Coup d’œil sur le monde
La télévision au banc des accusés
Un nouveau film américain à succès accuse les chaînes de télévision américaines de détruire “l’idéal américain et le respect de l’individu” au profit d’“un système tendu vers le conformisme, la standardisation, et le plus petit commun dénominateur”. L’auteur du scénario a déclaré : “C’est le monde qui est devenu fou. (...) Le fait majeur et indéniable est que les grands réseaux américains sont prêts à tout, c’est-à-dire à n’importe quoi, et au pire, pour un bon indice d’écoute. Pourquoi ne montrent-ils jamais la vérité de l’Amérique ? Ce pays a autre chose à offrir en pâture que des proxénètes, des dragueurs, des drogués, des assassins et des tueurs à gages. La vie familiale n’est pas aussi grossière ni aussi brutale qu’elle apparaît dans les séries télévisées. Le problème de la violence à la télévision ce n’est pas tant qu’elle encourage et nourrit la violence — ce qui est probablement vrai — mais qu’elle nous ‘désensibilise’ au vice, à la brutalité, au meurtre, à la mort, de telle sorte qu’on ne ressent plus rien devant les souffrances de la victime ou le chagrin des gens en deuil.”
La Roumanie panse ses plaies
Après le terrible tremblement de terre du 4 mars dernier, la Roumanie s’attelle au long travail de reconstruction des villes et des régions sinistrées. Cette catastrophe, qui fit plus de 1 500 victimes et quelque 11 000 blessés, détruisit ou endommagea très sérieusement environ 33 000 logements, laissant sans abri entre 100 000 et 130 000 personnes. Ce séisme fit s’effondrer 500 églises. Les dégâts ont été estimés à plus de 4 milliards de francs français. Ce tremblement de terre a détruit non seulement des immeubles construits entre les deux guerres, mais encore bon nombre de bâtiments modernes qu’on croyait capables de résister à des secousses sismiques. Les dégâts à Bucarest sont tels que les autorités roumaines comptent réaménager les principales artères et construire au cœur de la ville un nouveau “centre politico-administratif”. Le comité central du parti communiste roumain a décrété que les architectes adopteront “un style spécifique et original, portant l’empreinte du génie artistique du peuple roumain et de l’époque d’édification du socialisme en Roumanie”. Les ouvriers devront travailler douze heures par jour et le dimanche ne sera pas férié. Pendant un certain temps, les Roumains devront verser le salaire d’une journée au Fonds d’aide nationale. Les armées sont également mises à contribution pour la construction rapide de 5 000 appartements à Bucarest et de 20 000 logements en province. Selon les plans, le nouveau centre de Bucarest devra être achevé dès 1980, et la reconstruction des autres quartiers de la ville devrait se terminer en 1984.
L’automobile et la mortalité infantile
D’après un rapport publié dernièrement par l’Organisation mondiale de la Santé, l’automobile est responsable de 62 pour cent des décès accidentels chez les filles et de 72 pour cent chez les garçons. L’enquête, qui portait sur 50 pays, a révélé que le nombre des jeunes victimes de la circulation automobile est particulièrement élevé dans certains pays industriels, comme le Danemark, l’Allemagne fédérale et la Finlande. En revanche, alors que le nombre d’enfants tués dans les accidents de la circulation tend à diminuer en Amérique du Nord, il augmente dans les pays pauvres où l’usage des deux roues et des voitures prend une extension rapide. Ainsi, ces pays connaîtront à leur tour les “bienfaits” de la civilisation occidentale...
Les Églises répandent la révolution
“Les Églises ont répandu la révolution dans ce continent [l’Afrique] plus que Che Guevara, Lénine ou Mao Tsé-Toung.” Cette déclaration d’un homme politique de Zambie montre à quel point la fausse religion est responsable des troubles politiques que connaissent actuellement nombre de pays africains. Quand on fit remarquer ce fait à un prêtre catholique espagnol au Ruanda, l’ecclésiastique répondit : “Pourquoi pas ? Notre expérience dans ce domaine est inégalée.” Un rapport du New York Times souligne que “deux des quatre principaux chefs nationalistes noirs en Rhodésie sont des ecclésiastiques de l’Église méthodiste”.
D’autre part, dans plusieurs pays d’Amérique du Sud, les rapports entre l’Église catholique et l’État se dégradent. Des prêtres et même des prélats sont arrêtés à cause de leurs activités révolutionnaires. D’après Mgr Zazpe, archevêque de Santa Fe, en Argentine, le clergé catholique “n’a nullement l’intention de renier ses engagements sociaux”.
