. Ces ouvrages doivent être saisis chez tout le monde, particulièrement chez les laïcs (et plus particulièrement, puisque le droit canon interdit aux laïcs des deux sexes de lire quelque livre que ce soit de la Sainte Écriture en langue populaire).” — CHARLES IV, EMPEREUR D’ALLEMAGNE, 1369.

      [Illustration, page 8]

      L’empereur de Rome décréta la saisie et la destruction des Bibles.

      [Illustrations, page 9]

      La lecture de la Bible en vint à être considérée comme l’apanage du clergé.

      On produisait de magnifiques Bibles qui coûtaient une fortune, mais que l’on traitait comme des “reliques saintes”.

      [Illustration, page 12]

      On décréta officiellement que quiconque possédait une Bible en langue populaire devrait périr par le feu.

  • Menaces sur l’intégrité du texte de la Bible
    Réveillez-vous ! 1980 | 22 janvier
    • Menaces sur l’intégrité du texte de la Bible

      “À LA demande des frères, j’ai écrit quelques lettres, mais les apôtres du Diable les ont dénaturées, y ôtant et y ajoutant bien des choses. Malheur à eux! Si certains ont osé toucher jusqu’aux saintes écritures du Seigneur, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’ils s’attaquent à des écrits moins importants.” Tels sont les termes dans lesquels Denys de Corinthe, évêque du second siècle de notre ère, se plaignait du traitement infligé à ses propres écrits.

      Il ressort de ses paroles que certains de ses contemporains avaient “osé toucher jusqu’aux saintes écritures”, c’est-à-dire à la Bible. Tertullien, qui vivait à la même époque, parla de Marcion comme de quelqu’un qui, “le fer à la main au lieu de crayon, a mis en pièces toutes les Écritures, pour donner du poids à son système”. “Il a éliminé tout ce qui était contraire à sa propre opinion.”

      Peut-être êtes-​vous surpris de lire que l’on a tenté de dénaturer le texte de la Bible. À ce propos, est-​on bien sûr que ces altérations n’ont pas réussi à la longue à modifier le sens du texte biblique? D’autre part, pendant tous ces siècles où les copies de la Bible se faisaient à la main, les erreurs des copistes n’ont-​elles pu corrompre le texte des Écritures? La réponse à ces deux questions va nous permettre de voir qu’il suffisait d’un rien pour que le message vivant qu’est la Bible soit irrémédiablement défiguré. Pourtant, des circonstances tout à fait exceptionnelles ont permis qu’il soit préservé.

      Un soin minutieux apporté aux copies

      Plusieurs siècles avant notre ère, des scribes recopiaient les Écritures hébraïques avec un soin minutieux. On les appelait Sopherim, nom qui semble provenir d’un verbe hébreu signifiant “compter”. “En effet, explique le Talmud, les premiers spécialistes portaient le nom de Sof’rim parce qu’ils comptaient toutes les lettres de la Loi.”

      Toutes les lettres de chaque manuscrit étaient comptées avec soin, et leur nombre devait être identique à celui de l’original. Quelle patience! Imaginez-​vous le travail que représente le décompte de chaque lettre. On rapporte qu’ils ont ainsi compté que les Écritures hébraïques se composaient de 815 140 lettres. Ils apportaient un maximum de soin à prévenir toute corruption du texte.

      Cependant, pour qu’aucune faute ne se glisse dans le travail des copistes, il aurait fallu que Dieu fasse un miracle à chaque fois qu’un scribe prenait la plume, ce qui ne fut pas le cas. Des erreurs, il y en eut. Mais étaient-​elles d’une importance telle, que le sens de la Bible en serait modifié? Ou encore, a-​t-​on la preuve que, malgré les milliers d’années pendant lesquelles la Bible a été recopiée à la main, le texte hébreu est demeuré le même? Voilà des questions auxquelles il fut impossible de répondre pendant pas mal de temps, parce qu’on ne disposait d’aucun manuscrit hébreu antérieur au IXe siècle de notre ère.

      “Une trouvaille absolument incroyable!”

