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Mon fils a disparu!Réveillez-vous ! 1984 | 22 juillet
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Mon fils a disparu!
“Le 31 mars 1981, en allant le réveiller pour qu’il se prépare à aller en classe, j’ai trouvé un billet, explique Anne. On y lisait: ‘Je m’en vais parce que je ne veux plus vivre ici. Je ne veux plus avoir à obéir à personne.’” “Jamais je n’oublierai ces mots, ajoute Annette, même dans trente ans.”
Pour cette jeune mère du Massachusetts, le cauchemar lié à la disparition de son enfant ne faisait que commencer. “J’ai reconnu son écriture sur le billet, précise-t-elle. J’avais simplement le sentiment que Taj se cachait dans un endroit et que quelqu’un l’aidait.” Mais les coups de fil passés aux proches et aux amis dans le voisinage ne donnèrent aucun résultat. Nul ne savait où était passé ce petit garçon de neuf ans.
Annette ne tarda pas à être en état de choc lorsque la police et d’autres services entreprirent les recherches. Au désespoir succédèrent la colère, la frustration et la tristesse, qui ont persisté jusqu’à ce jour. “Cela n’en finit jamais, précise-t-elle. Ce n’est pas comme la mort que vous pouvez accepter en tant que telle en attendant avec impatience quelque chose de meilleur. Je ne peux entretenir cette perspective parce que la situation m’échappe. C’est extrêmement déprimant.”
Annette est presque autant désespérée pour une autre raison encore: elle ne peut dire à son fils que les circonstances qui l’ont conduit à partir, la présence d’un père adoptif devenu soudain mauvais et qui lui interdisait de parler à sa mère, ainsi que la crainte d’être tué, ont changé de manière radicale. “Alors que la plupart de ceux qui s’enfuient de chez eux parce qu’ils sont poussés à bout trouvent à leur retour le même état de choses, explique Annette, Taj, lui, se retrouverait dans une situation bien différente. Il ne reviendrait pas dans la même maison et n’aurait plus rien à craindre de son père adoptif.”
Bien que trois ans aient passé depuis la disparition de Taj, Annette poursuit les recherches en vue de retrouver son fils. “Je regarde constamment les petits garçons blonds. Quel que soit l’endroit où je me trouve, dans un aéroport, en ville ou même dans d’autres agglomérations, je regarde toujours les enfants blonds et je me demande si l’un d’eux n’est pas Taj. Je n’arrêterai jamais les recherches.”
Malheureusement, le cas d’Annette n’est pas unique. Chaque année des dizaines de milliers d’enfants disparaissent de leurs foyers et ne sont plus jamais retrouvés. Certains, comme ce fut le cas de Taj, fuient un contexte familial fâcheux ou menaçant. D’autres enfants sont enlevés ou disparaissent sans raison. Qu’arrive-t-il à ces enfants? Pourquoi ne les retrouve-t-on pas?
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Comment expliquer les disparitions?Réveillez-vous ! 1984 | 22 juillet
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Comment expliquer les disparitions?
IL EST arrivé au moins une fois à toute mère de constater l’absence de son enfant. Celui-ci a peut-être tardé à rentrer de l’école, d’un magasin ou de l’endroit où il jouait. Comme le temps s’écoule et que l’enfant ne rentre pas, la mère se met dans tous ses états, s’inquiète pour la sécurité de son enfant et va jusqu’à entreprendre des recherches. Mais, le plus souvent, l’enfant rentre sain et sauf pour se voir administrer une bonne correction par des parents tourmentés.
Toutefois, les enfants qui ne réintègrent pas le logis sont de plus en plus nombreux. Ils disparaissent sans laisser de traces. Combien sont-ils? Personne ne le sait vraiment. Leo Goldstone, l’un des principaux conseillers du service des statistiques de l’UNICEF (Fonds international de secours à l’enfance) a fourni l’explication suivante: “Malheureusement, nous ne disposons pas des chiffres relatifs aux disparitions. Nous ne les recueillons pas sur le plan international.” En outre, puisque la plupart des cas de disparition sont traités uniquement sur le plan local, les statistiques détaillées pour chaque pays ne sont pas disponibles. Cela rejoint ce commentaire de Paula Hawkins, une femme, sénateur américain: “Personne ne sait combien d’enfants disparaissent chaque année.” Et d’ajouter: “Par contre, il s’agit d’un problème que nous ne pouvons négliger plus longtemps.”
