Coup d’œil sur le monde
800 millions d’illettrés
Malgré la campagne menée par les Nations unies pour lutter contre l’analphabétisme dans le monde, le nombre d’adultes illettrés se chiffre toujours par centaines de millions. L’étonnant est que les pays en voie de développement ne sont pas les seuls à être frappés par ce “fléau”. Dernièrement, un jeune Américain de 18 ans a attaqué en justice la Fédération américaine des écoles privées parce que, ses études secondaires achevées, il ne savait toujours pas lire ! D’après le Bureau américain de l’Éducation, il y a actuellement aux États-Unis 23 millions d’adultes qui sont incapables de lire. En Grande-Bretagne, le rapport Bullock a révélé qu’il y a dans ce pays un million d’illettrés, et il en va de même dans tous les pays du Marché commun. Néanmoins, la situation est infiniment plus grave dans les pays du “tiers-monde”. Ainsi, dans les vingt-cinq pays “les moins développés”, 80 pour cent de la population ne savent ni lire ni écrire, et, d’après les experts, même en 1985, plus de 70 pour cent des enfants de ces pays ne pourront aller à l’école. Selon les statistiques publiées par les Nations unies, l’analphabétisme touche actuellement plus de 800 millions d’adultes dans le monde, chiffre auquel il convient d’ajouter d’autres millions d’enfants. Commentant cette situation, Le Monde a écrit : “Dans la course entre la démographie et l’alphabétisation, c’est pour l’instant la première qui l’emporte.”
La croissance démographique continue
L’Annuaire démographique des Nations unies indique que la population mondiale augmente au rythme de 1,9 pour cent par an. Puisqu’elle était de 3 967 millions d’habitants au milieu de l’année 1975, aujourd’hui elle doit largement dépasser les 4 milliards d’âmes. Selon cet Annuaire, plus de la moitié des habitants de la terre (56,9 pour cent) vivent en Asie, tandis que 11,9 pour cent vivent en Europe (sans compter l’URSS) ; l’Afrique compte 10,1 pour cent de la population mondiale, l’Amérique latine, 8,2 pour cent, l’Union soviétique, 6,4 pour cent, l’Amérique du Nord, 6 pour cent, et l’Océanie, 0,5 pour cent. L’Afrique est le continent où le taux de croissance démographique est le plus élevé. L’Union soviétique compterait 255 millions d’âmes, alors que les États-Unis comptaient, le 1er janvier 1977, 216 450 000 habitants.
La population juive mondiale
Selon une dépêche de l’Agence télégraphique juive, il y a actuellement dans le monde 14 145 000 Juifs, soit une augmentation de 86 000 personnes en une année. La plus forte concentration de Juifs se trouve aux États-Unis, où leur nombre s’élève à 5 845 000, c’est-à-dire 48 pour cent de la population juive mondiale. Il y a 2 953 000 Juifs en Israël, 2 680 000 en Union soviétique et 410 000 en Grande-Bretagne. En France, il y aurait actuellement environ 700 000 Juifs, dont plus de la moitié habite dans la région parisienne. L’Agence télégraphique juive a fait remarquer qu’il y a plus de Juifs à Paris qu’à Jérusalem !
Communauté ou tour de Babel ?
La Communauté économique européenne connaît entre autres difficultés celle qui vient de la confusion des langues. En effet, 38 pour cent des membres du personnel du siège de la Communauté à Bruxelles sont déjà employés à la traduction et à l’interprétation simultanée des six langues officielles actuellement utilisées. Or, il est maintenant question qu’il y ait une septième langue officielle : le grec. À ce sujet, l’hebdomadaire britannique Economist a écrit “Il n’y a que deux espoirs : que la CEE arrive à persuader les Grecs de renoncer à ce que leur langue soit systématiquement utilisée dans les séances de travail, et que les documents ne soient pas toujours traduits en grec ; ou que tout le monde admette que l’usage de tant de langues devient une absurdité et se mette d’accord pour en adopter une ou deux. Mais l’anglais est inacceptable pour les Français ; le français pour les Anglais, d’autant que la plupart des étrangers parlent généralement mieux l’anglais que le français. L’anglais plus le français seraient inacceptables pour les Allemands, qui estimeront sans doute que s’il doit y avoir deux langues de travail, pourquoi pas trois ? Mais alors, les Italiens et les Hollandais voudront eux aussi... Et nous voilà ramenés au problème précédent.”
Du tourisme insolite
L’industrie du tourisme est toujours en quête de nouveautés. Voici deux de ses trouvailles les plus récentes : Le premier sous-marin conçu exclusivement pour les touristes doit bientôt être construit au Japon. Il s’agit d’un submersible déplaçant 430 tonnes, d’une longueur d’une quarantaine de mètres et capable de transporter 48 passagers à une profondeur de 50 mètres et à la vitesse de 3 nœuds en plongée et de 8 nœuds en surface. Ce sous-marin sera équipé de baies panoramiques pour permettre aux touristes d’admirer la beauté du monde sous-marin. L’autre nouveauté concerne le survol du pôle Sud en avion. En Australie une compagnie aérienne vient de proposer de tels vols touristiques, et déjà trois cents personnes se sont fait inscrire. Une dépêche de l’Associated Press déclare : “La ‘promenade’ dans le ciel durera onze heures au total, de Sydney à Sydney, sans escale, et le Boeing-747 à bord duquel prendront place les voyageurs, moyennant la somme de 295 dollars australiens par personne [1 600 francs français], volera à une altitude légèrement inférieure à 3 000 mètres, ‘pour permettre à chaque passager d’avoir une vue superbe sur les icebergs et les côtes de l’Antarctique’, indique-t-on à la compagnie.”
