Coup d’œil sur le monde
“Il y aura de grands tremblements de terre”
Le séisme qui, en février dernier, a fait plus de 22 000 morts au Guatemala, s’ajoute à une longue série de tremblements de terre qui ont tué des centaines de milliers de gens depuis le début du siècle. En effet, au cours des soixante-dix dernières années, les grands séismes ont fait 669 931 victimes, sans compter les secousses sismiques moins considérables qui ont causé des dizaines, voire des centaines de morts, et surtout sans compter les grands tremblements de terre qui se sont produits en Chine en 1966, 1969, 1970, 1973, 1974 et 1975, dont le nombre des victimes n’a jamais été révélé. Certes, il y a eu des tremblements de terre au cours des siècles, mais les statistiques révèlent qu’avant 1914, il n’y a eu que 16 séismes importants, alors que les grandes catastrophes sismiques se sont multipliées depuis cette date. N’oublions pas qu’en réponse à la question : “Quel sera le signe de ta présence et de la conclusion du système de choses ?”, le Christ a répondu, entre autres : “Il y aura de grands tremblements de terre.” — Mat. 24:3 ; Luc 21:10, 11.
La détresse du Guatemala
Aux souffrances du récent tremblement de terre, qui, outre les plus de 22 000 morts, a fait environ 75 000 blessés, s’ajoutent des troubles politiques et une grande angoisse d’ordre religieux. En effet, des mouvements politiques, aussi bien de droite que de gauche, se livrent au terrorisme, ce qui appelle des mesures répressives de la part des autorités, si bien que, selon certains observateurs, depuis dix ans il y a eu chaque année plusieurs milliers de morts et de blessés (environ 3 000 morts en 1971). Pour ce qui est de l’angoisse religieuse, d’après un rapport public par l’hebdomadaire L’Express, une femme a demandé, en indiquant une église catholique détruite par le séisme : “Pourquoi Dieu a-t-il détruit sa propre maison ? Sa croix est écrasée, son image ensevelie et ses saints en poussière. Pourquoi le Seigneur nous a-t-il abandonnés ?” Le même rapport ajoute plus loin : “Engoncé dans sa soutane pourpre, Mgr Mario Casriego, archevêque de Guatemala, aura ces mots terribles : ‘Si nous n’avions pas tant résisté à Dieu, Il n’aurait pas été contraint d’agir ainsi.’ ‘Vraiment ? demandera, dans son homélie, le padre Chemita, sorte d’abbé Pierre marxisant, porte-parole des marginaux. Je ne peux croire à ce Dieu vengeur qui s’acharne à ne punir que les pauvres.’” On comprend la détresse des habitants de ce pays, dont 70 pour cent sont catholiques, quand leurs chefs religieux blâment Dieu des catastrophes naturelles, et que certains de leurs prêtres, pour les réconforter, citent plus volontiers Marx que la Bible.
La prévision des séismes
Un dixième de la population du monde, soit environ quatre cents millions d’humains, vivent dans les zones où les risques de séismes sont relativement grands. D’où l’intérêt des études menées en vue de la prévision des tremblements de terre. Dernièrement s’est tenue à Paris une conférence internationale sur l’évaluation et la diminution des risques sismiques. Cent cinquante représentants d’une cinquantaine de pays se sont réunis pour étudier la prévision des secousses sismiques, les méthodes de construction parasismiques et les incidences humaines et sociales des tremblements de terre. Les recherches sur les prévisions sismiques tiennent compte de la géologie régionale, de l’activité sismique et microsismique, des déformations du sol, de la montée ou de la baisse du débit des sources, des baisses ou des hausses des niveaux de l’eau des puits, des variations locales du champ magnétique et des modifications du rapport des vitesses des ondes telluriques longitudinales (ondes “P”) et des ondes transversales (ondes “S”). Les sismologues chinois tiennent compte même des comportements anormaux des animaux. Grâce à de telles études, les spécialistes prétendent qu’ils pourront localiser les zones à risques élevés, et, partant, atténuer les conséquences des tremblements de terre. Encore faudrait-il que les gens écoutent les avertissements donnés, ce qui a rarement été le cas lors des alertes aux cyclones, pourtant plus facilement prévisibles que les tremblements de terre.