Il existe malgré tout certaines estimations. D’après un article paru dans le New York Times, “le ministère américain de la Santé évalue à 1 800 000 le nombre d’enfants qui disparaissent chaque année de chez eux. La majorité rentrent presque sur-le-champ. D’autres sont enlevés par des parents et des centaines sont victimes d’actes malveillants. Chaque année, 50 000 enfants ne sont pas retrouvés”. Ce même journal précisait qu’on retrouve mille cadavres d’enfants “chaque année dans ce pays sans que personne ne les réclame”.
Une majorité de fugueurs
Les disparitions les plus nombreuses sont celles d’enfants fugueurs. Ainsi, en Italie, plus de 50 000 enfants quittent chaque année leur domicile. Aux États-Unis ils sont environ 1 300 000. Mais, selon Charles Sutherland, directeur de la revue Search (dont les éditeurs publient le Rapport national sur les fugues et les disparitions), “il s’agit essentiellement de cas de fugues et pas vraiment de disparitions. Il y a aussi des fugueurs ‘chroniques’”.
Les fugueurs qui réintègrent le foyer dans un délai de deux semaines représentent 90 pour cent du nombre total des disparitions. Mais pourquoi ces enfants s’enfuient-ils de chez eux? D’habitude, leur action est consécutive à une situation traumatisante et malheureuse, aussi bien dans le foyer qu’à l’école. L’adolescence est fertile en événements riches en émotions. Même s’il s’agit d’événements mineurs, ils revêtent beaucoup d’importance aux yeux de l’enfant qui les vit. Une dispute avec les parents, la crainte d’être ridiculisé par les camarades, de mauvais résultats scolaires, des ennuis à l’école, peuvent aisément provoquer une réaction de fuite chez un enfant.
La séparation, le divorce, le remariage des parents, ainsi que la crainte de subir les conséquences de petits manquements aux lois, expliquent le départ du foyer de certains enfants. Mais des situations plus graves encore, comme la présence à la maison d’un père ou d’une mère alcoolique, les coups et les mauvais traitements d’ordre sexuel, sont aussi à l’origine des fugues des enfants. Ces circonstances adviennent plus fréquemment lorsque la famille connaît des difficultés d’ordre économique.
Des enfants abandonnés
Aux États-Unis, des centaines de milliers d’enfants rejoignent chaque année la catégorie des “sans-logis”. L’immense majorité de ces enfants “rejetés” ou “abandonnés” le sont par leurs parents. Ces enfants malmenés et non désirés en viennent à croire que la fuite est pour eux la seule solution. Il n’existe pas de statistiques officielles portant sur ces cas, car, bien sûr, les parents qui se débarrassent de leurs enfants se plaignent rarement de leur disparition.
Souvent, quand la police téléphone à des parents pour les prévenir que leur enfant a été retrouvé, elle s’entend répondre de leur part: “Gardez-le. Nous n’en voulons plus.” Cette désaffection s’explique de bien des façons. Cela va de l’égoïsme et du désir d’être affranchi de la responsabilité d’élever un enfant jusqu’au dégoût que suscite un enfant, drogué endurci, dont les actions sont insupportables pour les parents. Mais que deviennent ces jeunes? Voici la réponse fournie par le New York Times: “Beaucoup d’adolescents sans foyer vivent dans les rues, se prostituent ou font le trafic de drogue pour survivre.” Et l’article ajoutait: “Et pour certains de ces jeunes sans foyer, la rue est, à peu de chose près, leur domicile.”