      Au début de l’année 1947, en Palestine, un garçon de 15 ans entra dans une petite grotte mal éclairée qui surplombait la mer Morte. Il regarda ébahi, la masse de cuir emballé dans une toile de lin qui était devant lui. Ce paquet peu attrayant était conservé dans une grande jarre d’argile d’une soixantaine de centimètres de haut. Quelle déception! Et dire qu’il croyait trouver un trésor dans la jarre!

      Il n’empêche que ce jeune homme avait en main ce que l’on qualifia par la suite de “plus grande découverte de manuscrit des temps modernes (...), une trouvaille absolument incroyable!” Il s’agissait en effet de fragments de la Bible qui remontaient au second siècle avant notre ère, soit antérieurs de mille ans aux plus anciennes copies disponibles jusque-​là. Que donnerait la comparaison de ces manuscrits avec les copies plus récentes? Millar Burrows, qui travailla pendant plusieurs années à analyser le contenu de ces rouleaux, aboutit à la conclusion suivante, parue dans son livre Les manuscrits de la mer Morte:

      “Plusieurs des différences qui séparent le rouleau de Saint-Marc et la recension massorétique [les manuscrits de la Bible du IXe siècle] peuvent s’expliquer par des erreurs de copie. Ces erreurs mises à part, il présente dans l’ensemble un accord remarquable avec le texte des manuscrits du moyen âge. Cet accord avec un manuscrit tellement plus ancien témoigne de façon rassurante de l’exactitude générale du texte traditionnel.

      “Le peu d’altérations que le texte a subi dans une période de près de mille années provoque vraiment la surprise.”

      L’un des rouleaux contenait le texte presque complet du livre d’Ésaïe. Sur les 1 292 versets qui composent ce livre dans nos Bibles, seuls 13 d’entre eux ont été révisés par des traducteurs modernes en tenant compte de la leçon du texte de ces rouleaux. Ceci ne veut pas dire qu’ils n’offraient pas d’autres variantes, mais plutôt que la majeure partie d’entre elles n’étaient que des variantes orthographiques ou grammaticales. Or, rappelez-​vous que ces rouleaux ont été écrits 1 000 ans avant les autres.

      Et les Écritures grecques chrétiennes?

      Cette question du soin apporté à la transmission des textes se pose de façon particulièrement aiguë à propos des Écritures grecques chrétiennes. Là encore, comme il a déjà été signalé, des tentatives de corruption ont eu lieu. Des doutes sur l’intégrité du texte ont plané pendant des siècles, du fait que jusqu’au XVIIe siècle, les copies du “Nouveau Testament” grecques les plus anciennes qui faisaient autorité ne remontaient qu’au Xe siècle de notre ère, soit plus de 900 ans après la rédaction des écrits originaux. Personne ne pouvait assurer que des altérations voulues ou bien des négligences de copistes n’avaient pas défiguré le sens du texte.

      Une “perle” cachée dans un monastère

      En 1844, Konstantin von Tischendorf, à l’affût de vieux manuscrits de la Bible, pénétra dans la bibliothèque du monastère qui se dressait au pied du mont Sinaï, au sud de la Palestine. Son regard fut attiré par une grande corbeille de pages de livre. En y regardant à deux fois, il fut abasourdi.

      Il s’agissait en effet de plusieurs feuilles d’un exemplaire de la Bible en grec, nettement plus ancien que tout ce qu’il avait jamais vu jusque-​là. Contenant à grand-peine son émotion, il s’enquit de leur origine et faillit s’évanouir en apprenant que ces feuilles servaient à allumer le feu. On en avait déjà brûlé deux piles. Les moines lui remirent néanmoins 43 pages, mais refusèrent de coopérer plus avant avec lui.

      Notre homme fit donc un nouveau séjour au monastère, mais sans succès. Puis il y eut un troisième voyage. Tout paraissait perdu. Il s’apprêta alors à partir, jugeant que ses recherches ne pouvaient plus aboutir. Trois jours avant son départ, il parlait avec l’intendant ou économe du monastère, lorsque celui-ci l’invita dans sa petite cellule. Cet intendant lui fit remarquer qu’il avait lu une copie ancienne de la Bible, puis il sortit sans plus de façon une pile de feuilles séparées qu’il avait emballées dans un linge rouge.

