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Quelles lectures choisir pour votre enfant?Réveillez-vous ! 1978 | 22 juillet
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au foyer de l’actualité mondiale. Enfin et surtout la télévision où les “révoltes d’étudiants, les assassinats politiques, les batailles autour de la contraception ou de l’évolution de la morale sexuelle sont retransmis ‘en direct’ devant le jeune public”.
On peut très bien ne pas souscrire à ce raisonnement et attribuer d’autres causes au changement actuel du style, mais il est certain que la littérature pour enfants aborde aujourd’hui de nombreux thèmes qui en étaient exclus voici dix ou quinze ans. Un coup d’œil sur certains titres récents montre qu’on y traite aujourd’hui de sujets tels que l’ivrognerie, le divorce, les relations préconjugales, la grossesse, l’avortement, l’homosexualité et la sénescence.
Qui plus est, certains auteurs de livres pour enfants estiment que la littérature “moralisatrice” (celle qui prétend éloigner l’enfant du mal et l’attirer vers le bien) est entachée de préjugés et d’étroitesse d’esprit. C’est de la “propagande”. Pour eux, toute distinction entre les “bons” et les “méchants” est à proscrire. Le rôle de l’écrivain n’est pas de prêcher aux jeunes. Il doit se borner à rapporter un récit convaincant.
Un autre changement est intervenu récemment dans l’attitude de certains auteurs envers la Bible. Voyez ce qu’en dit l’un d’eux: “De nombreux récits de l’Ancien Testament reposent sur une conception primitive de Jéhovah et le présentent comme un Dieu vindicatif qui inflige des châtiments terribles (lors du déluge, par exemple), ou comme un Dieu qui réclame de difficiles démonstrations de soumission à sa volonté (comme dans le cas d’Abraham et d’Isaac).”
Mais ce n’est pas ce qu’enseigne la Bible. Bien au contraire, Jéhovah y est toujours présenté comme un père plein d’amour qui encourage ses enfants égarés à revenir sur le droit chemin (Mal. 3:6-10). Évidemment, on ne peut attendre d’un auteur qui prend position contre le Dieu de la Bible qu’il le présente sous ce jour à ses jeunes lecteurs. Sachant que le plus beau cadeau qu’ils puissent faire à leurs enfants est de les aider à développer d’étroites relations avec Dieu, les parents chrétiens se montreront vigilants face à des vues aussi extrémistes.
Ayant ainsi réfléchi à tous les remous qui agitent aujourd’hui le monde de la littérature pour enfants, les parents ne manqueront pas de se poser à nouveau ces questions: Comment m’y retrouver dans cette profusion de livres? Que choisir pour mon petit garçon ou pour ma petite fille?
Que peuvent faire les parents?
Il ne serait évidemment pas raisonnable d’apposer systématiquement une étiquette “bonne” ou “mauvaise” sur toute production qui entre dans l’une ou l’autre des catégories citées plus haut. Le père et la mère doivent savoir exactement de quoi leur enfant a besoin en tenant compte de sa sensibilité, de son âge et de l’impact que telle ou telle lecture peut avoir sur lui personnellement.
Jetons par exemple un regard sur les “contes de fées”. Certaines personnes sont d’avis qu’ils apportent quelque chose à l’enfant: ils stimulent l’imagination et présentent des situations où le bien triomphe généralement du mal. Mais d’autres leur reprochent de contribuer à enraciner la superstition et de développer des idées malsaines à propos des phénomènes surnaturels. Ces contes pourraient même amener l’enfant à vivre dans un monde de rêve et à penser que les problèmes de la vie peuvent être résolus d’un coup de baguette magique, au lieu de se rendre compte que rien ne s’obtient sans effort.
C’est aux parents d’en décider. Mais ne pensez-vous pas, quelles que soient vos tendances personnelles, qu’il est important de voir ce qu’il en est pour chacun de vos enfants individuellement? Si l’un d’eux a déjà tendance à rêvasser, il sera peut-être plus sage d’orienter sa jeune imagination vers d’autres pôles d’intérêt.
“Mais comment savoir l’effet que ses livres ont sur lui?”, demanderez-vous. Ce n’est pas toujours facile. En dehors de la lecture, les jeunes sont soumis à beaucoup d’autres influences. Il existe pourtant un moyen de se faire une idée assez précise de ce qui touche réellement le cœur d’un enfant.
Lisez les histoires avec lui. Les enfants apprécient qu’on s’intéresse ainsi à eux. Ceux qui aiment lire expriment alors ouvertement leurs émotions, et les autres se sentent encouragés à faire des efforts. Certains enseignants vont jusqu’à dire qu’en lisant à haute voix devant leurs tout-petits avant même qu’ils connaissent l’alphabet, les parents peuvent développer en eux une sorte d’impression favorable, un goût futur pour la lecture.
Vous risquez d’ailleurs d’être étonné devant les conclusions auxquelles l’enfant parviendra. Les aspects de l’histoire qui marqueront le plus votre fils ou votre fille ne seront peut-être pas ceux que vous auriez crus. Posez-lui quelques questions: “Que penses-tu de cette personne?” “Qu’est-ce que tu as le mieux aimé dans cette histoire?” Ses réponses vous inciteront peut-être à revoir son programme de lecture, par exemple en équilibrant les récits de fiction par un apport d’ouvrages instructifs. Ce faisant, vous encouragerez aussi l’enfant à ne pas se contenter de lire les aventures vécues par d’autres, mais à apprendre à réaliser quelque chose par lui-même.
