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Le magnétisme — une force au service de l’hommeRéveillez-vous ! 1978 | 8 mai
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d’une trentaine de centimètres et est propulsé à des vitesses remarquables. Des essais effectués en Allemagne et au Japon indiquent que ces trains peuvent conduire les passagers à plus de 300 kilomètres à l’heure. Les systèmes de transport à grande vitesse basés sur la lévitation magnétique ont des avantages à la fois économiques et écologiques sur les autres systèmes. Par exemple, ces trains ne possèdent pas d’organes moteurs qui peuvent s’user, ils consomment peu d’énergie, ne polluent pas et sont silencieux.
L’homme n’a encore fait qu’effleurer les possibilités du magnétisme. En apprenant à mieux connaître l’action de cette force dans notre univers, il devrait méditer sur la puissance de Jéhovah, qui en est le Créateur. “Grand est notre Seigneur et abondant en force”, lui qui a créé le magnétisme, cette force au service de l’homme! — Ps. 147:5; És. 40:26.
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Tragédie en merRéveillez-vous ! 1978 | 8 mai
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Tragédie en mer
Raconté à notre correspondant en Papouasie-Nouvelle-Guinée
CE MERCREDI 9 mars, vers les onze heures, nous quittions Gasmata, en Nouvelle-Bretagne. Il faisait un temps merveilleux. Une brise légère et continue gonflait la voile du canot dont nous augmentions la vitesse à la pagaie.
Pendant une bonne partie du voyage, la côte déroula sur notre gauche sa bordure de palétuviers d’un vert profond, qu’émaillaient des villages côtiers et de petites plages de sable blanc léchées par les vagues et abritées par des rangées de cocotiers.
Quelque cinq à huit kilomètres plus loin, à l’intérieur des terres, se dressaient des montagnes abruptes, couvertes d’une végétation luxuriante. En cet endroit de l’île de Nouvelle-Bretagne, longue de 485 kilomètres, certains sommets atteignent jusqu’à 1 500 mètres. Quel spectacle majestueux.
Le canot glissait par moments au-dessus de bancs de corail aux couleurs vives, peuplés de poissons tropicaux. Nous longions la côte d’assez près et la mer était calme. Plus au large, des lignes blanches et onduleuses révélaient la présence de petits écueils où les vagues serrées venaient se briser dans un jaillissement d’écume. Assis dans le canot, nous ressentions une profonde satisfaction intérieure devant tant de grandeur sereine. Tout était si beau!
Nous étions loin d’imaginer qu’en l’espace de quelques heures ce décor paisible serait balayé par un vent de tempête et que nous serions la proie d’une mer en furie soulevée par des vagues gigantesques.
Pourquoi ce voyage?
Nous avions entrepris ce voyage pour nous rendre à l’assemblée organisée par les Témoins de Jéhovah à Umisa, à cinquante kilomètres de chez nous. Nous étions cinq: deux prédicateurs à plein temps en service spécial, Jack Nelulu et William Nahilo, un homme âgé nommé Deia, sa femme Kurkur et leur petite fille adoptive de six ans. Les autres enfants de Deia, une fillette de douze ans et un garçon de dix ans, avaient été confiés à des membres de la petite congrégation de Témoins de Jéhovah établie à Umisa. Deia et Kurkur étaient tout contents de les revoir et c’était pour eux une raison supplémentaire de nous accompagner.
En remontant la côte à bord d’un canot à balancier, nous ne faisions rien d’extraordinaire. Les populations côtières de Nouvelle-Bretagne ont l’habitude de ce mode de déplacement et voyagent toujours ainsi. Le spectacle de tous ces canots aux voiles blanches gonflées pour escalader la crête des vagues est d’ailleurs très beau à voir. Les poissons et les autres formes de vie marine pullulent dans ces eaux. À bord de notre embarcation, nous étions fascinés par toute cette faune, et les cabrioles cocasses des marsouins qui nous suivaient ajoutaient à l’attrait et au plaisir du voyage.
Un terrible coup de vent
Tard dans l’après-midi, nous arrivâmes à l’extrémité du banc de roches que nous avions longé jusque-là. Nous apercevions devant nous l’îlot d’Atui, pas très éloigné de la grande île de Nouvelle-Bretagne. Comme le vent léger semblait favorable, nous décidâmes de traverser.
Il était environ six heures. Nous avions effectué la moitié de la traversée en haute mer et n’étions plus qu’à 1,5 km d’Atui. Tout à coup, un vent terrible se leva et fit bouillonner la mer. Nous déployâmes tous nos efforts pour écoper l’eau qui entrait dans le canot. Le mât et la voile allaient-ils pouvoir résister aux assauts du vent? Si oui, nous savions qu’il nous serait possible d’aborder sur l’îlot et de nous mettre en sécurité. Mais il devait en être autrement.
