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La vengeance du sang des innocentsLa Tour de Garde 1973 | 15 août
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La vengeance du sang des innocents
“Car voici que Jéhovah sort de sa demeure pour visiter l’iniquité des habitants de la terre, et la terre découvrira le sang qu’elle a bu, et ne cachera plus ses tués.” — Is. 26:21, AC.
1. Comme le montre le prophète Ésaïe, comment Jéhovah considère-t-il la vie ?
DÈS le commencement de ses relations avec l’homme, Jéhovah montra qu’il attachait une grande importance à la vie. En même temps, il fit clairement comprendre à l’homme qu’il devait, lui aussi, respecter la vie, sans quoi il lui demanderait des comptes. La transgression de la loi de Jéhovah a attiré son juste jugement sur les nations, et le sang innocent qui a été versé durant les siècles ne peut rester caché ou non vengé plus longtemps. C’est ce que montrent avec certitude les paroles suivantes du prophète Ésaïe : “Car voici que Jéhovah sort de sa demeure pour visiter l’iniquité des habitants de la terre, et la terre découvrira le sang qu’elle a bu, et ne cachera plus ses tués.” — Is. 26:21, AC.
2. a) Dans quelle question concernant la vie Caïn et Abel ont-ils été impliqués, et qu’est-ce qui motiva l’attitude de Caïn ? b) Quel a été le jugement de Jéhovah concernant cette affaire ?
2 Les deux premiers hommes nés de parents humains ont été impliqués dans cette question de l’effusion du sang innocent quand Jéhovah accepta le sacrifice offert par Abel, mais n’agréa pas celui de Caïn. “Caïn fut très irrité, et son visage fut abattu.” Conscient que la colère de Caïn constituait une menace pour la vie d’Abel, Jéhovah avertit Caïn qu’il lui suffisait de faire le bien pour se relever. Toutefois, la raison pour laquelle l’offrande de Caïn n’obtint pas la faveur de Jéhovah, qui “regarde au cœur”, fut rendue plus évidente encore par la mauvaise attitude qu’il adopta ensuite (I Sam. 16:7). Au lieu de s’humilier, en reconnaissant la loi de Jéhovah, et d’imiter son frère, il préféra mépriser le conseil que Dieu lui donna pour vaincre le péché qui se tenait ‘couché à la porte’, et emprunta le chemin qui le conduisit au meurtre de son frère (I Jean 3:12 ; Jude 11). Il révéla encore son attitude d’esprit par la réponse dure et mensongère qu’il fit à Jéhovah quand celui-ci l’interrogea à propos de son frère ; il lui dit : “Je ne sais pas ; suis-je le gardien de mon frère ?” Cette réponse n’exprimait aucun repentir ou remords. Caïn ne pouvait prétendre être innocent et exempt de toute responsabilité. Jéhovah rendit immédiatement son jugement. “La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi. Maintenant, tu seras maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère.” — Gen. 4:4-11.
3. a) Pourquoi Caïn n’a-t-il pas été absous, et comment reçut-il le jugement de Jéhovah ? b) Aux jours de Noé, qu’a fait Jéhovah pour purifier la terre qui était remplie de violence ?
3 Remarquez que Jéhovah attira particulièrement l’attention sur le sang d’Abel qui avait été versé sur le sol. Pourquoi ? Parce que la vie est dans le sang, et que le sang d’Abel avait été répandu sans raison valable. Caïn avait pris la vie de son frère, laquelle appartenait à Dieu, et le sang qui souillait le sol sur les lieux de son crime rendait un témoignage muet mais éloquent qu’une vie avait été perdue et réclamait vengeance auprès de Jéhovah. Caïn a dû se rendre compte qu’en prenant la vie d’Abel il mettait en danger la sienne, car il se plaignit ainsi à Jéhovah : “Je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera.” (Gen. 4:14). Toutefois, Jéhovah lui répondit : “‘Eh bien, si quelqu’un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois.’ Et Jéhovah mit un signe sur Caïn, afin que quiconque le rencontrerait ne le tuât pas.” (Gen. 4:15, AC). Le sens du signe que Jéhovah mit sur Caïn était sans aucun doute très clair, comme le confirma plus tard Lémec, descendant de Caïn, quand il déclara : “J’ai tué un homme pour ma blessure, et un jeune homme pour ma meurtrissure. Caïn sera vengé sept fois, et Lémec soixante-dix-sept fois.” (Gen. 4:23, 24). La violence s’est accrue sur la terre jusqu’aux jours de Noé, quand Jéhovah fit disparaître “tout ce qui avait souffle de vie”, les hommes comme les animaux. Seuls Noé et ceux qui se trouvaient avec lui dans l’arche ont été épargnés quand les eaux du déluge ont recouvert la terre. — Gen. 7:22, 23, Da.
Le caractère sacré du sang est souligné
4. a) Quand et comment a-t-il introduit la force vitale dans sa création matérielle ? b) Comment Jéhovah a-t-il montré que la vie d’une “âme” est supérieure à celle de la végétation ?
4 Ce “souffle de vie” avait été créé par Dieu et donné en premier lieu aux animaux marins, aux créatures ailées et aux animaux terrestres. Cela s’était passé des milliers d’années avant que l’homme ne reçût ce don de Dieu. Toutefois, ce n’était pas le commencement de l’opération de la force vitale sur la terre. Celle-ci avait eu lieu durant le troisième jour de création, quand Dieu fit intervenir la force de vie sur les atomes de matière inanimée, en disant : “Que la terre produise de la verdure, de l’herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre.” (Gen. 1:11). Dans le règne végétal, et plus particulièrement les plantes ligneuses, un liquide vital, la sève, circule dans la plante et transporte la nourriture indispensable jusqu’aux rameaux les plus petits, aux feuilles et aux fleurs. On peut donc dire que la vie de l’arbre est dans la sève, car elle transporte dans toute la plante les éléments vitaux indispensables. Cependant, environ quatorze millénaires plus tard, pendant le cinquième jour de création, quand apparurent les créatures marines et les oiseaux, et encore sept mille ans plus tard, durant le sixième jour de création, quand les animaux terrestres commencèrent à être créés, Jéhovah leur prépara un système circulatoire d’un genre différent. Il fit passer dans celui-ci un nouveau véhicule, non plus la sève, mais le sang, qui transporte l’oxygène et les éléments nutritifs dans chaque cellule de tous les organes et des parties du corps. Toutefois, la vie qui est dans le sang est d’un genre supérieur à celle qui habite les plantes et la végétation en général. Il s’agit de la vie d’une “âme”. En outre, aucune restriction n’a été imposée à l’homme pour ce qui est de couper les plantes, donc de prendre leur vie. Bien au contraire, “toute herbe portant de la semence” et “tout arbre” ont été donnés comme nourriture à l’homme et à l’animal (Gen. 1:29, 30). En revanche, en Éden, et après son péché et son expulsion, l’homme ne reçut pas l’autorisation de prendre la vie des animaux avec la même liberté que celle des plantes. La vie de l’âme est sacrée aux yeux de Dieu.