      En ouvrant le paquet, Tischendorf la trouva, cette fameuse “perle” qu’il cherchait depuis 15 ans: c’était en effet le Codex Sinaiticus, manuscrit de la Bible qui contenait tout le “Nouveau Testament”. Rédigé, pense-​t-​on, vers 350 de notre ère, ce texte était antérieur de six siècles aux manuscrits les plus réputés de l’époque. Allait-​il faire apparaître une corruption du texte?

      Découverte et correction des corruptions

      Dès le début, il apparut que le texte que Tischendorf venait de découvrir était dans l’ensemble identique à celui qui servait à faire les traductions modernes de la Bible. Il révéla toutefois un certain nombre de corruptions. Par exemple, ce manuscrit ancien ne renfermait pas le célèbre épisode que l’on trouve dans beaucoup de Bibles en Jean 8:1-11, dans lequel il est question d’une femme que l’on s’apprête à lapider au moment où Jésus lance: “Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre!” Depuis, les éditions récentes de la Bible ont supprimé ce passage ou bien l’ont incorporé dans une note en bas de page, par respect pour l’intégrité du texte original. On a trouvé d’autres rajouts que l’on a également éliminés. — Mat. 17:21; 18:11; Actes 8:37.

      Il y eut aussi des cas plus graves où les corruptions avaient été introduites pour soutenir une fausse doctrine, telle celle qui apparaissait en I Timothée 3:16 et que la version Darby traduit “Dieu a été manifesté en chair”, au lieu de “Celui qui a été manifesté dans la chair”. Laquelle des deux traductions est la bonne? La première leçon laisse entendre que Jésus est Dieu, contrairement aux passages qui disent qu’il n’est que le Fils de Dieu. — Marc 13:32.

      Dans les manuscrits anciens, les mots grecs pour “Dieu” et “celui qui” se ressemblent (ΟC — celui qui) (ΘC — Dieu). Les manuscrits récents portaient le plus souvent ΘC ou son équivalent. Mais, dans le texte trouvé par Tischendorf, c’est ΟC qui apparaissait, autrement dit le mot “celui qui”, terme qui s’appliquait à Jésus et non à Dieu. Un copiste avait donc changé ce mot pour qu’on lise à la place “Dieu”. Le Codex Alexandrinus, manuscrit du Ve siècle, permet de s’interroger sur le caractère fortuit de cette erreur. Au premier abord. on lit en effet ΘC, mais quand on examine ce manuscrit au microscope, on s’aperçoit que le texte original portait ΟC et qu’une “main ultérieure” a ajouté les traits qui modifient le sens des lettres. Les versions modernes ont rétabli le vrai texte et traduisent comme il convient: “Il a été manifesté dans la chair.” (Veuillez vous reporter à des versions mot à mot grec-​anglais, telles que le Nouveau Testament de Nestle ou bien l’Emphatic Diaglott.)

      Un exemple frappant de falsification volontaire apparaît en I Jean 5:7, où figure cette phrase supplémentaire: “Dans le ciel: le Père, le Verbe et l’Esprit-Saint; et ces trois sont une seule chose.” (Glaire). Non seulement ces mots ne figuraient pas dans le Codex Sinaiticus, mais ils ne se trouvaient non plus dans aucun manuscrit grec antérieur au XVIe siècle. Les preuves attestent qu’un manuscrit, que l’on peut aujourd’hui consulter au Trinity College de Dublin, fut rédigé à dessein vers 1520 pour glisser ce texte apocryphe. En règle générale, toutes les versions modernes de la Bible ont supprimé ce rajout un peu trop voyant.