Le vent était par trop violent, car il avait pris de la vitesse en dévalant les montagnes, et le mât se rompit, nous laissant à la merci de la tempête. Nous nous mîmes à pagayer de plus belle. Avec l’énergie du désespoir, nous nous efforcions de diriger le canot sur Atui, mais en vain. Le vent nous ramenait au large et nous laissions l’îlot derrière nous. Même en cet instant, nous croyions encore pouvoir revenir quand le vent serait tombé, si le canot tenait bon.
Le vent nous poussait toujours plus loin, la mer redoublait de fureur et la pression exercée de toutes parts sur la coque du canot se faisait de plus en plus forte. Allait-il tenir? Et soudain, vers sept heures, notre embarcation, incapable de résister plus longtemps, se disloqua. Elle s’ouvrit en deux de l’avant vers l’arrière et la partie la plus légère fut emportée par le vent. William tenta de se cramponner à son sac, mais il fallut bien vite se rendre à l’évidence: toute notre cargaison était perdue.
Sans perdre un instant, Jack démantela ce qui restait du canot et arracha des planches pour les lancer à William, à Deia et à sa femme, en hurlant à pleins poumons: “Maintenant, nageons. Le premier qui atteindra le rivage ira dire ce qui s’est passé aux frères de la congrégation pour qu’ils viennent nous chercher.”
Un premier rescapé
William se trouva alors séparé des autres et disparut dans l’obscurité. Il se mit à nager vers Atui, espérant avoir bien repéré la bonne direction. Au même moment, Deia, Kurkur et Jack, la fillette accrochée à ses épaules, décidèrent qu’il valait mieux revenir vers le banc de roches, où ils espéraient pouvoir se maintenir jusqu’à l’arrivée des secours.
“Tout en nageant, je pensais à Jéhovah Dieu et je n’avais pas peur”, raconta William plus tard. “Je ne ressentais aucune crampe ni aux bras ni aux jambes et je ne craignais pas de me noyer. Je continuais de nager, mais la côte n’apparaissait pas. Puis, vers neuf heures, la lune se leva et je vis les lumières de Fullerbom (une plantation) et de son île. Je nageai dans cette direction et finis par atteindre l’île vers onze heures. Mon corps engourdi était devenu totalement insensible.” William resta immobile sur la plage le temps de reprendre quelques forces et de retrouver une vision normale, car le vent et l’eau de mer lui avaient brouillé la vue.
Quand ses forces lui revinrent, il se leva, prit son sac auquel il était resté agrippé durant tout son séjour dans l’eau et marcha vers un village. Il trouva peu de monde en arrivant, car la plupart des habitants, redoutant la violence du vent, avaient rejoint à la rame un village plus important de Nouvelle-Bretagne. On recueillit William et on lui donna des vêtements secs et des biscuits, puis il s’endormit. À l’aube, on le conduisit jusqu’au village situé sur la grande île d’où il partit en canot pour Umisa. À son arrivée, il raconta ce qui s’était passé, expliquant que le vent avait détruit leur embarcation et que Jack, le couple marié et la petite fille n’avaient pas encore pu rejoindre la côte. Il craignait qu’ils ne fussent perdus.
Ce fut la consternation générale. Comme William avait dit à ses amis que Jack n’avait pas de planche pour s’accrocher et qu’il portait la fillette sur son dos, ils en conclurent qu’il s’était probablement noyé. On craignait que le couple âgé ne soit également mort. Mais, malgré leur chagrin, ils se réconfortèrent mutuellement en se disant que si leurs amis avaient effectivement péri, Jéhovah se souviendrait d’eux et les ressusciterait. — Jean 6:40.
Le second survivant arrive
Pendant toute la journée du jeudi, des Témoins parcoururent les plages dans toutes les directions à la recherche des corps. D’autres restèrent sur place à parler de ce qui s’était passé. C’est alors que, vers huit heures du soir, Jack arriva à son tour. Comme il entendait pleurer en approchant d’une des habitations, il s’écria: “Ne pleurez pas; me voilà!”, puis il s’effondra et s’endormit. Pensant qu’il avait besoin de nourriture, on lui introduisit de force dans la bouche de la pulpe de papaye. Le vendredi matin à l’aube, William et un autre frère se rendirent à une plantation proche où se trouvait un poste émetteur-récepteur. On lança un appel à tous les bateaux pour qu’ils partent à la recherche des corps. Mais la mer était encore trop mauvaise et les marins ne voulurent pas s’y aventurer.