Dans les pays les plus pauvres, les enfants abandonnés sont encore plus nombreux. Dans certains pays, les parents n’ont pas les moyens de subvenir aux besoins de leurs enfants. Aussi essaient-ils de les vendre, pour que parents et enfants puissent continuer à vivre. En Inde, il arrive fréquemment que des parents réduits au désespoir abandonnent leurs enfants dans une gare. En Colombie, la ville de Bogotá compte 5 000 enfants abandonnés qui vivent d’expédients et deviennent des chasseurs, mais aussi des proies.
Les voleurs d’enfants, parfois des parents!
Des milliers d’autres enfants disparaissent parce qu’ils sont enlevés par leur père ou leur mère. D’habitude ces enlèvements font suite à des procédures de séparation ou de divorce et l’enfant est emmené par celui des parents qui n’en a pas obtenu la garde. L’enfant est tenu pour “disparu”, car le conjoint qui en a la garde légale ignore tout de l’endroit où il se trouve. Parfois, des jeunes sont emmenés à l’étranger. On leur dit alors que leur père ou leur mère est mort ou qu’il ou elle ne veut plus d’eux. Ces enfants connaissent souvent de mauvais traitements et certains sont même assassinés.
Il faut aussi parler des disparitions inexpliquées et des enfants qui sont kidnappés par des étrangers. Ces enlèvements font souvent la une des journaux. Dans certains pays, on vole des enfants et on les fait ensuite se prostituer. Ils deviennent à leur tour des brigands ou sont réduits à la mendicité après avoir été estropiés par leurs ravisseurs. On a rapporté le cas de Tulasa, une enfant de 13 ans qui “a été kidnappée au Népal pour être vendue ensuite sur le marché aux femmes de Bombay”. Comme le journal India Today l’a expliqué, elle fut vendue en l’espace de huit mois à trois maisons de prostitution où elle a été contrainte de satisfaire “aux exigences de plus de 2 000 hommes”. C’est seulement après avoir été admise à l’hôpital dans un état critique “avec une liste d’affections aussi élevée que le nombre de ses années”, qu’elle put raconter son histoire et échapper à ses ravisseurs. Ses révélations amenèrent l’arrestation de 28 personnes accusées de proxénétisme.
Quelles que soient les raisons de la disparition, c’est une situation déchirante pour des parents qui aiment leurs enfants. Les parents peuvent-ils faire quelque chose pour l’éviter?
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Les responsabilités des parentsRéveillez-vous ! 1984 | 22 juillet
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Les responsabilités des parents
“JE VENAIS juste de voir à la télévision un documentaire sur les enfants qu’on enlève, a expliqué ce retraité de Floride, lorsque je me suis demandé si les enfants savent réellement quoi faire lorsqu’un étranger essaie de les enlever par la ruse. J’ai donc posé la question suivante à quelques enfants âgés de huit ans que je connais: Que feriez-vous si un étranger se montre aimable avec vous, vous donne des bonbons et vous propose au bout d’un moment de venir avec lui en disant qu’il tient à vous montrer quelque chose?” L’homme âgé continue son histoire en ces termes: “Eh bien, devinez ce que les enfants m’ont répondu? Tous ont répondu: ‘Je ne sais pas.’
“Mais c’étaient des ‘gamins de la campagne’, explique-t-il. Comme je devais aller passer un week-end dans une ville voisine où je rencontrerai plusieurs familles, je me proposai de vérifier ce qu’allaient répondre les petits citadins, en général plus délurés.” Il fut surpris de leurs réponses. Tous les enfants âgés de six ans au maximum répondirent par un ‘Oui!’ franc et sincère à la question: ‘Iriez-vous avec lui?’ Ceux qui avaient sept ans ou plus dirent en général ‘non’. Mais cet homme âgé fit la remarque suivante: “Les enfants ne savaient pas vraiment pourquoi ils répondaient non ou ce qu’ils devaient faire.”
Les enfants ne sont pas les seuls à être mal informés. Bien des parents ne savent pas quoi faire pour protéger leurs enfants ou pour les retrouver s’ils disparaissent.
