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L’immortalité de l’âme ou la résurrection — À quoi faut-il croire?La Tour de Garde 1982 | 1er juillet
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Ils adoraient Osiris comme “dieu des morts”. À l’exemple des Égyptiens, les Perses croyaient à une “pesée des âmes” après la mort. Cette idée d’une âme immortelle fut reprise par de nombreux philosophes grecs, pour être finalement définie par Platon au IVe siècle avant notre ère.
En revanche, il est beaucoup plus surprenant de constater que le judaïsme et les religions de la chrétienté ont également adopté l’idée que la vie future est possible grâce à l’immortalité de l’âme. En effet, la Bible n’enseigne rien de semblable. Nous lisons dans une encyclopédie (The Concise Jewish Encyclopedia [1980]): “La Bible n’enseigne pas l’immortalité de l’âme, et cette doctrine n’apparaît pas non plus dans les premiers écrits rabbiniques [juifs]. (...) Plus tard, la croyance selon laquelle il y aurait dans la personne humaine un principe éternel et indestructible finit par devenir intégrante du credo rabbinique et par être presque unanimement acceptée dans le judaïsme.”
Les théologiens de la chrétienté suivirent l’exemple des rabbins juifs et adoptèrent à leur tour l’idée babylonienne, égyptienne, perse et grecque d’une âme humaine immortelle. Cependant, les Églises de la chrétienté, prétendant accepter la Bible, s’enfermèrent dans un dilemme. Désormais, la question suivante se posait: Comment les Églises peuvent-elles soutenir la doctrine biblique de la résurrection et enseigner en même temps que l’homme survit à la mort du corps grâce à une âme immortelle?
Comment les Églises réussirent-elles à se sortir de ce dilemme? L’Encyclopédie catholique (angl.) nous l’explique en ces termes: “Le quatrième concile de Latran décréta que tous les hommes, élus ou réprouvés, ‘se relèveront dans le corps qu’ils ont actuellement’. Dans le langage des symboles, ce retour à la vie s’appelle la résurrection des corps.” (C’est nous qui soulignons.) En d’autres termes, les Églises prétendent qu’à la résurrection des morts, les âmes, qui sont immortelles, ne font que revêtir de nouveau leur corps de chair. Mais ce n’est pas ce que la Bible enseigne.
La résurrection, telle que la Bible l’enseigne
Nombre de biblistes reconnaissent que la doctrine de l’immortalité “par nature” et de la “résurrection des corps” n’est pas enseignée dans la Bible. Georges Auzou, professeur catholique d’Écriture Sainte, écrit ceci: “Le concept d’‘âme’ au sens d’une réalité purement spirituelle ou immatérielle, distincte du ‘corps’, (...) n’existe pas dans la Bible.” “Le Nouveau Testament ne parle jamais de la ‘résurrection de la chair’, mais de la ‘résurrection des morts’.”
De même, dans son livre Immortalité de l’âme ou Résurrection des morts?, le professeur protestant Oscar Cullmann écrit: “Il existe une différence radicale entre l’attente chrétienne de la résurrection des morts et la croyance grecque à l’immortalité de l’âme. (...) Le fait que le christianisme ultérieur ait établi, plus tard, un lien entre les deux croyances et que le chrétien moyen les confonde aujourd’hui purement et simplement, n’a pas pu nous inciter à nous taire sur ce qu’avec la grande majorité des exégètes nous considérons comme la vérité. (...) il est possible de comprendre que toute la vie et toute la pensée du Nouveau Testament soient dominées par la foi en la résurrection. (...) l’homme entier, qui est réellement mort, est rappelé à la vie par un nouvel acte créateur de Dieu.”
Oui, la véritable espérance biblique d’une vie future réside dans la résurrection, c’est-à-dire dans le fait d’être “relevé d’entre les morts”, et non dans la survivance d’une âme immortelle. La Bible dit très clairement: “Il va y avoir une résurrection tant des justes que des injustes.” (Actes 24:15). Quant à savoir comment est née la confusion religieuse sur l’au-delà, l’article suivant nous l’expliquera.
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La résurrection, le jour du Jugement et l’apostasieLa Tour de Garde 1982 | 1er juillet
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La résurrection, le jour du Jugement et l’apostasie
LES Églises catholique, orthodoxe et protestantes ont tourné le dos aux vérités lumineuses de la Bible relatives à la condition des morts et à l’espoir d’une vie après la mort. Elles préfèrent l’ancienne notion non biblique de l’immortalité de l’âme. Comme nous l’avons vu, cette croyance naquit en Babylonie et fut précisée par le philosophe grec Platon au IVe siècle avant notre ère.
Les théologiens de la chrétienté prétendent que chaque homme, femme ou enfant qui a jamais vécu possède une âme qui se détache du corps à la mort de celui-ci. Pour compléter cet enseignement, ils ont inventé des lieux tels que les limbes, le purgatoire et l’enfer. C’est là que se trouveraient les âmes désincarnées qui ne méritent pas d’aller au “paradis” (paradis céleste, si l’on en croit ces mêmes théologiens).
Comme les Églises affirment que les morts ne sont pas réellement morts, mais que l’âme continue de vivre, elles ne peuvent pas enseigner la vraie doctrine biblique de la résurrection, terme qui se définit comme un “retour de la mort à la vie”. Les théologiens ont donc inventé ce qu’ils appellent la résurrection des corps, et ils disent qu’au jour du Jugement, les corps des justes comme ceux des méchants seront réunis à leurs âmes respectives pour avoir part à la félicité céleste ou à la damnation en enfer. Comme ils pensent également que les “âmes” n’ont pas à attendre le jour du Jugement pour aller soit au “ciel”, soit en “enfer”
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