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Les pétroliers géants — des “monstres marins” en voie d’extinction?Réveillez-vous ! 1978 | 22 mars
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qui ont permis la construction de ces gigantesques navires, ont été plus rapides que la solution des problèmes de sécurité qu’ils posaient.
L’un des plus graves est le risque d’explosion. Quand les réservoirs ont été vidés, il s’en échappe des gaz très inflammables, à moins qu’on ne prenne des précautions spéciales. En général, le risque d’explosion est proportionnel aux dimensions du réservoir. Après que trois pétroliers géants eurent explosé en décembre 1969, on employa de nouvelles méthodes pour nettoyer les réservoirs. On refoula les gaz explosifs avec les gaz d’échappement inertes (non volatils) provenant des moteurs du bateau, technique qui n’empêcha pas le pétrolier géant Berge Istra d’exploser, le 29 décembre 1975.
Un autre problème concerne la navigation. À cause de leurs dimensions et de leur forme, il est difficile de manœuvrer avec précision ces énormes navires et il faut un temps considérable pour les arrêter.
Le “tirant d’eau” (partie du navire qui est sous l’eau) de ces pétroliers géants est si grand que peu de ports peuvent les accueillir. Dans certains endroits, tel le Pas-de-Calais, ces bateaux ne se trouvent qu’à 30 ou 60 centimètres du fond de la mer. Souvent on doit les décharger dans des ports spécialisés aux eaux profondes, comme Bantry Bay, en Irlande.
Beaucoup de gens se plaignent de ce que ces pétroliers géants présentent un danger constant de pollution. Après une collision ou un échouement, accidents difficiles à éviter, d’énormes quantités de pétrole risquent de se répandre. Quand le Torrey Canyon s’échoua à Land’s End, en Angleterre, en 1967, ses 100 000 tonnes de pétrole brut se déversèrent dans la mer. Ce fut un désastre pour les poissons et les oiseaux, car des kilomètres de côtes furent polluées. Cette catastrophe accéléra la mise au point de meilleures méthodes de nettoyage en vue de catastrophes futures. Outre de tels désastres, de nombreuses autorités s’inquiètent des dégâts inconnus causés à l’écologie délicate des mers par les millions de tonnes de pétrole répandues chaque année accidentellement ou par négligence.
Ce revers du destin des pétroliers géants illustre bien la nature capricieuse des affaires humaines. À présent, tout projet visant à développer ces vaisseaux est enterré. Certains prédisent même “la mort des dinosaures de haute mer”. Selon le cours normal des choses, la flotte mondiale des pétroliers géants devrait disparaître. Mais, bien que leur avenir représente un grand point d’interrogation, seul le temps nous dira si ces “monstres marins” sont simplement en état d’hibernation ou s’ils sont en voie d’extinction.
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“Noé” au SurinamRéveillez-vous ! 1978 | 22 mars
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“Noé” au Surinam
DANS le sud-est du Surinam, un “korjaal” (bateau) de dix-huit mètres navigue sur le Tapanahony. À son passage, les enfants des villages s’écrient: “Noa e psa!” (“Voilà Noé qui passe!”). Pourquoi cela? Eh bien, cette embarcation a été construite par les vingt-sept Témoins de Jéhovah d’une congrégation très zélée, qui s’en servent comme moyen de transport pour prêcher dans les villages éparpillés le long de la rivière et pour se rendre dans la capitale quand des assemblées chrétiennes s’y tiennent. Les villageois, qui savent que le bateau appartient aux Témoins, l’ont d’eux-mêmes appelé “Noé”.
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