À part les cas d’enfants qui se perdent de temps en temps, on explique les disparitions d’enfants par deux raisons fondamentales: Soit ils quittent volontairement leur foyer, comme c’est le cas pour les fugueurs, soit quelqu’un les enlève. Puisque les enfants manquent d’expérience et n’ont pas un jugement mûr, il appartient aux parents de prendre les précautions qui s’imposent pour assurer la sécurité de leurs enfants.
Des dangers bien réels
Les parents doivent prendre conscience des dangers. Dehors, il y a des gens qui désirent prendre votre enfant, mais ils n’ont pas à cœur ses intérêts. “En général, le mobile qui les anime est l’appétit sexuel”, a confirmé Alice Byrne, une détective privée de New York qui a traqué des enfants disparus jusqu’au Kenya. “C’est rarement l’amour et le désir d’élever des enfants”, précise-t-elle.
Lloyd Martin, un officier de police de Los Angeles qui appartient à une brigade de mœurs en rapport avec les mineurs, a donné son avis en ces termes: “Je ne connais personne qui s’intéresse à un enfant fugueur dans la rue sans réclamer quelque chose en retour, et d’habitude, ce sont des rapports sexuels.” Ces personnes obtiennent souvent ce qu’elles désirent des enfants sans aucune protestation de leur part, parce qu’elles accordent à l’enfant ce dont il a le sentiment de manquer, c’est-à-dire l’amour, l’attention, l’affection, l’argent ou les choses matérielles. Ou bien, elles parviennent à convaincre l’enfant que ses parents ne veulent plus de lui ou encore elles le maltraitent sur le plan sexuel au point que l’enfant se sent indigne et accepte le nouveau rôle qui lui est dévolu dans l’existencea.
Si la presse attire souvent l’attention sur les “malades” et les “pervertis” qui s’attaquent aux jeunes enfants, les parents doivent aussi faire attention aux adultes qui connaissent leur enfant. C’est l’idée exprimée par Charles Sutherland, de la revue Search: “Nous savons que la menace qui pèse sur les enfants n’est pas le fait de personnes étrangères. Elle provient de celles que l’enfant connaît et auxquelles il fait confiance.” Le danger pour l’enfant peut venir d’un parent, d’un ami ou d’un voisin, ou même d’un professeur ou de toute autre personne exerçant une quelconque autorité. Annette, dont le fils Taj a disparu depuis 1981, donne ce conseil: “Apprenez à connaître les amis de vos enfants. Le kidnappeur ou celui qui va s’attaquer à votre enfant est souvent quelqu’un que vous connaissez et avec lequel votre enfant se sent à l’aise.”
D’autre part, si vous conseillez à votre enfant de se méfier des étrangers, votre démarche risque de ne pas être tout à fait adéquate, ceci pour une raison bien simple: l’idée que vous vous faites d’un étranger et celle qu’en ont vos enfants risquent d’être sensiblement différentes. Votre enfant peut bien avoir pour amis des gens que vous ne connaissez pas et que vous considérez comme des étrangers. “Une personne qui dit bonjour à votre enfant sur le chemin de l’école, ou qui lui donne des bonbons, peut rapidement devenir son ami ou son copain, explique la détective Alice Byrne. C’est en particulier dans les grandes agglomérations que nous sommes exposés à ce danger.” Cette femme détective ajoute ce conseil: “Intéressez-vous aux amis de votre enfant, surtout s’il a un ami adulte.”
Le cadre familial et l’instruction
La qualité de votre vie de famille joue un rôle essentiel pour ce qui est de la protection de votre enfant. Une étude publiée dans une publication (Family Relations) souligne que “la pauvreté des rapports parents-enfants est la raison profonde la plus souvent évoquée pour expliquer les fugues”. Une atmosphère pleine d’amour au sein d’un foyer où il existe de bonnes relations entre les membres de la famille et où l’enfant se sent en sécurité, toutes ces conditions contribueront à prévenir une envie de fugue chez un enfant, surtout s’il survenait des événements riches en émotions. De plus, des parents aimants sauront peser toutes leurs décisions en tenant compte des intérêts supérieurs de leurs enfants.