5. a) Quelle nouvelle loi Noé a-t-il reçue après le déluge, et en rapport avec quelle autorisation lui a-t-elle été donnée ? b) Comment ce commandement soulignait-il le caractère sacré du sang et de la vie qu’il renferme ?
5 Quand Noé sortit de l’arche, Jéhovah lui donna une nouvelle loi. Ce faisant, Jéhovah parla de l’“âme” comme étant le “sang”. La raison en est que l’“âme” ou la “vie” est dans le sang. Cela ne veut pas dire que l’âme est quelque chose d’immatériel, d’invisible et d’intangible qui réside en l’homme. Les animaux, les poissons, les oiseaux sont appelés des “âmes”. (Gen. 1:20-24, Da n. m.) En outre, quand il créa l’homme, Jéhovah insuffla la respiration de vie dans son corps fait de poussière et “l’homme devint une âme vivante”. L’homme est donc une âme ; il n’a pas une âme (Gen. 2:7, Da). Pour ce qui est de verser le sang, l’attitude de Jéhovah envers le genre humain changea après le déluge. Il confia à l’homme la responsabilité sacrée d’agir immédiatement comme exécuteur de sa volonté à l’encontre des meurtriers volontaires. Dieu énonça ce commandement en même temps qu’il autorisa les hommes à manger de la chair animale. Cependant, il donna à Noé un avertissement précis concernant le caractère sacré du sang et de la vie dans le sang : “Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture : je vous donne tout cela comme l’herbe verte. Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang. Sachez-le aussi, je redemanderai le sang de vos âmes, je le redemanderai à tout animal ; et je redemanderai l’âme de l’homme à l’homme, à l’homme qui est son frère. Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ; car Dieu a fait l’homme à son image.” (Gen. 9:3-6). La peine capitale était donc désormais requise par Dieu et, avec le temps, il devint tout à fait clair que le non-respect de cette exigence allait de nouveau entraîner de graves dettes de sang.
Pas de rançon pour celui qui est coupable de meurtre
6. Selon la Loi de Moïse, de quelle façon seulement la propitiation pour le sang versé pouvait-elle être faite, et quelle était l’étendue de cette disposition ?
6 Des siècles plus tard, Jéhovah souligna de nouveau toute la valeur qu’il accorde à la vie de l’“âme” en indiquant le châtiment réservé à quiconque transgresserait la Loi d’Israël, donnée par l’intermédiaire de Moïse. Il dit : “Tu n’auras point pitié de lui ; mais tu exigeras âme pour âme, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied.” (Deut. 19:21, Glaire). Plus tard, Jéhovah donna cet avertissement à son peuple, alors qu’il se préparait à entrer en Terre promise : “Vous ne souillerez point le pays où vous serez, car le sang souille le pays ; et il ne sera fait pour le pays aucune expiation du sang qui y sera répandu que par le sang de celui qui l’aura répandu.” (Nomb. 35:33). Les mesures prises par Jéhovah pour préserver le pays de toute souillure par le sang versé de ses habitants étaient si étendues qu’il avait même prévu les cas où le meurtrier resterait inconnu. On ne devait pas permettre que la mort d’un innocent souille indéfiniment le sol. — Deut. 21:1-9.
7. a) En Israël, qui était autorisé à venger la victime d’un meurtre, et comment s’acquittait-il de sa responsabilité ? b) De quelle façon cette loi donnée à Israël différait-elle des pratiques postérieures, plus particulièrement de celles en usage au Moyen Âge ?
7 La seule personne autorisée par la Loi d’Israël à venger le sang de la personne tuée était appelée le “vengeur du sang” ou goʼél. Il s’agissait du plus proche parent masculin de la victime (Nomb. 35:19). Comme il était le plus proche parent, donc personnellement attaché à la victime, il allait logiquement chercher à assumer cette responsabilité et être poussé par la colère à venger la mort de son parent. Si le meurtrier était connu, la propitiation pour le sang de la victime devait être faite à coup sûr et rapidement. “Si un homme s’enfuit dans une de ces villes [de refuge], après avoir dressé des embûches à son prochain par inimitié contre lui, après l’avoir attaqué et frappé de manière à causer sa mort, les anciens de sa ville l’enverront saisir et le livreront entre les mains du vengeur du sang, afin qu’il meure. Tu ne jetteras pas sur lui un regard de pitié, tu feras disparaître d’Israël le sang innocent [la dette du sang innocent, NW], et tu seras heureux.” (Deut. 19:11-13). On ne devait fournir aucun asile au meurtrier volontaire, ni offrir de rançon pour son âme (Nomb. 35:31). Dans l’Antiquité et au Moyen Âge, dans de nombreux pays, des lieux de refuge étaient prévus même pour ceux qui étaient coupables de meurtre. Les églises de la chrétienté sont devenues des sanctuaires pour ceux qui transgressaient volontairement la loi de Dieu. Cela n’était pas permis par la Loi d’Israël. L’exemple de Joab montre que même l’autel sacré des sacrifices n’offrait aucun refuge. Bien que Joab n’ait pas voulu lâcher les cornes de l’autel et sortir, Salomon ordonna qu’il fût mis à mort dans la cour de la tente de Jéhovah parce qu’il avait participé à la rébellion d’Adonija et au meurtre d’Abner et d’Amasa. — I Rois 2:28-34.
De la miséricorde pour le meurtrier involontaire
8. a) Pourquoi le vengeur du sang ne se chargerait-il pas d’une dette de sang en mettant à mort le meurtrier ? b) Le vengeur du sang serait-il chargé d’une dette de sang en tuant un meurtrier involontaire ? Dans un tel cas, comment le pays aurait-il pu être souillé ?
