Certains ont contesté la traduction de ḥaroul par “orties” en Job 30:7, en disant qu’il ne viendrait pas à l’esprit de quelqu’un de chercher refuge sous des orties. Toutefois, dans une région aride, il se pourrait bien que des gens profitent de l’ombre de hautes orties ou que, poussés par la faim, ils ramassent ces plantes pour les manger. Le mot ortie est donc approprié bien que, comme nous venons de l’expliquer, il ne soit pas sûr qu’il s’agisse réellement de cette plante.

OS

Composés de tissus vivants, les os constituent une charpente solide pour les vertébrés. L’homme est ‘tissé’ en un squelette de plus de deux cents os reliés entre eux par des tendons, et dont l’agencement est si complexe que les savants ne peuvent pas le comprendre complètement (Job 10:11; Eccl. 11:5). À poids égal, l’os est plus solide que l’acier, et sa structure rappelle celle du béton armé. — Voir Job 40:18.

Ève, la première femme, fut formée à partir d’une côte d’Adam. Le choix d’un os était approprié, étant donné que les os constituent le support du corps, qu’ils sont entièrement faits de cellules vivantes et qu’ils produisent les cellules sanguines. Adam pouvait vraiment dire au sujet d’Ève: “Celle-ci est enfin l’os de mes os et la chair de ma chair.” Elle ne pouvait pas être pour Adam une parente plus proche (Gen. 2:22, 23). Une expression similaire est employée à plusieurs reprises dans les Écritures pour signifier une étroite parenté. — Gen. 29:14; Juges 9:2; II Sam. 5:1; 19:12; I Chron. 11:1.

TÉMOIGNAGES DE FOI

Joseph savait qu’un certain temps passerait avant que Dieu ne fasse sortir Israël d’Égypte pour l’établir au pays de Canaan. Par la foi, en témoignage pour Israël, il demanda que lorsque viendrait ce jour on fasse aussi remonter ses ossements (Gen. 50:25; Héb. 11:22). Les Israélites n’oublièrent pas sa requête, et Moïse s’y conforma quand il conduisit le peuple hors d’Égypte (Ex. 13:19). Finalement, on enterra les ossements de Joseph à Sichem, dans la portion de champ que Jacob avait acquise. Située dans le territoire qui appartenait aux fils de Joseph comme héritage, “dans la région montagneuse d’Éphraïm”, Sichem devint une des villes de refuge. — Josué 24:32; 20:7.

Un miracle eut lieu en rapport avec Élisée (mais après sa mort) lorsque le cadavre d’un homme qu’on avait jeté dans la sépulture du prophète reprit vie instantanément au contact des ossements de ce dernier. C’était la preuve qu’Élisée avait accompli ses miracles non par son propre pouvoir, mais par celui de Dieu. Ce témoignage puissant était comme le sceau de Dieu attestant l’authenticité de son fidèle prophète. — II Rois 13:20, 21.

Quand Jésus apparut à certains de ses disciples après sa résurrection, ils crurent voir un esprit. Pour les rassurer, il leur conseilla: “Touchez-​moi et voyez, car un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai.” (Luc 24:39). Parce que Jésus n’a pas dit qu’il était fait de chair et de sang, certains en ont conclu qu’il avait un corps “spiritualisé” de chair et d’os, mais dépourvu de sang. Cet argument est sans fondement. En effet, alors que ses disciples pouvaient voir qu’il avait des os et de la chair, Jésus n’avait aucune raison d’attirer leur attention sur son sang puisqu’il ne saignait pas. Le Christ apportait ainsi la preuve, par la bouche des onze apôtres et de nombreux autres disciples, qu’il était bel et bien ressuscité et que ceux-ci n’étaient pas victimes d’hallucinations. — I Cor. 15:3-6.

CAUSE D’IMPURETÉ

Sous la loi donnée à Moïse, une personne était “impure” du point de vue religieux si elle touchait un cadavre, des ossements humains ou une sépulture (Nomb. 19:16). Plusieurs bons rois de Juda avaient combattu le faux culte en démolissant les autels et les poteaux sacrés, mais le roi Josias adopta une méthode encore plus efficace: il remplit d’ossements humains l’emplacement des poteaux sacrés voués au culte païen et brûla les ossements des sépultures sur les autels, afin de souiller ceux-ci et de les rendre impropres au culte. Il fit ainsi non seulement pour l’autel où se pratiquait le culte du veau à Béthel, mais aussi pour les autres autels et hauts lieux du paganisme à Samarie et en Juda. Près de trois siècles auparavant, un prophète de Jéhovah avait annoncé que Josias accomplirait cette œuvre de purification. Quand Josias arriva au lieu où le prophète était enseveli, il respecta sa sépulture et ne brûla pas ses ossements avec les autres. — I Rois 13:2; II Rois 23:14, 16-20; II Chron. 34:5.