Ceci ne vous dispense évidemment pas d’exercer votre sens critique pour savoir quels livres peuvent être introduits au foyer. Par exemple, vous voudrez sans doute faire une sélection parmi les productions contemporaines de “fiction”. N’est-ce pas à vous de décider du moment opportun pour aborder avec votre enfant ce qui a trait à la sexualité, à la grossesse ou à l’avortement? De plus, et bien qu’il faille en effet montrer aux jeunes que les “bons” peuvent commettre des fautes, iriez-vous raisonnablement penser que les récits où les méchants arrivent à leurs fins peuvent les aider à cultiver une belle personnalité?
Dans le même ordre d’idées, aimeriez-vous que votre enfant en vienne à penser que “la raison du plus fort est toujours la meilleure”? Ne faut-il pas plutôt lui montrer que telle ligne de conduite est bonne et telle autre mauvaise, et qu’il est important d’observer certains principes? Les illustrés où l’on voit des “super-héros” détruire tout ce qui se met en travers de leur route sont considérés par beaucoup d’adultes comme de dangereux “modèles” dont les jeunes seraient tentés de suivre l’exemple.
Les parents pourront même juger bon de feuilleter quelque peu les ouvrages dits éducatifs avant de les mettre entre les mains des enfants. Certaines nationalités ou races sont parfois présentées dans ces livres sous un jour discriminatoire. D’autres contiennent des affirmations très dogmatiques.
Les ouvrages scientifiques présentent parfois comme des réalités évidentes des théories controversées. Certains prétendent, par exemple, que toute vie terrestre a évolué à partir de formes inférieures, et par suite sous-entendent (quand ils ne l’affirment pas ouvertement) que le récit biblique de la création n’est qu’un mythe religieux. De telles affirmations peuvent aller à l’encontre de l’éducation religieuse que le jeune reçoit par ailleurs. Dans un tel cas, et même s’ils estiment que la lecture d’un tel livre peut dans son ensemble présenter un certain intérêt, le père et la mère jugeront peut-être nécessaire de voir au préalable avec l’enfant quelques-uns des sujets qui y sont traités.
Toutes ces précautions demandent du temps. Mais elles témoignent de l’intérêt que vous portez à votre enfant. Vous voulez qu’il apprenne, mais vous voulez aussi qu’il sache discerner ce qui peut assurer son bien-être et son bonheur. Si l’on ne peut en effet échapper aux réalités de l’existence, ces réalités doivent être évoquées à un moment et d’une façon qui varient selon les enfants. Ce petit être tout neuf, souvent rempli de curiosité et avide de savoir, met en vous toute sa confiance. Ne sous-estimez pas l’importance que revêtent votre direction et votre affection, car elles seront déterminantes pour son équilibre mental et affectif.
De plus, les parents avertis savent que nous avons tous des besoins d’ordre spirituel. Cela reste vrai même pour les petits enfants, avec leurs innombrables questions auxquelles il n’est pas toujours si facile de répondre. La Parole de Dieu, la Bible, est un trésor de sagesse. Elle peut “donner aux inexpérimentés de la sagacité, au jeune homme de la connaissance et la capacité de réflexion”. (Prov. 1:4.) En lisant la Bible avec votre enfant, vous en viendrez tout naturellement à aborder des sujets très importants. De nombreuses personnes qui s’attachent à observer fidèlement les principes moraux énoncés dans la Bible la considèrent non seulement comme une œuvre littéraire admirable, mais comme une “lumière” indispensable sur le chemin de la vie. — Ps. 119:105, 160; 36:9.
La littérature pour la jeunesse est plus abondante que jamais. L’attention de votre enfant est sollicitée de toutes parts. La télévision et des divertissements toujours plus variés se disputent ses loisirs. Vous avez raison de l’encourager à lire, mais vous ferez également preuve de sagesse en vous intéressant à ce qu’il lit, afin de bien orienter son enthousiasme juvénile.
Peut-être pourrions-nous en dernière analyse reprendre ce propos du philosophe Bacon: “Certains livres sont faits pour être goûtés, d’autres pour être avalés et quelques-uns seulement pour être mastiqués et digérés.”
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Voyage dans le temps en ÉgypteRéveillez-vous ! 1978 | 22 juillet
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Voyage dans le temps en Égypte
“COMMENT dit-on ‘pyramide’ en arabe?” C’est la question que je pose à un chauffeur de taxi du Caire, en prenant place derrière lui. “Combien de pyramides”, me renvoie-t-il du tac au tac. Je ne suis pas venue pour me disputer. Je veux juste un renseignement. Donc, je précise: “Le mot pour une pyramide en général!” Le chauffeur s’explique: “Contrairement à votre langue qui ne dispose que du singulier et du pluriel et qui vous permet de parler d’une ou des pyramides, ou encore de deux ou trois d’entre elles, l’arabe distingue entre le singulier, le duel et le pluriel de trois choses ou plus.”
Le taxi se fraie un chemin dans le flot des voitures. Bien que le trafic soit moins dense, la route reste encombrée d’hommes en burnous et de femmes voilées qui portent un enfant affalé sur leur épaule. Ne parlons pas des chiens, des chèvres et de la poussière qui ne cesse de tourbillonner. Nous faisons route vers la plaine de Guizèh.
Ça y est! Les voilà! Je descends la vitre. Hors de moi et à moitié hors du taxi, je les observe. C’est extraordinaire de contempler de ses propres yeux les pyramides, le seul vestige des Sept Merveilles du monde. Celles que l’on voit dans la plaine de Guizèh ont été respectivement bâties par Chéops, Chéphren et Mykérinos.
Après quelques difficultés avec mes piastres égyptiennes, je parviens à régler le chauffeur et je me retrouve, en plein soleil, du moins pas tout à fait, car je bénéficie de l’ombre projetée par la silhouette imposante d’un guide arabe. Il promet de me faire visiter l’intérieur
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