8 En tuant un meurtrier, le vengeur du sang ne se chargeait pas d’une dette de sang, car il faisait la propitiation pour le sang innocent qui, autrement, aurait souillé le pays (Nomb. 35:33). Mais que se passait-il si la mort avait été donnée accidentellement, sans préméditation ni méchanceté ? Il s’agissait d’un meurtre involontaire, l’auteur de celui-ci n’ayant pas cherché à frapper la victime. Dans un tel cas, si le vengeur du sang se saisissait du meurtrier involontaire et le tuait dans sa colère, le plus proche parent de ce dernier, qui n’était pas coupable d’un meurtre prémédité, pouvait se lever à son tour avec indignation contre celui qui avait tué son parent, et une autre vie innocente risquait d’être prise, celle du premier vengeur du sang, qui avait légalement le droit de frapper le meurtrier involontaire. Cela pouvait facilement provoquer une véritable guerre sanglante et la mort de plusieurs innocents. En outre, le pays serait souillé par un bain de sang.
9. Quel moyen de protection était prévu pour le meurtrier involontaire ?
9 Pour empêcher cela, et dans un acte de miséricorde, Jéhovah ordonna que des villes d’Israël soient prévues pour servir de refuge au meurtrier involontaire pourchassé par le vengeur du sang. “Ces villes vous serviront de refuge contre le vengeur du sang, afin que le meurtrier ne soit point mis à mort avant d’avoir comparu devant l’assemblée pour être jugé. Des villes que vous donnerez, six seront pour vous des villes de refuge. Vous donnerez trois villes au delà du Jourdain, et vous donnerez trois villes dans le pays de Canaan : ce seront des villes de refuge. Ces six villes serviront de refuge aux enfants d’Israël, à l’étranger et à celui qui demeure au milieu de vous : là pourra s’enfuir tout homme qui aura tué quelqu’un involontairement.” (Nomb. 35:10-15 ; Deut. 19:1-3, 8-10). Dans Deutéronome 19:6, il est montré que ces villes devaient être peu éloignées et facilement accessibles, “de peur que le vengeur du sang, échauffé par la colère et poursuivant le meurtrier, ne finisse par l’atteindre s’il avait à faire beaucoup de chemin, et ne frappe mortellement celui qui ne mérite pas la mort, puisqu’il n’était point auparavant l’ennemi de son prochain”. Bien que cela ne soit pas dit expressément dans la Bible, la tradition juive nous apprend que les chemins conduisant aux villes de refuge devaient être larges et toujours bien entretenus, afin qu’il n’y ait aucun obstacle.
En sécurité uniquement à l’intérieur de la ville de refuge
10. Comment déterminait-on si un homme pouvait bénéficier de la protection d’une ville de refuge ?
10 Bien que tout meurtrier pût s’enfuir dans une ville de refuge, l’asile ne lui était accordé que jusqu’au moment où il pouvait se présenter devant les aînés de sa ville, dans la juridiction desquels le meurtre avait été commis (Josué 20:4-6). Alors, “l’assemblée jugera entre celui qui a frappé et le vengeur du sang”. (Nomb. 35:24.) Si le meurtrier était jugé coupable, il devait être livré sans délai au vengeur du sang pour être mis à mort (Nomb. 35:30). En revanche, si l’on jugeait que le meurtrier était exempt de méchanceté et n’avait pas haï la victime avant l’accident, ‘l’assemblée délivrait le meurtrier de la main du vengeur du sang, et le faisait retourner dans la ville de refuge où il s’était enfui. Il y demeurait jusqu’à la mort du souverain sacrificateur [le grand prêtre] qu’on a oint de l’huile sainte’. — Nomb. 35:25.
11. À quelle condition seulement la ville était-elle un lieu de refuge pour les meurtriers, et qu’est-ce que cela mettait en évidence ?
11 Pour être sûr de bénéficier d’une protection continuelle, le meurtrier devait rester à l’intérieur des limites de la ville, y compris ses faubourgs et ses pâturages, à mille coudées autour de celle-ci. “Si le meurtrier sort du territoire de la ville de refuge où il s’est enfui, et si le vengeur du sang le rencontre hors du territoire de la ville de refuge et qu’il tue le meurtrier, il ne sera point coupable de meurtre. Car le meurtrier doit demeurer dans sa ville de refuge jusqu’à la mort du souverain sacrificateur ; et après la mort du souverain sacrificateur, il pourra retourner dans sa propriété.” (Nomb. 35:26-28). Cela signifiait qu’une fois autorisé à demeurer dans la ville après avoir été reconnu par un jugement équitable innocent d’un meurtre volontaire, le meurtrier ne pouvait en sortir sous aucun prétexte, même temporairement, sans risquer sa vie. Cela devait souligner aux yeux du meurtrier, même involontaire, la gravité de son acte et mettre l’accent sur la miséricorde de Jéhovah, qui lui permettait de demeurer dans cette ville de refuge. Il était dit encore : “Vous n’accepterez pas de rançon de quelqu’un qui, s’étant enfui dans sa ville de refuge, veut revenir habiter son pays avant la mort du grand prêtre.” (Nomb. 35:32, Jé). Cela reviendrait à mépriser la disposition prise par Jéhovah et laisserait entendre que la vie pouvait être achetée à Dieu.
12. Le meurtrier involontaire était-il considéré comme un prisonnier dans la ville ? Qu’est-ce qui le retenait, et que devait-il faire durant son séjour dans cette ville ?
12 Le meurtrier qui était autorisé à demeurer dans la ville de refuge ne devait pas être un fardeau pour les autres habitants. Il était raisonnable qu’il contribue durant son séjour à la prospérité de la ville et travaille pour subvenir à ses besoins. Il pouvait faire son métier si cela était approprié. Sinon, on pouvait lui demander d’en apprendre un autre. La Loi de Jéhovah ne permettait à personne de mendier ou de vivre de la charité des autres sans faire quelque chose en retour, du moins s’il en était physiquement capable. Même les veuves et les orphelins qui, s’ils n’avaient ni propriété ni moyens d’existence, étaient largement aidés, devaient néanmoins travailler en échange de ce qu’ils recevaient (Deut. 24:17-22). Il est intéressant de remarquer que si les meurtriers n’étaient pas retenus prisonniers dans la ville mais étaient libres de s’en aller s’ils le voulaient, il n’empêche que la façon dont Jéhovah avait pris cette disposition de salut faisait que seuls les plus téméraires essaieraient de passer outre.