Jack raconte son cauchemar
Plus tard, Jack se réveilla et raconta ce qui lui était arrivé. Quand William fut hors de vue, Deia, sa femme et lui-même s’appelèrent l’un l’autre. Pensant que le canot avait dû se briser non loin du banc de roches, ils essayèrent d’y retourner à la nage. Deia et sa femme avaient chacun une planche arrachée au canot. “Pour ma part, dit Jack, je n’avais rien pour me soutenir. Je ne pouvais que nager sans relâche, avec la petite fille accrochée à mes épaules.”
Des vagues gigantesques se ruaient sur eux avec furie. Les eaux écumantes les soulevaient puis les précipitaient dans les creux. Le vent ajoutait à ce cauchemar en leur cinglant le visage avec des jets d’eau saumâtre qui leur cuisaient les yeux. Dès qu’une vague arrivait sur eux, ils étaient contraints d’avaler des gorgées d’eau de mer.
Jack se trouva vite séparé de Deia et de sa femme. Ils ne pouvaient se repérer les uns les autres, car il faisait trop sombre. “Je criais leurs noms, mais ils ne répondaient pas.” Il comprit alors qu’il ne retrouverait pas le banc de roches. Il fit donc demi-tour et nagea vers l’îlot qu’ils avaient aperçu auparavant, la fillette toujours agrippée à ses épaules. Il nagea de toutes ses forces, mais, vers dix heures, le vent redoubla de violence. Les vagues les submergeaient. Jack continua de nager pendant environ une trentaine de minutes, puis chercha d’une main à toucher l’enfant dans son dos: elle n’y était plus! L’une de ces énormes vagues avait dû lui faire lâcher prise, mais son dos était trop engourdi et il ne s’en était pas rendu compte.
“Quand j’ai compris qu’elle n’était plus sur mon dos, j’ai voulu la retrouver.” Il la chercha pendant une demi-heure, mais en vain. Il se remit alors à nager, sans plus savoir où il allait, jusqu’au lever du soleil. Il vit alors l’îlot d’Atui tout proche. Il devait être huit heures du matin quand il arriva en titubant sur la plage où il s’effondra, épuisé. Cela se passait à l’insu de William, qui avait atteint l’île par le côté opposé.
Jack avait passé environ treize heures dans l’eau, avec la fillette sur son dos pendant la majeure partie du temps. Une véritable épreuve d’endurance! Comme il était reconnaissant d’être resté en vie! Il demeura toute la matinée étendu sur la plage. De temps à autre, il vomissait un peu d’eau de mer qu’il avait avalée. Vers midi, il se sentait toujours très faible. Il resta couché sur place, sans pouvoir faire un mouvement, et s’endormit finalement jusqu’à six heures du soir.
Quand il se réveilla, il alla un peu plus loin sur la plage et trouva un petit canot. En temps ordinaire, la promenade eût été très agréable. Long de 275 mètres et large d’environ la moitié, l’îlot d’Atui n’est pas très grand, mais il est très joli avec sa bordure de sable blanc. Les cocotiers et beaucoup d’autres arbres y croissent en abondance et ajoutent à sa beauté. Mais ce vent de tempête l’avait littéralement ravagé. Au dire de certains, on n’avait encore jamais connu de vents aussi violents dans la région. Après avoir trouvé le canot, Jack se mit à pagayer lentement et finit par rejoindre ses amis à plus de trois kilomètres de là. Rien d’étonnant à ce qu’il se soit à nouveau effondré en arrivant!
Tout n’est pas perdu
Jack et William se sont remis de cette épreuve. Un tribunal a examiné les faits et conclu à un accident. Malgré cela, les parents des victimes ont très mal réagi. Sur cette île comme en d’autres endroits de Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’esprit de vengeance fait partie des traditions. Ces deux ministres à plein temps ont reçu des menaces de mort, bien qu’il leur eût été absolument impossible de sauver leurs trois compagnons.
Il serait donc très risqué en de telles circonstances d’aller prêcher la bonne nouvelle du Royaume dans la région de Gasmata, dont Deia était originaire, et surtout de s’aventurer dans son village, Lukuklukuk. Il faut dire, malheureusement, que des membres d’autres religions ont voulu profiter de la situation pour tenter de mettre un terme à l’œuvre des Témoins de Jéhovah dans la région. Mais Jack et William restent persuadés que les personnes qui ont témoigné de l’intérêt pour la Bible sont toujours désireuses de connaître la vérité. Espérons que le moment venu, ces villages pourront de nouveau être visités.