Les Israélites avaient coutume de blanchir les tombes pour éviter de devenir impurs en les touchant accidentellement. On blanchissait les tombes près de Jérusalem un mois avant la Pâque, afin de ne pas être impur au moment de cette célébration particulière, pour avoir touché une tombe par mégarde. Jésus se servit de cette coutume pour donner une illustration au sujet des scribes et des Pharisiens qui paraissaient justes au-dehors mais qui, au-dedans, étaient “pleins d’hypocrisie et de mépris pour la loi”. — Mat. 23:27, 28.

EMPLOI PROVERBIAL

Les os constituent la charpente indispensable au soutien du corps et à la protection des organes; de plus, la vie (l’âme) est dans le sang (Lév. 17:11, 14); c’est pourquoi, quand elle parle des os et de la moelle, la Bible souligne leur importance capitale pour la santé physique et, symboliquement, pour la santé spirituelle d’un individu. Au sujet de l’homme qui vit dans l’abondance et la tranquillité, elle dit que “la moelle de ses os reste humide”. (Job 21:24.) La crainte de Jéhovah est ‘un rafraîchissement pour les os’. (Prov. 3:8.) “Une nouvelle qui est bonne engraisse les os.” (Prov. 15:30). “Des paroles agréables sont (...) guérison pour les os.” (Prov. 16:24). Par contre, “un esprit abattu dessèche les os” (Prov. 17:22) et “la jalousie est de la pourriture pour les os”. (Prov. 14:30.) La femme qui agit honteusement est pour son mari “comme de la pourriture dans ses os”. (Prov. 12:4.) Il est vrai que l’alimentation et le psychisme jouent un rôle dans la santé de l’organisme humain, y compris les os; il est tout aussi vrai qu’une excellente condition physique, un esprit joyeux et la bonne humeur incitent une personne à se tenir plus droite et à marcher avec plus d’allant et de légèreté. À l’inverse, une mauvaise attitude mentale peut abattre quelqu’un spirituellement. Puisque la femme ne fait qu’une seule chair avec son mari, elle peut influencer considérablement l’état spirituel de celui-ci, selon qu’elle fait preuve ou non de respect à son égard, par ses paroles et ses actions.

Le livre des Proverbes montre le pouvoir de la patience et des paroles douces face à une forte opposition en donnant ce sage conseil: “Par la patience on persuade un commandant, et la langue douce peut briser un os.” — Prov. 25:15.

SENS PROPHÉTIQUE

Lors de l’institution de la Pâque, Jéhovah ordonna aux Israélites de rôtir l’agneau (ou le chevreau) entier; ils ne devaient “en briser aucun os”. (Ex. 12:46.) Cette ordonnance prophétique trouva son accomplissement en Jésus Christ, “l’Agneau de Dieu”, qui est le sacrifice pascal antitypique (Jean 1:29; I Cor. 5:7). Quand Jésus fut mis à mort sur un poteau de supplice, des soldats vinrent pour briser les jambes de ceux qui avaient été mis au poteau ce jour-​là, comme c’était la coutume, afin de hâter leur mort. C’est ce qu’ils firent aux deux malfaiteurs. Toutefois, quand ils virent que Jésus était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l’un d’eux lui perça le côté avec une lance. — Jean 19:31-36; Ps. 34:20.

À Babylone, Jéhovah donna à Ézéchiel une vision dans laquelle il compara Israël à des os desséchés répandus dans une vallée-plaine. Dans cette vision, lorsque Ézéchiel prophétisa sur ces ossements, ceux-ci se rassemblèrent miraculeusement et se recouvrirent de chair. Puis Ézéchiel prophétisa au vent qui fit venir le souffle sur ces corps, de sorte qu’ils se tinrent debout comme une grande armée. Jéhovah expliqua que cette vision s’appliquait au peuple d’Israël dont l’espérance avait péri quand il avait été englouti et déporté à Babylone (Ézéch. 37:1-11). De même, Jérémie compara le roi d’Assyrie, qui emmena la population du royaume des dix tribus en captivité, et le roi babylonien Nébucadnezzar, qui déporta les habitants de Juda, à des lions qui dévoraient le peuple de Dieu et rongeaient ses os (Jér. 50:17). Cela avait lieu avec la permission de Jéhovah, pour punir les Israélites de leur apostasie. Mais par la suite Dieu se souviendrait d’eux, il mettrait son esprit en eux pour les ranimer et il les réinstallerait en Palestine. — Ézéch. 37:12-14.