13. Quels autres aspects de la Loi d’Israël montraient clairement que le meurtre, même involontaire, ne devait pas être considéré légèrement ?
13 D’autre part, il ne fallait pas abuser de la miséricorde de Jéhovah, qui avait prévu un refuge pour le meurtrier involontaire. La Loi ne permettait pas non plus de réclamer la miséricorde pour une négligence inexcusable. Par exemple, quand un homme construisait une maison, il devait entourer le toit d’une balustrade. S’il ne le faisait pas, sa maison serait souillée par le sang de quiconque tomberait du toit (Deut. 22:8). Si le propriétaire d’un bœuf ayant l’habitude de donner des coups de corne ne surveillait pas l’animal malgré les avertissements reçus, et si celui-ci tuait quelqu’un, cet homme était responsable du sang versé et pouvait être mis à mort (Ex. 21:28-32). Si, la nuit, un homme surprenait un voleur entré chez lui avec effraction et le tuait en cherchant à l’attraper, il n’était pas coupable du sang versé. En revanche, si cela se produisait le jour, alors que le voleur pouvait être vu sans peine, celui qui le frappait à mort se chargeait d’une dette de sang (Ex. 22:2, 3). En réalité, la loi de Jéhovah était parfaitement équilibrée, exigeant le juste châtiment du méchant, mais accordant la miséricorde à ceux qui tombaient dans le péché ou transgressaient involontairement cette loi.
Le châtiment est certain et proche
14. Comment, en tant que nation, Israël a-t-il accepté les exigences de la Loi concernant le caractère sacré de la vie, et quelle accusation les prophètes de Dieu ont-ils été autorisés à prononcer ?
14 Cette disposition équitable, prise par Jéhovah, se révéla un véritable acte d’accusation pour l’antique Israël. Dès le début de l’histoire d’Israël, la Loi tout entière avait mis l’accent sur le caractère sacré de la vie et du sang. Cependant, seul un reste réagit favorablement aux exhortations répétées que Jéhovah jugea nécessaire d’adresser à son peuple par l’intermédiaire des ‘prophètes qu’il lui a envoyés dès le matin’, afin de l’avertir du juste châtiment qu’il ne manquerait pas de lui infliger. Non seulement les Israélites refusèrent d’écouter les conseils et avertissements de Jéhovah, mais ils traitèrent cruellement ses prophètes et les mirent à mort, ajoutant ainsi à leur culpabilité devant Jéhovah en versant le sang de ces innocents (Jér. 26:2-8). Jéhovah leur adressa donc cette accusation par l’intermédiaire de Jérémie : “Même dans les pans de ta robe a été trouvé le sang des âmes des pauvres innocents ; je ne l’ai pas trouvé en pénétrant violemment dans les lieux cachés, mais en tous ceux-ci.” (Jér. 2:34, Da n. m). Par Ésaïe, il déclara aussi : “Le pays était profané par ses habitants ; car ils transgressaient les lois, violaient les ordonnances, ils rompaient l’alliance éternelle. C’est pourquoi la malédiction dévore le pays, et ses habitants portent la peine de leurs crimes ; c’est pourquoi les habitants du pays sont consumés, et il n’en reste qu’un petit nombre.” — És. 24:5, 6.
15. Quel châtiment Jéhovah a-t-il infligé à son peuple d’Israël aux jours de Jérémie, et quelle responsabilité supplémentaire ses descendants porteraient-ils à l’époque de Jésus ?
15 Jérusalem fut détruite en l’an 607 avant notre ère à cause de ses nombreux crimes commis contre Jéhovah, y compris sa culpabilité pour le sang versé ; seul un reste ne fut pas condamné. Cependant, malgré ce châtiment terrible de la part de Jéhovah, les chefs de la fausse religion à l’époque de Jésus, pas plus que les conducteurs religieux du temps de Jérémie, n’ont pu nier qu’ils étaient coupables d’avoir versé le sang, car, dans les deux cas, leurs vêtements étaient rouges du sang des fidèles adorateurs de Jéhovah, et même de son propre Fils bien-aimé. — Mat. 23:33-36 ; 27:24, 25 ; Luc 11:49-51.
16. Quelle attitude les nations adoptent-elles aujourd’hui quant au caractère sacré de la vie, et quel doit être notre point de vue ?
16 De nos jours, la dette de sang de toutes les nations de la terre a atteint son comble. C’est également le cas de la “prostituée” appelée Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion, qui, selon les Écritures, est ivre du sang des serviteurs de Jéhovah (Rév. 17:5, 6 ; 18:24). Le Vengeur du sang établi par Jéhovah est sur le point de frapper Babylone la Grande. Malheur à quiconque sera trouvé en sa compagnie (Rév. 18:4) ! Ceux qui ont versé le sang, dit David, “n’atteindront pas la moitié de leurs jours”. (Ps. 55:24 55:23, NW.) Notre prière sincère doit être celle du psalmiste qui déclara : “Ô Dieu, Dieu de mon salut ! délivre-moi du sang versé”, et : “Sauve-moi des hommes de sang !” (Ps. 51:16 51:14, NW ; 59:3 59:2, NW). Dans un avenir proche, un puissant chant de louange montera vers Jéhovah dans les cieux parce que le dernier élément de Babylone la Grande aura été détruit et que le sang de tous les innocents aura été vengé. Alors, sur la terre, nous joindrons nos voix à celles de tous ceux qui auront été épargnés par l’épée punitive du Vengeur établi par Jéhovah. — Rév. 19:1, 2, 15, 21.
