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Des morts furent-ils ressuscités ?La Tour de Garde 1962 | 1er avril
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un tremblement de terre à la résurrection de Jésus ; pourquoi n’auraient-ils pas attendu jusque-là ? De qui ces corps se firent-ils voir ? Leur résurrection rivalisait-elle avec celle de Jésus qui apparut le troisième jour à ses disciples ? Quel était le but de leur apparition ? Sur quoi attiraient-ils l’attention ? Leur résurrection mit-elle en valeur ou rehaussa-t-elle celle de Jésus ou bien la confirma-t-elle ? Comment se fait-il qu’un événement aussi exceptionnel ne soit pas rapporté ailleurs dans les Écritures grecques chrétiennes ? De plus, pourquoi l’apôtre Paul n’a-t-il pas attiré l’attention sur leur résurrection dans son argumentation sur la résurrection des morts, dans I Corinthiens 15 ? Si les ressuscités avaient été nombreux et aperçus de beaucoup, le fait eût été rendu public et Paul en eût parlé.
La difficulté est résolue d’une façon raisonnable par la traduction des versets en question dans la New World Translation of the Christian Greek Scriptures. Bien qu’il s’agisse là d’une traduction littérale, cette dernière s’attache à la clarté de l’idée plutôt que de s’attacher scrupuleusement à la lettre. Voici cette traduction : “ Et les tombeaux commémoratifs s’ouvrirent et plusieurs corps des saints endormis furent rejetés (et des personnes, sortant d’entre les tombeaux commémoratifs après sa résurrection, entrèrent dans la ville sainte) et ils devinrent visibles pour beaucoup de personnes. ” D’après cette version, il est évident qu’il ne s’agit pas de la résurrection des “ saints endormis ” mais simplement de ceci : le tremblement de terre qui survint à la mort de Jésus fit sortir des corps de leurs tombes.
Ce n’est pas seulement la New World Translation qui rend ainsi ces versets. Dans une traduction moderne allemande, nous lisons à peu près la même chose : “ Des tombes furent ouvertes, et plusieurs corps de ceux qui avaient été enterrés furent rejetés debout. Dans cette attitude ils sortirent des tombes et de nombreuses personnes qui passaient par là pour rentrer dans la ville les aperçurent. ” — Mat. 27:52, 53.
Un incident tout à fait semblable se produisit en Équateur en 1949. Là, les morts sont généralement enterrés dans de vastes caveaux funéraires, les uns au-dessus des autres. Un tremblement de terre ouvrit ces caveaux, éjectant de nombreux cadavres qu’on dut enterrer immédiatement afin de prévenir une épidémie.
Sur quoi se fondent ces versions ? Tout d’abord, qu’on veuille bien noter que le pronom “ ils ” (Mat. 27:53, Glaire, RS) ne pouvait se rapporter aux “ corps ” parce que tous les pronoms en grec ont un genre et “ ils ” est au masculin, tandis que “ corps ” est au genre neutre. “ Ils ” ne pouvait pas non plus se rapporter aux “ saints ” car le texte ne dit pas que les saints furent ressuscités mais simplement que les corps furent soulevés ou rejetés. De plus, même les plus anciens manuscrits ne s’accordent pas quant à la façon de lire ce texte. Le Sinaiticus omet les mots “ et les tombeaux commémoratifs s’ouvrirent ” et le vocable “ entrèrent ”.
Eu égard à toutes les questions que ces versets soulèvent, aux façons contradictoires de les lire et aux variantes qu’ils présentent dans les plus anciens manuscrits, une autre solution s’offre, solution qu’il ne serait pas sage d’écarter radicalement. Laquelle ? Celle-ci : Ces versets ne furent pas écrits par Matthieu lui-même, mais ajoutés par un des premiers copistes. Cette hypothèse semble trouver un autre appui dans le fait que le mot grec égérsis employé ici pour “ résurrection ” (RS), ne se trouve nulle part ailleurs dans les Écritures grecques chrétiennes. C’est là aussi la seule fois dans tous les évangiles que l’expression “ les saints ” est utilisée ; elle n’apparaît pour la première fois qu’après la Pentecôte. Le fait que ces versets se trouvent dans l’évangile apocryphe des Nazaréens mais dans aucun des autres évangiles canoniques rend ces versets suspects une fois de plus. Disons en passant que, selon certains, cet évangile des Nazaréens n’était autre, à l’origine, que celui de Matthieu en hébreu, évangile que l’apôtre traduisit plus tard en grec. Il ressemble assez à l’évangile canonique de Matthieu, sauf qu’il omet au début la généalogie.