Braderie et paquebots
Les paquebots géants qui faisaient la gloire des grandes compagnies de navigation ont été détrônés par les avions de ligne, si bien que, l’un après l’autre, ils sont mis au rebut. Les propriétaires s’efforcent de les revendre au plus offrant, et c’est ainsi que certains des transatlantiques les plus illustres ont connu un sort peu glorieux. La Compagnie générale transatlantique a désarmé le “France” il y a plus de deux ans, et elle essaie de le vendre. Elle a reçu des propositions d’un club de loisirs et, à l’époque des jeux Olympiques, de la ville de Montréal, mais les négociations n’ont pas abouti. De son côté, la Société de navigation Italia a vendu récemment au chah d’Iran le “Michelangelo” et le “Raffaello”, deux transatlantiques de 46 000 tonnes qui, vers la fin des années soixante, étaient les fleurons de la flotte italienne sur la ligne Gênes-New York. Ces deux paquebots ont été cédés pour la somme de 35,6 millions de dollars. soit quatre fois moins que ce qu’ils avaient coûté. Mais comme l’État italien devait les subventionner à raison de presque 40 milliards de lires par an, les Italiens s’estiment heureux de s’en être défaits à si bon compte. Après transformations, ces paquebots serviront d’hôtels flottants pour les officiers des forces armées iraniennes et leurs familles.
La “fête des Vignerons”
Tous les 20 à 25 ans, des viticulteurs de la Suisse romande tiennent leur “fête” à Vevey, sur la rive septentrionale du lac Léman. La dernière “fête des Vignerons” remonte à 1955. Cette année, elle se tiendra du 30 juillet au 14 août. Au sujet des origines de cette fête, le Grand Larousse déclare : “Dès le XVIIe s. est mentionné un cortège chantant et dansant, appelé ‘bravade’ ou ‘parade’, qui s’arrête sur les principales places de Vevey au cours de la visite du vignoble. Peu à peu, ce cortège se transforma en un spectacle ou se mêlèrent mythologie et grands thèmes folkloriques.” D’après les archives, la fête comptait 730 figurants en 1819, 1 200 en 1865, 1 600 en 1905, et 3 500 en 1955. Cette année, le spectacle et les cortèges réuniront quelque 4 000 participants, recrutés parmi les habitants de la région. Y figureront également 40 chevaux, 4 bœufs, 3 ânes, 150 moutons, 40 vaches et des dizaines de colombes. Il y aura 350 choristes et un orchestre symphonique. Ce spectacle se divisera en quatre-parties, représentant la ronde des saisons, placées sous l’égide de quatre divinités païennes et... des quatre évangélistes ! Les organisateurs comptent réunir cette année un demi-million de spectateurs venus des quatre coins du monde.
“Le christianisme va-t-il mourir ?”
C’est là le titre d’un ouvrage qui vient d’être publié à Paris par Jean Delumeau, professeur d’histoire au Collège de France. Dans sa critique de cet ouvrage, André Mandouze, professeur à la Sorbonne, a écrit dans Le Monde : “Tout au long de la première partie du livre se trouve ainsi établi (...) le bilan d’un christianisme d’autant plus épouvantable qu’il n’a jamais cessé jusqu’à notre époque de tendre à la chrétienté et de postuler ‘l’Église comme pouvoir’. De ce christianisme qui ‘s’est voulu unanimiste et obligatoire’, les échantillons présentés sont, hélas ! indiscutables : massacres d’‘infidèles’ par les Croisés, guerres de religion, Inquisition et antisémitisme avec justification d’orthodoxie, traite des Noirs avec justification missionnaire, fortune des anciens ‘princes de l’Église’ et privilèges exorbitants de l’Ordre clérical avant la Révolution. En fin de compte (...) un constat sans appel : ‘La déchristianisation actuelle constitue dans une large mesure la note à payer de cette formidable aberration qui a duré un millénaire et demi.’” L’auteur préconise “une Église romaine membre du Conseil œcuménique des Églises” et “une organisation ecclésiale qui serait ‘l’émanation de communautés de fidèles et régulièrement renouvelable’”. Et de conclure : “L’Évangile pourra-t-il enfin être entendu ? Le christianisme peut-il encore naître ?” Fort heureusement, l’évangile ou bonne nouvelle du Royaume de Dieu est entendu grâce à la prédication zélée des Témoins de Jéhovah, qui ont retrouvé le christianisme primitif tel qu’il est enseigné dans la Bible.