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Violons de haute qualitéRéveillez-vous ! 1971 | 22 juin
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mauvaise qualité. Demandons-le donc au luthier.
“Le défaut le plus courant à mon avis, répond-il, c’est que ces instruments ne sont pas ‘justes à la quinte’.”
“Qu’est-ce que cela veut dire ?”
“‘Juste à la quinte’ signifie que la première et la cinquième note de n’importe quel accord doivent s’harmoniser ; si la quinte n’est pas juste, le violoniste a du mal à jouer et doit ajuster son doigté sur chaque corde de façon à corriger le défaut. N’oublions pas non plus que les quatre cordes du violon sont accordées en quintes.
“Pour éviter ce défaut, il faut apporter beaucoup de soin à attacher le manche du violon à la caisse de résonance et à coller la touche d’ébène sur le manche. Celui-ci doit s’aligner parfaitement avec la ligne centrale de la table et du fond. Il doit être fixé à un angle tel que son extrémité, au point le plus élevé, se trouve 25 millimètres plus bas que le point le plus haut de la table.”
De quoi faire réfléchir, n’est-ce pas ? Malheureusement, il est l’heure de repartir. Nous prenons congé du luthier en le remerciant de son hospitalité et de tout le temps qu’il nous a accordé. Nous ne savons pas fabriquer un violon peut-être, mais nous avons appris beaucoup de choses. Nous sommes persuadés qu’il faut être un véritable artiste pour produire un violon de haute qualité. On doit posséder son art à fond et connaître l’effet que chaque coup de gouge, de rabot ou de racloir, et chaque partie du violon auront sur la sonorité de l’instrument.
On ne peut s’empêcher d’être émerveillé par les lois acoustiques conçues par le grand Créateur, lois que l’homme a découvertes et qu’un artiste habile doit exploiter afin de produire un violon de grande valeur.
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J’étais bouddhisteRéveillez-vous ! 1971 | 22 juin
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J’étais bouddhiste
Récit recueilli par notre correspondant au Laos
LEVÉE déjà avant l’aube, je revêtis mon sarong et me rendis à la cuisine pour commencer ma journée. Après avoir allumé le réchaud à pétrole, je posai dessus un grand pot d’eau dans lequel je mis un panier conique rempli de riz qui avait trempé toute la nuit. Le riz était à peine cuit et transféré dans un panier à provisions que le battement sourd d’un tambour commençait à retentir. Il venait du temple proche.
Si je m’étais levée à 5 heures du matin, c’était pour préparer du riz, non pour moi-même, mais pour les moines attachés au temple. Le battement du tambour était le signal qui nous prévenait, mes voisines et moi, qu’il était l’heure de sortir dans la rue avec nos paniers de riz et d’y attendre l’arrivée des moines. Nous avions toutes revêtu nos beaux sarongs de soie et nous portions sur l’épaule gauche une écharpe de même tissu. Nous étions agenouillées le long de la chaussée et bientôt la file de moines vêtus de robes jaunes sortit par la grille du temple.
Nous avions un respect profond pour ces hommes qui avaient consacré leur vie, ou du moins une partie de leur vie, à Bouddha et à ses enseignements. Quel privilège de pouvoir subvenir à leurs besoins matériels ! Quand chaque moine passait devant moi, je prenais une poignée de riz dans mon panier et le mettais dans l’écuelle qu’il me tendait. Ils ne prononçaient pas un mot, ne disaient même pas “khob chai” (merci). C’était pour nous un privilège de donner. Nous étions persuadées même qu’en faisant des dons à ces “saints hommes” nous étions en train d’accumuler du mérite, de sorte que lors d’une nouvelle incarnation nous aurions des richesses, une grande maison, beaucoup de domestiques et le bonheur.
Lorsque le dernier moine eut reçu sa part de riz, je débouchai un petit flacon d’eau et répandis son contenu sur le sol. C’était notre façon d’inviter Nang Thorani, la déesse Terre, ainsi que nos ancêtres défunts à être témoins de nos bonnes œuvres. Pendant que les moines s’en allaient, nous méditions silencieusement, la tête baissée, contentes d’avoir accompli cette bonne action.
J’aimais ma religion et je profitais de toutes les occasions pour offrir un festin spécial à mes amis ou pour aller au temple aider les moines dans leur travail. J’obéissais aussi à tous les préceptes du bouddhisme et j’étais persuadée que je posais ainsi un bon fondement pour une vie future.
Un fait nouveau
À cette époque, j’habitais une ville du Laos méridional où je travaillais comme bibliothécaire. Un jour une dame entra dans la bibliothèque et se présenta comme missionnaire témoin de Jéhovah. Je n’avais jamais entendu parler de cette religion, mais cette personne m’était sympathique à cause de son attitude chaleureuse et amicale. Elle me parla de ses croyances et celles-ci me plaisaient tant que je me disais : “Cela ressemble beaucoup au bouddhisme.”
Un peu plus tard, je suis allée m’établir dans une localité plus au sud où vivaient mes parents, mais où il n’y avait aucun témoin de Jéhovah. À la même époque, la dame missionnaire fut transférée à Vientiane, la capitale. Au cours des deux années suivantes je ne la rencontrai donc qu’une seule fois, lors d’une visite à Vientiane. Je la quittai de nouveau avec l’impression que sa religion ressemblait beaucoup à la mienne.
Si j’avais une telle impression, c’était parce que le bouddhisme enseigne que l’on obtient le salut en suivant la noble Voie des huit Vertus : 1) la foi pure, — il faut entre autres considérer le monde avec réalisme ; 2) la volonté pure, — on doit essayer de s’affranchir surtout de l’orgueil et du ressentiment et d’aimer ses ennemis ; 3) le langage pur, — Bouddha enseignait qu’il faut s’abstenir du mensonge, de la médisance, des injures et des propos futiles ; 4) la conduite pure, — on doit être pacifique, chaste, honnête ; 5) les moyens d’existence purs, — il faut éviter tout travail qui fait souffrir autrui ; 6) l’application pure, — on doit s’efforcer de cultiver un bon état d’esprit ; 7) la mémoire pure, — il faut faire preuve de vigilance afin d’éviter tout propos et toute action inconsidérés, et 8) la méditation pure.
En ce qui concerne la conduite, l’enseignement de la Bible ressemble aussi à celui du bouddhisme. Il existe une analogie étroite entre les commandements consignés dans le vingtième chapitre de l’Exode Ex 20, par exemple, et quatre des cinq préceptes que les bouddhistes récitent dans le temple les jours saints :
“J’observerai le précepte ordonnant de s’abstenir de tuer ;
j’observerai le précepte ordonnant de s’abstenir de voler ;
j’observerai le précepte ordonnant de s’abstenir de l’adultère ;
j’observerai le précepte ordonnant de s’abstenir de mentir ;
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