S’il est indispensable de mettre en garde un enfant contre les personnes qui pourraient l’enlever ou lui faire du mal, la manière de formuler cette mise en garde a une grande importance. Des parents ne tiennent certainement pas à faire de leur enfant un sujet névrosé ou paranoïde qui sera terrorisé en présence de chaque personne rencontrée. Mais, d’un autre côté, des parents ne permettront ni à la ‘crainte’ de choquer leur enfant ni à l’improbabilité d’un enlèvement de les empêcher, eux, les parents, de donner à l’enfant des conseils appropriés.
En fait, des rapts d’enfants se produisent aussi bien dans les petites villes que dans les grosses agglomérations et personne ne peut prédire où et quand ils auront lieu. C’est pourquoi des parents avisés prendront des précautions et donneront à leur enfants des instructions appropriées pour prévenir toute tentative d’enlèvement. Richard Ruffino, un officier de police spécialisé dans la recherche des disparus, a fait le commentaire suivant: “Personne ne dit que votre enfant sera kidnappé. Envisagez seulement les mesures à prendre et les conseils à donner à votre enfant à titre préventif. C’est un peu comme une police d’assurance. Y souscrivez-vous parce que vous allez avoir à coup sûr un accident ou parce que vous risquez peut-être d’en avoir un?”
Voici quelques précautions que les services de protection suggèrent aux parents de prendre: En public, ne perdez jamais de vue vos enfants et ne lâchez jamais la main des plus jeunes. Sachez à qui vous confiez vos enfants. N’envoyez pas votre gamin faire une course tout seul à la nuit tombée et ne le laissez pas sur l’aire de jeux d’un centre commercial pendant que vous allez faire vos achats. Ne l’abandonnez pas non plus dans la voiture, en laissant sur le tableau de bord la clé de contact, lorsque vous allez faire une course urgente.
Certains spécialistes préconisent l’usage d’un mot de passe au sein de la famille. Les personnes qui tentent d’enlever un enfant lui diront souvent qu’elles sont envoyées par les parents ou qu’elles sont venues chercher l’enfant parce que sa maman est malade. L’enfant peut alors exiger de l’étranger le mot de passe; s’il ignore ce mot, l’enfant refusera de le suivre. En tout temps, un enfant doit savoir que s’il doit se montrer poli et respectueux envers les adultes, il a parfaitement le droit de dire: “Non, merci.” Il a aussi parfaitement le droit de refuser de faire quelque chose qui peut le mettre mal à l’aise ou qui est contraire aux consignes données par ses parents.
Réussir à protéger un enfant dépend beaucoup d’une bonne communication dans la famille. Des parents aimants et ouverts seront conscients des ‘signes avertisseurs’ qui révèlent les difficultés qu’un enfant peut rencontrer. Voici quelques-uns de ces symptômes: changement d’humeur chez l’enfant, désir de s’isoler et de rester secret, relations avec autrui réduites au strict minimum, perte du sommeil et de l’appétit. Rappelez-vous que la communication ne doit pas être à sens unique. Aussi, écoutez ce que vous disent vos enfants et pesez leurs paroles. Annette rapporte que “Taj avait parlé de quitter le foyer en une certaine occasion. Mais je ne l’ai pas pris au sérieux, explique-t-elle. Taj n’en avait jamais parlé auparavant et je pensais qu’il disait ces paroles en l’air”.
Quand un enfant disparaît
Que peuvent faire des parents qui constatent la disparition de leur enfant? En premier lieu, ils devraient s’efforcer de ne pas céder à la panique, mais se livrer à une enquête rapide afin d’établir que l’enfant a bel et bien disparu. Parents, assurez-vous qu’il n’est pas caché à la maison, à l’école, chez des amis ou des voisins. Puis, signalez immédiatement sa disparition aux services de police, en leur communiquant un maximum de renseignements. Dans certaines villes, la police dispose de brigades spécialisées dans la recherche des fugueurs ou des disparus, et il convient bien sûr de déclarer la disparition d’un enfant à ces services.