Les Témoins de Jéhovah reconnaissent le bien-fondé de cette parole biblique qui s’applique à tous les hommes: “Temps et événements imprévus leur arrivent à tous.” (Eccl. 9:11). Cet accident aurait pu arriver à n’importe qui se serait trouvé en mer au moment où la tempête s’est déchaînée.
William en était conscient, aussi souligna-t-il que les occupants du canot n’ignoraient pas que les apôtres eux-mêmes avaient connu des situations identiques. Paul fit naufrage quatre fois. Il lui arriva même de passer une nuit et un jour dans l’abîme (Actes 27:39-44; II Cor. 11:25). Au moment de l’accident, tous se remémorèrent les épreuves traversées par les apôtres et se fortifièrent à cette pensée. Certes, Jack et William ont remercié Dieu d’être restés en vie, mais ils ont ressenti douloureusement la perte de leurs amis Deia et Kurkur et celle de la petite fille.
Que vous soyez un parent de Deia, un voisin ou simplement un lecteur ému par ce récit, soyez assuré que tout n’est pas perdu. Il est vrai que la mort de ces trois personnes a été une dure épreuve. Aucun humain n’a le pouvoir de ramener les morts à la vie, comme en témoigne la mort du fils du roi David (II Sam. 12:23). Mais comme l’a rappelé Jack, “nous savons que Jéhovah ressuscitera les morts”. (Actes 24:15.) Nous savons que les personnes décédées sont simplement endormies dans la mort et que Dieu se souviendra d’elles pour les réveiller de leur sommeil. — Jean 11:11-13.
Puissent les parents de Deia, de Kurkur et de leur fillette, ainsi que tous ceux qui ont un jour pleuré la mort d’un être cher, trouver du réconfort dans le texte de Révélation 20:13, où l’apôtre Jean nous décrit sa vision de la résurrection: “Et la mer a rendu les morts qui se trouvaient en elle, et la mort et l’Hadès ont rendu les morts qui étaient en eux.” Comprenez-vous ce que cela signifie? Même si ceux que nous avons aimés se sont perdus en mer, leur résurrection ne posera aucun problème au Tout-Puissant. Même quand survient une tragédie ou la mort, nous ne sommes pas laissés sans espérance, car nous mettons notre confiance dans les promesses des Écritures. Nous savons que Dieu nous réunira à ceux que nous avons aimés, pourvu que nous exercions la foi dans le moyen de salut qu’il a prévu. C’est un tel espoir que Jack et William nourrissent en pensant à leurs amis perdus en mer au cours de ce tragique accident.
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Une réponse douce est-elle efficace?Réveillez-vous ! 1978 | 8 mai
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Une réponse douce est-elle efficace?
QUELLE est la meilleure attitude à prendre quand quelqu’un est furieux contre vous? La sagesse du proverbe suivant a résisté à l’épreuve du temps: “Une réponse, quand elle est douce, détourne la fureur.” — Prov. 15:1.
Un Témoin de Jéhovah a connu il y a quelques années une épreuve qui fait bien ressortir la sagesse pratique de ce proverbe inspiré par Dieu. En voici le récit:
“En revenant de la Salle du Royaume, un vendredi soir, j’ai trouvé mon mari et ma fille aînée dans le salon. Mon mari était complètement ivre et venait de nettoyer ses armes à feu. Il renvoya notre fille dans sa chambre, chargea son pistolet et, m’attrapant par le cou, il appuya l’arme contre ma tête et menaça de me tuer parce que j’allais à la Salle du Royaume (alors que j’en avais parfaitement le droit, aussi bien d’après la Bible que d’après la loi).”
Que faire dans une telle situation? Comment calmer un homme ivre, furieux et armé? Voici la solution raisonnable et douce qu’a adoptée le Témoin: “J’ai prié Jéhovah pour qu’il m’aide à choisir mes mots, puis j’ai demandé à mon mari à laquelle des grands-mères il allait confier les enfants. Or, il savait que sa mère n’en voudrait pas et que ma mère, Témoin de Jéhovah, les élèverait dans notre foi. Après avoir discuté calmement avec lui sur ce sujet pendant un petit moment, j’ai réussi à le convaincre de rentrer son arme, d’aller se coucher et de réfléchir à la question.”
Aujourd’hui, plusieurs années après, cette chrétienne continue de servir Dieu avec joie et est heureuse de voir ses enfants suivre ses traces. Elle ajoute: “Mon mari a fini petit à petit par ne plus s’opposer à mes activités chrétiennes.” Voilà une personne qui a saisi toute la sagesse qui est derrière le principe donné par Dieu et selon lequel “une réponse, quand elle est douce, détourne la fureur”.
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