      Les témoignages s’accumulent

      On a même découvert des manuscrits encore plus anciens que ceux du IVe siècle. Par exemple, on a trouvé en Égypte des copies de la Bible rédigées sur papyrus, dont certaines avaient servi à emballer des momies. Après un minutieux travail de restauration, on a pu les dater du IIIe siècle de notre ère. Un petit fragment de Jean a même pu être daté de l’an 125 de notre ère. Si l’on confronte ces textes avec ceux du IVe siècle et ceux de nos Bibles modernes, que ressort-​il? Eh bien, il apparaît que sans être exact à la lettre près, le texte est le même. Toutes les corruptions apparaissent au grand jour, et le sens du message biblique devient clair comme de l’eau de roche.

      Plus de 5 000 manuscrits grecs donnent largement les moyens de reconstituer le texte primitif. Après avoir consacré toute sa vie à étudier ces vieux manuscrits, Frederic Kenyon aboutit à cette conclusion:

      “C’est assurément une preuve éclatante que la tradition était bonne, quand on voit que tous ces milliers de copies qui proviennent de régions éparses sur la terre et qui ont été rédigées dans des conditions très diverses, présentent des variantes textuelles qui ne portent que sur des questions de détail, mais rien d’essentiel sur le fond.

      “Finalement, il est rassurant de voir que toutes ces découvertes et toutes ces études ont en fin de compte pour effet de renforcer la preuve de l’authenticité des Écritures, ainsi que notre conviction de détenir entre nos mains, dans toute son intégrité, la véritable Parole de Dieu.” — Histoire de la Bible (angl.).

      Ainsi, la Bible avait remporté la victoire sur les deux fronts. Ses pages avaient survécu à la censure, et son texte n’avait pu être défiguré. Mais est-​il logique de penser que cette survie d’un texte sans altération s’est faite toute seule? Est-​ce par hasard qu’un livre achevé il y a près de 2 000 ans existe toujours en dépit de tant d’attaques, et que l’on dispose de milliers de copies anciennes, dont certaines remontent à quelque 25 ans après la rédaction du texte original? Cela n’atteste-​t-​il pas plutôt la puissance de Celui dont il est dit: “Pour ce qui est de la parole de notre Dieu, elle durera jusqu’à des temps indéfinis.” — És. 40:8.

      Avant d’en finir avec cette histoire de la lutte de la Bible pour survivre, il nous reste à écrire un dernier chapitre. Comment ce livre, né si l’on peut dire en Orient, a-​t-​il pu être diffusé en tant de langues aux quatre coins de la terre? Quelle raison si importante y a-​t-​il eu pour que Dieu veille à ce que sa Parole soit partout accessible aux gens?

      [Illustration, page 14]

      De très anciens manuscrits, tels ceux de la mer Morte, ont confirmé la qualité foncière des textes utilisés pour traduire la Bible.

      [Illustration, page 16]

      Il a été possible de mettre au jour les corruptions des copistes grâce aux découvertes d’hommes tels que Tischendorf, celui qui a trouvé le Codex Sinaiticus au monastère Sainte-Catherine.

  • La Bible touche le monde entier
    Réveillez-vous ! 1980 | 22 janvier
    • La Bible touche le monde entier

      IL AVAIT conquis l’Europe et ne craignait personne. Aucun adversaire ne lui semblait invulnérable. Pourtant, après avoir examiné l’histoire de la Bible, Napoléon, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fit cet aveu: “L’Évangile n’est pas un livre, c’est un être vivant, avec une action, avec une puissance qui envahit tout ce qui s’oppose à son extension.”

      De fait, la Bible s’est vraiment avérée indestructible. En outre, elle a exercé une influence considérable hors de son pays d’origine. Même si elle fit son apparition au Moyen-Orient, elle a conquis les uns après les autres tous les pays et “appris à parler” au cœur des humains dans des centaines de langues. Toutefois, cette série de succès dans des terres où se parlaient des langues inconnues n’a pas été sans quelques problèmes sérieux.