Il peut s’avérer utile d’annoncer la disparition aux parents et amis. L’enfant peut entrer en contact avec eux. De leur côté, ces proches risquent de connaître un détail concernant la disparition. Réussir à retrouver un enfant dépend souvent de la publicité faite autour de sa disparition, du nombre de personnes qui sont au courant et qui tentent de le retrouver. Dans certains pays, il existe même des organismes spécialisés dans la recherche des personnes disparues. Ils sont dotés de lignes téléphoniques qui recueillent en permanence la moindre information. On peut s’assurer leur concours contre une somme modique. Un avis de recherche est alors inséré dans des circulaires largement diffusées. Aux États-Unis, la disparition peut désormais être enregistrée par l’ordinateur du NCIC (Centre national d’information sur la criminalité, un organisme lié au FBI) qui diffuse l’information à l’échelle nationale.
Pour mettre le plus de chances de son côté si l’on veut retrouver un enfant, il faut disposer de renseignements détaillés et mis à jour, cela pour éviter de confondre l’enfant avec un autre. Souvent les recherches sont freinées parce qu’on n’a pas de photographie de l’enfant. D’autre part, il arrive, par manque d’informations, que l’on soit dans l’impossibilité d’identifier formellement un corps qui a été retrouvé. Le tableau de la page précédente donne d’excellents conseils. Ils proviennent de services spécialisés et rendront plus faciles la recherche ou l’identification d’un enfant disparu.
La façon dont les parents vont traiter un enfant qui revient au foyer, ou qui a été retrouvé, a une grande importance. Une réaction courante consiste à réprimander sévèrement l’enfant et à le punir. Si des conseils et une certaine discipline peuvent s’avérer utiles, les parents veilleront sans doute à la manière de les appliquer. Une publication italienne (Oggi) contenait ce commentaire: “Des enfants font des fugues (...) parce que souvent, dans la famille, il n’y a personne qui sache les écouter ou les comprendre.” Quand des tensions ou des malentendus persistent ou se développent, toutes les conditions se trouvent réunies pour que les chances de voir un enfant refaire une fugue augmentent sensiblement. Dans de telles circonstances, l’aide de conseillers professionnels sera sans doute nécessaire.
Une terrible épreuve pour des parents
La disparition d’un enfant est pour des parents une terrible épreuve, une véritable tragédie. Outre l’anxiété, ils doivent souvent endurer les remarques désagréables et malavisées qu’émettent d’autres personnes, du genre: “À l’heure qu’il est, il doit être mort”, ou: “Vous avez d’autres enfants, alors ne vous laissez pas aller.” Et puis, il y a la sonnerie du téléphone et tous les appels qui jettent les parents sur de fausses pistes. Et puisqu’il arrive souvent que des parents abandonnent leurs propres enfants, on risque même de suspecter ou de laisser planer un doute sur des parents innocents.
Mais le pire de tout, c’est le fait d’être sans nouvelles. D’ailleurs le Washington Post a publié ce commentaire: “Les familles dont un enfant a disparu depuis une longue période préféreraient sans doute, à choisir, apprendre une mauvaise nouvelle le concernant, au lieu de connaître l’anxiété que suscite une disparition inexpliquée.” Annette confie de son côté: “Une disparition, c’est quelque chose d’horrible, parce que vous ne savez rien de ce qui a pu arriver à votre enfant.”
Cependant, il existe des personnes compatissantes qui vous aideront et vous soutiendront. Une grande force intérieure est aussi nécessaire. D’ailleurs, Dieu la promet à ceux qui placent leur confiance en Lui (Psaume 9:9, 10). Dans le cas d’Annette, qui est Témoin de Jéhovah, la confiance totale qu’elle place en Dieu et le soutien plein d’amour de ses compagnons chrétiens l’ont aidée à endurer la situation pénible engendrée par la disparition de son fils. Annette reconnaît que ‘cela lui a appris à se confier davantage en Jéhovah, et que c’est à Lui qu’elle doit la force d’endurer cette situation’. La détective Alice Byrne a fait cet aveu: “Dans le cas d’Annette, c’est sa très grande foi qui lui a permis de tenir le coup.” Toutes les personnes concernées entretiennent l’espoir de retrouver Taj, le petit garçon disparu.
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