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Quitter la ville de refuge signifie la perte de la vieLa Tour de Garde 1973 | 15 août
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Quitter la ville de refuge signifie la perte de la vie
1. Dans quelle situation semblable à celle des Juifs du temps de Jésus la chrétienté se trouve-t-elle ?
AUJOURD’HUI, la chrétienté et le monde en général se sont chargés d’une lourde dette de sang. N’ayant jamais tué quelqu’un ni participé directement à une guerre, de nombreuses personnes sincères n’ont pas conscience d’avoir une part de culpabilité. Toutefois, elles partagent dans une certaine mesure la responsabilité de ceux qui, selon la prophétie, ont répandu le sang innocent. Actuellement, la chrétienté se trouve dans la même situation que les Juifs du temps de Jésus à qui celui-ci déclara : “Voici que je vous envoie des prophètes, des sages et des instructeurs publics. Les uns, vous les tuerez et les mettrez au poteau, d’autres, vous les flagellerez dans vos synagogues et les persécuterez de ville en ville ; pour que retombe sur vous tout le sang juste répandu sur la terre, depuis le sang du juste Abel jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel. En vérité je vous le dis, toutes ces choses viendront sur cette génération. Jérusalem, Jérusalem, celle qui tue les prophètes et lapide ceux qui lui sont envoyés.” — Mat. 23:34-37.
2. Pourquoi Jérusalem était-elle chargée d’une dette de sang, et quel a été son châtiment ?
2 Si les actions de Jérusalem étaient entachées de sang, ce n’était pas par des guerres théocratiques menées sous la direction de Jéhovah Dieu, mais parce qu’elle avait versé le sang innocent et tué délibérément de nombreux prophètes de Dieu, condamnant même à mort Jésus, son Fils. Elle n’a pas agi dans l’innocence, car aux jours de Jérémie, sept siècles auparavant, Jéhovah avait dévoilé la dette de sang de Jérusalem en disant par son prophète : “Même dans les pans de ta robe a été trouvé le sang des âmes des pauvres innocents ; je ne l’ai pas trouvé en pénétrant violemment dans des lieux cachés, mais en tous ceux-ci. Et tu dis : Oui, je suis innocente, sa colère se détournera de moi. Voici, j’entrerai en jugement avec toi sur ce que tu as dit : Je n’ai point péché.” (Jér. 2:34, 35, Da n. m.). Conformément à ces paroles, en l’an 607 avant notre ère, Jéhovah laissa éclater sa colère sur Jérusalem pour tout le sang qu’elle avait versé sans raison, et les Babyloniens, exécuteurs de la volonté divine, répandirent sur le sol le sang de ses habitants par une destruction effroyable. En accomplissement des paroles de Jésus, Jérusalem fut de nouveau plongée dans un bain de sang, quand, en été de l’an 70 de notre ère, 1 100 000 de ses habitants périrent dans la ville assiégée.
Responsabilité collective pour le sang versé
3. Pourquoi un grand nombre d’Israélites n’ayant pas tué directement quelqu’un ont-ils péri ?
3 Que les membres de la chrétienté en particulier prêtent attention à cet exemple d’avertissement ! Tous les Juifs tués par les Babyloniens ou par les Romains n’étaient pas directement responsables de la mort des prophètes de Dieu ni coupables d’avoir mis à mort d’autres personnes ; cependant, ils périrent avec ceux qui avaient répandu volontairement le sang innocent. Pourquoi ? Parce qu’ils avaient soutenu les pratiques et les traditions du judaïsme, et ainsi partagé la responsabilité collective du sang versé.
4. Pourquoi les actes de la chrétienté ne peuvent-ils passer inaperçus devant Jéhovah ?
4 La chrétienté est vraiment la contrepartie moderne de Jérusalem et de son territoire en Juda. Ses actes accomplis devant Dieu ont été entachés du sang injustement versé depuis son origine, au quatrième siècle, aux jours de Constantin. Ils n’ont pu passer inaperçus, car Jéhovah, qui ne change pas, déclara à Noé : “Je redemanderai le sang de vos âmes, je le redemanderai à tout animal ; et je redemanderai l’âme de l’homme à l’homme, à l’homme qui est son frère. Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ; car Dieu a fait l’homme à son image.” — Gen. 9:5, 6.
5. a) De quelles actions la chrétienté s’est-elle rendue coupable, et pourquoi ne peuvent-elles être justifiées ? b) Qui partage la responsabilité de la chrétienté pour le sang versé ?
5 Outre l’Inquisition et les croisades, les centaines de guerres menées par la chrétienté avant 1914 ont coûté la vie à des centaines de milliers de personnes sans défiance. Puis, il y a eu deux guerres mondiales, qui ont fait des dizaines de millions de morts. La chrétienté, qui en porte la responsabilité principale, s’est chargée d’une terrible dette de sang qu’elle devra régler conformément au commandement divin sur le sang. On ne peut prétendre que ces guerres étaient théocratiques, menées au nom de Dieu, bien que, durant les combats qui se déroulèrent au sein même de la chrétienté, les prêtres et les ecclésiastiques des deux camps aient béni les combattants. Une telle bénédiction n’autorisait personne à tuer son prochain sans être coupable devant Dieu du sang versé. Celui qui se plaçait sous la bénédiction de ces prêtres n’entrait en aucune façon dans la “ville de refuge” de Jésus-Christ, le Grand Prêtre de Jéhovah. Bien que de nombreux soldats aient combattu sincèrement avec une ferveur religieuse ou patriotique, et que le nom de Dieu ait été invoqué sur ces guerres, cela n’a pas empêché ces hommes de se charger d’une dette de sang. En outre, ceux qui approuvent, aident ou soutiennent les hommes qui versent directement le sang, ou ceux qui participent à la propagande ou à des mouvements qui contribuent à verser le sang innocent, partagent également la responsabilité collective des crimes commis et doivent comparaître devant le Dieu de justice, qui ne peut et ne veut pas fermer les yeux sur leur culpabilité dans le sang versé.
6. De quoi la chrétienté est-elle encore coupable, et échappera-t-elle au châtiment ?
6 Plus grave encore, la chrétienté est coupable d’avoir versé le sang en mettant à mort de nombreux serviteurs de Dieu. Le livre de la Révélation décrit Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion, dont la chrétienté est la partie dominante, comme étant “ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus”. (Rév. 17:6.) Tout aussi sûrement que la chrétienté a méprisé l’avertissement de Jéhovah, le jugement de ce dernier la frappera sous peu, de même qu’il a frappé son image typique, Jérusalem et Juda, en 607 avant notre ère et en 70 de notre ère. Tous ceux qui seront alors trouvés avec elle partageront sa culpabilité et son sort. — Rév. 18:4.