Nous devons avouer que les versets 52 et 53 de Matthieu, chapitre 27, sont ambigus. En fait, ce sont, de toutes les Écritures grecques chrétiennes, les plus difficiles à traduire. Par suite de leur ambiguïté, nul ne peut affirmer d’une manière tranchante de quelle façon il faudrait les traduire. Ce qui guide la traduction de versets de ce genre, où le texte original manque de clarté, ce n’est pas la critique du texte, rendue vaine par l’équivoque. C’est plutôt l’exégèse ou interprétation biblique du sens qu’entendait l’écrivain original. Par conséquent, la façon dont chaque traducteur rend de tels versets dépend de sa compréhension du reste des Écritures. Les faits scripturaux exposés ci-dessus dictent la façon dont on doit les rendre afin qu’ils s’accordent avec le reste de la Bible.
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Devriez-vous participer au souper du Seigneur ?La Tour de Garde 1962 | 1er avril
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Devriez-vous participer au souper du Seigneur ?
L’ANNÉE 33 de notre ère venait d’entrer dans son printemps. On en était au quatorzième jour du mois de Nisan, premier mois de l’année lunaire israélite. Le soleil avait déjà disparu à l’horizon lorsque, dans une chambre haute, Jésus-Christ et ses douze apôtres étaient étendus sur des divans entourant une table basse sur laquelle était servi un repas composé d’un agneau rôti, de pain sans levain, d’herbes amères et de vin. En tant que Juifs fidèles à la loi, ils célébraient la pâque annuelle pour commémorer la délivrance des Israélites de l’esclavage en Égypte. Vers la fin du repas l’un d’entre eux, Juda l’Iscariot, se leva et sortit. Alors, selon le récit d’un témoin oculaire :
“ Jésus prit le pain et, après avoir prononcé une bénédiction, il le rompit, et le donnant à ses disciples, il dit : Prenez, mangez. Ceci signifie mon corps. Il prit aussi une coupe et, ayant rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ; car ceci signifie mon “ sang de l’alliance ” qui doit être versé en faveur de beaucoup d’hommes, pour la rémission des péchés. ” Il ressort d’autres récits que Jésus voulait que cet événement soit observé régulièrement, car il dit encore : “ Faites ceci en mémoire de moi. ” — Mat. 26:26-28, NW ; Luc 22:19.
Pourquoi Jésus donna-t-il cet ordre et que signifient ses paroles ? Cette commémoration, appelée par Paul “ le souper du Seigneur ”, fut établie comme exemple d’appréciation ; — appréciation de ce que Jéhovah accomplit en donnant son Fils, et plus particulièrement en appréciation de ce qu’avait fait Jésus-Christ et de ce qui serait requis de ses disciples. Obéissant à l’ordre de Jésus, les témoins chrétiens de Jéhovah du monde entier se réuniront le 14 Nisan, après le coucher du soleil, pour commémorer la mort de leur Seigneur ; cette année, selon notre calendrier moderne, ce jour commence le mardi 17 avril.
Considérez la signification des paroles de Jésus. En comparant son corps au pain sans levain, Jésus faisait allusion à son corps charnel littéral qui allait en fait devenir une nourriture vivifiante pour l’humanité, ainsi qu’il l’avait déclaré auparavant : “ Le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. ” Quant au vin, il représentait le sang littéral de Jésus ou sa vie, l’âme ou la vie étant dans le sang. Ainsi, le sang de Jésus servait à deux choses bien précises : il devait ôter le péché du monde et valider une nouvelle alliance que Dieu institua à ce moment-là. Celle-ci remplaça alors l’ancienne alliance de la loi, instituée sous Moïse, et qui devenait caduque. — Jean 6:51 ; 1:29 ; Jér. 31:31-34 ; Actes 15:14.
C’est précisément à cette occasion-là que Jésus fit entrer ses onze fidèles apôtres dans une alliance pour le Royaume, comme nous le lisons : “ Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves ; c’est pourquoi je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, pour juger les douze tribus d’Israël. ” D’autres passages des Écritures montrent que 143 989 autres membres partageront cette gloire avec Jésus et ses onze fidèles apôtres, pour former le total de 144 001. Ils ont tous part à la première résurrection et régneront comme rois et prêtres pendant mille ans. Ce ne sont donc que ceux-là qui ont le droit de participer au souper du Seigneur. — Luc 22:28-30 ; Apoc. 14:1, 3 ; 20:4-6.
CE PROBLÈME N’EXISTAIT PAS AUTREFOIS
Il fut un temps où la question de savoir si l’on pouvait participer au souper du Seigneur ne se posait même pas. Dans l’assemblée chrétienne primitive, tous les chrétiens voués et baptisés devenaient des membres du corps du Christ, ils étaient oints du saint esprit, et le prouvaient par la possibilité qu’ils avaient de faire usage d’un ou de plusieurs dons miraculeux venant de l’esprit, tels que le don des guérisons, la diversité des langues, l’interprétation des langues, etc. Aussi longtemps que ces dons furent accordés, il était facile à tous de discerner qui pouvait participer au pain et au vin lors du souper du Seigneur.
