Coup d’œil sur le monde
Jumbo-jet contre Concorde
L’avion supersonique Concorde pourrait théoriquement relier San-Francisco à Sidney, en Australie, en neuf heures de vol, mais comme il doit faire une escale pour se ravitailler en carburant, le temps réel serait notablement plus long. Afin de concurrencer Concorde, les Américains ont sorti une version modifiée du Boeing-747 qui est capable de franchir 12 800 kilomètres sans se ravitailler. Un de ces nouveaux appareils ayant à son bord deux équipages a récemment effectué le plus long vol commercial sans escale, soit près de 12 000 kilomètres, la distance qui sépare Sidney de San-Francisco.
Concile des Églises orthodoxes
Des représentants de toutes les Églises orthodoxes se sont réunis récemment à Genève pour préparer le premier concile orthodoxe depuis le VIIIe siècle. Le métropolite Meliton, chef de la délégation du patriarcat de Constantinople, a déclaré : “Ce concile n’aura rien à faire avec la politique. Il traitera uniquement des questions religieuses face aux besoins du monde et de l’homme moderne.” Il a précisé que ce concile abordera les questions suivantes : Les rapports des Églises orthodoxes avec le Conseil œcuménique des Églises ; les relations des Églises orthodoxes entre elles et avec le patriarcat œcuménique ; la possibilité de remariage pour les prêtres orthodoxes ; le mariage des fidèles avec les non-orthodoxes ; le problème du calendrier ecclésiastique, et, en particulier, la recherche d’une date de Pâques commune à toutes les Églises.
“Les Fumées de Satan”
C’est là le titre d’un livre que vient de publier M. Michel de Saint-Pierre, président du mouvement catholique traditionaliste Credo. Cet ouvrage contient quelque 3 000 faits, recueillis en 1976, concernant ce que l’auteur a qualifié de “graves manquements de la part de prêtres ou même parfois d’évêques à la doctrine, à la morale, à la liturgie ou à la pratique des sacrements”. Ce livre de 285 pages, publié par les Éditions de la Table ronde, énumère une foule d’exemples, “émanant de sources vérifiées”, de tenue vestimentaire négligée, de propos vulgaires ou grossiers, de liturgies fantaisistes, de sacrements traités irrespectueusement, et même de libertés prises avec le dogme, de la part de prêtres catholiques. Une délégation des évêques de France a vainement essayé d’obtenir de l’auteur qu’il renonce à son projet de publier ce livre. Après sa publication, le Conseil permanent de l’Épiscopat français a déclaré : “Les auteurs [MM. Michel de Saint-Pierre et André Mignot] de cette publication, quoi qu’il en soit de leurs intentions, portent une grave responsabilité devant l’opinion publique et devant l’ensemble des chrétiens. Ce livre (...) tend à jeter le discrédit sur l’ensemble des prêtres. Il sape le ministère des évêques qu’il prétend servir.”
Canal Baltique-mer Blanche
Pour éviter à leurs navires d’être obligés de contourner toute la péninsule scandinave pour se rendre de la mer Baltique à la mer Blanche, les Soviétiques sont en train d’agrandir et de moderniser le canal qui, jusqu’ici, ne permettait que le passage de petits navires ne dépassant pas 3 500 tonnes. Lorsque les travaux seront achevés, des navires d’un tirant d’eau de 4,50 m pourront emprunter ce canal long de 227 kilomètres qui reliera le système de navigation fluviale de la mer Blanche à la mer Baltique. Ainsi, les chantiers navals et les arsenaux de la région de Leningrad seront reliés par voie d’eau au port stratégique de Mourmansk, situé sur la mer de Barents. Un service de brise-glaces permettra aux bateaux de naviguer sur ce canal même en hiver.
L’Occident au banc des accusés
À l’occasion du XVIIe Colloque des intellectuels juifs tenu à Paris sur le thème “Le modèle de l’Occident”, ce dernier s’est trouvé au banc des accusés. Les orateurs qui se sont succédés à la tribune ont tour à tour qualifié l’Occident de polluant, de technicien et de scientiste, et les Occidentaux de “peuple de machines, dont le dieu est devenu Grand Informaticien”. Ils ont critiqué le capitalisme occidental et sa “chaîne d’endettement” sur laquelle repose son système économique. Un orateur a appelé le système freudo-marxiste la “dernière illusion de l’Occident”. C’est peut-être vrai, mais ce censeur israélite du monde occidental semble avoir oublié que Freud et Marx étaient tous deux d’origine juive ! Dans son compte rendu de ce colloque, Le Monde a écrit : “M. Henri Atlan, professeur à la faculté de médecine de Paris, a montré comment ‘le vieux rêve de l’humanité de réaliser l’unité entre la loi morale et la loi naturelle’ a été brisé, depuis Newton, par le divorce entre morale et science. ‘Pour découvrir la vie, note-t-il, on n’interroge plus la biologie, mais les ordinateurs. On ne cherche plus la vérité, mais seulement à savoir si un système est opérationnel.’ La culture hébraïque, en revanche, tente de résoudre ces contradictions.” En effet, il ne devrait y avoir aucun divorce entre la morale et la science, car les lois de l’une comme de l’autre sont en fait des lois de Dieu.