      Les traductions se multiplient

      Entre la fin du XVe siècle et celle du XIXe siècle, le nombre des langues dans lesquelles la Bible a “parlé” est passé de 30 à plus de 450. Ce ne fut pas une mince affaire pour les traducteurs, qui étaient quelquefois aux prises avec des langues sans écriture ou bien dont les structures étaient aux antipodes des leurs. Voici par exemple ce qu’en pensait Adoniram Judson, traducteur de la Bible en birman:

      “Quand on découvre que les lettres et les mots n’ont pas la moindre ressemblance avec les langues connues et que ces mots ne se divisent pas clairement, mais qu’au lieu de percevoir les mots séparément, l’œil se trouve devant une ligne, une phrase, ou un paragraphe, quand de plus on n’a ni dictionnaire ni interprète pour expliquer le moindre mot et qu’il faut tirer tout de même quelque chose de la langue avant de pouvoir recourir à l’aide d’un indigène qualifié, ça, c’est du travail!”

      Il y eut pourtant des obstacles encore plus considérables.

      La Bible en chinois

      En 1807, lorsque Robert Morrison s’attaqua clandestinement à la traduction de la Bible en chinois, à Canton, il devait tenir compte d’une loi qui stipulait: “À partir de maintenant, tout Européen qui imprimera en privé des livres et propagera sa religion devra être exécuté.”

      Travaillant dans un dépôt abandonné, vivant dans la crainte constante d’être pris, il acheva néanmoins le livre des Actes et en fit imprimer plusieurs exemplaires qu’il distribua gratuitement aux libraires, mais avec de fausses couvertures. Quant aux planches d’imprimerie en bois qui avaient été exécutées à la main, il les enterra pour les cacher. Un peu plus tard, il découvrit que les termites les avaient complètement détruites. Sans se laisser décourager, il mena sa tâche jusqu’au bout et finit par traduire toute la Bible.

      Malheureusement, sa traduction était écrite dans une langue littéraire que la majorité des Chinois ignoraient. Aussi Isaac Schereschewsky entreprit-​il de traduire la Bible dans le dialecte qu’utilisait le peuple. Peu après le début de son œuvre, une paralysie le rendit totalement invalide. Il ne pouvait plus se servir que d’un doigt. Pourtant, il poursuivit sa traduction. De son doigt valide, il tapait à la machine, tandis que ses assistants transcrivaient les mots en caractères chinois. Pendant sept ans, raconte le livre Les versions de la Bible en chinois (angl.) “il n’eut plus qu’une idée en tête: rendre accessible aux Chinois la Parole de Dieu. Jour après jour, il travaillait inlassablement sans s’arrêter”. Enfin, “la Bible d’un doigt”, comme on l’appela, mit la Parole de Dieu à la portée de gens qui parlaient la langue la plus usitée de la terre.

      Les efforts acharnés des traducteurs ont permis de mettre la Bible à la disposition du public, en totalité ou en partie, en 1 660 langues. À elle seule, une société biblique distribue plus de 700 millions d’exemplaires de la Bible par an.

      Son pouvoir s’est-​il affadi

      Cette large diffusion a-​t-​elle contribué à garder toute son influence à la Bible? Comme on demandait à une jeune fille si elle connaissait le contenu de la Bible, elle eut cette réponse en un sens tragique: “Oui, il y a dedans une queue d’écureuil aplatie, une rose de la tombe à tante Marie, une boucle de cheveux à grand-père, une quittance d’assurance et l’insigne de franc-maçon de papa!” Or, beaucoup de gens sont comme cette jeune fille.

      Peut-être possédez-​vous une Bible. Mais quand en avez-​vous lu plusieurs pages pour la dernière fois? Connaissez-​vous bien son contenu? Un pasteur baptiste fit cette remarque: “Beaucoup de gens connaissent la Bible au sens où l’on connaît Napoléon, George Washington ou Socrate, c’est-à-dire du point de vue historique. Mais pour ce qui est de les connaître personnellement, ces gens sont morts. De même, la Bible est morte pour nombre de nos contemporains.”

      La place de plus en plus importante que prennent la radio et la télévision ainsi que la vie de plus en plus remplie que mènent les gens s’opposent à la lecture. En outre, beaucoup de personnes doutent que le contenu d’un livre vieux de plusieurs millénaires puisse les aider à faire face aux tensions psychologiques et aux pressions du monde actuel. Mais tout le monde n’est pas de cet avis.