Les catholiques divisés au Chili
Environ 90 pour cent des habitants du Chili se disent catholiques. Mais comme l’Église encourage de plus en plus ses adeptes à prendre part à la politique, les événements qui ont déchiré ce pays n’ont pas manqué de les diviser. Vers le début de l’année, la TFP (Société chilienne de défense de la tradition, de la famille et de la propriété), organisation catholique de droite, a publié un livre intitulé L’Église du silence au Chili. Cet ouvrage accuse l’épiscopat de vouloir “rétablir le pouvoir marxiste” au Chili. Il incite les catholiques chiliens à “désobéir” à leurs évêques. Ces derniers ont à leur tour accusé les catholiques de droite qui soutiennent la TFP de “provoquer des schismes” et d’être “suspects d’hérésie”. Le nonce apostolique à Santiago, représentant Paul VI, a pris fait et cause pour les évêques et a annoncé qu’il prierait pour que les catholiques de droite reconnaissent leur “erreur”. La TFP a riposté en accusant le représentant du pape d’abriter “des extrémistes” de gauche dans sa nonciature et en regrettant que la hiérarchie de l’Église conduise les catholiques vers “Marx et Brejnev”. Quant aux pauvres gens, ils se demandent ce que cette polémique a à faire avec le christianisme. Beaucoup d’entre eux abandonnent l’Église et deviennent Témoins de Jéhovah, dont le nombre a augmenté de 30 pour cent en 1975.
Les Français boudent le poisson
Alors que la production mondiale du poisson tourne autour de 65 millions de tonnes par an, les Français n’en consomment qu’environ 870 000 tonnes, y compris les conserves, les coquillages et les crustacés. Actuellement, l’industrie française de la pêche connaît le marasme. Il est vrai que la cuisine française accorde la part du lion à la viande, considérée comme “aliment noble”. Mais cela n’explique pas tout. Certains incriminent le prix relativement élevé du poisson. Pourtant, il existe des espèces qui ne sont pas plus chères que la viande. D’autres expliquent la mévente des produits de la mer par la peur de la pollution. Or, compte tenu des méthodes d’élevage utilisées aujourd’hui, la viande peut, elle aussi, être “polluée”. Donc, ces différentes raisons ne suffisent pas à elles seules à expliquer pourquoi l’industrie française de la pêche connaît présentement des difficultés. Nombreux sont les pêcheurs qui en évoquent une autre, — inattendue celle-là ! Ils prétendent que depuis que l’Église catholique a autorisé ses “fidèles” à manger de la viande le vendredi, les poissonniers n’ont jamais retrouvé leur clientèle du “jour maigre”. De même, la pratique de la religion catholique étant en baisse, le poisson ne joue plus autant son rôle de “plat de carême”. Le facteur religieux a donc pu contribuer aux difficultés des pêcheurs français. Mais vraisemblablement la raison la plus plausible est tout simplement que les Français aiment mieux la viande que le poisson. À l’industrie de la pêche de relever le défi et de prouver qu’un bon plat de poisson, bien préparé, vaut bien un bifteck frites !
“Contre-Salon de l’auto”
Au printemps dernier, plusieurs associations de défense de la nature et de l’environnement ont organisé à Paris le premier “Contre-Salon de l’auto”. Le but de cette exposition a été de dénoncer les méfaits de l’usage inconsidéré de l’automobile : des milliers de morts et de blessés, la pollution de l’air, villes et forêts défigurées et océans pollués. M. Philippe Saint-Marc, l’un des organisateurs de cette manifestation, a déclaré : “L’automobile doit servir et non asservir. (...) Il faut changer l’état d’esprit de l’opinion à l’égard de ceux qui causent les accidents. Il ne s’agit pas de maladroits, mais de véritables délinquants qui prennent le risque de tuer.” Rappelons que d’après les dernières statistiques publiées par l’ONU, les accidents de la route font dans le monde chaque année, en chiffres ronds, 250 000 morts et 7 500 000 blessés.
Le massacre des innocents
D’après une étude effectuée à la demande de l’ONU, le nombre des femmes disposant du droit légal de se faire avorter a doublé en cinq ans, ce qui veut dire que plus des deux tiers des femmes peuvent maintenant tuer impunément l’embryon ou le fœtus qu’elles portent. Selon ce rapport, il y aurait chaque année entre quarante et cinquante-cinq millions d’avortements. L’interruption volontaire de la grossesse est encore illégale dans certains pays de l’Amérique du Sud et du Proche-Orient. Ce rapport de l’ONU déclare qu’au Brésil il y aurait cinquante avortements pour cent conceptions. Le rapport qualifie cette généralisation de l’avortement d’“un des changements de comportements sociaux les plus spectaculaires” que le monde ait jamais connu. Ce mépris de la vie d’êtres innocents est encore un “signe des temps”. — II Tim. 3:1-5.