Après que Gog et la horde de ses partisans seront montés à l’attaque du peuple de Dieu et que Jéhovah les aura détruits, on instituera un service continuel de sept mois qui consistera à marquer l’emplacement des os de la multitude de Gog et à les enterrer, afin de purifier la surface de la terre de toute souillure. — Ézéch. 39:14-16.

Pour décrire symboliquement les riches bénédictions qu’il apportera à son peuple lorsqu’il aura supprimé la mort, Jéhovah déclare qu’il fera pour eux un banquet “de mets bien huilés pleins de moelle”. — És. 25:6.

OSÉE

(“salut, délivrance”).

1. Prophète hébreu, rédacteur du livre biblique qui porte son nom; il se présente simplement comme le fils de Beéri. Osée servit en qualité de prophète de Jéhovah aux jours des rois Ozias, Jotham, Achaz et Ézéchias de Juda et du roi Jéroboam II d’Israël (fils de Joas), vers la fin du IX^e siècle et le début du VIII^e siècle avant notre ère (Osée 1:1). Amos, Ésaïe et Michée furent d’autres prophètes contemporains d’Osée. — Amos 1:1; És. 1:1; Michée 1:1.

Osée était assurément un prophète (et probablement un sujet) du royaume septentrional des dix tribus d’Israël, car ses déclarations concernent principalement cette nation. Alors que Juda n’y est cité que 15 fois et qu’il n’est même pas question de Jérusalem, sa capitale, son livre mentionne plus de 40 fois Israël, 37 fois Éphraïm (la tribu principale du royaume du Nord) et six fois Samarie, sa capitale. La plupart des autres lieux dont parle Osée faisaient partie du royaume d’Israël ou étaient proches de ses frontières. — 1:4, 5; 5:1, 8; 6:8, 9; 10:5, 8, 15; 12:11; 14:6, 7.

Cependant, Osée accordait manifestement la plus grande importance aux rois de Juda, car il cite les quatre souverains judéens qui se succédèrent sur le trône durant son ministère, alors qu’il ne nomme qu’un seul roi d’Israël, celui qui régnait au moment où il commença son activité de prophète (Osée 1:1). Cela ne signifie pas nécessairement qu’Osée venait de Juda ou y était né, mais plutôt qu’à l’exemple des autres prophètes de Dieu il considérait que seuls les rois judéens de la famille de David étaient les chefs légitimes du peuple de Dieu. Le royaume septentrional d’Israël constituait, dans son ensemble, une apostasie religieuse et civile du point de vue de Jéhovah. D’autre part, l’énumération des noms des rois des deux royaumes nous permet évidemment de dater avec plus de précision l’activité prophétique d’Osée.

2. Un des douze espions que Moïse envoya explorer la Terre promise en 1512 avant notre ère; fils de Nun, de la tribu d’Éphraïm. Moïse préférait toutefois l’appeler Jéhoschua, ce qui veut dire “Jéhovah est salut”. (Nomb. 13:8, 16.) La Septante grecque rend ce nom Iesous (“Jésus”). Après qu’il eut succédé à Moïse, Osée est plus généralement appelé “Josué” dans les Écritures; c’est une forme hébraïque abrégée de Jéhoschua. — Josué 1:1; voir JOSUÉ.

3. Dernier roi du royaume septentrional d’Israël, lequel prit fin en 740 avant notre ère. Osée, fils d’Élah, fit ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah, mais moins que ses prédécesseurs (II Rois 17:1, 2). Osée n’avait pas de droit héréditaire au trône et il ne fut pas non plus oint spécialement par Dieu en tant que roi. C’est à la suite d’une conspiration et du meurtre du roi Pécah que cet usurpateur monta sur le trône. En II Rois 15:30, la Bible déclare qu’Osée mit Pécah à mort et “commença à régner à sa place, en la vingtième année de Jotham”. Puisqu’on ne donne que seize ans de règne au roi judéen Jotham (II Rois 15:32, 33; II Chron. 27:1, 8), il s’agit peut-être de la vingtième année à compter de l’accession au trône de ce roi, ce qui correspondrait en réalité à la quatrième année du règne d’Achaz, successeur de Jotham. — Voir JOTHAM N^o 2.

Toutefois, il semble que la royauté d’Osée sur Israël ne fut pleinement reconnue que quelque temps plus tard. En effet, II Rois 17:1 déclare qu’Osée “devint roi sur Israël, à Samarie, pour neuf ans”, en la douzième année d’Achaz. Il est donc possible que ce ne soit qu’à partir de ce moment-​là qu’Osée put régner pleinement à Samarie, peut-être grâce à l’appui de l’Assyrie, car les annales du roi assyrien Tiglath-Piléser (III) prétendent que celui-ci plaça Osée sur le trône.