      La Bible agit sur des millions de gens

      Qu’y a-​t-​il de commun entre tous ces gens: une ancienne prostituée brésilienne qui gérait son propre lupanar, un ex-assassin endurci dans une prison guatémaltèque, un ex-voleur irlandais qui appartenait à un gang de pilleurs de magasins et qui “se faisait” 100 livres (800 FF) par jour, une Américaine que ses problèmes conjugaux avaient conduite à deux tentatives de suicide et à une dépression nerveuse, et enfin un ivrogne guyanais qui passait son temps à jouer et qui “prenait plaisir à battre les femmes”?

      Ces individus ont ceci de commun qu’ils ont tous modifié leur conduite pour la conformer aux principes bibliques sur la morale et l’honnêteté. On pourrait allonger cette liste d’exemples par les cas des milliers de gens de tous âges qui, chaque année, trouvent la force d’affronter les pressions quotidiennes grâce au secours que la Bible leur procure. Ils mènent une vie honorable, heureuse et comblée qu’ils n’auraient jamais rêvée auparavant.

      Mais comment en sont-​ils arrivés là? Se sont-​ils contentés de prendre une Bible, de la lire et d’opérer des transformations dans leur vie? Loin de là! Comme le reconnut l’un d’eux, “j’ai toujours voulu comprendre la Bible, mais c’est difficile!”. Dans tous les cas précités, il s’agit de gens qui ont reçu une aide personnelle, un peu comme l’officier de cour éthiopien mentionné au chapitre huit du livre des Actes. Alors qu’il lisait les Écritures, il fut abordé par l’un des premiers chrétiens, Philippe, qui lui demanda s’il comprenait ce qu’il lisait. Modeste, notre homme répondit: ‘Comment veux-​tu que je comprenne, si je n’ai personne pour me guider et m’expliquer?’ Philippe se mit donc à sa disposition pour l’aider. — Actes 8:30, 31, Kuen.

      De même, la fréquentation des réunions où l’on étudie la Bible en commun a aidé les personnes citées plus haut à réformer leur vie. Ces réunions sont identiques à celles que tenaient les chrétiens du premier siècle. On y lit abondamment la Bible. De plus, des enseignants qualifiés servent comme les ‘prophètes et les enseignants’ du premier siècle (Éph. 4:11-14). À ce sujet, on relève dans un dictionnaire biblique (The Interpreter’s Dictionary of the Bible) l’explication suivante: “Les prophètes et les enseignants expliquaient aux croyants le message de salut qui leur avait été apporté par les apôtres et en faisaient l’application à leur vie ainsi qu’aux circonstances.”

      Les effets de cette étude de la Bible sont-​ils passés inaperçus du public? En ce qui concerne les cas cités plus haut, toutes ces personnes sont devenues Témoins de Jéhovah. La nouvelle encyclopédie catholique (angl.) dit des Témoins de Jéhovah qu’“ils ont partout la réputation d’être l’un des groupements les plus polis du monde” et dont les membres prêchent avec un “zèle infatigable”, tout en observant “une morale conjugale et sexuelle très stricte”.

      Voici d’ailleurs un rapport qui provient du Zimbabwe, en Afrique:

      “Tous les rapports font apparaître que là où la densité des Témoins de Jéhovah est la plus élevée en Afrique, il règne moins d’agitation que partout ailleurs. Ces gens forment indiscutablement une barrière efficace contre l’agitation, la sorcellerie, l’ivrognerie et les violences de toutes sortes. Ils incitent les gens à étudier la Bible en profondeur.” — The Northern News.

      Naturellement, ces chrétiens ne sont pas parfaits, néanmoins, dans l’ensemble, leur conduite détonne sur celle de la majorité. Une fraternité internationale qui regroupe ainsi plus de deux millions de personnes qui observent les principes de la Bible constitue la preuve plus évidente que jamais que le message renfermé dans la Bible ‘est vivant et exerce une action’ chez les croyants. — És. 2:2-4.

      La Bible a-​t-​elle une action dans votre vie?

