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Le nom de Dieu et les traducteurs de la BibleLe nom divin qui demeure à jamais
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nombreuses autres traductions françaises ont employé librement le nom divin sous la forme Yahvé (Bible du Centenaire, Jérusalem, Osty, Votre Bible), Yahweh (Crampon-Tricot, Pirot et Clamer) ou Iahvé (Dhorme).
Mais voyons maintenant les explications avancées par les traducteurs qui ont utilisé le nom propre de Dieu, afin de les confronter avec le raisonnement de l’école rivale.
Pourquoi l’ont-ils utilisé?
Dans la préface de l’American Standard Version (1901), on découvre la remarque suivante: “[Les traducteurs] sont arrivés unanimement à cette conclusion: La superstition juive qui regarde le nom divin comme trop sacré pour être prononcé n’a plus lieu de régir les versions de l’Ancien Testament en anglais ou dans d’autres langues (...). Ce nom-mémorial analysé en Ex. iii. 14, 15 et mis en lumière à maintes et maintes reprises dans le texte de base de l’Ancien Testament désigne en l’Être suprême le Dieu personnel, le Dieu de l’alliance, le Dieu de la révélation, le Libérateur et l’Ami de ses serviteurs (...). Ce nom particulier, avec la profusion de souvenirs qui s’y rattachent, est maintenant rétabli à la place qui lui revient sans contredit dans le texte sacré.”
De son côté, Steven Byington, à qui l’on doit la Bible in Living English, explique en ces termes pour quelle raison il s’est servi du nom de Dieu dans sa version: “Ce ne sont pas l’orthographe et la prononciation qui comptent le plus. L’essentiel est de souligner qu’il s’agit d’un nom personnel. Il y a plusieurs textes qu’il est impossible de comprendre convenablement si l’on traduit ce nom propre par un nom commun comme ‘Seigneur’, ou, pis encore, par un adjectif substantivé [comme l’‘Éternel’].”
Pour ce qui est de l’orthographe du nom divin, voici ce qu’on pouvait lire dans la préface de la première édition de la Bible de Crampon: “La prononciation des mots hébreux n’est rien moins que certaine, et cette forme étrange les rend souvent méconnaissables à qui n’est pas initié à la langue hébraïque. Pour une raison semblable, nous avons conservé Jéhovah, tout en sachant bien que la prononciation très probable de ce mot est Jahvé.” Pourtant, contrairement aux souhaits de l’auteur, ceux qui ont révisé sa version par la suite ont remplacé “Jéhovah” par “Yahweh”.
Il est intéressant de noter le cheminement suivi par J. Rotherham, un autre traducteur de la Bible. Celui-ci a utilisé le nom de Dieu dans sa version, tout en préférant la forme Yahwéh. Cependant, dans une œuvre plus tardive intitulée Studies in the Psalms (Étude des Psaumes, 1911), il est revenu à la graphie Jéhovah. Pourquoi? Il l’explique en ces termes: “JÉHOVAH: Si nous avons employé cette forme anglaise du nom-mémorial (Ex. 3:18) dans la présente version du psautier, ce n’est pas parce que nous doutions que la prononciation Yahwéh soit plus correcte. Il s’agit plutôt là d’un choix personnel fondé sur des considérations d’ordre pratique. Nous estimons en effet qu’il est avantageux de rester en contact avec les oreilles et les yeux du public sur une question de ce genre. Le plus important, c’est que l’on puisse facilement reconnaître le nom divin.”
En Psaume 34:3 l’appel suivant est lancé aux serviteurs de Jéhovah: “Oh! magnifiez Jéhovah avec moi, et exaltons ensemble son nom!” Mais comment ceux qui lisent la Bible dans des traductions dont le nom de Dieu est banni peuvent-ils répondre pleinement à cette invitation? Par bonheur, quelques traducteurs ont quand même eu le courage d’utiliser le nom divin dans les Écritures hébraïques afin de sauvegarder ce que Smith et Goodspeed appelaient “la couleur de l’original”, et les chrétiens s’en félicitent.
Cependant, la majorité des versions, y compris celles qui font apparaître le nom par excellence dans les Écritures hébraïques, l’omettent dans les Écritures grecques chrétiennes ou “Nouveau Testament”. Pourquoi? Aurait-on des raisons de rétablir aussi le nom propre de Dieu dans la seconde partie de la Bible?
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Le nom divin et le “Nouveau Testament”Le nom divin qui demeure à jamais
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Le nom divin et le “Nouveau Testament”
INDÉNIABLEMENT, le nom divin est à sa place dans les Écritures hébraïques, dans cette partie de la Parole de Dieu qu’on appelle communément l’“Ancien Testament”. Bien que les Juifs aient cessé de le prononcer, leurs croyances les ont empêchés de le supprimer en recopiant les manuscrits de la Bible. C’est pourquoi il revient plus souvent qu’aucun autre nom propre dans les Écritures hébraïques.
Cependant, il n’en va pas de même des Écritures grecques chrétiennes, du “Nouveau Testament”. Certes, les copies de la Révélation (le dernier livre de la Bible) portent toujours l’abréviation du nom de Dieu, “Jah” ou “Yah” (dans l’expression “Alléluia” ou “Hallélou Yah” [Chouraqui]). Toutefois, nous ne possédons aucun manuscrit grec des livres classés dans nos Bibles de Matthieu à Révélation qui contienne le nom divin sous sa forme complète. Faut-il en déduire que celui-ci ne devait pas y figurer? Ce serait surprenant, car nous avons vu que les premiers disciples reconnaissaient son importance et que Jésus leur a appris à prier pour sa sanctification. Dès lors, comment expliquer cet état de fait?
Il convient avant tout de rappeler que les manuscrits des Écritures grecques chrétiennes dont nous disposons aujourd’hui ne sont pas les originaux. Les livres écrits de la main de Matthieu, de Luc et des autres rédacteurs de la Bible ont été très utilisés, et ils n’ont pas tardé
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