Et même après la disparition de ces dons, alors que les apôtres et tous ceux à qui ils avaient transmis ces dons s’étaient endormis dans la mort, il était encore relativement facile de savoir qui pouvait y participer, et si l’on était vraiment un fils spirituel engendré de Dieu, un membre du corps spirituel du Christ. Du moins, il en était ainsi jusqu’à nos temps modernes : “ Tous ceux qui sont conduits par l’esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. En effet, vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour retomber dans la crainte, mais vous avez reçu un esprit de fils adoptifs, dans lequel nous nous écrions : Abba, Père ! ” Il est encore dit de tous ceux-là : “ Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. ” Ces passages des Écritures ne trouvent leur application qu’en ceux qui entrent en ligne de compte pour la récompense céleste et pour le royaume. — Rom. 9:14, 15, NC ; I Jean 3:14.
Au cours des siècles qui se sont écoulés depuis la mort de l’apôtre Jean jusqu’à la fin du XIXe siècle, il y eut sans aucun doute sur la terre des chrétiens engendrés de l’esprit, semblables au blé qui pousse dans un champ envahi par l’ivraie ; c’est ce que la parabole de Jésus fait d’ailleurs ressortir (Mat. 13:37-43). Puis, à partir de 1870, Dieu commença à rassembler ces chrétiens ; en 1919 se réalisa la prophétie de Matthieu 24:31, qui dit : “ Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. ” Les faits montrent que, la même année, un appel fut lancé pour augmenter le nombre des ouvriers travaillant dans la vigne du Seigneur. Cet appel dura jusqu’en 1931 lorsque, à la fin du “ jour ” de travail dans la vigne, tous les ouvriers reçurent en récompense un denier : le nom de témoins de Jéhovah. — Mat. 20:1-16.
LES AUTRES BREBIS
C’est surtout depuis 1931 que Jéhovah Dieu rassemble une grande foule d’“ autres brebis ” ; ces personnes, qui montrent de l’amour envers leurs frères et qui manifestent les qualités de l’esprit, se sont elles-mêmes vouées à Dieu pour faire sa volonté. Sauf en ce qui concerne l’espérance céleste, elles ressemblent sous tous les autres rapports aux membres du reste encore ici-bas, qui se mettent sur les rangs pour le royaume céleste. Les personnes qui font partie de la grande foule peuvent être comparées aux résidents temporaires de l’ancien Israël, qui assumaient toutes les responsabilités inhérentes à l’alliance de la loi et qui, de ce fait, partageaient les nombreuses bénédictions qui en découlaient. De nos jours, les “ autres brebis ” se trouvent dans une situation analogue ; elles acceptent d’assumer des responsabilités qui reposent sur l’Israël spirituel et, ainsi, elles en partagent les bénédictions. Or, de même qu’il n’était pas possible à un étranger ou résident temporaire de devenir roi, ceux qui forment aujourd’hui la grande foule ne pourront jamais appartenir à la classe régnante, pour partager avec celle-ci les privilèges de la royauté céleste. — Deut. 17:15.
Depuis 1931, le message du Royaume s’adresse surtout à cette grande foule d’autres brebis, dont l’espérance est terrestre. Toutefois, il est possible que Dieu prenne des personnes dans leurs rangs pour combler auprès des 144 000 cohéritiers une place devenue vacante par suite de l’infidélité ou du rejet d’un membre. La date de l’offrande de soi-même peut donc avoir quelque importance, sans être pour autant décisive dans le choix d’un membre du reste.
DIFFÉRENCES
Que l’on soit appelé à être un membre du corps du Christ, le petit troupeau, ou que l’on fasse partie de la grande foule des autres brebis, les premiers pas à faire sont les mêmes. Il faut acquérir la connaissance, se repentir, se convertir, pratiquer la foi en Dieu, la foi dans le sacrifice du Christ et dans la Parole de Dieu, puis se vouer à Dieu pour faire sa volonté et se faire baptiser dans l’eau. Quant à ceux qui feront partie du corps spirituel du Christ, c’est Jéhovah Dieu seul qui agit en leur faveur : Sur la base de leur foi dans le sacrifice du Christ et de leur offrande de soi, il les déclare justes, les engendre comme fils spirituels au moyen de son esprit saint ou force agissante et leur accorde l’onction réservée au corps du Christ. En même temps, Dieu les fait tous entrer dans la nouvelle alliance et dans l’alliance du Royaume. Ainsi, en faisant elle-même sa part et grâce à ce que Dieu fait pour elle, une créature humaine qui remplit ces conditions possède maintenant la ferme conviction de recevoir la récompense céleste, si elle reste fidèle jusqu’à la mort. — Apoc. 2:10.
C’est à de telles personnes et uniquement à elles que s’appliquent les paroles de Paul : “ L’esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu : et si enfants, héritiers aussi, héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ ; si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui. Car c’est par l’espérance que nous avons été sauvés. Or une espérance vue n’est pas une espérance ; car ce que quelqu’un voit, pourquoi l’espérerait-il encore ? Or, si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons d’une attente patiente. ” Et Jean écrivit à leur sujet : “ Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est. ” — Rom. 8:16, 17, 24, 25, La ; I Jean 3:2, Da.
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