Comment s’enfuir aujourd’hui dans la ville de refuge
7. Quand le Vengeur du sang établi par Jéhovah frappera-t-il, et quel est le seul refuge possible ?
7 Avec miséricorde, Jéhovah a retenu son Vengeur du sang, le Seigneur Jésus-Christ, afin qu’avec ses armées angéliques il ne détruise pas encore la chrétienté et tous ceux qui partagent sa culpabilité pour le sang versé. Cependant, ce sursis prendra fin bientôt (Rév. 7:1-3). Lors de la “grande tribulation” maintenant proche, le Vengeur du sang des hommes frappera. “Car voici que Jéhovah sort de sa demeure pour visiter l’iniquité des habitants de la terre, et la terre découvrira le sang qu’elle a bu, et ne cachera plus ses tués.” (Is. 26:21, AC ; Mat. 24:21, 22). Quand viendra ce moment décisif, tous les hommes seront mis en face de leur responsabilité commune, et cela sur une échelle beaucoup plus vaste que pour Jérusalem et les Juifs. Tous ceux qui n’auront pas trouvé le lieu de sécurité devront subir le châtiment. Une fois pour toutes, la terre sera purifiée du sang de tous ceux qui ont été injustement tués. La propitiation doit être faite, afin que le commandement relatif au caractère sacré du sang contracté avec Noé puisse être accompli. Le seul moyen de s’enfuir vers la sécurité consiste à trouver le chemin qui mène à la “ville de refuge” antitypique de Jéhovah et à y demeurer jusqu’à ce que le jour de la colère de Jéhovah soit passé, en profitant des bienfaits que nous accorde Jésus-Christ, le Grand Prêtre de Jéhovah. Mais quelle est cette ville de refuge antitypique ?
8. Qu’est-ce que la ville de refuge antitypique, et comment y entre-t-on ?
8 En Israël, le meurtrier devait s’enfuir dans l’une des six villes prévues à cet effet. Puis, après avoir démontré son innocence, il devait demeurer dans la ville de refuge jusqu’à la mort du grand prêtre en fonction (Nomb. 35:9-34). La ville de refuge antitypique doit donc être la disposition prise par Jéhovah, afin d’éviter que quelqu’un soit exécuté pour avoir transgressé son commandement relatif au caractère sacré du sang. Nous entrons dans cette ville en acceptant et en continuant de profiter des bienfaits du service actif de Jésus-Christ, le Grand Prêtre. La vie humaine parfaite de Jésus, qu’il sacrifia sur la terre, correspondait à celle du premier homme Adam, dans le paradis d’Éden. Jésus abandonna sa vie parfaite dans la mort et, après sa résurrection et son ascension au ciel, à la droite de Dieu, il put présenter la valeur de son sacrifice rédempteur en faveur des descendants mortels d’Adam. Ainsi, Jésus devint le Rédempteur de l’humanité, notre plus proche parent. Les bienfaits de ce sacrifice rédempteur nous purifient donc de toute culpabilité et permettent la réconciliation du genre humain avec Dieu. — Héb. 2:14 ; 10:12 ; Rom. 5:11 ; voir Actes 2:37-40.
9. a) Pour obtenir le pardon de Dieu, que doit faire tout transgresseur du commandement divin concernant le caractère sacré du sang ? b) Quel exemple Paul a-t-il fourni sous ce rapport ?
9 Tout transgresseur, volontaire ou involontaire, du commandement divin sur le caractère sacré du sang doit rechercher le pardon de Dieu et l’annulation de son péché par la foi dans le sang de Jésus, le Grand Prêtre. Il doit montrer qu’il se repent sincèrement de sa transgression en demeurant avec obéissance dans les dispositions que Dieu a prises par l’intermédiaire du Christ et en faisant confiance à la justice et aux bons offices du Grand Prêtre. Saul de Tarse, qui devint l’apôtre Paul, persécuta la congrégation chrétienne et approuva même le meurtre de certains de ses membres. Il est un exemple pour ceux qui ont violé le commandement relatif au sang. “Néanmoins, dit-il, miséricorde m’a été faite, parce que j’étais ignorant et agissais par manque de foi.” (I Tim. 1:13). Jéhovah ayant constaté par l’entremise du Christ l’attitude repentante de Saul, qu’il démontra plus tard par de nombreuses œuvres de foi, le Vengeur du sang, Jésus-Christ ressuscité, ne le fit pas mourir plus tard, durant le “jour de vengeance de notre Dieu”. (És. 61:2.) Quand Jésus se fit connaître à Saul et lui révéla qu’en persécutant la vraie Église il le persécutait, Saul se repentit, changea d’attitude et profita désormais des bienfaits du sacrifice rédempteur, comme dans une ville de refuge. — Actes 9:1-19.
La requête faite à Dieu d’une bonne conscience
10. Comment, aujourd’hui, pouvons-nous obtenir une bonne conscience devant Dieu ?
10 Dans l’Antiquité, le meurtrier involontaire ne devait pas se contenter de se rendre dans une ville de refuge pour être protégé. Avant de pouvoir y demeurer et de recevoir les bienfaits qu’elle pouvait lui accorder, il devait démontrer qu’il avait une bonne conscience devant Dieu pour ce qui était du sang versé involontairement. Aujourd’hui, on ne peut obtenir cette bonne conscience devant Dieu que par une requête sincère et honnête faite à Dieu en se vouant à lui par l’intermédiaire du Christ, et en se faisant baptiser. Cela signifie que celui qui s’approche de Dieu doit reconnaître les péchés qu’il a commis en transgressant la loi divine et changer d’attitude quant à l’accomplissement de la volonté de Jéhovah. Il doit donc lui faire l’offrande totale et inconditionnelle de sa vie puis se présenter pour être baptisé par immersion dans l’eau en symbole de son offrande. Cela est particulièrement nécessaire maintenant que la fin du présent monde est proche.
11. Quelle est cette bonne conscience demandée à Dieu, et comment l’obtient-on ?
11 Dans I Pierre 3:20, 21, l’apôtre parle de la puissance salvatrice du baptême et de son rapport avec la conscience chrétienne, disant : “Ce qui y correspond [c’est-à-dire à Noé et à sa famille qui passèrent à travers le déluge dans l’arche, à la fin du monde d’alors], c’est ce qui vous sauve aussi à présent, à savoir le baptême, (non pas l’éloignement de la malpropreté de la chair, mais la requête faite à Dieu d’une bonne conscience,) par la résurrection de Jésus-Christ.” La conscience que nous demandons à Dieu en nous soumettant au baptême nous enlève tout sentiment de culpabilité envers lui. C’est être conscient que le sacrifice rédempteur de Jésus-Christ nous purifie de tout péché, contrairement aux sacrifices d’animaux qui devaient être répétés chaque année. Cette bonne conscience accordée par Dieu nous permet de nouer des relations pures avec lui et de demeurer dans cette situation en profitant des services de son Grand Prêtre. Ceux qui entrent dans de telles relations doivent garder cette bonne conscience en continuant d’accomplir les tâches qui leur sont confiées dans la ville de refuge antitypique. La conscience contribue donc dans une large mesure à nous faire rester dans la ville de refuge.