L’inquiétude de l’OTAN
L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, dont le but est d’assurer la défense collective de 14 pays de l’Europe occidentale aidés par les États-Unis, a tenu récemment son conseil à Bruxelles. Les ministres de la Défense, réunis au sein du Comité des plans de défense, ont exprimé leur inquiétude au sujet du renforcement du potentiel militaire soviétique. À l’issue de la réunion, le communiqué final déclarait que les ministres “ont exprimé leurs vives inquiétudes devant l’accroissement incessant de la puissance des forces du pacte de Varsovie, où l’accent est mis de plus en plus sur les moyens offensifs”. Ils constatent que la puissance de feu soviétique s’accroît dans tous les domaines : engins nucléaires, navires et sous-marins, forces conventionnelles. D’après les estimations du Conseil Atlantique, l’Union soviétique dépense environ 13 pour cent de son produit national brut à des fins militaires, alors que ce pourcentage est de 5,9 pour les États-Unis, de 4,9 pour la Grande-Bretagne, de 3,7 pour l’Allemagne fédérale et de 3,1 pour la France. Quant aux membres du pacte de Varsovie, ils ont critiqué le caractère “négatif et alarmiste” du communiqué du Conseil Atlantique, et ils ont qualifié les interventions des orateurs de “concert de rhétorique de guerre froide”.
Avantages et inconvénients de l’amiante
L’amiante est une roche naturelle à contexture fibreuse, qui est utilisée à cause de sa nature calorifuge pour fabriquer des produits incombustibles (étoffes, garnitures de frein, revêtements de bâtiments, etc.). Nul ne conteste les grands services que cette matière a rendus à l’homme. Il y a, toutefois, le revers de la médaille. Un groupe de spécialistes internationaux réunis au Centre international de recherches sur le cancer, à Lyon, a confirmé qu’une personne exposée par sa profession à inhaler des particules d’amiante court deux fois plus de risques de mourir d’un cancer qu’une autre personne. Or, rien qu’aux États-Unis, on compte un million de travailleurs de l’industrie de l’amiante (14 500 en France), sans compter les travailleurs du bâtiment, des chantiers navals et des garages, dont beaucoup sont plus ou moins exposés aux poussières d’amiante. Par exemple, le mécanicien qui nettoie les freins d’une voiture par un coup de soufflette respire de la poussière d’amiante. Il devrait plutôt se servir d’un chiffon humide ou d’un aspirateur. Dans le bâtiment, le flocage (procédé d’application d’un revêtement par projection) est dangereux pour l’ouvrier si, comme c’est très souvent le cas, le revêtement est à base d’amiante. Ce procédé est interdit aux États-Unis depuis 1971, de même que l’utilisation de filtres à base d’amiante pour les boissons alimentaires. En France, la Chambre syndicale de l’amiante a diffusé parmi les 14 500 travailleurs de cette industrie une brochure exposant les risques liés à l’amiante. Aux gens qui auraient des doutes au sujet des revêtements muraux de leur logement, cet organisme conseille de “recouvrir la couche d’amiante d’un produit qui la fixe définitivement [au cas où les travaux auraient été mal exécutés au départ], et qui exclut la dispersion des fibres dans l’atmosphère”. L’amiante est donc une substance très utile mais dont l’emploi exige un certain nombre de précautions.
Du nouveau sur le culte de Mithra
Devant l’Académie des inscriptions et Belles-lettres, le célèbre orientaliste français André Dupont-Sommer a donné un rapport sur le déchiffrement d’une stèle trilingue (en grec, lycien et araméen) découverte en août 1973 à Xanthos, en Asie Mineure. Il a expliqué que cette stèle donne la clé d’une énigme qui a intrigué les spécialistes. Il s’agit de l’identification du dieu Satrape mentionné dans la version araméenne de l’inscription. Celle-ci révèle que ce nom est en fait un titre iranien qui qualifie le dieu Mithra de “seigneur du pouvoir”, et que Mithra s’est substitué au dieu grec Apollon. M. Dupont-Sommer a expliqué comment le culte d’Apollon-Mithra s’est étendu tout autour de la Méditerranée à partir du VIe siècle avant notre ère et pendant mille ans. Il a déclaré : “Depuis le début de l’Empire romain, dans les diverses provinces, les fidèles des mystères de Mithra sont de plus en plus largement répandus. Ce fut alors un mouvement d’une vaste ampleur. (...) Ainsi que l’a écrit Ernest Renan, en manière de boutade, ‘si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithriaque’.” Ajoutons que le dieu-soleil Mithra est encore honoré au sein du faux christianisme lorsque les Églises célèbrent la naissance du Christ le 25 décembre, jour où, bien avant le christianisme, on célébrait l’anniversaire de la naissance de Mithra.