Les tablettes d’Ebla
La traduction des milliers de tablettes d’argile découvertes l’année dernière au nord de la Syrie se poursuit. Le site archéologique de Tell-Mardikh renferme les ruines du palais royal de l’antique royaume d’Ebla, qui aurait prospéré à l’époque d’Abraham. Les tablettes mentionnent Our, patrie d’Abraham, et Haran où le patriarche résida temporairement pendant son voyage vers la Terre promise. Une tablette contenant un contrat fait état de marchandises vendues aux villes de Sodome et de Gomorrhe. Or, les ennemis de la Bible prétendaient que ces villes mentionnées dans les Écritures sont purement légendaires. Une autre tablette parle d’“Urusalima”, que certains exégètes prennent pour Jérusalem. S’ils ont raison, ce serait la référence la plus ancienne à cette ville dans l’histoire profane. D’autres tablettes parlent d’un grand déluge, et d’autres encore présentent un récit de la création du monde. Certes, la Bible n’avait pas besoin de ces découvertes archéologiques pour établir son authenticité, mais le moins qu’on puisse dire est que les tablettes d’Ebla cadrent très bien avec le récit biblique.
Écologie et politique
Les considérations morales des écologistes se heurtent souvent à des réalités économiques et politiques. C’est notamment le cas en ce qui concerne l’installation de centrales nucléaires. À ce sujet, l’hebdomadaire britannique The Economist a écrit : “Combien les Arabes vont-ils gagner à tout cela ? Supposons que les constructions de réacteurs nucléaires sont désormais arrêtées en Allemagne, que celles des Américains sont diminuées de moitié et que les autres pays de l’Ouest se limitent aux trois quarts de la capacité nucléaire prévue pour 1985, tout cela en raison des protestations. Alors les pays de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques] auront besoin de trouver 200 millions de tonnes de pétrole supplémentaires cette année-là pour satisfaire la demande prévue. (...) Seul le Moyen-Orient serait capable de fournir cette énergie supplémentaire. (...) Pendant ce temps, des pays qui ne tiennent pas compte de la contestation, qui ne pratiquent pas la démocratie, sont laissés libres d’entrer sans ennuis et sans doutes dans l’âge nucléaire. Les installations nucléaires sont retardées en Allemagne, en Scandinavie, en Amérique. Mais en Russie, en Iran, en Corée du Sud, elles fleurissent.”
L’évolution de la neutralité suisse
À l’occasion d’une visite à Paris, M. Pierre Graber, chef du département politique (ministre des Affaires étrangères) de la Confédération helvétique, a déclaré au sujet de la diplomatie traditionnelle de son pays : “La neutralité suisse a suscité, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, des commentaires désobligeants. Certains y ont vu l’expression d’un isolement égoïste et la preuve que la Confédération, qui est sortie indemne de l’affrontement, ne cherchait qu’à profiter des malheurs des autres. Pour corriger cette mauvaise image, nous avons peu à peu ajouté au concept — qui demeure fondamental — de ‘neutralité’ celui de ‘solidarité’ avec les autres pays dans l’immédiat après-guerre et celui de ‘participation’ aux instances internationales dans les années 60. (...) Notre économie est fondée sur l’exportation. Nous ne pouvons pas nous passer des autres. La neutralité n’est pas pour nous une fin en soi, mais seulement un moyen de sauvegarder notre indépendance.” Interrogé sur l’adhésion de la Suisse à l’ONU, M. Graber a répondu : “Nous sommes totalement tributaires de la décision du peuple souverain. Tout dépend de l’évolution de l’opinion publique suisse, qui est pour l’instant — dans sa majorité — hostile à cette décision. (...) L’opinion a été particulièrement sensible, dans notre pays, aux méfaits de ce qu’on appelle la ‘majorité automatique’ des pays non industrialisés à l’Assemblée générale de l’ONU. La condamnation du sionisme a sans doute fait reculer de quelques années chez nous la cause de l’adhésion. Mais celle-ci est inscrite dans les astres et il est impensable que la Suisse, jusqu’à la consommation des siècles, reste en dehors de l’ONU.” Si tant est que l’ONU existe “jusqu’à la consommation des siècles” !
L’usage non médical de la saccharine interdit aux USA et au Canada
À la suite d’expériences faites au Canada et qui ont montré que la saccharine provoque chez les rats l’apparition de tumeurs malignes, le ministre canadien de la Santé et l’Agence fédérale américaine pour le contrôle des aliments et des médicaments ont interdit, à partir du mois de juillet, l’usage non médical de la saccharine dans ces deux pays. Rien qu’aux États-Unis, près de 2,5 millions de tonnes de saccharine sont consommées annuellement, principalement dans les boissons gazeuses, la pâtisserie et les glaces diététiques. En revanche, la saccharine continue à être autorisée sous surveillance médicale, notamment pour les diabétiques, les obèses et d’autres cas où le sucre est déconseillé. En effet, les doses auxquelles les effets nocifs de l’absorption de la saccharine ont été observés sont bien supérieures à celles qu’absorbent les diabétiques pour leurs besoins quotidiens normaux.