12. Comment pourrions-nous nous placer dans la situation dangereuse qui revient à quitter la ville de refuge moderne ?
12 Étant entrés dans cette ville antitypique par l’offrande de notre personne à Dieu et notre baptême, grâce au sacrifice propitiatoire de Jésus-Christ, nous sommes affranchis de tout sentiment de culpabilité et devons continuer à vivre dans cette ville avec la même liberté. Toutefois, si nous commencions à endurcir notre conscience contre Dieu et à nous justifier, même lorsque nous commettons de petites infractions à la loi de Jéhovah prévue pour ceux qui se réfugient dans cette ville, nous nous placerions dans une situation dangereuse risquant de nous amener finalement à quitter purement et simplement cette ville. La loi de Dieu est clairement définie dans sa Parole et dans les imprimés bibliques auxquels il pourvoit pour que nous comprenions quels sont sa volonté et ses desseins pour l’humanité en ce temps de la fin. Méconnaître cette direction très claire de l’esprit de Dieu reviendrait à faire peu de cas de la direction de notre conscience chrétienne. Si nous méprisons celle-ci, avec le temps nous ne ressentirons plus aucune douleur ou gêne dans des situations où elle devrait nous piquer. Finalement, dit Paul, la conscience peut s’endurcir comme la chair marquée au fer rouge. Dans cette condition, la conscience, telle une chair fougueuse, ne ressent plus aucune douleur, n’éprouve plus aucun sentiment de culpabilité. Avec le temps, nous pourrions devenir indulgents envers le mal et, quand notre attention est attirée sur une mauvaise action, en arriver à hausser les épaules comme pour dire : “Eh quoi ! Peu importe !” Une telle indifférence ne pourrait que nous amener à mépriser totalement les dispositions qui nous ont permis d’entrer dans la ville de refuge. Si nous sommes surpris dans cette condition ou (état d’esprit) par le Vengeur du sang, nous ne bénéficierons d’aucune protection, car nous ne serons plus dans la ville de refuge pour jouir de la protection du Grand Prêtre, lors du “jour de vengeance” imminent.
Tenons ferme jusqu’à la fin
13. Comment peut-on quitter la ville de refuge antitypique, comment cela peut-il être évité, et quel danger menace quiconque la quitte ?
13 Étant donné que celui qui devient trop confiant et qui perd toute foi dans le sacrifice du Grand Prêtre et dans le pardon du péché qu’il rend possible quitte en fait la ville de refuge, s’exposant ainsi à être détruit à Harmaguédon, nous ferons bien d’écouter l’avertissement suivant de l’apôtre Paul : “C’est pourquoi il nous faut prêter plus que l’attention ordinaire aux choses que nous avons entendues, pour que nous ne soyons jamais emportés à la dérive.” (Héb. 2:1). Le Vengeur établi par Jéhovah passera bientôt à l’action. Ce n’est donc pas le moment d’être surpris hors de la ville de refuge ou dans une position dangereuse, à la limite des pâturages, limite du refuge prévu par Jéhovah. Nous ne devons jamais tomber dans le piège consistant à croire que nous pouvons nous écarter un tant soit peu des justes exigences de Jéhovah. Qui d’entre nous peut dire à quel moment précis quelqu’un cesse d’être une personne faisant seulement preuve d’un mauvais jugement et commence à mépriser volontairement les dispositions prises par Jéhovah ? Rappelez-vous ce que Paul écrivit dans I Corinthiens 4:4: “Car je ne suis pas conscient de quelque chose contre moi-même. Cependant, par cela, je ne suis pas révélé comme juste, mais celui qui m’interroge est Jéhovah.” Pouvons-nous dire que nous nous confions en Jéhovah si nous méprisons ou transgressons délibérément ses commandements ? Envisager de quitter, ne serait-ce que temporairement, la ville de refuge antitypique revient à tenter Dieu pour qu’il nous sauve de son Vengeur du sang. En outre, si quelqu’un, se trouvant dans une telle situation, vient à mourir d’une mort naturelle avant la “grande tribulation”, quel sera son sort lors de la résurrection ? Nous ne devrions jamais négliger de poser un fondement suffisamment solide pour notre foi, en comptant sur les services du Grand Prêtre, afin que le Vengeur du sang se souvienne favorablement de nous quand viendra la résurrection (Mat. 24:21, 22). Ne pas agir ainsi en ce “temps de la fin” peut signifier la destruction éternelle. C’est risquer de ne pas survivre à la “grande tribulation” imminente et d’être mis à mort.
Quand sera-t-il possible de sortir de la ville de refuge ?
14. Jusqu’à quand les chrétiens ayant l’espérance céleste doivent-ils demeurer dans la ville de refuge antitypique, et pourquoi ?
14 Pendant combien de temps ceux qui partagent la responsabilité du sang versé doivent-ils demeurer à l’intérieur de la ville de refuge ? Jusqu’à ce qu’ils n’aient plus besoin des services du Grand Prêtre. Paul écrivit aux Hébreux : “Ainsi donc il est aussi capable de sauver de façon complète ceux qui, par lui, s’approchent de Dieu, étant toujours vivant pour plaider pour eux. Car c’est bien là le grand prêtre qui nous convenait, loyal, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et devenu plus élevé que les cieux.” (Héb. 7:25, 26). Les services de ce Grand Prêtre sont donc pour les survivants de la “grande tribulation”, qui sont imparfaits. Ils en auront besoin pour tenir une position de justes devant Dieu, aussi longtemps qu’ils seront chargés d’une dette de sang. Ceux qui ont été oints de l’esprit saint de Dieu pour être ses fils spirituels et cohéritiers de Christ doivent demeurer dans la ville de refuge antitypique jusqu’à ce qu’ils achèvent fidèlement leur course terrestre dans la mort, sacrifiant ainsi pour l’éternité leur nature humaine. Étant donné que le sacrifice du Christ ne concerne que les créatures humaines, le Grand Prêtre “meurt” par rapport à ces chrétiens oints en ce sens qu’il n’a plus besoin d’agir en leur faveur avec la valeur de son sacrifice humain puisque, par la résurrection, les membres du “petit troupeau” des “cohéritiers de Christ” seront changés pour devenir des esprits et résider dans les cieux où ils posséderont une “nature divine”. — Luc 12:32 ; Rom. 8:17 ; II Pierre 1:4.