      Vous désirez sans aucun doute connaître le succès et le bonheur. Qui de sensé ne le voudrait pas? Notez donc cette recommandation:

      “Ce livre de la loi ne devra pas s’éloigner de ta bouche, et il faudra que tu lises à voix basse en lui jour et nuit, afin que tu veilles à faire selon tout ce qui y est écrit; car alors tu feras réussir ta voie et alors tu agiras sagement.” — Josué 1:8.

      Oui, la clé du succès ne consiste pas simplement à posséder la Bible, mais à la lire et à la mettre sincèrement en pratique. Bien que la majeure partie de son contenu soit claire comme de l’eau de roche, certains passages sont “difficiles à comprendre”. (II Pierre 3:16.) Ces textes difficiles permettent de révéler quels sont nos mobiles (Héb. 4:12). Si en effet quelqu’un ne désire pas vraiment apprendre la volonté de Dieu ni la mettre en pratique, il trouvera toujours un passage difficile qu’il invoquera comme une “raison” de ne pas lire sérieusement la Bible. — Comparez avec Matthieu 13:10-16.

      Permettre à la Bible d’exercer une action sur notre vie exige, il faut bien l’admettre, de réels efforts. Le texte de Proverbes 2:1-5 montre que pour trouver “la connaissance de Dieu”, il faut ‘appeler l’intelligence et la chercher comme l’argent ou comme des trésors cachés’. Un ‘trésor caché’ ne se trouve pas comme cela, sans effort. Il faut creuser. Il y a des gens qui se privent de nourriture et de sommeil pour chercher un trésor. Mais quand ils l’ont trouvé, ils sont payés de tous leurs efforts.

      De même, il faut du temps, de la concentration et de la méditation pour tirer pleinement profit de la lecture de la Bible. Bien souvent, il est utile de se servir d’une traduction en langue moderne. Beaucoup de gens se sont fixé comme objectif de lire la Bible en entier chaque année, ce qui peut se faire en lisant trois chapitres par jour.

      N’oubliez jamais tout ce que certains hommes ont fait dans le passé simplement pour acquérir une Bible dont ils pourraient comprendre le texte. Ces gens-​là étaient prêts à mourir sur le bûcher pour elle. Rappelez-​vous également comment certains traducteurs ont risqué leur vie pour que tout le monde puisse lire la Bible. De tels exemples devraient certainement nous inciter à démontrer que nous apprécions ce livre précieux en le lisant attentivement.

      Un livre qui offre l’espérance d’une vie éternelle

      Il reste une question à laquelle nous n’avons pas encore répondu; c’est celle-ci: pour quelle raison Dieu a-​t-​il veillé à ce que la Bible soit préservée sous une forme que tout le monde, par la terre entière, puisse comprendre? D’abord, ce livre nous permet de mieux connaître notre Créateur. D’autre part, il renferme la promesse que Dieu a faite de nous accorder la vie éternelle. C’est en effet le désir de Dieu que tout le monde jouisse de telles bénédictions. En Tite 1:2, il est parlé “d’une espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant des temps de longue durée”.

      Mais cette vie éternelle, dans quelles conditions va-​t-​elle se dérouler? La Bible parle ‘de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre dans lesquels la justice doit habiter’. Quand cette justice sera instaurée, la Parole de Dieu exercera son action dans le cœur de chacun, et tout le monde se traitera avec amour. Dieu bénira les humains en leur accordant une bonne santé et en les gardant à l’abri du besoin. Savoir que nous vivrons bientôt dans un tel monde ne devrait-​il pas nous rendre profondément reconnaissants envers Dieu de nous avoir permis de connaître cette promesse en préservant sa Parole jusqu’à ce jour? — Ps. 37:10, 11; 85:10-12; II Pierre 3:13; Rév. 21:3-5.

      Dieu désire que vous connaissiez cette espérance et qu’elle devienne vôtre. Elle est à la portée de quiconque désire permettre à la Bible d’exercer dès à présent une action dans sa vie. Pourquoi ne serait-​ce pas votre cas? Les Témoins de Jéhovah se feront un plaisir de vous y aider.

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