15. Quand ceux qui ont l’espérance terrestre pourront-ils quitter la ville de refuge antitypique, et qu’est-ce qui leur permettra d’agir ainsi ?
15 En revanche, les survivants de la “grande tribulation”, qui ont l’espérance de vivre sur la terre, ne pourront pas sortir de la ville de refuge quand les ennemis de Dieu auront été détruits à Harmaguédon et que sera ainsi vengé le sang des innocents tués durant toute l’histoire de l’homme. Certes, avant que le Vengeur du sang n’intervienne pour exécuter le jugement de Jéhovah, les membres de cette “grande foule” auront dû laver leurs robes et les blanchir dans le sang de l’Agneau. Toutefois, la “grande tribulation” ne les déchargera pas de leur dette de sang ni ne les débarrassera immédiatement des péchés hérités d’Adam. Bien qu’ayant une bonne conscience devant Dieu, ils devront continuer à la garder en demeurant à l’intérieur des limites de la ville de refuge antitypique jusqu’à ce qu’ils soient rétablis dans la perfection humaine et qu’ils n’aient ainsi plus besoin des services du Grand Prêtre. Quand cela aura-t-il lieu ? Seulement quand ils auront atteint la perfection humaine à la fin du règne millénaire du Christ et que celui-ci les aura rendus, dans leur perfection, à Jéhovah, pour l’épreuve finale de leur intégrité sur la base de leur propre mérite. Quand ils ne seront plus sous cette protection du Grand Prêtre, Jésus-Christ, celui-ci mourra par rapport à eux, en ce sens qu’il ne devra plus agir en leur faveur au moyen du sang purificateur qu’il a offert en sacrifice.
16. Quelle sera la situation des ressuscités par rapport à la ville de refuge antitypique ?
16 Que dire maintenant de ceux qui seront ressuscités durant le règne millénaire de Jésus ? Devront-ils, eux aussi, entrer dans la ville de refuge et y rester “jusqu’à la mort du souverain sacrificateur” ou Grand Prêtre ? Non. En effet, ils ont acquitté le prix du péché : la mort (Rom. 6:7). Ils ont été déchargés du péché en allant dans la tombe commune à tous les hommes. Quand ils reviendront à la vie, ils seront sur le chemin qui mène non pas à la ville de refuge antitypique, mais à la vie éternelle. Tout en continuant à marcher sur cette route conduisant à la vie, ils seront, eux aussi, aidés par le Grand Prêtre à atteindre la perfection humaine. Une fois qu’ils auront passé l’épreuve finale, après le règne millénaire du Christ, Jéhovah les déclarera justes et leur garantira la vie éternelle sur la terre. Par contre, s’ils n’obéissent pas aux exigences que Dieu imposera aux hommes à cette époque-là, ils seront alors l’objet d’un jugement de condamnation définitif et seront détruits à jamais, tout comme ceux qui auront été exécutés mille ans auparavant, lors de la “grande tribulation”.
17. Quelles questions se posent concernant la “mort” du Grand Prêtre ?
17 Toutefois, quelqu’un pourrait se demander comment il faut alors comprendre ces paroles de Paul aux Hébreux : “Cette espérance, nous l’avons comme une ancre pour l’âme, à la fois sûre et ferme, et elle entre jusqu’à l’intérieur du rideau, où un précurseur est entré pour nous, Jésus, qui est devenu grand prêtre pour toujours selon la manière de Melchisédek.” (Héb. 6:19, 20). Pourquoi est-il dit que Jésus est Grand Prêtre pour toujours si ses services en tant que tel en faveur du monde des hommes doivent cesser à la fin du règne millénaire ? En quel sens est-il Grand Prêtre pour toujours ?
18. Quelle fonction du Grand Prêtre prendra fin, mais pourquoi cela ne mettra-t-il pas un terme à toutes ses relations avec le genre humain ?
18 Dans le type juif, le grand prêtre mourait ; ainsi, non seulement son service, mais également sa vie prenaient fin. Ce n’est pas le cas du Grand Prêtre, Jésus-Christ. Il est vrai qu’il achèvera son service dans cette fonction quand l’humanité sera complètement rétablie dans la justice devant Jéhovah, mais Jésus restera éternellement à la droite de son Père. La fin de sa fonction en tant que Grand Prêtre intercédant en faveur du genre humain ne mettra pas un terme à sa vie. Les heureuses conséquences de son service en tant que Roi et Grand Prêtre pour le genre humain subsisteront éternellement, et les hommes lui seront toujours redevables d’avoir servi ainsi en leur faveur. Durant toute l’éternité, ils fléchiront le genou au nom de Jésus et confesseront qu’il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (Phil. 2:5-11). Ses services en faveur de l’humanité ne seront plus nécessaires pour qu’elle profite de son sacrifice propitiatoire. Cependant, en tant que grand Administrateur et Porte-parole de Jéhovah, il continuera sans aucun doute à occuper la position la plus importante pour ce qui est de louer Jéhovah et de promouvoir le culte qui unira tout l’univers, à la gloire et à l’honneur de Dieu.
19. Qu’est-ce qui peut nous soutenir, et quel effort sincère devrions-nous faire ?
19 Quel privilège inestimable ce sera d’être du nombre de ces créatures heureuses qui auront survécu à cette époque ! Combien elles seront reconnaissantes pour la miséricorde de Jéhovah qui a rendu possible cette merveilleuse disposition ! C’est cette espérance qui nous soutient aujourd’hui. Puissions-nous lui accorder la même valeur qu’à la vie elle-même, car si, actuellement, en ce “temps de la fin” pour le présent monde chargé d’une dette de sang, nous demeurons dans la ville de refuge prévue par Dieu, nous sauverons notre vie.
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